Tchad : la CTDDH scandalisée par les débordements des manifestants

Dans un communiqué du 16 mai 2022, la Convention Tchadienne de Défense de Droits de l’Homme, déplore des dégâts humains et matériels enregistrés au cours des manifestations.

La  CTDDH se dit scandalisée par les débordements intervenus lors des manifestions qui se sont déroulées à N’Djamena et dans plusieurs villes du Tchad du 14 au 16 mai courant.

La Convention Tchadienne de Défense de Droits de l’Homme, déplore qu’une manifestation autorisée avec un itinéraire précis ait occasionnée des débordements ayant entrainé plusieurs blessés dans les rangs des manifestants ainsi que la destruction des biens.

« Selon diverses sources plusieurs personnes avaient été arrêtées et sont mises sous mandat de dépôt. », indique le communiqué.

La Convention, dénonce la brutalité policière véhiculée par des images qui circulent sur les réseaux sociaux lors des arrestations et exige le respect de l’intégrité physique et morale des personnes arrêtées conformément aux dispositions de la loi.

« La CTDDH suit de très près l’évolution de la situation et appelle tous les acteurs de la vie sociopolitique au calme et à la sérénité dans le respect des lois de la république. », conclut la note.

Tchad : le conflit intercommunautaire de Danamadji fait au moins 6 morts

Un conflit opposant des autochtones de la sous-préfecture de Danamadji, dans la province du Moyen Chari aux commerçants a causé la mort d’au moins 6 personnes.

D’après des sources locales, un habitant de Danamadji dans le Département de la Grande Sido, a été poignardé à mort par un commerçant. L’éleveur après son acte, s’est rendu à la gendarmerie se cacher. Malgré tout, les parents de la victime, très en colère, sont allés extirper le présumé assassin.

Sauf que, d’après les mêmes sources, commandant de Brigade de Danamadji serait un proche de l’éleveur. Ce dernier a ouvert le feu sur les populations qui en voie d’appliquer la justice populaire. Au moins six décès sont enregistrés dont 3 de chaque côté, d’après les services de communication du gouverneur.

La version du gouvernement

D’après le ministre de la Communication, il s’agit d’une altercation entre des jeunes. « l’un accusant l’autre de vol. S’en est suivi l’assassinat de ce jeune autochtone par l’autre citoyen», explique Abderaman Koulamallah. D’après lui, le présumé tueur s’est rendu à la gendarmerie pour des raisons sécuritaires. Il « s’est dirigé immédiatement vers la gendarmerie. Il a été poursuivi par les parents de la victime et assassiné. Les parents ont attaqué la gendarmerie et ont trouvé une autre personne qui a été assassinée. Les forces de l’ordre étaient menacées et ont riposté. Les assaillants ont continué leur course folle dans la rue et ont assassiné une autre personne, ce qui porte le nombre à cinq. Ils ont blessé très grièvement une autre personne », fait savoir le porte-parole du gouvernement.

Le ministre de la Communication a fait les déclarations sur les antennes de la télévision nationale.

Le sentiment anti-français s’élève au cœur du Tchad

Malgré l’interpellation de certains leaders, les manifestations contre la politique française au Tchad se poursuivent. Certaines rues sont encore barricadées ce 16 mai à N’Djamena.

 

A la suite des Maliens, des Burkinabés ou des Nigériens qui ont tourné le dos à la France, les populations du Tchad prennent le relais depuis le 14 mai 2022. Des mouvements d’humeur sont organisés dans plusieurs parties du pays pour exiger le départ de la France. Les manifestations initiées par la plateforme de revendication Wakit Tamma ont connu la participation de plusieurs leaders de partis politiques et des acteurs de la société civile. Une forte présence de la jeunesse est également remarquée sur les sites de manifestations.

Samedi dernier, après avoir saccagé les stations-services Total, appartenant à la multinationale française, d’autres manifestations se sont poursuivies hier dimanche 15 mai. Ce lundi 16 mai, des pneus sont brulés sur les artères des quartiers de N’Djamena par des élèves. Ce qui rend la circulation difficile dans les grands axes de la cité capitale. Les manifestants de ce jour sont pour la plupart des élèves des établissements arabophones, situés dans les quartiers nord de N’Djamena. Le ton est donné par les élèves du lycée koweïtien. Les gaz lacrymogènes sont utilisés pour disperser ces derniers.

 

La position du gouvernement tchadien

 

« La liberté d’expression et le droit de manifester sont des droits constitutionnels mais il faut en faire un bon usage», a déclaré le porte-parole du gouvernement, invité à la télévision nationale. La déclaration d’Abderaman Koulamallah, fait suite aux manifestations du samedi 13 mai. « Ce qui s’est passé hier est extrêmement grave», ajoute le ministre de la Communication. Pour lui, il ne revient pas à certaines entités de demander la substitution d’une puissance contre une autre. «Vous avez le droit de manifester, de dire que vous n’aimez pas la France, mais pourquoi vouloir substituer une puissance à une autre ? Est-ce qu’ils sont allés demander l’avis à la Russie ? » Le porte-parole du gouvernement a terminé ses propos par des injonctions : « Les gens vont répondre de leurs actes. Maintenant, ce n’est pas la peine de pleurnicher sur les réseaux sociaux en disant qu’il faut libérer X ou Y».

Pour le ministre de la sécurité, il a été bien spécifié selon les termes de l’autorisation de la marche, « qu’en cas de casse, de vol, toute autre infraction ou débordements, les organisateurs de cette manifestation seront tenus pour responsables devant les juridictions de la république. »

 

Les représailles

 

Le porte-parole de la Coordination des Actions Citoyennes Wakit-tama, Me Max Loalangar est convoqué par le Directeur de la Police Judiciaire. Il doit se présenter aux Renseignements Généraux ce lundi 16 mai 2022. Avant lui, quelques leaders de l’opposition ont été arrêtés. Parmi lesquels, Hissein Massar Hissein, ancien conseiller à la présidence de la République, interpellé à son domicile. Il était également, président du Conseil d’administration de l’Université Roi Fayçal, sous l’ancien président, Idriss Deby Itno.

Les condoléances de Mahamat Idriss Deby au peuple des Émirats arabes unis

Le président des Émirats arabes unis, Son Altesse Cheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyan a tiré sa révérence. L’annonce a été faite ce 13 mai 2022 par les autorités.

Le président tchadien du Conseil militaire de transition présente ses condoléances suite à la mort du président des Émirats arabes unis. « C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris la triste nouvelle du décès du Président des Émirats arabes unis, Son Altesse Cheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyan. Le défunt a consacré sa vie à œuvrer pour le développement de sa patrie et la prospérité de son peuple. », écrit Mahamat Idriss Deby sur ses différentes plateformes.  « Je présente mes sincères condoléances à la famille éplorée, au gouvernement et au peuple émiratis. », ajoute-t-il.

En hommage à celui qui a gouverné les Emirats Arabes unis pendant deux décennies, un deuil officiel est décrété. Et les drapeaux mis en berne pour une durée de 40 jours.

Son Altesse Cheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyan est au pouvoir depuis 2004. Il succède à son père, Cheikh Zayed Ben Sultan Al-Nahyane.

Présidence de la BDEAC : le Tchad réclame le siège

Le Tchad exige le respect du critère de rotation par ordre alphabétique, dans le processus de désignation du président de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale.

A l’issue des échanges, le 12 mai 2022, avec Fortunato-Ofa Mbo Nchama, président actuel de la BDEAC, Mahamat Idriss Deby a exigé le respect des textes de l’institution bancaire. Mahamat Idriss Deby regrette que des manœuvres soient en cours pour attribuer la présidence de la BEAC à un autre pays.

En effet, le camerounais, Dieudonné Evou Mekou, est pressenti au poste de président de l’institution bancaire sous régional. En remplacement de l’Equato-guinéen, Fortunato-Ofa Mbo Nchama. Or les textes prévoient les nominations obéissent au critère de rotation par ordre alphabétique. Ce qui, d’après les autorités tchadiennes ne sera pas respecté si le siège ne leur revient pas.

«Nous avons avec une certaine surprise appris, qu’il y’a un changement qui va s’opérer au niveau de la banque, avec la nomination d’un nouveau président », s’étonne, Tahir Hamid Nguilin, ministre tchadien des Finances. « Le Tchad qui est membre historique de cette banque de développement et qui par ailleurs dépositaire des textes de la communauté s’en tient au respect des textes et des procédures. Pour ce qui est de la nomination des premiers dirigeants de nos représentants dans les organisations. », souhait-il.

Le ministre des Finances rappelle que, le Tchad n’a pas géré la BDEAC depuis très longtemps. En ce qui est d’un mandat complet.  « Et actuellement c’est le tour du Tchad qui est le prochain. » Par ces mots il s’oppose à la désignation d’un autre candidat. « Le Tchad a été surpris de cette décision. C’est une décision qui est tout à fait contraire aux règles de nomination. Nous avons eu des instructions fermes allant dans le sens de prendre des mesures pour que cette décision soit corrigée. Dans les jours à venir, avec les autres États, cette décision doit être corrigée ».

« Le Tchad n’a pas encore présenté mais il présentera son candidat », annonce le ministre tchadien des Finances.

Affaires : Afriland First Bank à la conquête du marché Tchadien

Une délégation de cette banque camerounaise, conduite par Célestin Nguela Simo, a été reçue, le 11 mai 2022 à Ndjamena, par le ministre tchadien des Finances et du Budget, Tahir Hamid Nguilin.

La délégation composée de Célestin Guela, Bouba Youssoufa et Adam Madji s’est entretenue avec Tahir Hamid Nguilin sur les problématiques de financement des économies pour booster la relance post Covid-19 et accompagner les différents acteurs économiques du pays. L’un des points majeurs évoqués lors de cet entretien était le projet de développement de la First Bank au Tchad.

La concrétisation du projet d’expansion d’Afriland First Bank au Tchad devrait permettre à cet établissement bancaire de renforcer son positionnement en Afrique centrale, après la cession de ses actifs en Guinée équatoriale. Leader du marché du crédit au Cameroun, Afriland First Bank affiche 20,83% des parts du marché au 31 janvier 2022, selon les données de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac).

« Le Tchad est un pays qui regorge d’énormes potentialités économiques. C’est un marché aux perspectives d’évolution prometteuses, qui bénéficie d’un positionnement géostratégique unique. Avec une population jeune et dynamique, le pays représente à nos yeux un bon risque à prendre », a expliqué le chef de la délégation d’Afriland First Bank.

Pour mémoire, Célestin Nguela Simo, chef de cette délégation prendra les rênes de cet établissement de crédit à capitaux à compter du 1er juillet 2022.

Tchad : un lieutenant radié des rangs de l’armée pour faute grave

Le ministère en charge de la défense a cassé au grade de soldat de 2ème  classe un lieutenant de l’armée nationale et l’a ensuite radié du contrôle des effectifs.

Par Décret N°1212/PCMT/PMT/MDPCCDNACVG/2022 du 12 mai 2022, le Lieutenant Moussa Tahir Mahamat, matricule 08004690 est cassé au grade de soldat de 2ème Classe et radié du contrôle des effectifs des Forces de Défense et de Sécurité pour faute grave.

La décision a été rendue publique le 12 mai 2022, par le ministère délégué à la présidence du Conseil, Chargé de la Défense Nationale, des Anciens Combattants et Victimes de Guerre/Cassation et Radiation d’un Officier.

Lire   :  Tchad : 4 officiers de la GNNT radiés de l’armée pour haute trahison

 L’intéressé n’aura droit ni à la pension et à la solde de réforme, ni à une quelconque prime d’indemnité compensatrice, fait savoir le ministère.

Plusieurs officiers de forces de défense et sécurité ont été radiés des rangs depuis la prise de pouvoir par la junte.

Lire aussi : Tchad : un soldat de l’armée radié pour faute très grave et comportement déviant

Tchad : le représentant du SG des Nations-Unies fait ses adieux

Le président du Conseil militaire de transition,  a reçu le Représentant Spécial du SG et Chef de Bureau des Nations-Unies pour l’Afrique Centrale, François Lounceny Fall le 11 mai.

Le diplomate onusien, arrivé en fin de mission, est venu faire ses adieux au Chef de l’Etat. En poste depuis février 2017,  M. François Lounceny Fall quittera ses fonctions à la fin de ce mois.

Comme à sa prise de fonction, il est en tournée dans les différents pays de la région pour faire ses adieux. Aujourd’hui, il est à N’Djamena pour le rituel d’adieux au Président du Conseil Militaire de Transition,  Chef de l’Etat,  Général Mahamat Idriss Deby Itno.

Durant son mandat, François Lounceny Fall a été témoin des évolutions sociopolitiques du Tchad mais il est aussi l’un des artisans du renforcement du partenariat Tchad- Nations-Unies. Il dit avoir eu, durant son mandat, une franche collaboration avec les autorités tchadiennes à tous les niveaux.

Parlant de la transition en cours, le diplomate onusien a félicité le Chef de l’Etat, Général Mahamat Idriss Deby Itno et ses compagnons du 20 avril 2021 ainsi que le gouvernement et la classe politique dans son ensemble pour les avancées. Il trouve que le report du dialogue national inclusif n’est pas mauvais, compte tenu de ses enjeux et du contexte politique.

François Lounceny Fall qui s’est longuement attardé sur la question de la paix, de la sécurité et de la stabilité du Tchad et de la sous-région, encourage le Chef de l’Etat  à persévérer dans sa logique de la défense de la paix et l’inclusion de tous les Tchadiens autour des idéaux républicains. Les Nations-Unies,  a-t-il dit continueront à soutenir le Tchad dans sa quête de la paix et de la stabilité.

Source : présidence de la république.

 

Tchad : sit-in devant le Palais de justice pour exiger la libération d’un détenu

Les parents d’un détenu ont adopté une position statique le 11 mai 2022, pour réclamer justice pour leur frère. C’était devant les locaux du Palais de justice de N’Djamena.

C’est sur les pancartes estampillées : « Justice, on veut la justice », « Nul n’est au-dessus de la loi », « La justice au service du Citoyen », « Rendez-nous la justice », « Non à l’Immixtion du P.G », que les parents du détenu, Issa Adoum Saleh ont manifesté devant le Palais de justice. Le sit-in vise à demande justice pour leur frère arrêté depuis le 18 janvier 2022.

D’après les manifestants, le détenu a arrêté suite à la prolifération des injures à l’endroit de l’ancien ministre des Finances Issa Mahamat Abdel-Mahamout. Depuis son arrestation, il a été auditionné une seule fois, regrettent ses proches. Le sit-in vise à demander  l’application pure et simple de la justice en se référant à la Maxime : «  Nul n’est au-dessus de la loi ».

Le détenu est un père de famille âgé de 45 ans. Il a 15 enfants et deux femmes. « Qui va s’occuper de sa famille s’il continue à rester derrière les barreaux », s’interroge sa famille.

Tchad : vers la construction d’une centrale solaire photovoltaïque de 60 MW

Un montant de 35 milliards de francs CFA, a été adopté pour la construction d’une centrale solaire photovoltaïque de 60 MW. L’accord relatif au projet de construction a été signé le 10 mai 2022.

Le projet dénommé Djermaya Solar porte sur la construction d’une centrale photovoltaïque de 60 MW avec trackers. Il  se déroulera en deux (2) phases, avec une première tranche de 32 MW, située dans la région de Hadjer-Lamis. Le montant total de ce projet s’élève à 35 milliards de francs CFA, pour une durée d’exécution des travaux estimée à 24 mois.

L’accord a été signé entre le ministre de l’Economie, de la Planification du Développement et de la Coopération Internationale, Mahamat Hamid Koua et ses collègues des Finances et du Budget, Tahir Hamid Nguilin, du Pétrole et de l’Energie, Djérassem Le Bemadjiel et le représentant de la Banque Africaine de Développement (BAD) au Tchad, M. Ali Lamine Zeine.

En cohérence avec le plan d’urgence d’accès à l’électricité et les politiques publiques en matière d’amélioration de l’offre d’Energie dans notre pays, le Gouvernement de la République du Tchad a engagé des discussions depuis plusieurs années avec ses partenaires pour concrétiser ce projet phare, Djermaya Solar qui vise à la conception, le financement, la construction, la mise en service, l’exploitation, l’entretien, la maintenance et le transfert à venir d’une centrale de production d’énergie renouvelable solaire.

Ces équipements seront transférés à la SNE dès la mise en service de la centrale.