Le Sénégal, à l’écoute de Macky Sall, rend hommage à Pelé

Les multiples enjeux de l’adresse à la nation du président Macky Sall de samedi soir, la pression de l’opposition pour faire endosser au régime en place les supposées malversations contenues dans le rapport de la Cour des comptes et la mort du footballeur légendaire brésilien Pelé sont parmi les sujets les plus évoqués par les quotidiens sénégalais reçus vendredi à APA.Le Quotidien poursuit avec le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds destinés à la lutte contre la Covid-19, notant que, cette fois, le Premier ministre Amadou Ba se présente « en cours d’explications ». Le journal souligne que le chef du gouvernement va rencontrer la société civile mardi prochain et les partenaires financiers « peu après », soit bien avant l’adresse à la nation du 31 décembre du président de la République.

L’Observateur estime que cette déclaration présidentielle sera un « message piège » pour Macky Sall, attendu notamment pour apporter une réponse claire sur son éventuelle et controversée candidature à l’élection présidentielle de 2024. Son discours sera épié aussi à l’aune du rapport de la Cour des comptes qui épingle plusieurs malversations dans la gestion financière de la pandémie, mais en fonction du concert de casseroles de l’opposition prévu à la même heure que passera son adresse à la nation et par rapport à la question de l’amnistie des « 2 K », à savoir Karim Wade et Khalifa Sall, dont les droits civiques ont été révoqués sous le président Macky Sall. La justice a reconnu les deux opposants coupables de malversations lorsqu’ils occupaient respectivement des fonctions ministérielles et de maire.

S’agissant du concert de casseroles organisé par la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple), Vox Populi indique que cette manifestation représentera « les derniers coups de l’année pour (Ousmane) Sonko et Cie » contre le chef de l’Etat. L’opposition va en même temps assister au grand rassemblement de la société civile de ce vendredi pour dénoncer la gestion nébuleuse des fonds Covid-19, poussant ce journal à se demander si la première force de l’opposition du moment au Sénégal va « réussir ses paris ».

Quoi qu’il en soit, Walf Quotidien constate que l’opposant Ousmane Sonko est « en roue libre » dans le jeu politique au Sénégal en considérant que des leaders de l’opposition comme Khalifa Sall et Karim Wade sont « incertains » là où Macky Sall, dont l’objectif de « tous » est de le « déboulonner », est « dans le clair-obscur ».

L’AS évoque la tuberculose dans les prisons, une maladie qui « ronge le milieu carcéral » sénégalais avec « plus de 170 cas enregistrés en quatre ans ». Ces chiffres ont été communiqués par le Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT) lors d’une réunion de coordination et de suivi organisée annuellement avec les établissements pénitentiaires.

L’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar aussi continue de tousser après sa « démolition précipitée », constate Le Témoin, relevant « le néant » lors de sa dernière visite de chantier. « Les autorités avaient ordonné le déménagement en mode fast-track pour un démarrage imminent des travaux de reconstruction de l’hôpital Le Dantec. Après ce déménagement, suivi d’une démolition, le site ressemble à un champ de ruines », note le journal.

La presse sénégalaise n’a pas manqué de rendre hommage à la star mondiale du football brésilien Pelé, Edson Arantes do Nascimento de son vrai nom, décédé jeudi 29 décembre à l’âge de 82 ans des suites d’un cancer. Avec la disparition du triple champion du monde avec le Brésil et auteur de plus de mille buts dans sa carrière, c’est un « un pan de l’histoire du foot (qui) s’effondre », pleure le quotidien sportif Stades.

Le Soleil se met également en mode deuil avec Pelé, les yeux regardant le ciel, monté dans un arrière-plan d’un fond noir, sous la Une « Pelé està morto », qui veut dire que Pelé est mort en portugais, la langue officielle du Brésil où tout le monde « est dévasté », remarque pour le quotidien national Mamour Sop Ndiaye, un Sénégalais résidant dans ce pays.

L’Observateur, qui qualifie le défunt comme le « meilleur footballeur de tous les temps » même si les supporters de l’Argentin Lionel Messi ne sont pas d’accord, raconte de son côté « la fabuleuse histoire de Pelé avec le Sénégal ». En effet, il a disputé en 1967 à Dakar un match amical de Santos (Brésil) contre la sélection du Cap-Vert, constituée des meilleurs joueurs de la capitale sénégalaise de l’époque.

Lors de cette rencontre gagnée 4-1 par Santos, le « roi Pelé » a « émerveillé » les spectateurs du mythique stade Demba Diop, précise Bés Bi. Il avait notamment inscrit un « but d’anthologie », se souvient l’ancien international sénégalais Louis Camara. Le latéral Abou Diop se rappelle de son côté le « tacle rugueux » glissé qu’il a lancé au Brésilien là où l’ailier Demba Thioye ne parvient pas à oublier « la feinte » et « le petit pont » du footballeur légendaire.

Pelé n’est plus, le football perd son roi

Edson Arantes do Nascimento de son vrai nom, la première superstar du sport roi, a tiré sa révérence à l’âge de 82 ans à l’hôpital Albert-Einstein de São Paulo, dans son Brésil natal.Ces derniers mois, les allers-retours de Pelé dans cette structure de santé étaient plus rapprochés. La durée des hospitalisations plus longue depuis le diagnostic d’un cancer du côlon en septembre 2021.

Les bulletins médicaux de la légende, un vrai feuilleton, constituaient une source d’anxiété dans le monde du football. Ce jeudi 29 décembre, la nouvelle tant redoutée est tombée : le roi Pelé est mort, « paisiblement » selon son entourage.

De l’hémisphère Nord à l’hémisphère Sud, une pluie d’hommages s’est alors abattue pour saluer la carrière majuscule d’un joueur qui a révolutionné son sport. « Avant Pelé, 10 était juste un numéro. J’ai lu cette phrase quelque part, à un moment donné de ma vie. Mais cette belle phrase est incomplète. Je dirais qu’avant Pelé, le football était juste un sport. Pelé a transformé le football en art, en divertissement. Pelé a tout changé. Il a donné une voix aux pauvres, aux Noirs et surtout au Brésil. Il est parti, mais sa magie restera », a affirmé Neymar, l’un des nombreux héritiers annoncés du triple champion du monde.

Talent précoce, Pelé a effectué ses débuts professionnels à 16 ans au Santos FC, célèbre club de l’État de São Paulo. Un an plus tard, à la Coupe du monde 1958 organisée par la Suède, le natif de Três Corações (Trois Cœurs, en français) signe un doublé contre le pays hôte pour la der. Ce jour-là, à l’occasion de la première finale diffusée en direct à la télévision, il entre dans la légende en devenant le plus jeune joueur à avoir remporté le titre suprême. Plus de soixante ans après, ce record tient toujours.

Pelé est « une inspiration pour tant de millions de personnes, une référence d’hier, d’aujourd’hui, de toujours. L’affection qu’il a toujours manifestée à mon égard était réciproque dans tous les moments que nous avons partagés, même à distance. Il ne sera jamais oublié et son souvenir restera à jamais gravé dans la mémoire de chacun d’entre nous, amoureux du football », a témoigné Cristiano Ronaldo.

Son illustre homonyme brésilien ne dit pas le contraire : « Quel privilège de vous succéder, mon ami. Votre talent est une école par laquelle tout joueur devrait passer. Votre héritage transcende les générations. Et c’est ainsi qu’il continuera à vivre. Aujourd’hui et toujours, nous vous célébrerons ».

Au Mondial 1962, Pelé a mûri. Il veut davantage marquer de son empreinte la plus belle des compétitions. Dès le premier match, face au Mexique, il marque un but fantastique pour participer à la victoire de la Seleção (2-0). Au deuxième, contre la Tchécoslovaquie (0-0), il est victime d’une déchirure des adducteurs de la jambe gauche. Son tournoi est terminé, mais les Auriverde conservent le trophée.

« Le football a perdu le plus grand de son histoire aujourd’hui – et j’ai perdu un ami unique. Le football sera à vous pour toujours », a estimé l’ancien libéro allemand Franz Beckenbauer, partenaire de Pelé au Cosmos de New York (États-Unis) au crépuscule de leurs carrières respectives.

En 1970, lors de la première Coupe du monde retransmise en couleur, le fils de Dona Celeste, centenaire en novembre dernier, monte encore sur la plus haute marche du podium. Sa détente verticale en finale contre l’Italie, sur l’ouverture du score de la tête, est une pure merveille. Jusqu’à présent, Pelé est le seul footballeur à gagner trois fois le tournoi quadriennal.

« Le jeu. Le roi. L’éternité. O jogo. O rei. A eternidade ». En trois mots, en français puis en portugais, le président Emmanuel Macron a magnifié la grandeur de celui qui, selon la Fédération internationale de football association (Fifa), a inscrit tout au long de ses 21 ans de carrière 1281 buts dont 92 triplés et 30 quadruplés en 1363 matchs.

« Je ne l’ai pas vu jouer. Je n’ai pas eu cette chance, mais on m’a toujours appris et dit qu’il était le roi du football », a écrit l’Espagnol Rafael Nadal, tennisman de renom au palmarès long comme le bras.

Ce privilège, Lula Da Silva l’a eu. « J’ai vu Pelé jouer. Jouer, non. J’ai vu Pelé donner un spectacle. Quand il recevait le ballon, il faisait toujours quelque chose de spécial qui se terminait souvent par un but », a notamment raconté l’actuel président du Brésil dans un thread (série de messages) sur Twitter.

Le meilleur de tous les temps ?

Le football est certes un sport collectif, mais le génie des individualités fait aussi son charme. De tout temps, et tant mieux, des discussions passionnées autour du meilleur joueur de l’histoire du jeu ont eu lieu.

Rapide, physique et technique, Pelé, surnommé ainsi durant l’enfance par ses camarades de classe en raison de sa difficulté à prononcer correctement le nom du gardien de Vasco de Gama de l’époque, Bile, devenu Pile, a été élu en 2000 par la Fifa meilleur joueur du 20ème siècle. L’athlète de ces cent ans d’après le Comité International Olympique (CIO).

Avec beaucoup d’humour face à une caméra, le coéquipier de Garrincha, le dribbleur fou, a lui-même alimenté le débat : « Un joueur comme Pelé, vous n’en verrez plus jamais. Parce que ma mère et mon père ont arrêté les machines. L’usine est fermée maintenant ! D’autres peuvent arriver, aussi bons ou même meilleurs. Mais comme Pelé, c’est fini. Mes parents ont fermé l’usine ».

En cette période de deuil, Hervé Mathoux, célèbre journaliste sportif français, ne veut surtout pas comparer, mais reconnaît néanmoins que « Pelé a parfois raté des gestes que d’autres ont ensuite réussi. Mais il a été le premier à les imaginer, à oser les tenter alors que personne n’y avait même songé ».

Kylian Mbappé, bien parti pour battre tous les records et dont la relation avec le défunt était si particulière, a assuré que l’héritage du « roi du football ne sera jamais oublié ». Car, a ajouté son devancier en équipe nationale de France, Michel Platini, « Pelé était tout le football ».

Un jeu auquel le personnage qui fut ministre des Sports du Brésil dans les années 1990 aimerait pratiquer « un jour au ciel » avec Diego Maradona, mort le 25 novembre 2020. Edson Arantes do Nascimento, à qui France Football a décerné un Ballon d’Or d’honneur en 2014, devrait être enterré le mardi 3 janvier prochain. Soit au lendemain d’une veillée funèbre au pays du « futebol » dont l’aura de son roi est somme toute éternelle.

Côte d’Ivoire : deux élus dont Raymond N’Dohi adhèrent au Rhdp

Ces nouveaux venus ont été accueillis avec triomphe par le top management du directoire du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir).Le sénateur du District d’Abidjan, Raymond N’Dohi Yapi, ex maire de Koumassi et vice-président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition) et le maire de Guibéroua (Ouest) Nicole Princesse Souassou Zézé ont officiellement adhéré ce jeudi 29 décembre 2022 au Rhdp.

« J’ai donc pris la décision d’adhérer au Rhdp librement et sans contrainte aucune », a déclaré le sénateur M. Raymond N’dohi, affirmant n’avoir « aucun complexe », car « le Rhdp et le Pdci (autrefois allié) sont deux pièces d’une même maison ».

Le secrétaire exécutif du Rhdp, Cissé Bacongo, a salué un « vétéran » de la scène politique ivoirienne. M. N’dohi entre en politique en 1980 et trois ans plus tard, il assume ses premières responsabilités en tant que président de Comité de base. En 2001, il remporte les municipales à Koumassi.    

Mme Nicole Zézé, précédemment infirmière en France, est aujourd’hui maire de Guibéroua. Son adhésion au Rhdp « est la toute première aventure politique », une décision dont « le risque systématique d’adhésion (…) était énorme » au regard des stigmatisations.  

« Nous déclarons ici et maintenant notre mise à disposition du président de la République », Alassane Ouattara, président du Rhdp afin d’assumer les charges qu’il voudra confier et « nous nous mettons à la disposition du Rhdp », a dit Mme Nicole Zézé.

M. Bacongo a assuré qu’il se tiendra à leur disposition, parce qu’une formation politique est « une clairière et aussi une jungle », promettant de veiller sur leurs premiers pas au sein du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix.

Le secrétaire exécutif du Rhdp leur a remis les règles de fonctionnement du parti, les statuts et règlements intérieurs ainsi que les actes constitutifs comprenant les signatures des fondateurs de ce parti qui se réclame de l’idéologie d’Houphouët-Boigny, le premier président ivoirien.

Le président du directoire du Rhdp, Kafana Koné, a également promis d’accompagner la maire de Guibéroua, la rassurant qu’elle « ne sera pas dans une rivière de caïmans », tout en rappelant que « ce qui nous réunit, c’est la Côte d’Ivoire ».

« Ce qui nous guide tous, c’est l’avenir de notre pays. Grâce au président Alassane Ouattara, notre pays fait de grands pas », a-t-il souligné, appelant « ceux qui sont encore en dehors de la maison à nous rejoindre ».

Ces adhésions au Rhdp interviennent après celles du maire de Vavoua, l’ex-footballeur international Kalou Bonaventure, et du maire de Kasséré (Nord), Guibessongui Ouattara, qui a rejoint le parti au pouvoir à la suite d’une démission du « GPS », un mouvement politique créé par Guillaume Soro.

Maroc: le Salon international de l’Agriculture du 2 au 7 mai prochain

Après une absence de trois ans, le Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM) revient pour une nouvelle édition qui se tiendra du 02 au 07 mai prochain à Meknès, sous le thème « Génération Green : Pour une souveraineté alimentaire durable ».La prochaine édition du SIAM accueillera le Royaume-Uni comme invité d’honneur, indique le ministère de l’Agriculture  dans un communiqué. 

Déployé sur une superficie de 18 ha dont 11 ha couverts, le SIAM, qui compte parmi les plus grands événements de l’Afrique dédiés à l’agriculture et aux acteurs du secteur agricole, devrait accueillir 900.000 visiteurs, 1400 exposants et 65 pays participants, note le ministère.

Le Salon sera organisé autour de 10 pôles différents (Régions, institutionnels et sponsors, international, produits du terroir, machinisme, produits, agrofourniture, élevage, provendiers, nature et vie) et va abriter près de 40 conférences sur différentes thématiques en relation avec le thème de l’édition et avec les actualités agricoles.

 

Système éducatif sénégalais : pour une mise en œuvre effective des engagements

La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) a invité les acteurs à veiller au bon fonctionnement du comité de suivi des accords en vue de garantir une stabilité durable du système éducatif par la mise en œuvre effective des engagements.Au Sénégal, le premier trimestre de l’année scolaire en cours a été marqué par la longue grève des syndicats. Celle-ci s’est terminée par la revalorisation des salaires des enseignants suite à d’âpres négociations conduites entre autres par la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep).

Pour éviter la répétition d’un tel scénario, les membres du Conseil d’administration (CA) de la Cosydep, réunis ce jeudi 29 décembre 2022, ont invité l’Etat et les différents acteurs de l’Éducation à veiller au bon fonctionnement du comité de suivi des accords. Cela, en vue de garantir une stabilité durable du système éducatif par la mise en œuvre effective des engagements.

De même, ils ont plaidé pour le soutien du dispositif anticipatoire de dialogue et de veille pour la prévention et la lutte contre les violences en milieu scolaire, dans le respect des missions de chaque partie prenante.

Par ailleurs, les membres du CA de la Cosydep ont exhorté l’Etat à résorber les déficits en enseignants surtout dans les disciplines scientifiques pour un fonctionnement régulier de l’institution scolaire. « Si l’on prend en compte les effectifs pléthoriques, les classes à double flux, les 1 500 000 enfants hors école, l’on se retrouve dans des besoins énormes en enseignants au regard des exigences de l’ODD4 », notent-ils.

Les classes provisoires restent encore nombreuses sur l’étendue du territoire nationale. Ils ont ainsi demandé aux autorités de rendre disponibles des salles de classe en quantité et qualité, dans la planification de la réhabilitation des écoles, la résorption des abris provisoires et l’élargissement du réseau scolaire. Cela permettrait de faire face à la demande de scolarisation de plus en plus importante du fait d’une démographie croissante.

« Les locaux doivent être plus résilients face aux crises multiformes et répétitives (sanitaires, climatiques, sécuritaires, humanitaires), avec un dispositif de sécurité, d’hygiène et d’assainissement des écoles qui doit être adressé de façon plus rigoureuse », suggèrent-ils.

L’inadéquation entre les formations proposées et les besoins du pays a souvent été pointée du doigt par les différents acteurs. Pour y faire face, le CA de la Cosydep souhaite une accélération des réformes du curriculum et du calendrier scolaire par leur adaptation aux réalités spécifiques des régions et les crises multiformes qui impactent le système.

Enfin, il plaide pour l’instauration d’une collaboration plus franche et plus efficace entre le ministère de l’éducation et les autres acteurs du secteur. Cela, souligne-t-il, est d’autant plus important que les réformes susceptibles de transformer le système éducatif ne sont pas uniquement techniques mais comportent aussi une dimension à la fois idéologique, sociale et culturelle.

A ce niveau, il s’agira de promouvoir une gouvernance transparente et inclusive en mettant à jour, entre autres, les comptes nationaux de l’éducation.

Mali : suspension du procès des soldats ivoiriens

Les soldats ivoiriens détenus au Mali comparaissent devant la Cour d’Assises de Bamako.Le procès des 46 militaires ivoiriens arrêtés à Bamako depuis juillet 2022 pour « mercenariat », ouvert ce jeudi 29 décembre, a été suspendu. L’audience reprendra demain vendredi 30 décembre.

Les accusés étaient arrivés ce matin à la Cour d’Appel de Bamako où ils comparaissent devant la Cour d’Assises spéciale organisée à cet effet. C’est aux environs de 9 heures (GMT) que le bus de couleur blanche les transportant est arrivé sur les lieux, escorté par un dispositif sécuritaire impressionnant.

A part, les accusés et leurs avocats, l’audience s’est déroulée à huis clos. Tous les autres visiteurs ont été déguerpis hors de l’enceinte de la Cour d’Appel de Bamako.

C’est finalement après 16 heures que l’un des avocats de la défense est sorti informer le public que les travaux ont été suspendus pour reprendre demain vendredi.

Selon l’arrêt de renvoi, les 49 soldats (dont 3 femmes qui sont libérées depuis septembre dernier) appartiennent tous à l’armée ivoirienne, alors qu’au moment de leur arrestation, circulait une rumeur selon laquelle il y a des « étrangers parmi eux qui sont entrés en territoire malien en dissimulant leur vraie identité ».

Ils sont poursuivis pour « association de malfaiteurs, attentat et complot contre le gouvernement, atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective ayant pour but de troubler gravement ».

Le procès qui pourrait aboutir leur libération est le fruit du mémorandum d’accord signé, il y a une semaine, entre les autorités maliennes et ivoiriennes, en présence du chef de la diplomatie togolaise dont le pays joue le rôle de médiateur cette crise entre Bamako et Abidjan.

Burkina : d’anciens députés sommés de remboursés leurs dettes

Les parlementaires concernés ont saisi la justice, s’insurgeant contre des « vices de procédure ».Dans deux communiqués consultés par APA, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a invité les députés des 7e et 8e législatures (2015-2021) à rembourser les prêts contractés sur le budget de l’Etat, dans un délai de huit jours.

Le premier communiqué, publié le 27 décembre 2022, concerne les députés ayant bénéficié des sommes au titre des « prêts véhicules ». Selon une source au sein du Parlement, les montants varient entre 5 millions de FCFA et plus de 20 millions de FCFA. Elle a ajouté que sur 127 députés (de la 8e législature), au moins une centaine est concernée.

« Ce n’est pas un prêt, ce sont des avances consenties sur les indemnités de session. Les sessions ordinaires étant constitutionnellement prévues pour se tenir durant 90 jours, deux fois par an, à un taux d’indemnités de 30.000 FCFA par jour, le remboursement s’étalait sur la durée du mandat qui est de cinq ans, donc en fin 2025 », a expliqué Alexandre Tapsoba, député de la 8e législature.

« Il était loin de nous imaginer que notre mandat allait s’écourter pour une année seulement », s’est plaint Achille Tapsoba, qui a dénoncé des « vices de procédures » dans la sortie du Contrôleur général d’Etat.

127 millions de FCFA de Coronathon

Le deuxième communiqué concerne l’initiative visant à lever des fonds pour lutter contre le coronavirus, intitulé Coronathon. L’SCLE-LC a indiqué que la souscription de groupes parlementaires a été financée par l’Etat, à hauteur de 126 millions de FCFA. L’ancien parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), à lui seul, a emprunté 55 millions FCFA pour y souscrire. Lancé en mai 2020, le Coronathon avait permis de lever plus de 450 millions de FCFA.

Ces opérations entrent dans le cadre de l’audit de la gestion 2018-2021 de l’Assemblée nationale. Selon un auditeur qui a requis l’anonymat, « la gestion financière des députés ne respecte aucune procédure en la matière. Ils se sont servis de l’argent public ». Le contrôleur général d’Etat a menacé d’engager des procédures contre les députés qui ne s’exécuteront pas.  

Mali : focus sur l’arrêt de la Chambre d’accusation contre les soldats ivoiriens

La Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako a renvoyé les 46 soldats ivoiriens devant la Cour d’Assises pour y être jugés.S’achemine-t-on vers la fin du feuilleton des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali ? Auditionnés ce jeudi 29 décembre par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako, les accusés ont été renvoyés devant la Cour d’Assises de la capitale pour jugement.

Cette juridiction a déclaré que la prévention des divers faits reprochés aux inculpés dont celui d’avoir porté atteinte à la sûreté extérieure du Mali a suffisamment été établie.

Dans son arrêt de renvoi devant la Cour d’assises, la chambre d’accusation reproche aux militaires ivoiriens d’avoir, ensemble et de concert, formé une association, établi une entente dans le but de préparer ou de commettre un attentat contre les personnes ou les propriétés au Mali.

Selon l’acte d’accusation, les inculpés auraient aussi tenté d’attenter à la sûreté intérieure de l’Etat du Mali, notamment, en ayant tenté de commettre un attentat ou un complot dans le but de renverser par tous les moyens le gouvernement légal ou de changer la forme républicaine de l’Etat, soit d’inciter les citoyens ou les habitants à s’armer contre l’autorité.

La justice malienne les accuse aussi, étant étrangers, d’avoir porté atteinte, en temps de guerre, à la sûreté extérieure de l’Etat du Mali, notamment en ayant entrepris par quelque moyen que ce soit, de porter atteinte à l’intégrité du territoire malien, et entretenu avec des agents d’une puissance étrangère des intelligences ayant pour objet de nuire à la situation militaire ou diplomatique du Mali.

Il est également reproché à ces prisonniers d’avoir porté atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat du Mali ou à l’intégrité du territoire national par l’emploi illégal de la force armée, notamment en ayant levé ou fait lever des troupes armées, engagé ou enrôlé des soldats en leur fournissant ou procurant des armes et munitions sans autorisation du pouvoir légal.

La Cour les accuse par ailleurs d’avoir détenu, porté, transporté des armes et munitions de guerre ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur.

Enfin, elle les soldats ivoiriens en détention au Mali depuis juillet 2022 sont accusés d’être complices notamment par aide ou assistance de la commission des infractions ci-dessus spécifiées.

Tchad : Baba Laddé, l’ex-patron du renseignement tombé en disgrâce du pouvoir

Ex-chef rebelle et ancien patron des Renseignements généraux (RG), Mahamat Abdoul Kadré Oumar connu sous le nom Baba Laddé est gardé dans les locaux des RG depuis le 26 décembre 2022.Il est l’un des chefs rebelles tchadiens qui ont le plus eu maille à partir avec la justice. Et visiblement, la prison le réclame encore. Depuis le 26 décembre 2022, l’ex-chef rebelle et ancien Directeur général du Renseignement et de l’Investigations (DGRI), Mahamat Abdoul Kadré Oumar plus connu sous le pseudo Baba Laddé (père de la brousse en langue foulbé, surnom que lui a donné sa grand-mère) est interpellé et gardé dans les locaux des Renseignements généraux du Tchad. Officiellement, aucune raison de son interpellation n’est communiquée.

D’ethnie peule, Baba Laddé est né dans les années 1970 à Gounou-Gaya, dans le Mayo-Kebbi Est, province située à 220 Km au Sud de N’Djamena, la capitale tchadienne. Après ses études primaires et du 1er cycle (6e en 3e) effectuées à Gounou-Gaya, Baba Laddé intègre le lycée technique commercial en 1990.

Alors qu’il était en classe de Terminale, il passe en 1995 le concours d’entrée à la gendarmerie où il était reçu. Au sein de ce corps, il a exercé comme secrétaire du commandant du centre d’instruction puis archiviste de la gendarmerie.

Maréchal des Logis Chef, il devient capitaine en 1998. A la suite d’un conflit dans le Sud et dans le Chari Baguirmi entre éleveurs peuls et autorités locales, Baba Laddé crée, avec un groupe de jeunes peuls, le Front populaire pour le redressement (FPR) inspiré du Le Front patriotique rwandais (FPR).  Trahi par un des membres, Baba Laddé est arrêté le 15 octobre 1998 avec trois autres de ses camarades. Libéré en septembre 1999, « le père de la brousse » trouve refuge au Cameroun et entame une carrière de rebelle.

Avec sa troupe, il erre entre le Soudan, la République centrafricaine et le Tchad. Plusieurs fois, il a engagé des pourparlers avec les autorités tchadiennes pour déposer les armes. Grâce à un accord de paix, Baba Laddé a été nommé Conseiller chargé de mission à la Primature en 2013 puis Préfet de Maro, une ville frontalière avec la Centrafrique en 2014. Démis de cette dernière fonction, il a manqué de peu d’être arrêté par les forces tchadiennes alors que la population s’opposait à son remplacement à la tête du département.

Signalé en Centrafrique, il est arrêté par les forces onusiennes puis extradé au Tchad où il a été condamné à huit ans de prison ferme pour assassinat, association des malfaiteurs, détention illégale d’armes à feu. Il purge sa peine pour être libéré en 2020.

En 2021, Baba Laddé dépose sa candidature à la magistrature suprême au nom de son mouvement armé, le FPR. Mais la Cour Suprême le recale pour non reconnaissance de son mouvement comme parti politique. Il entre en clandestinité pour réapparaître publiquement en mars 2021 au côté du défunt président Idriss Déby Itno en campagne présidentielle à Bongor dans le Mayo-Kebbi Est. Signe d’une réconciliation avec celui qui l’a traité longtemps de coupeur de route, de bandit de grand chemin, ne lui reconnaissant pas le statut de rebelle.  

A la mort du président Idriss Déby Itno en avril 2021, Baba Laddé trouve grâce aux yeux du nouveau maître du Tchad, le général Mahamat Idriss Déby Itno. Il le nomme en octobre 2021 Directeur général du Renseignement et de l’Investigations (DGRI), la toute puissante agence d’espionnage et de contre-espionnage, un poste stratégique.

Il est éjecté cinq mois plus tard pour être nommé Secrétaire général du ministère de la Sécurité publique et de l’Immigration. Il occupe ce poste jusqu’à la formation du nouveau gouvernement de transition en octobre 2022.

Depuis lors, l’ex-maquisard se fait discret jusqu’à la date du 20 décembre 2022 où il a annoncé sur Facebook qu’il est invité par un pasteur peul pour assister à la célébration de la fête de Noël dans le département de Dourbali dans le Chari-Baguirmi. Et c’est à son retour de cette ville, le 26 décembre, qu’il a été interpellé dans la soirée par les agents de la DGRI. « Baba Laddé, c’est un mystère. Difficile de le cerner. C’est un homme discret. Tu entends parler de lui que quand il a des problèmes ; et il en a toujours », résume Moussa Guedmbaye, un journaliste tchadien.

Mali : les 46 soldats ivoiriens jugés à huis-clos

Le procès des 46 ivoiriens arrêtés au Mali depuis juillet dernier, a débuté à la Cour d’appel de Bamako.Comme annoncé par APA le mercredi 28 décembre, la comparution des 46 militaires ivoiriens a débuté ce jeudi 29 décembre 2022 à 9 heures à la Cour d’Appel de Bamako. Assistés par un pool de cinq avocats, ils sont poursuivis pour « association de malfaiteurs, attentat et complot contre le gouvernement, atteinte à la sûreté extérieure de l’État, détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective ayant pour but de troubler gravement ». L’audience se déroule à huis clos sous un dispositif sécuritaire impressionnant du bâtiment.

Hormis les avocats et le personnel de la cour d’appel ainsi que des représentants de quelques organisations internationales, les militaires qui veillent au grain ont vidé la salle pour un procès à huis-clos. Selon de nombreux observateurs, ce coup d’accélérateur dans la procédure viserait à les libérer après la signature d’un mémorandum, il y a une semaine entre les autorités maliennes et ivoirienne en présence du chef de la diplomatie togolaise dont le pays joue le rôle de médiateur dans la crise malienne.

Après la tenue du 62e sommet des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à Abuja le 4 décembre dernier, le président de la commission de l’organisation, Omar Alieu Toureh n’avait pas exclu de nouvelles sanctions contre le Mali « si les militaires ivoiriens n’étaient pas libérés avant le 1er janvier 2023 ». Cette situation avait cristallisé pendant de nombreux mois les relations entre Abidjan et Bamako puisque lors de leur arrestation, le 10 juillet, les autorités maliennes considéraient « ses soldats ivoiriens » comme des « mercenaires » alors que Abidjan affirme que ce sont des éléments de son armée régulière.