Mali : Soumeylou Boubèye Maïga entendu par un juge

Incarcéré dans une affaire de fraude présumée, l’ancien Premier ministre malien a été entendu pour la première fois par un juge.Selon Jeune Afrique, le « Tigre » a été entendu dans ce dossier par un juge de la chambre d’accusation de la Cour suprême. Une audition surprise pour ses avocats qui demandaient depuis plusieurs semaines son jugement à cause de sa santé fragile. L’ancien Premier ministre est resté fidèle à sa ligne de défense rejetant fermement les « accusations » formulées contre lui. Ses avocats comptent introduire une nouvelle demande de liberté provisoire.

Chef de gouvernement entre 2017 et 2019 sous le magistère de l’ex président Ibrahim Boubacar Keita, Soumeylou Boubèye Maïga est emprisonné depuis le 26 août 2021. Il est poursuivi pour « faux en écriture, usage de faux et falsification de documents », ainsi que pour « atteinte aux biens publics par détournements » dans le cadre de l’achat d’un avion présidentiel d’un montant de 30 millions de dollars (20 milliards F CFA) et des contrats de plusieurs dizaines de milliards de FCFA pour l’achat d’équipements militaires.

L’ancien PM malien potentiel candidat à la prochaine présidentielle dont la nouvelle date n’est pas encore connue, est aussi accusé d’avoir « cédé à des sollicitations qui tendent à la corruption », « d’abus d’influence réelle ou supposée en vue d’obtenir des avantages » et d’avoir fait des « montages pour percevoir des avantages indus » dans l’exercice de ses fonctions par le procureur général près la Cour suprême

Le Bureau, vérificateur général, qui a mené une enquête sur ce qui est communément appelé au Mali l’affaire « Air IBK », accuse SBM à l’époque ministre de la Défense, d’avoir surfacturé le prix de l’avion acheté en 2014.

Cedeao : deux nouveaux ambassadeurs accrédités

Le président de la Commission de la Communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Jean-Claude Kassi Brou, a reçu les lettres de créance des deux ambassadeurs nouvellement accrédités lors d’une cérémonie au siège de la Cedeao à Abuja.Il s’agit de Rashid Bawa, Haut-Commissaire du Ghana au Nigeria et Emmanuelle Blatmann, Ambassadeur de la République de France auprès de la République fédérale du Nigeria.

En recevant les lettres de créances, M. Brou a apprécié le rôle essentiel joué par les deux pays dans les domaines de la paix et de la stabilité dans la région. Il les a assurés de la volonté de la Cedeao de continuer à rechercher des liens forts avec leurs pays, en particulier le Ghana qui assure la présidence en exercice de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de la Cedeao.

Côte d’Ivoire : la Bad prête 35 millions de dollars à EBI SA

Cette ligne de crédit, accordée par la Banque africaine de développement (Bad) à la filiale d’Ecobank International, est censée booster ses activités de financement du commerce en Afrique.L’opération financière a été approuvée, le 19 novembre à Abidjan, par le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (Bad). Concrètement, la ligne de crédit de 35 millions de dollars, soit 20 milliards F CFA, doit permettre à EBI SA d’accompagner « plus de 50 banques émettrices opérant dans 35 pays africains » et de « stimuler des transactions commerciales d’une valeur de près de 300 millions de dollars (173 milliards F CFA) sur une période de trois ans ». 

À en croire Stefan Nalletamby, Directeur du développement du secteur financier à la Bad, « les institutions se heurtent à de sérieuses difficultés pour obtenir des banques internationales des crédits suffisants pour soutenir les petites entreprises africaines et les sociétés locales qui font du commerce à l’international ».

Le renouvellement du partenariat entre l’institution financière et Ecobank International, qui sous-tend la ligne de crédit, répond à la forte demande de financement dans l’agriculture, les transports, la construction, la santé et l’industrie manufacturière d’après un communiqué reçu vendredi à APA.

Ce mécanisme, poursuit la source, est en phase avec trois des cinq grandes priorités stratégiques de la Banque africaine de développement à savoir : industrialiser l’Afrique, intégrer l’Afrique et nourrir l’Afrique.

« Il s’inscrit également dans les priorités opérationnelles de la stratégie de développement du secteur financier de la Bad qui vise à promouvoir un meilleur accès au financement pour les petites entreprises et à élargir et approfondir les marchés financiers africains », indique le document.

De son côté, Joseph Ribeiro, Directeur Général adjoint de la Bad pour l’Afrique de l’Ouest, a déclaré que « cette nouvelle facilité » offre « une utilisation flexible de la forte capacité de prise de risque du Groupe de la Bad ».

Sénégal : Lamine Diack tire sa révérence

L’ancien président de l’Association Internationale des Fédérations d’Athlétisme (IAAF, sigle en anglais) devenue World Athletics est décédé la nuit dernière, à Dakar, à l’âge de 88 ans.Vendredi noir. L’annonce, ce matin, de la disparition de Lamine Diack a créé une onde de choc au Sénégal. Le défunt est rentré au bercail le 10 mai dernier après plus de cinq ans d’absence à cause d’une interdiction de sortie du territoire français.

Lamine Diack a été condamné, le 16 septembre 2020, à quatre ans de prison dont deux ferme par le Tribunal correctionnel de Paris. Il était reconnu « coupable de corruption active et passive (mais aussi) d’abus de confiance » dans un vaste réseau de corruption ayant dissimulé des cas de dopage d’athlètes russes.

L’enfant de Rebeuss, populeux quartier du centre-ville de Dakar, qui a fait appel de cette condamnation en première instance, restait sous le coup d’une seconde procédure. Lamine Diack devait répondre aux soupçons d’achat de votes dans l’attribution des Jeux Olympiques de Rio 2016 (Brésil) et de Tokyo 2020 (Japon), mais aussi des Mondiaux d’athlétisme de Pékin 2015 (Chine), Londres 2017 (Angleterre) et Doha 2019 (Qatar).

Le Jaraaf a salué la mémoire de son membre fondateur qui « laissera un grand vide dans (les cœurs) et demeurera à jamais dans la légende » du club. Si le champion de France de saut en longueur en 1958 a pu s’éteindre auprès de sa famille biologique, c’est principalement grâce au sacrifice du club omnisport de Dakar présidé par Cheikh Seck, gardien de but de l’équipe nationale de foot du Sénégal dans les années 80.

En effet, le Jaraaf a vendu une partie de son patrimoine foncier pour payer la caution libératoire de 500.000 euros (environ 328 millions F CFA) fixée par la justice française. Sur Twitter, Macky Sall affirme que « le Sénégal perd un de ses plus illustres fils ». Car pour le chef de l’Etat, le disparu était « un homme d’une grande dimension ». Au-delà du sport, Lamine Diack a mené une carrière politique qui lui a permis d’être maire de la capitale, député et ministre des Sports.

Sénégal : la grève des transporteurs alimente la presse

Les quotidiens sénégalais parvenus vendredi à APA se penchent toujours sur la grève nationale des transporteurs routiers.Grève des transporteurs, « on fonce vers l’impasse » indique Walf Quotidien. Le journal révèle que des « chauffeurs (commencent) à tirer le diable par la queue ».

Malgré le manque à gagner, les transporteurs donnent le « coup d’accélérateur » en prorogeant sine die le mot d’ordre de 48 heures souligne Le Quotidien. Le journal signale que le gouvernement déplore « la volonté délibérée du cadre unitaire des transporteurs de ne pas entamer les négociations ».

Pendant ce temps, le ministre des Transports, Mansour Faye prévient dans L’Observateur les syndicalistes qu’en « respectant le préavis, la grève devrait pouvoir s’arrêter » après deux jours.

« Le supplice des usagers prolongé » titre L’AS qui évoque désormais une « grève illimitée ». Mansour Faye « charge les grévistes » qui se radicalisent indique le journal qui note que plusieurs absences sont notées dans les entreprises, écoles et universités.

Sud Quotidien parle d’échec dans les négociations entre gouvernement et transporteurs. Ces derniers refusent une tête à tête avec Mansour Faye sans la présence des ministres de l’Intérieur et des Forces armées concernés par les autres points de revendications.

A l’intérieur du pays, la grève est bien suivie. A Diourbel, elle a failli dégénérer avec le caillassage des bus de la société de transport public Dakar Dem Dikk (DDD). Sept manifestants ont été arrêtés informe L’AS qui informe qu’un important dispositif de sécurité est déployé pour éviter des troubles.

Walf Quotidien parle de cette plainte qui vise Macky Sall, son frère Aliou Sall et Karim Wade sur des « transactions suspectes » sur des contrats pétroliers. Le journal indique que Transparency international déclenche un « tsunami judiciaire ».

+Corruption d’agents pétroliers dans les contrats lucratifs du Sénégal+, « Transparency international demande une enquête » informe Sud Quotidien.

L’actualité brûlante, c’est aussi la crise qui couve à la Poste. Le limogeage du Directeur général de Postefinances crée un malaise. Ce dernier qui voulait faire la lumière sur un déficit de 1,5 milliards Fcfa a été démis de ses fonctions, martèle EnQuête.

Pour Libération, le limogeage brutal du DG de Postefinances peut être assimilé à des « représailles contre la transparence ». Saliou Fedior, félicité par le conseil d’administration le 25 novembre, ajoute le journal, a été « viré » le 1er décembre par Abdoulaye Bibi Baldé (DG Poste), après avoir débusqué « le scandale financier ».

En politique, L’AS annonce que la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi (Liberez le peuple) annonce une plainte contre leur ex mandataire à Matam Djibril Ngom récemment reçu par Macky Sall. Djibril Ngom avait fui avec les listes de YAW avant de transhumer vers l’Alliance pour la République (APR, parti présidentiel).

Pour sa part, Le Soleil est revenu sur l’inauguration de l’Institut de défense au Sénégal. « Un nouveau jalon (posé) dans la formation militaire » souligne le journal. A cet occasion, Macky Sall a soutenu qu’on doit arriver à « assurer l’essentiel de la formation de notre élite militaire » au Sénégal.

Economie, agriculture et santé au menu des quotidiens marocains

L’état de l’économie nationale, le registre national agricole et la campagne de vaccination sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce vendredi.+L’Opinion+, qui s’intéresse à l’évolution de l’économie nationale, écrit que le Royaume, à la faveur de sa politique d’ouverture économique qu’il a adoptée, est devenu, certes, un « véritable corridor industriel » reliant l’Afrique, l’Europe et l’Amérique et permettant aux industriels d’accéder à plus d’une centaine de marchés, tout en bénéficiant de droits de douane préférentiels.

Mais, en dépit de ces avancées louables, l’industrie marocaine a encore de grands défis à relever pour dépasser le palier de la « haute » valeur ajoutée dans des secteurs qui tournent déjà à plein régime, tel que le secteur de l’automobile, où il faudrait « se réinventer » afin de « monter en gamme ».

Une étape qui passe par la mise en place d’une industrie lourde compétitive, condition sine qua non pour la production de pièces à forte valeur ajoutée, suggère l’éditorialiste.

Cette réinvention doit aller au-delà de l’automobile et être généralisée à d’autres secteurs pivots de l’économie nationale, tels l’aéronautique, le textile, l’agroalimentaire, entre autres, ajoute-t-il.

Sur un autre sujet, +Aujourd’hui Le Maroc+ écrit que l’agriculture au Maroc est, depuis des décennies, une valeur sûre de l’économie nationale, notant que l’adoption par le conseil de gouvernement d’un projet de loi relatif au Registre national agricole constitue un « nouveau pas » dans la stratégie nationale volontariste en faveur du monde rural et bien évidemment de l’agriculture.

Le Plan Maroc Vert, lui, est venu donner une nouvelle dimension au secteur en mettant l’élément humain et le développement durable au centre des préoccupations, constate le journal, soulignant que la stratégie Al Jayl Al Akhdar ouvre de nouvelles perspectives pour l’agriculture, devenue un champion national et continental en matière de production et d’exportations.

Au-delà des performances réalisées et des défis relevés, l’agriculture marocaine s’érige de plus en plus comme un modèle de développement économique, mais également et surtout de développement humain, ajoute-t-il.

+Le Matin+ rapporte que le Conseil de gouvernement, réuni jeudi, a adopté le projet de loi portant création du registre national agricole. Ce texte a pour but d’établir une base de données des exploitations agricoles et d’encourager l’investissement dans le secteur tout en assurant l’accompagnement des agriculteurs.

Dotant chaque exploitation agricole d’un identifiant numérique unique, ce registre permettra également de faciliter l’accès des agriculteurs aux programmes de protection sociale ainsi qu’aux différents programmes de développement agricole.

Au registre sanitaire +Al Bayane+ se fait l’écho d’une déclaration du Directeur du laboratoire de biotechnologie de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat et membre du Comité national scientifique et technique du Covid-19, Pr. Azeddine Ibrahimi, qui a indiqué que la vaccination et les mesures préventives sont, malgré leur simplicité, scientifiquement efficaces pour lutter contre toutes les souches du virus.

« Ce qu’il est possible d’affirmer pour tous les Marocains est que les mesures préventives, telles que le port du masque et la distanciation physique, sont scientifiquement efficaces pour contrer l’ensemble des souches du virus en dépit de leur simplicité », a-t-il précisé, ajoutant que la vaccination a indubitablement une grande utilité dans la lutte contre les variants du virus.

MTN, le premier réseau à tester le 5G en Côte d’Ivoire

La société de téléphonie MTN Côte d’Ivoire, qui effectue actuellement une phase pilote de la 5G, est le premier opérateur de Télécoms à opérer sur cette technologie dans le pays.

Le vice-pésident du Groupe MTN, en charge de la Région Afrique de l’Ouest et du Centre, Ebenezer Thum Asante, a exposé jeudi à Abidjan sur la 5G lors d’un forum d’investissement entre la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud, au deuxième jour d’une visite d’Etat de 72h du président Cyril Ramaphosa.

Ce forum ivoiro-sudafricain, qui se tient sur deux jours, a lieu au Sofitel Hôtel Ivoire, un site pilote de la 5G. Pour cet événement, le réseau de ce réceptif a été connecté à la 5G, faisant vivre une expérience extraordinaire. 

Selon une source interne, cette phase pilote a débuté depuis deux semaines. Elle sera distribuée à la suite d’un protocole avec le ministère de l’Economie numérique, des Télécommunications et de l’innovation à travers l’Autorité de régulation des TIC/Télécoms en Côte d’Ivoire (ARTCI).

La technologie 5G offre 1500 Mégabits contre 150 Mégabits pour la 4G, soit 10 fois plus de débit. Elle permettra une meilleure expérience pour le streaming, les jeux et vidéos en ligne, l’intelligence artificielle.

Cette phase pilote, « c’est pour prouver que technologiquement tout est réuni, parce que MTN déploie la 5G en Côte d’Ivoire », a indiqué cette source interne, ajoutant que les pourparlers sont en cours avec les autorités pour définir le spectre alloué. 

Aux vues des exigences technologiques, le groupe s’est donné pour ambition de migrer en mode 5G afin de connecter et de satisfaire davantage ses clients, tout en connectant les entreprises et les économies. 

En Afrique, plusieurs pays l’ont déjà expérimenté avec succès notamment l’Afrique du Sud qui fut le premier pays africain où la 5G est une réalité. Ainsi, plusieurs opérateurs ont lancé leur réseau en 2020 en occurrence MTN. 

Cette technologie est la 5e génération des standards de téléphonie mobile après la technologie 4G, c’est une amélioration du réseau internet nécessaire en termes de capacité, de nombre de connexions et de temps de latence, afin de répondre aux besoins des utilisateurs. 

Elle offre aussi plus d’opportunités pour l’utilisation des objets connectés dans plusieurs domaines d’activité (Industrie, Santé, Agriculture, Elevage, Aéronautique, Automobile, Distributions etc). 

La 5G permet de connecter 1000 fois plus d’objets au km² que la 4G, et offre des débits au moins 10 fois plus rapides que la 4G.  Elle divise par 10 le temps de latence (Ecart entre l’envoi et la réception d’une information sur Internet), et consomme dix fois moins d’énergie à usage égale.

« Avec cette vitesse de croisière, sécurisée, le groupe veut aider à propulser l’Afrique », a déclaré le vice-président Ebenezer Thum Asante,  laissant entendre qu’en 2025, MTN veut être l' »opérateur champion » sur le continent. 

 Le spectre de la 4G, lui, permet d’atteindre des débits jusqu’à 150 Mbps et la 5G permet désormais des débits jusqu’à 1.5 Gbit/s. Comme exemple d’usage la 4G permet de télécharger un fichier de 1 Go en 2 minutes, la 5G quant à elle ne mettra que 16 secondes. 

L’abonné doit avoir une SIM 4G (valable pour la 5G), un équipement compatible (comme des smartphones, MIFI ou HomeBox) et être dans une zone couverte par le réseau 5G. En termes davantage pour les clients, la 5G devrait permettre de gérer le nombre toujours plus grand d’appareils connectés. 

M. Asante a annoncé pour vendredi, à Abidjan, la coupure du ruban pour la construction du Campus MTN pour un coût de 34 millions de dollars US. Il devrait s’achever dans les 18 prochains mois. 

L’Afrique appelle à un accès universel aux vaccins face à Omicron

Le président du Cap Vert, José Maria Neves, s’est joint jeudi à la communauté du développement pour appeler à un accès universel urgent aux vaccins comme moyen d’atténuer l’impact d’Omicron et d’autres variantes de la Covid-19.

L’Organisation mondiale de la santé a classé vendredi Omicron comme une « variante préoccupante» de la Covid-19, ce qui signifie qu’il pourrait être plus contagieux que d’autres mutations connues.

Neves a déclaré aux participants à la Conférence économique africaine de 2021 que, bien que le monde doit vivre avec Covid-19 pendant quelques années, « nous devons agir pour fabriquer notre propre vaccin et médicaments pour faire face à cette pandémie et à d’autres à venir ».

« Nous devons trouver des mécanismes innovants de financement et de gestion du développement durable, sinon nous décevrons les jeunes Africains », a-t-il insisté.

« La lutte contre la pandémie de Covid-19, en plus d’être interne à chaque pays, est en même temps une lutte mondiale, qui nécessite des solutions collaboratives mondiales. Tout le monde y gagne si les pays les moins développés disposent des conditions nécessaires pour surmonter cette grave crise sanitaire, économique et sociale et pour tirer parti de leur développement durable », a déclaré Neves.

La 16e édition de la Conférence économique africaine se tient dans un format hybride à Sal, au Cap Vert et en ligne. Il rassemble un large éventail de parties prenantes, notamment des décideurs politiques, des institutions de développement, le secteur privé et des chercheurs, pour discuter des moyens de développer durablement les sources de financement du développement du continent.

Rui Figueiredo Soares, ministre des Affaires étrangères du Cap-Vert, a observé avec inquiétude la situation actuelle de la pandémie. « Elle frappe tous les pays sans exception, c’est pourquoi cette conférence organisée avec le soutien de la Banque africaine de développement, du Programme des Nations Unies pour le développement et de la Commission économique pour l’Afrique, ne pouvait pas mieux tomber ».

Dans un message vidéo, Amina Mohammed, secrétaire générale adjointe de l’ONU, a déclaré que l’inégalité des vaccins pourrait coûter des milliards de dollars aux pays africains. « L’Afrique ne peut pas se remettre seule de la pandémie, nous avons besoin d’une solidarité mondiale », a-t-elle déclaré.

Antonio Pedro, secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique pour l’Afrique, a de son côté averti que «l’échec à lutter contre la pandémie grâce à l’accès universel aux vaccins engendrera des variantes plus résistantes et plus puissantes, menaçant l’effort mondial de lutte contre le virus.

 « L’émergence récente de la variante Omicron du virus Covid-19 illustre mon propos. »,a-t-il poursuivi, ajoutant que l’émergence de la variante Omicron est « une réponse mondiale non coordonnée à la pandémie ».

« La possibilité de variantes nouvelles et plus virulentes, couplée à des chocs climatiques imminents, appelle à une réponse mondiale plus coordonnée à la pandémie, soutenue par des mécanismes de financement audacieux et innovants », a ajouté Pedro.

Le sous-secrétaire général des Nations Unies et administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement, Achim Steiner, a déclaré aux participants que «garantir l’équité en matière de vaccins est le moyen le plus rapide de mettre fin à cette pandémie ».

« Nous avons besoin d’une coopération urgente de la part des fabricants de vaccins et des pays producteurs de vaccins et des pays ayant des taux de vaccination élevés pour faire face à cette pénurie aiguë d’approvisionnement en vaccins », a-t-il souligné.

Pour lui, « cela contribuera à ouvrir des opportunités économiques et sociales à travers le continent, à stimuler le PIB et à faire avancer la reprise économique».  « Nous voyons des signes inquiétants d’une reprise économique mondiale inégale… », a-t-il estimé.

 Dans le même élan, Achim Steiner a relevé que les pays d’Afrique ont besoin d’un nouvel accès au financement et de mesures d’allégement de la dette, de solutions de financement innovantes ainsi que d’un soutien plus adapté à la transition vers une économie verte ainsi que le potentiel de tirer parti de la technologie numérique pour relever des défis de développement aigus.

Impact Covid-19: l’Afrique a besoin de 483 milliards de dollars

Les gouvernements africains auront besoin d’environ 484 milliards de dollars au cours des trois prochaines années pour faire face à l’impact socio-économique de la pandémie et soutenir la reprise économique.

L’information a été donnée jeudi à Sal, au Cap Vert par Prof Kevin Urama, vice-président de la Banque africaine de développement (BAD) chargé de la Gouvernance économique et de la gestion des connaissances.

« Avant la pandémie, le Groupe de la Banque africaine de développement avait estimé que les besoins d’investissement dans les infrastructures de l’Afrique à eux seuls pouvaient aller de 130 à 170 milliards de dollars par an, créant un déficit de financement annuel de 68 à 108 milliards de dollars » a déclaré M. Urama.

« Le déficit de financement des infrastructures de santé était estimé à environ 26 milliards de dollars par an », a-t-il ajouté dans une allocution à l’ouverture  de la conférence économique de l’Afrique autour du thème, « Financer le développement de l’Afrique post-Covid-19 », en présence du président du Cap Vert, José Maria Neves.

Selon lui, avec la pandémie qui a mis à nu le besoin urgent de construire une infrastructure de soins de santé de qualité et une capacité de fabrication de produits pharmaceutiques, ces besoins d’investissement ont encore augmenté.

« Le Groupe de la Banque estime que les gouvernements africains auraient besoin d’environ 484 milliards de dollars au cours des 3 prochaines années pour faire face à l’impact socio-économique de la pandémie et soutenir la reprise économique », a-t-il poursuivi.

Malgré les progrès importants réalisés par les gouvernements africains pour améliorer les systèmes financiers du continent et augmenter les niveaux d’inclusion financière, il reste encore beaucoup à faire pour réduire l’écart existant entre l’épargne et l’investissement.

La pandémie a également provoqué une baisse de l’accès aux marchés internationaux des capitaux avec l’élargissement des écarts sur les rendements des obligations souveraines africaines en raison d’une plus grande perception des risques par les investisseurs et d’une fuite des capitaux en provenance d’Afrique, estimée à plus de 90 milliards de dollars en 2020.

 Les envois de fonds, principale source d’afflux de capitaux vers l’Afrique, ont diminué d’environ 6 % entre 2019 et 2020. Et la même tendance à la baisse a été observée pour les investissements étrangers directs, l’aide publique au développement et les investissements de portefeuille.

« On estime que les recettes publiques ont diminué en moyenne de 10 à 15 % en 2020 dans toute l’Afrique subsaharienne, avec une baisse moyenne des recettes par rapport au PIB de 2 points.  C’est-à-dire de 18 % en 2020, contre environ 20 % en 2019 », a expliqué prof Urama.

Certaines estimations de 2020 indiquaient que les restrictions liées au Covid-19 réduiraient les exportations africaines de 17%, entraînant une baisse de 5% des pertes de recettes publiques.

Pour cette raison, a soutenu le Vice-président de la BAD, « il est vital que les pays africains augmentent leur assiette fiscale en s’attaquant aux goulets d’étranglement structurels tels que la faiblesse des structures organisationnelles, la faible capacité des agents fiscaux et le manque de techniques modernes et informatisées de gestion des risques ».

Ouverte, jeudi, la Conférence économique africaine hybride 2021 sur le financement du développement à l’ère de la Covid-19 s’achèvera, samedi.

Ces assises capverdiennes devront permettre de tracer la voie du développement du continent, y compris les moyens de mobiliser les ressources nationales et de créer des systèmes fiscaux et fiscaux modernes et efficaces.

Il s’agira également d’explorer les moyens de lutter contre l’évasion fiscale, la fraude et d’autres infractions qui drainent les ressources nationales.

L’édition 2021 de la Conférence économique africaine est organisée par le gouvernement du Cap-Vert dans un format hybride, conformément aux directives sanitaires en cas de pandémie. Des participants à la conférence sont réunis à Sal, une destination touristique populaire de l’archipel, le Cap Vert.

D’autres y participeront virtuellement. La conférence est organisée conjointement par la Banque africaine de développement, la Commission économique pour l’Afrique et le Programme des Nations Unies pour le développement.

Le Maroc reste engagé à soutenir le travail du Groupe d’amis des Pays à Revenu Intermédiaire

Le Maroc reste engagé à soutenir le travail du Groupe d’amis des Pays à Revenu Intermédiaire (PRI), a affirmé, vendredi, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.Intervenant lors de la 6ème réunion ministérielle du Groupe d’amis des Pays à Revenu Intermédiaire qui se tient virtuellement sous le thème « Sortir de la pandémie de Covid-19 et avenir du soutien multilatéral aux pays à revenu intermédiaire pour la réalisation de l’Agenda 2030 et de l’Agenda d’action d’Addis-Abeba », le ministre a souligné l’engagement du Royaume à appuyer le travail du Groupe d’amis des PRI pour qu’il puisse atteindre ses objectifs, relevant que le Maroc attend avec impatience le renforcement du dialogue sur les moyens à même de promouvoir et raffermir la coopération et les partenariats avec et entre les pays à revenu intermédiaire.

Il  a qualifié cette réunion ministérielle de «moment important» pour le Maroc qui y participe pour la première fois en tant que membre du Groupe d’amis des Pays à Revenu Intermédiaire, saluant à cette occasion le Guatemala, qui préside le Groupe des amis des PRI, pour son leadership et pour les efforts qu’il déploie pour diriger brillamment le travail du Groupe et faire entendre les intérêts des pays membres.

Le ministre a noté que la crise sanitaire liée au Covid-19 a eu des répercussions dévastatrices sur le développement économique et social des pays à revenu intermédiaire et que l’apparition de nouveaux variants accentue les incertitudes et les risques de détérioration qui pèsent sur la reprise économique mondiale, faisant observer que de nombreux pays n’atteindront les niveaux de PIB d’avant la crise que dans quelques années.

Malgré les progrès réalisés au niveau national dans la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable, les pays à revenu intermédiaire ont plus que jamais besoin d’une coopération ciblée répondant à leurs besoins spécifiques, a plaidé M. Bourita, ajoutant que le Groupe d’amis des Pays à Revenu Intermédiaires doit, dans ce contexte, poursuivre son action pour mieux se positionner dans les processus de coopération multilatérale.

Il a fait observer à cet égard que trois domaines devraient guider l’action du Groupe d’amis des pays à revenu intermédiaire « à la lumière des défis auxquels nous sommes confrontés et de nos priorités nationales de développement respectives », précisant qu’il est tout d’abord question de renforcer l’action et la solidarité mondiales pour aboutir rapidement à la vaccination universelle, qui ne peut être atteinte sans faciliter l’accès à des vaccins abordables, et sans renforcer les mécanismes multilatéraux existants.

Il importe également de soutenir l’accélération des réformes en vue de construire une économie verte, plus résiliente et durable et aussi de mettre en place des systèmes de prévention, de préparation et de réponse aux crises émergentes et futures, a-t-il plaidé.

La succession de crises au cours des deux dernières décennies a démontré l’importance de concevoir des cadres adéquats aux niveaux national, régional et international, a-t-il soutenu, notant qu’il est important de s’assurer que les pays à revenu intermédiaire ne soient pas laissés pour compte alors que le monde est toujours confronté à cette crise sans précédent et que la communauté internationale œuvre pour redresser la situation après la pandémie de Covid-19.

M. Bourita a en outre affirmé que le Maroc a réussi à transformer le contexte de crise en une opportunité, et ce, en plaçant la composante humaine au centre de ses priorités, et en s’appuyant sur l’Initiative Nationale de Développement Humain et la Stratégie Nationale de Développement Durable.

En mai 2021, et sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a lancé un Nouveau Modèle de Développement centré sur l’Homme, a rappelé le ministre, précisant que ce nouveau modèle qui capitalise les acquis des 20 dernières années, vise à accélérer la croissance économique, les énergies vertes et renouvelables, la digitalisation, la protection sociale, l’autonomisation des femmes et l’éducation de qualité.

La 6ème réunion ministérielle du Groupe d’amis des PRI a pour objectif de mettre en exergue les défis spécifiques dont les pays à revenu intermédiaire font face ainsi que la structure de soutien multilatéral nécessaire pour appuyer leurs efforts en matière de réalisation du développement durable.

Elle constitue également une occasion afin d’asseoir les besoins des PRI, en particulier dans le contexte de la reprise après la pandémie de Covid-19.

Le groupe d’amis des PRI a été constitué en septembre 2016 à New York suite à l’adoption de l’Agenda 2030 pour le développement durable et le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement de développement. Ce groupe promeut les intérêts des PRI dans le système des Nations Unies, en soulignant les défis majeurs auxquels ils sont confrontés et la nécessité de mieux répondre à leurs besoins de développement à travers une approche contextuelle fondée sur des critères multidimensionnels.