Syrie: deux soldats turcs tués dans une frappe aérienne

La Turquie a annoncé jeudi que deux de ses soldats avaient été tués dans le nord-ouest de la Syrie par une frappe aérienne, une escalade qui intervient au moment où Moscou hausse le ton contre Ankara en l’accusant de « soutenir des terroristes ».

Ces derniers développements rendent la situation de plus en plus volatile dans la province d’Idleb, risquant d’aggraver une situation humanitaire déjà catastrophique, avec près d’un million de depuis décembre.

Selon le ministère turc de la Défense, deux soldats turcs ont été tués et cinq blessés par une frappe aérienne dans la région d’Idleb, qu’Ankara a imputée à l’aviation syrienne. Ces pertes portent à 16 le nombre de soldats turcs tués à Idleb en février.

Les affrontements entre Ankara et Damas, qui se sont multipliés depuis début février, suscitent en outre des frictions de plus en plus fortes entre la Turquie, qui soutient des groupes rebelles à Idleb, et la Russie, qui appuie militairement le régime syrien.

Jeudi, l’armée russe a ainsi indiqué avoir mené des frappes pour stopper une attaque de factions armées soutenues par Ankara contre des positions du régime, appelant la Turquie à « cesser de soutenir les actions des groupes terroristes et de leur donner des armes ».

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG, a rapporté que des groupes appuyés par la Turquie avaient lancé une offensive dans la région d’Al-Nayrab, au sud d’Idleb, faisant état de 25 combattants tués dans les deux camps.

Selon Moscou et l’OSDH, l’artillerie turque a bombardé des positions du régime pour soutenir cette attaque.

Cette offensive intervient au lendemain d’une mise en garde du président Recep Tayyip Erdogan qui avait sommé les forces d’Assad de se retirer de certaines positions à Idleb avant fin février, menaçant sinon de recourir à la force.

La Turquie a dit jeudi avoir riposté à la frappe ayant tué ses militaires en bombardant des positions du régime. Elle affirme avoir éliminé une cinquantaine de soldats syriens et détruit plusieurs blindés, un bilan invérifiable de manière indépendante dans l’immédiat.

– Négociations infructueuses –

La région d’Idleb fait l’objet d’un accord de « désescalade » entre Ankara et Moscou, mais celui-ci n’est plus que théorique.

Le régime, appuyé par l’aviation russe, a déclenché en décembre une offensive pour reprendre ce dernier bastion rebelle et jihadiste, y enregistrant plusieurs gains ces dernières semaines.

Et la Turquie y a dépêché ces derniers jours d’importants renforts militaires, ce qui n’a pas suffi pour l’instant à dissuader le régime de poursuivre son opération.

Des discussions entre responsables turcs et russes depuis une semaine n’ont pas permis de réduire les tensions.

« Il y a eu un petit rapprochement (des positions) lors des dernières négociations. Cependant, nous n’avons pas encore obtenu ce que nous voulons », a déclaré jeudi le chef de la diploamtie turque Mevlüt Cavusoglu.

Si la Turquie se préoccupe autant de la situation dans cette région frontalière, c’est parce qu’elle redoute l’arrivée sur son sol d’une nouvelle vague de réfugiés. Le pays accueille déjà plus de 3,6 millions de Syriens.

Depuis le début de l’offensive du régime dans le nord-ouest de la Syrie, la situation humanitaire à Idleb n’a fait qu’empirer.

– « Pires drames humanitaires » –

D’après l’OSDH, plus de 400 civils, dont 112 enfants, ont péri depuis que le régime a lancé son offensive.

Selon l’ONU, environ 900.000 personnes, en grande majorité des femmes et des enfants, ont en outre fui les violences dans le nord-ouest de la Syrie depuis décembre.

Environ 170.000 d’entre elles dorment en plein air en dépit des rudes conditions hivernales, a indiqué jeudi l’ONU.

Face à cette situation, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a exhorté jeudi la Turquie et les autres pays voisins de la Syrie à accueillir un plus grand nombre de réfugiés.

Le HCR a également réclamé « une action urgente pour permettre aux personnes prises au piège dans le conflit de rejoindre des lieux en sécurité ».

« Depuis plusieurs semaines, c’est l’un des pires drames humanitaires qui est en train de se passer » dans la région d’Idleb, a déclaré jeudi le président français Emmanuel Macron en arrivant à Bruxelles pour un sommet de l’Union européenne.

« Je veux condamner avec la plus grande fermeté les attaques militaires qui sont menées depuis plusieurs semaines par le régime de Bachar al-Assad contre les populations civiles d’Idleb », a-t-il ajouté.

burx-gkg/avz

Fusillades en Allemagne : ce que l’on sait du suspect

L’unique suspect de la double fusillade de Hanau, qui a fait neuf morts mercredi soir dans le centre de l’Allemagne, apparaît comme un paranoïaque au discours raciste, éduqué et adepte de théories conspirationnistes.

Avant d’être retrouvé sans vie auprès du corps de sa mère, Tobias R., 43 ans, a laissé derrière lui une vidéo et un manifeste de 24 pages, que l’AFP a pu consulter.

Peter Neumann, spécialiste du terrorisme au King’s College de Londres, décrit sur Twitter, à partir des mêmes sources, une personnalité « d’extrême droite » avec « un important problème de santé mentale ».

Voilà ce que l’on sait du suspect et de son mobile.

– Qui est Tobias R. ? –

Tobias R. se présente sur son site internet comme un Allemand né en 1977 à Hanau, une ville de près de 100.000 habitants du centre de l’Allemagne. Il y a grandi et effectué sa scolarité.

Après son baccalauréat, il a suivi une formation de conseiller bancaire à Francfort puis a fait des études de gestion à Bayreuth (Bavière) entre 2000 et 2007.

Selon plusieurs témoignages recueillis par l’AFP à Hanau, l’auteur de la double fusillade habitait très près du deuxième bar visé, dans un quartier populaire.

– « Surveillé depuis toujours » –

Dans son manifeste, où apparaissent des dessins au trait minutieux censés le représenter dans différentes situations de sa vie, il assure avoir été constamment espionné depuis son enfance par une « organisation secrète » qui pouvait « lire dans ses pensées ».

Parmi les « pensées » qu’il prétend avoir vu se réaliser, il évoque pèle-mêle : les guerres en Irak et en Afghanistan déclenchées par les Etats-Unis; son souhait, « réalisé » en 2004, de voir Jürgen Klinsmann devenir sélectionneur de l’équipe allemande de football et plusieurs films hollywoodiens dont il avait imaginé le scénario (« Allô maman, ici bébé », « The Cell », « Starship Troopers », etc.).

« Rien de tout cela ne peut être une coïncidence », y estime-t-il, précisant qu’il a porté plainte à trois reprises, en vain.

Sa surveillance continuelle explique, selon lui, qu’il soit toujours resté célibataire. Il ne reprend néanmoins aucune rhétorique visant les femmes en général, à la différence de la mouvance misogyne des « incels » (« célibataires involontaires »).

– Motivations xénophobes –

Dans son manifeste, il appelle à « anéantir » la population d’au moins 24 pays, dans le Maghreb, le Moyen-Orient, notamment celle d’Israël, et d’Asie du Sud, avançant des thèses racialistes.

Dans sa vision du monde, l’existence de ces « groupes ethniques » est « en soi une erreur fondamentale ».

Sa haine des étrangers pourrait être née quand, à 22 ans, en formation bancaire, il dit avoir subi un braquage. Pendant l’identification des suspects, « 90% des personnes qui seront présentées sont étrangères », affirme-t-il.

Convaincu de la suprématie du peuple allemand et admirateur du président américain Donald Trump, il enjoint les Etats-Unis à prendre la tête du combat pour « sauvegarder l’Occident », notamment pour contrer l’influence grandissante de la Chine.

– Complotisme –

Dans une vidéo postée sur Youtube une semaine avant ses crimes, supprimée depuis, il avait appelé en anglais « tous les Américains » à « se réveiller », prétendant que leur « pays est sous le contrôle de sociétés secrètes invisibles » qui utilisent des « méthodes maléfiques inconnues comme le contrôle des esprits ».

Filmé devant un fauteuil marron, un mur de classeurs vieillots et un petit lit, il parle également de l’existence de « bases militaires souterraines » dans lesquelles certaines personnes font « l’éloge du diable », « maltraitent, torturent et tuent de petits enfants ».

Son site internet personnel comportait également des sections sur des personnes disparues, sur les recherches prétendument secrètes du gouvernement américain concernant les extraterrestres ou sur les expériences psychologiques de la CIA dans les années 1950 et 1960.

Tirs de lacrymogènes sur une manifestation en faveur de soldats à Khartoum

La police soudanaise a tiré des gaz lacrymogènes sur des centaines de manifestants rassemblés jeudi à Khartoum pour réclamer la réintégration de soldats, forcés à prendre leur retraite pour leur soutien à la révolution de 2019, a constaté un journaliste de l’AFP.

Des centaines de jeunes ont manifesté à Khartoum près du palais présidentiel en brandissant des drapeaux soudanais et des pancartes barrées des slogans « L’armée est l’armée du Soudan » et « Non au renvoi des hommes libres de l’armée ».

Des pneus ont été brûlés et des routes bloquées par les manifestants. La police est ensuite arrivée sur les lieux et a tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser.

Plus tôt cette semaine, l’armée a publié une liste d’officiers de différents rangs contraints à prendre leur retraite après avoir exprimé leur soutien à la révolution ayant abouti à la destitution du président Omar el-Béchir en avril 2019.

Cette liste a été publiée « comme à chaque début d’année (…) conformément à la politique interne des forces armées soudanaises », a déclaré le porte-parole de l’armée, Amer Mohammad Al-Hassan, cité par l’agence de presse officielle Suna.

Sur les réseaux sociaux, une campagne a rapidement été lancée par des militants pour soutenir Mohammad al-Sadiq, un lieutenant écarté par l’armée pour avoir soutenu leur révolte qui avait été déclenchée en décembre 2018 contre l’augmentation du prix du pain avant de réclamer la chute du régime d’Omar el-Béchir, aujourd’hui en prison.

L’Association des professionnels du Soudan (SPA), fer de lance de la révolte, est à l’origine de la manifestation de jeudi.

Le Soudan s’est doté en août 2019 d’un Conseil souverain, une instance à majorité civile appelée à superviser la transition politique, selon les termes d’un accord entre le Conseil militaire, qui avait succédé à M. Béchir, et les meneurs de la contestation.

Lendemain de débat difficile pour Michael Bloomberg dans les primaires démocrates

Enfin descendu dans l’arène des primaires démocrates, le milliardaire Michael Bloomberg a dû encaisser les attaques violentes de ses adversaires lors d’un premier débat télévisé mercredi soir qui a montré les fragilités de sa candidature.

La campagne se poursuit jeudi avant le troisième vote des primaires présidentielles, samedi dans le Nevada, première fois qu’un nombre important d’électeurs latinos et noirs s’exprimeront, après les étapes de l’Iowa et du New Hampshire au début du mois.

A ce stade, le sénateur Bernie Sanders bénéficie d’une forte dynamique, en tête des sondages, mais huit candidats restent en lice. Il reste des mois de primaires, jusqu’à la convention d’investiture en juillet.

Cela fait six ans que M. Bloomberg, qui vient de fêter son 78e anniversaire, a quitté la mairie de New York, six années qu’il n’avait plus à croiser le fer en politique. Il était devenu à l’inverse un mécène caritatif et politique très courtisé –il a donné 10 milliards de dollars à de multiples institutions, à des causes écologistes, anti-armes à feu et pro-immigration, et a financé de multiples candidats démocrates à des élections parlementaires ou locales ces dernières années.

Le patron de l’agence de presse éponyme, neuvième fortune de la planète, est habitué à être accueilli sur un tapis rouge dans les grands conclaves climatiques internationaux, et n’avait à l’évidence plus l’habitude de se faire secouer.

Ses adversaires, à commencer par la sénatrice Elizabeth Warren, ont utilisé le débat de mercredi à Las Vegas pour contrecarrer le déluge publicitaire que Michael Bloomberg déverse depuis son entrée tardive en campagne, fin novembre, à la télévision et sur internet. Sur YouTube, les clips promouvant la candidature de « Mike » sont omniprésents. Il a dépensé, sur ses fonds personnels, plus de 400 millions de dollars, une somme inouïe pour ses rivaux.

Ces dépenses l’ont rapidement fait gagner en notoriété et l’impact se voit dans les sondages: il s’est hissé en février en troisième place de plusieurs enquêtes d’opinion, ce qui fait rager les démocrates qui depuis plus d’un an font campagne sur le terrain, lèvent des fonds à coups de 10 ou 50 dollars, avaient fait huit débats auparavant et ont rédigé d’épais programmes.

« Les démocrates prendraient un risque énorme si on ne faisait que remplacer un milliardaire arrogant par un autre », a lancé Mme Warren, 70 ans.

– Le coup de Warren –

La candidature de M. Bloomberg a aussi engagé les démocrates dans un débat risqué sur le capitalisme lui-même, le parti se voyant de facto pris d’assaut par un « socialiste démocrate », Bernie Sanders, qui n’a jamais formellement adopté l’étiquette démocrate et a dit que les milliardaires ne devraient pas exister, et un milliardaire anciennement républicain qui estime sa richesse bien méritée.

Seize fois, le mot « milliardaire » a été prononcé durant ce débat de deux heures, le plus virulent à ce jour.

« Les Américains se retrouvent un peu perdus à devoir choisir entre un socialiste qui pense que le capitalisme est la source de tous leurs maux, et un milliardaire qui pense que l’argent est la source de tout pouvoir », a asséné Pete Buttigieg, ancien maire d’une ville moyenne et représentant l’aile modérée du parti. « Et si on choisissait un vrai démocrate? »

Elizabeth Warren a sans doute réalisé son débat le plus mémorable: elle a fait preuve de pugnacité et de répartie tout en expliquant ce que serait une présidence Warren, focalisée sur une amélioration du niveau de vie des familles financée par un nouvel impôt sur la fortune des très riches, ayant plus de 50 millions de dollars.

« C’est un impôt sur le dixième des 1% les plus riches d’Amérique », a-t-elle redit, énumérant ses projets: garde, crèche et école gratuite universelle dès la première année de vie, alors que l’école gratuite commence généralement à 5 ans aux Etats-Unis; nouveaux investissements dans les écoles, annulation de dettes étudiantes…

« Je ne suis pas d’accord avec l’impôt sur la fortune, mais je suis d’accord que les riches ne paient pas assez », a répondu Michael Bloomberg, qui veut convaincre les démocrates que son expérience de patron d’entreprise est la bonne pour battre Donald Trump en novembre et gérer le pays pour les quatre années suivantes.

Pour le milliardaire, le premier test électoral aura lieu le 3 mars, quand 14 Etats voteront en même temps.

En campagne électorale, Netanyahu promet des logements pour colons à Jérusalem-Est

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en pleine campagne électorale en vue des législatives du 2 mars, a promis jeudi la construction de milliers de nouveaux logements dans des quartiers de colonisation à Jérusalem-Est, une annonce aussitôt dénoncée par les Palestiniens.

Le statut de Jérusalem est l’une des pierres d’achoppement du conflit israélo-palestinien, les Palestiniens entendant faire de la partie orientale de la ville, occupée et annexée par Israël, la capitale de leur futur Etat alors que les autorités israéliennes considèrent l’ensemble de la ville comme leur capitale.

Et le développement des colonies à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, deux territoires palestiniens occupées par Israël depuis 1967, demeure un sujet de vives tensions entre les deux camps.

« J’ai de grandes nouvelles aujourd’hui. Nous ajoutons 2.200 logements à Har Homa », a déclaré M. Netanyahu à 11 jours des troisièmes législatives en moins d’un an, un scrutin clé à la survie politique du Premier ministre inculpé pour corruption.

« J’ai fondé ce quartier en 1997 lorsque j’ai été élu Premier ministre, malgré les objections du monde entier », a-t-il ajouté dans une vidéo diffusée par son bureau, apparaissant à proximité de cette colonie.

« Il y a aujourd’hui 40.000 habitants, et nous en ajoutons 10.000. Har Homa sera composée de 50.000 habitants, comme une ville israélienne moyenne ».

M. Netanyahu a aussi annoncé la construction de milliers de logements à Givat Hamatos, un autre secteur de Jérusalem-Est. « Cela signifie 4.000 nouveaux logements, 1.000 pour les habitants arabes de Beit Safafa (secteur palestinien à proximité, NDLR) et 3.000 pour des habitants juifs », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre avait déjà donné son accord « définitif » e 2014 à la construction de plus de 2.000 logements à Givat Hamatos, quelques mois avant des élections législatives, sans qu’aucun logement n’y soit finalement construit.

– « Plus de tensions » –

« La tentative de Netanyahu de remporter les voix de la droite israélienne à la veille des élections au détriment des droits des Palestiniens ne mènera pas à la paix et à la stabilité, mais à plus de tensions et de violences dans la région », a réagi Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, dans un communiqué.

Le Premier ministre israélien courtise ouvertement les électeurs de la droite nationaliste face à la formation de son rival centriste Benny Gantz, après deux élections n’ayant pas réussi à les départager clairement.

Ces élections sont d’autant plus cruciales pour M. Netanyahu qu’il doit faire face, à partir de la mi-mars, à la justice qui l’accuse de corruption, malversation, abus de confiance dans trois affaires.

La loi israélienne prévoit que tout ministre poursuivi pénalement doit démissionner de ses fonctions, mais cette mesure ne s’applique pas au Premier ministre.

– « Provocation irresponsable » –

« Netanyahu fait des promesses qu’il ne pourra pas tenir », estime l’alliance des partis israéliens de gauche, réagissant à l’annonce du Premier ministre sur les nouveaux logements de colonisation, qu’elle dénonce comme « une provocation irresponsable destinée à attraper quelques voix à droite ».

Selon l’ONG israélienne anticolonisation « La paix maintenant », « la construction à Givat Hamatos est un sérieux coup porté à la solution à deux Etats », soit un Etat palestinien indépendant et viable aux côtés d’Israël.

Plus de 600.000 personnes habitent dans des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Illégale au regard du droit international, la colonisation des territoires occupés s’est accélérée ces dernières années sous l’impulsion de M. Netanyahu et de son allié à Washington, le président Donald Trump.

Ce dernier a présenté fin janvier son plan pour le Proche-Orient qui prévoit notamment de faire de Jérusalem la capitale « indivisible » de l’Etat d’Israël et de créer une capitale d’un Etat palestinien dans des faubourgs de Jérusalem.

Pour l’Autorité palestinienne, l’annonce jeudi de nouveaux logements dans les colonies de Jérusalem-Est « participe de la mise en oeuvre » du projet de Trump, jugé « historique » par les autorités israéliennes.

L’Allemagne sous le choc après les tueries « racistes » de Hanau

Quelques heures après la double fusillade meurtrière de Hanau qui a fait neuf morts, les enquêteurs allemands tentent de retracer le parcours de l’assaillant dont le mobile « raciste » ne fait plus de doute ni pour le parquet antiterroriste, ni pour les autorités.

La chancelière allemande Angela Merkel a dénoncé « le poison » du racisme, faisant le lien avec d’autres attentats d’extrême droite depuis 20 ans dans le pays, après ces attaques menées par un Allemand aux « motivations xénophobes ».

L’assaillant présumé, Tobias R., 43 ans, a été retrouvé mort dans son appartement, de même que sa mère, tuée par balle, portant le bilan total à 11 morts, dont neuf dans les deux fusillades.

Les victimes, dont certaines sont d’origine ou de nationalité étrangère, avaient entre 21 et 44 ans, selon le parquet. Un Bosnien et un Bulgare figurent parmi les victimes.

– Des victimes d’origine kurde –

Le père de l’unique suspect a lui été retrouvé indemne, hors de l’appartement.

Le parquet antiterroriste cherche à déterminer si l’auteur a pu bénéficier de complicité pour mener ces attaques dont le mobile est « profondément raciste ».

Mercredi soir, un bar à chicha, le Midnight, avait été visé par des tirs dans le centre de Hanau, ville de près de 100.000 habitants à 20 kilomètres de Francfort, avant que le tireur ne gagne en voiture un deuxième établissement, l’Arena Bar, dans le quartier périphérique de Kesselstadt.

L’assaillant a sonné à la porte du deuxième bar et tiré sur des personnes présentes dans la zone fumeur, tuant cinq personnes dont une femme, selon des informations de Bild.

« Les victimes sont des gens que nous connaissons depuis des années », dont deux employés de l’Arena, a réagi le fils du gérant du bar, absent comme son père au moment des tirs et cité par l’agence DPA. « C’est un choc pour tout le monde. »

Parmi les tués figurent « plusieurs victimes d’origine kurde », a indiqué la Confédération des communautés du Kurdistan en Allemagne (Kon-Med), accusant les dirigeants allemands de ne pas « résolument combattre le terrorisme d’extrême droite ».

L’auteur présumé, qui a suivi une formation de conseiller bancaire puis des études de gestion, a laissé derrière lui une vidéo et un manifeste de 24 pages, que l’AFP a pu consulter.

Il y appelle notamment à « anéantir » la population d’au moins 24 pays, parmi lesquelles celles du Maghreb, du Moyen-Orient, d’Israël ou encore d’Asie du Sud, avançant des thèses racialistes tout en assurant être surveillé depuis l’enfance.

– Pleurs –

Les enquêteurs ont également retrouvé dans sa voiture des munitions et des chargeurs. Le suspect était muni d’un permis de chasse.

Jeudi, une dizaine de personnes se recueillaient devant les lieux à la mi-journée, dont une femme en pleurs réconfortée par une autre et un vieil homme en larmes.

« Je connaissais bien les personnes qui étaient dans ce bar (…) Ca aurait pu être moi », a affirmé à l’AFP Ahmed, un habitant de 30 ans du quartier.

« Je ne comprends pas, nous n’avons pas de problèmes liés au racisme ici », s’est étonnée une autre voisine.

Plusieurs rassemblements sont prévus jeudi en fin de journée, à Hanau notamment mais aussi Porte de Brandebourg, à Berlin.

Le ministre de l’Intérieur Horst Seehofer, qui a déposé des gerbes de fleurs sur les sites visés avec sa collègue de la Justice, Christine Lambrecht, a promis de nouvelles mesures dans les prochains jours.

A Bruxelles, de nombreux dirigeants ont exprimé leur solidarité à Angela Merkel avant l’ouverture du sommet européen. Emmanuel Macron s’est dit « aux côtés » de la chancelière. La présidente de la Commission, l’Allemande Ursula von der Leyen, s’est déclarée « choquée par la tragédie ».

– Menace –

L’association Ditib, principale organisation de la communauté turque musulmane d’Allemagne, a parlé dans un communiqué de « jour noir dans l’histoire de l’Allemagne » et réclamé plus de protection pour ses fidèles.

La menace d’un terrorisme d’extrême droite inquiétait de plus en plus les autorités allemandes, depuis notamment le meurtre d’un élu allemand pro-migrants, membre du parti de la chancelière Merkel, en juin dernier.

Vendredi, 12 membres d’un groupuscule d’extrême droite ont été arrêtés. Ils sont soupçonnés d’avoir planifié des attaques de grande ampleur contre des mosquées.

En octobre, un extrémiste de droite négationniste avait tenté de commettre un attentat dans une synagogue de Halle, un massacre n’étant évité que de justesse. Il avait toutefois abattu une passante et le client d’un restaurant de kébabs, diffusant en direct sur internet ses forfaits.

Dans son allocution, Mme Merkel a aussi évoqué les meurtres de neuf personnes d’origine immigrée et d’une policière commis entre 2000 et 2007 par le trio néonazi « Clandestinité nationale-socialiste » (NSU). L’affaire a été marquée par une cascade de scandales autour de l’enquête et des services de renseignements intérieurs, censés disposer d’indics dans les milieux néonazis et vivement critiqués pour leur aveuglement.

Pape Pie XII: quatre choses à savoir sur les archives vaticanes

L’ouverture lundi 2 mars de l’ensemble des archives du Vatican sur le pontificat du pape Pie XII (1939-1958) – 81 ans après son élection – était réclamée depuis des décennies par historiens et organisations juives.

Voici quatre clefs pour comprendre l’événement.

– Shoah: une masse d’archives déjà publiées –

Les archives les plus sensibles, concernant la Seconde guerre mondiale, ont déjà été en grande partie publiées par le Vatican. Des révélations spectaculaires seraient donc surprenantes. Mais les chercheurs auront pour la première fois un accès direct à tous les documents de la période de la Shoah et chercheront les pièces manquantes du puzzle.

Pour répondre à la polémique sur Pie XII – qui démarra dans les années 60 avec la sortie de la pièce de théâtre incendiaire « Le Vicaire » de l’Allemand Rolf Hochhuth – quatre prêtres jésuites livrèrent en 1981 au bout de 16 ans de labeur, onze volumes de documents intitulés « Actes et documents du Saint-Siège relatifs à la deuxième guerre mondiale ».

Par la suite, une commission mixte juive-catholique de six historiens instituée en 1999 fut chargée de trancher, mais elle réclama plus d’accès aux archives du Vatican et se disloqua en 2001.

– Les années avant son élection documentées –

Quelque 30.000 volumes d’archives du pontificat de Pie XI (1922-1939), son prédécesseur, ont déjà été rendus publics par le Saint-Siège livrant ainsi des indications sur le cardinal Eugenio Pacelli, futur Pie XII. Ce dernier fut en effet nommé secrétaire d’Etat (numéro deux du Vatican) en 1930. En 1933, il signa un concordat avec l’Allemagne hitlérienne sur les relations entre les autorités allemandes et l’Eglise.

Ces archives couvrent aussi une grande partie de son long séjour en Allemagne de 1917 à 1929 en tant que nonce (ambassadeur du Saint-Siège), soit durant la montée au pouvoir d’Hitler.

– L’Eglise à la défense d’un « juste » –

L’Eglise catholique a toujours fait valoir que Pie XII avait contribué au sauvetage de plusieurs milliers de Juifs en les faisant cacher dans des institutions religieuses de Rome sous l’occupation allemande. Elle estime aussi que la prudence verbale du pape a évité des représailles envers les catholiques en Europe.

Le processus de béatification de Pie XII a été ouvert en octobre 1967. Benoît XVI l’a proclamé « vénérable » fin 2009, première étape vers une béatification à condition qu’un miracle soit reconnu, une décision qui avait créé un tollé chez les organisations juives.

En 2010, Benoît XVI affirma que le pape Pie XII avait été « l’un des grands justes, qui a sauvé des juifs plus que personne ». « Il a personnellement souffert énormément, nous le savons. Il savait qu’il devait parler et pourtant la situation le lui interdisait », avait-il noté.

En 2014, le pape François a dit avoir « un peu d’urticaire existentiel » face aux attaques contre Pie XII, « un grand défenseur des Juifs », en critiquant l’attitude des grandes puissances alliées qui auraient pu bombarder les voies ferrées conduisant aux camps.

– Ses détracteurs attaquent son silence –

Le silencieux et très diplomatique Pie XII – voix morale susceptible d’avoir été écoutée par les catholiques allemands – est vilipendé par de nombreux historiens pour n’avoir jamais condamné explicitement l’extermination en cours des Juifs par le régime nazi.

Ce pape originaire de la noblesse romaine est aussi dénoncé pour avoir gardé le silence lorsque le 16 octobre 1943 plus d’un millier de personnes de la communauté juive de Rome, furent raflés dans leur quartier (l’ex-ghetto) à quelques encablures du Vatican.

Après cette rafle, les témoignages confirment que des Juifs furent cachés dans de nombreuses institutions catholiques, mais aucun document écrit ne prouve que Pie XII avait fait cette recommandation, pointent ses critiques.

Beaucoup d’historiens concluent que ce pape réprouvait l’antisémitisme hitlérien, mais qu’il était aussi le pur produit d’un enseignement catholique traditionnellement anti-judaïque jusqu’à la prise de conscience du Concile Vatican II (1962-1965). Les Juifs n’étaient donc pas la priorité de ce pape, préoccupé avant tout par le sort des catholiques et farouchement opposé au communisme.

Ethiopie: restitution d’une couronne cachée pendant 21 ans aux Pays-Bas

Le gouvernement éthiopien a repris possession jeudi d’une couronne d’une valeur inestimable, datant du 18e siècle, qu’un ancien réfugié avait cachée pendant plus de 20 ans dans un petit appartement des Pays-Bas.

La couronne a été restituée lors d’une cérémonie à Addis Abeba, en présence du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, et de la ministre néerlandaise du Commerce extérieur et de la Coopération au développement, Sigrid Kaag.

Ornée de cuivre doré, avec des gravures représentant Jésus-Christ et ses apôtres, la couronne a soudainement refait surface l’an passé lorsqu’un réfugié éthiopien devenu citoyen néerlandais, Sirak Asfaw, a contacté l’expert d’art néerlandais Arthur Brand.

Sirak Asfaw a fui l’Éthiopie à la fin des années 1970, à l’époque des purges de la « Terreur rouge ». Il a découvert par hasard en avril 1998 la couronne dans une valise laissée par l’un de ses compatriotes ayant échappé comme lui à la dictature.

M. Sirak a estimé qu’il ne pouvait pas rendre la couronne en raison de la « situation instable en Ethiopie ». Il a promis au mystérieux propriétaire de la valise que la couronne « ne quitterait pas sa maison sauf pour rentrer » dans son pays d’origine.

Persuadé que s’il la rendait, « elle disparaîtrait à nouveau », il l’a conservée pendant 21 ans dans un endroit secret de son appartement dans la cité portuaire de Rotterdam.

Après l’investiture de M. Abiy en avril 2018, M. Sirak a finalement jugé que la situation en Ethiopie était assez stable et sécurisée pour rendre la couronne.

Celle-ci aurait appartenu à l’un des plus puissants chefs de guerre éthiopien du 18e siècle, « ras » Welde Sellase. Ce dernier en aurait probablement fait don à une église située près de la ville de Mekele, dans le nord de l’Éthiopie.

Jacopo Gnisci, un chercheur à l’Université d’Oxford qui a examiné l’objet et confirmé son authenticité, estime qu’il existe dans le monde moins d’une trentaine de ces couronnes, appelées « zewd ».

« Nous sommes honorés et ravis d’avoir pu contribuer à la restitution légitime » de cette couronne, a déclaré dans un communiqué Mme Kaag.

M. Abiy a remercié en retour le gouvernement néerlandais pour sa coopération, selon la radio-télévision Fana BC, proche du pouvoir éthiopien.

La couronne a commencé à être exposée jeudi au musée national à Addis Abeba.

Togo: Faure Gnassingbé vers un quatrième mandat présidentiel

Quelque 3,6 millions d’électeurs togolais sont appelés aux urnes samedi, pour une élection présidentielle qui devrait reconduire pour un quatrième mandat Faure Gnassingbé, dont la famille est à la tête du petit pays d’Afrique de l’Ouest depuis plus d’un demi-siècle.

Le chef de l’Etat s’est dit « serein et confiant » de remporter le scrutin dès le premier tour, et devrait être réélu, sans grande surprise face à une opposition réprimée et divisée.

Les scènes de liesse lors de ses meetings, notamment dans le nord, sont davantage la preuve d’un appareil d’Etat et d’un parti au pouvoir bien en place sur le territoire, que d’un véritable engouement populaire pour une élection sans grand suspense.

« Tous les responsables locaux sont d’Unir », le parti au pouvoir, explique à l’AFP un cadre associatif de Dapaong, dans l’extrême nord du pays. « Dire non à Unir, c’est refuser de manger », selon lui.

La campagne ne passionne pas les 7,8 millions de Togolais, et, sans les affiches électorales qui parsèment le pays, il serait difficile d’imaginer que la présidentielle est dans quelques jours à peine.

Faure Gnassingbé a d’abord été installé au pouvoir par l’armée le 5 février 2005 quelques heures après la mort de son père, qui a lui-même dirigé le Togo d’une main de fer pendant 38 ans.

Il a ensuite été élu la même année dans un scrutin contesté par l’opposition et marqué par 400 à 500 morts, selon l’ONU.

« Quand j’ai succédé à mon père, les conditions dans lesquelles ça s’est fait, c’est sûr que c’est un peu comme le péché originel parce que c’est l’armée qui a pris cette décision », a-t-il reconnu dans un entretien accordé à l’AFP et au journal Le Monde, avant d’ajouter: « Entre temps je me suis retiré (…) et nous avons organisé des élections ».

L’opposition et la société civile n’ont cessé de dénoncer un régime autoritaire, des arrestations arbitraires et l’absence d’alternance démocratique: des critiques « exagérées », selon le chef de l’Etat, qui a expliqué ne pas sentir « l’âme d’un dictateur ».

Lors de cette quatrième campagne électorale, « Faure », tel qu’il est surnommé au Togo, a voulu se poser en « réconciliateur » d’un pays divisé après des années de crise politique.

Des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes, sont descendues dans les rues entre 2017 et 2018 pour demander sa démission, mais le Parlement a finalement approuvé une modification de la Constitution, lui permettant de se représenter en 2020 et en 2025.

– +Perplexes et dubitatifs+ –

La coalition de l’opposition, la C14, à l’origine des manifestations, n’a pas survécu à cet échec et c’est sur un front divisé que se présenteront samedi six candidats face au chef de l’Etat.

Le leader historique de l’opposition Jean-Pierre Fabre, de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) pourrait se trouver chahuté par l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, qui a enlevé de nombreux soutiens ces derniers mois, dont celui de l’ancien archevêque de Lomé.

Les candidats de l’opposition ont toutefois prévenu qu’ils s’uniraient pour faire barrage à Faure Gnassingbé en cas de second tour, mais ce scenario paraît plutôt improbable, selon les observateurs.

En effet, un grand nombre de Togolais de l’opposition ne croient plus à une vraie alternance démocratique par les urnes.

Plusieurs partis ont décidé de boycotter le scrutin. C’est le cas du Parti national panafricain (PNP), à l’origine des manifestations de 2017 et dont des dizaines de militants ont été arrêtés, ou du Parti des Togolais de Nathaniel Olympio, qui affirme que « les conditions actuelles ne permettent pas la tenue d’un scrutin libre et transparent ».

Cette semaine, 500 observateurs de la société civile ont perdu leur accréditation, accusés d’ingérence dans le processus électoral, s’ajoutant aux 9.000 observateurs du conseil épiscopal Justice et Paix qui n’ont pas non plus été autorisés à surveiller le vote.

« Cela nous laisse vraiment perplexes et dubitatifs sur l’issue de ce scrutin », a regretté David Dosseh, du Front citoyen Togo debout (FCTD).

Le président sortant reste néanmoins soutenu par nombre de ses pairs ouest-africains et la communauté internationale.

La France, ex-puissance coloniale, allié traditionnel de la dynastie Gnassingbé et présente au Sahel voisin dans la lutte contre les mouvements jihadistes, est particulièrement sensible à la stabilité du Togo dans cette région volatile.

« Faure » peut s’appuyer sur une armée disciplinée et des services de renseignement efficaces, formés notamment par des Israéliens.

Sur le plan du développement, il a lancé un vaste projet d’électrification et la réfection de 4.000 km de pistes pour désenclaver les zones rurales.

Toutefois, la majorité de la population vit toujours dans une grande pauvreté. Et sa promesse de créer « plus de 500.000 emplois » semble difficilement réalisable, faute de tissu industriel.

Coronavirus: un premier mort en Corée du Sud, plus de 100 personnes contaminées

Une première personne atteinte du nouveau coronavirus est morte en Corée du sud où le nombre des personnes contaminées a doublé au cours des dernières 24 heures, passant à une centaine, ont annoncé jeudi les autorités.

Dans la seule ville de Daegu, la quatrième plus grande de Corée du Sud avec plus de 2,5 millions d’habitants, près de 50 victimes d’une transmission massive de la maladie ont été recensées.

Une femme de 61 ans membre de la secte chrétienne « l’Eglise Shincheonji de Jésus », ignorant avoir contracté la pneumonie virale, est en effet soupçonnée d’avoir contaminé à elle seule une quarantaine de personnes, notamment en assistant à des offices religieux.

Après avoir eu de la fièvre le 10 février, elle a refusé à deux reprises de se soumettre à un test de dépistage du nouveau coronavirus au prétexte qu’elle n’était pas récemment allée à l’étranger.

Elle a ensuite assisté à au moins quatre offices avant d’être diagnostiquée porteuse du virus. La municipalité de Daegu a fait savoir que 1.001 fidèles de l’Eglise Shincheonji de Jésus pourraient avoir assisté aux mêmes offices qu’elle.

Cette secte affirme que son fondateur Lee Man-hee a endossé les habits de Jésus Christ et emmènera au paradis 144.000 personnes le jour du Jugement dernier.

L’Eglise Shincheonji a fermé toutes ses structures en Corée du sud et s’est dite, dans un communiqué, « [désolée] que l’un de nos membres, qui considérait avoir un rhume parce qu’il ne s’était pas rendu l’étranger, ait contaminé de nombreux membres de notre église, suscitant l’inquiétude au sein de la communauté locale ».

Le commandement de la garnison de l’armée américaine installé à Daegu – qui rassemble un total d’environ 10.000 personnes – a quant à lui restreint ses accès et ordonné aux militaires ayant assisté aux offices de l’Eglise Shincheonji de Jésus de rester en quarantaine.

Par mesure de précaution, les services d’urgence de quatre hôpitaux de la ville ont été fermés, a dit un responsable de la municipalité, tandis que le maire de Daegu, Kwon Young-jin, a appelé la population à demeurer chez elle.

Non loin de Daegu, dans le Comté de Cheongdo, à 320 kilomètres au sud de Séoul, un homme d’une soixantaine d’années est mort mercredi des suites de la maladie – il a été testé positif au coronavirus au lendemain de son décès -, a expliqué le centre coréen de contrôle et de prévention des maladies.

Il faisait partie d’un groupe de quinze personnes contaminées – des patients et des membres du personnel – dans un seul hôpital.

51 nouveaux cas ont été signalés en 24 heures en Corée du Sud, ce qui y porte à 104 le nombre total des personnes ayant contracté la maladie.