Grosse mobilisation samedi à Ndjamena à l’occasion des obsèques du motocycliste Mateyan Bonheur, tué le 4 novembre dernier par la protection du président de l’Assemblée nationale.
Ils étaient plusieurs milliers à accompagner le corps du motocycliste sur la dizaine de kilomètres que représente le parcours, allant de la morgue de l’hôpital général de Ndjamena à son domicile, puis au cimetière chrétien situé dans le IXe arrondissement de la capitale. Sa mort a suscité des tensions provoquant des heurts entre jeunes et services de sécurité depuis bientôt trois semaines.
La colère encore présente envers le pouvoir était lisible aussi bien sur les pancartes que les slogans scandés le long du parcours. C’est une expression du ras-le-bol d’une jeunesse vivant au quotidien le chômage et l’injustice comme le témoigne le représentant des conducteurs de moto-taxi, activité qu’exerçait faute de débouchés, Mateyan Bonheur, pourtant titulaire d’un master en droit : « Bonheur nous a dit, il fait le moto-taxi pour combattre les contraintes sociales ou encore les injustices sociales que mènent ceux qui gouvernent ce pays. Il n’a pas étudié pour faire le moto-taxi, c’était plutôt pour travailler. »
Sur le parcours, la police qui a encadré la marche s’est tenue à bonne distance. La moto d’un policier qui est tombée par hasard sur le cortège a été incendiée ainsi qu’un poste de police vide qui se trouvait sur son passage.