Un total de 655 millions de dollars a été mobilisé par la Banque Mondial ces dix dernières années concernant les corridors Douala-Bangui et Douala-N’Djamena
Les Etats camerounais, tchadien et centrafricain se préparent à mettre sur pied un guichet unique de gestion du transport. Exécuté avec l’appui de la Banque mondiale, ce projet devrait permettre de faciliter les flux sur les corridors routiers Douala-Bangui et Douala-N’Djamena et d’améliorer les solutions d’investissements et les capacités des administrations douanières des trois pays.
Les autorités camerounaises, tchadiennes et centrafricaines entreprennent des actions communes pour faciliter le déplacement de leurs concitoyens le long des corridors Douala-Bangui et Douala-N’Djamena. C’est dans ce cadre d’ailleurs que des représentants des trois pays et des experts de la Banque mondiale se sont réunis il ya quelqes jours à Douala au Cameroun, pour superviser sur le terrain les avancées du projet de guichet unique pour la gestion du transport entre les trois pays.
D’ailleurs, le projet a déjà bénéficié, tout au long des dix dernières années, d’une ligne de crédit de 655 millions de dollars de la Banque mondiale (environ 360 milliards 250 millions fcfa) devant permettre, dans les trois pays, d’améliorer la qualité des infrastructures, d’accroître les échanges et de renforcer l’intégration socio-économique par la libre circulation des biens et des personnes. Ce projet s’emploie aussi «à améliorer les capacités des administrations douanières du Tchad, de la Centrafrique et du Cameroun pour établir des marges plus aisées pour les transporteurs, pour la facilitation du transit», a expliqué Pierre Bonneau, un des experts de la Banque mondiale, dans une déclaration à l’agence Xinhua.
Par ailleurs, et dans le cadre de ce projet, la ville de Douala est un point stratégique : la métropole camerounaise permet au Tchad et à la Centrafrique d’avoir accès à la mer. Sauf que le port commercial de la ville présente encore quelques failles en termes de standards internationaux : de longs délais pour l’entreposage des marchandises sur les quais et des tarifs conséquents pour le stockage de ces dernières sur les sites d’exploitation. Des tarifs revus d’ailleurs à la baisse en janvier dernier pour aider à décongestionner le port.
Des travaux d’infrastructures routières importants
Pour ce projet de facilitation du transport et du commerce entre les trois pays, les infrastructures routières restent primordiales. «Nous étions principalement dans l’extrême-nord pour la reprise des travaux sur la route Mora-Dabanga-Kousseri qui est un élément important de ce corridor et qui sera le dernier chaînon manquant pour pouvoir retrouver l’entièreté de cette infrastructure logistique», a confié Pierre Bonneau.
Il s’agit d’une voie de 250 km reliant le Cameroun à la capitale tchadienne, N’Djamena. Longtemps entravés par les attaques répétées du groupe terroriste Boko Haram, les travaux sont désormais réalisés par le génie militaire camerounais pour un investissement de 61 milliards de francs CFA (environ 122 millions de dollars), dont 46 milliards (92 millions de dollars) apportés par la Banque mondiale et le reste, par l’Etat camerounais.
«Il y a déjà eu un progrès extrêmement important en termes de qualité de l’infrastructure. Que ce soit le long de Douala-N’Djamena ou de Douala-Bangui, on a maintenant des corridors qui ont quasiment entièrement été refaits. Il manque encore quelques sections, mais je dirais qu’on n’est plus très loin de l’objectif final d’avoir des corridors complètement intégrés», s’est réjoui Bonneau.
Le responsable a souligné que ces travaux ouvrent également la voie à des possibilités d’investissement. Le projet apporte «des solutions d’investissements sur les corridors routiers et ferroviaires entre Douala-Yaoundé-N’Djamena et Douala-Yaoundé-Bangui», a-t-il confié citant en exemple une route bitumée de 100 kilomètres entre N’Gaoundéré et Mbéré, dans le nord du Cameroun, qui vient d’être réceptionnée.