Gabon : démission de « poids lourds » du patronat

Plusieurs membres de la Confédération patronale gabonaise (CPG) ont annoncé leur démission sur fond de désaccord avec leur président, Alain Bâ Oumar.La puissante organisation patronale entre dans une zone de turbulence. Acteur incontournable de l’économie gabonaise, la CPG est composée de grandes entreprises dans tous les secteurs et contribue à hauteur de 80% dans le PIB du pays.

Mais dans un communiqué publié mardi 4 avril, des syndicats de banquiers, de pétroliers, de bâtiments et travaux publics, d’importateurs, de concessionnaires de voitures, d’hôteliers et transporteurs ont annoncé leur départ de la CPG. « Ces syndicats (…) concernés ne sauraient être désormais associés aux activités (…) de la CPG (…) », peut-on lire dans le texte.

« Tous les poids lourds ont quitté le navire à la dérive », a commenté sous couvert de l’anonymat, pour RFI, l’un des patrons. Les démissionnaires, qui disent ne pas vouloir créer un patronat bis, accusent leur président, Alain Bâ Oumar, de n’avoir pas défendu les entreprises. Ils lui reprochent aussi son manque de leadership, et surtout son arrogance.

Réélu en août 2020 à la tête de la confédération, Alain Bâ Oumar est le fondateur d’IG Telecom, une société spécialisée dans l’installation d’antennes paraboliques. Après sa réélection, il a dénoncé dans le quotidien progouvernemental L’Union les entreprises qui auraient présenté des fausses factures pour bénéficier de 241 milliards de FCFA d’annulation de créances par l’État.

Cette déclaration est restée en travers de la gorge de beaucoup parmi ses pairs. Pourtant en 2018, cet homme d’affaires avait montré plus de combativité pour obtenir, sous l’égide du Club de Libreville, le paiement de 400 milliards de FCFA dus par le Gabon au secteur privé.

La sécurité au menu d’une réunion de la Cedeao

La réunion extraordinaire du Comité des chefs d’État-major des armées des États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) se tient du 5 au 6 mai à Accra, au Ghana.Face aux menaces de tous genres, l’organisation sous-régionale fait de la sécurité de ses quinze pays membres un enjeu majeur. Ainsi, des officiers militaires prendront part, dans la capitale ghanéenne, à une réunion de deux jours pour discuter de ces questions. Ils entendent remplir leur rôle puisque ce Comité est un organe institutionnel de la Cedeao chargé de la prévention et la gestion des conflits dans la région.

Durant leurs travaux, les haut-gradés discuteront des priorités d’appui opérationnel et logistique, et des modalités d’allocation de ces capacités aux Etats concernés, explique un communiqué reçu à APA. A cette occasion aussi, ils évoqueront ensemble la mise en œuvre des recommandations issues de leur 41ème session tenue à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du 17 au 19 novembre 2021.

Cette rencontre était consacrée à l’analyse de la situation sécuritaire régionale du fait des attaques terroristes et de la multiplication des actes illicites en mer. Un certain nombre de recommandations a été formulé dont le renforcement opérationnel des forces des pays de la ligne de front contre le terrorisme à travers la formation et l’acquisition de matériels spécifiques et le soutien financier de la planification et de la conduite des opérations conjointes le long des frontières de ces pays, rappelle la même source.

Pour cette dernière action, la Cedeao explique qu’il s’agit d’un appui financier de sa Commission dans l’organisation de l’opération conjointe entre le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, le Niger et le Togo.

La protection des données au cœur de Cyber Africa forum 2022

Abidjan, la capitale économique ivoirienne, abrite les 9 et 10 mai 2022 la deuxième édition du Cyber Africa Forum axée sur la protection des données, un facteur clé de la souveraineté numérique du continent.L’Afrique se construit progressivement un arsenal juridique et technique de cybersécurité pour assurer la pleine maîtrise des données produites et éviter toute captation indue par un tiers. La protection des données s’avère un élément clé de la souveraineté numérique.

À partir des années 2000, la transformation numérique opérée sur le continent bouleverse la vie quotidienne des Africains. La pandémie de Covid-19 survenant aura pour effet d’intensifier cette dynamique en développant le télétravail, les services de santé ou l’apprentissage en ligne.

Plus la couverture numérique s’étend sur le continent africain (entre 30 et 40% en 2022), plus la surface d’exposition aux risques liés à la sécurité et la confidentialité des données croît, selon des données officielles.

L’Afrique Subsaharienne, à preuve, recense en moyenne un nouvel utilisateur d’Internet par seconde. Aujourd’hui, les internautes africains produisent des données via les transactions financières, l’utilisation de plateformes de médias sociaux, des moniteurs de santés portables, des applications pour smartphones et des appels téléphoniques. Comment les protéger ?

Réguler pour protéger

A l’échelle continentale, des initiatives naissent pour construire un cyber espace sécurisé et respectueux des libertés individuelles. Pour Mamadou Bamba, directeur général d’Orange Côte d’Ivoire, « la bonne nouvelle est que l’Afrique n’est pas en reste, les gouvernants aidés par les organisations supranationales (UA, CEDEAO…) et nationales participent à la création d’un cadre réglementaire et législatif, à la formation des talents et à bâtir des infrastructures nécessaires pour positionner le continent dans ce concert technologique ».

L’Union africaine a, par exemple, adopté en 2014 la Convention de Malabo sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel. Seuls neuf États ont ratifié cet outil et ce n’est qu’en 2021 que le Togo a suivi l’Angola, le Ghana, la Guinée Conakry, le Mozambique, la Namibie, le Rwanda, le Sénégal et l’Île Maurice.

Sur les 54 pays africains, seuls 28 disposent d’un cadre juridique et règlementaire sur la protection des données et six rédigent actuellement une législation. Une loi à ce sujet a été adoptée en 2008 par le Parlement marocain.

État pionnier, le principe de protection de la vie privée a même été ajouté à sa Constitution en 2011. En Afrique de l’Ouest, le Nigeria a promulgué en 2019 une loi sur la protection des données et a créé la National Information Technology Development Agency (NITDA).

Cependant, même lorsqu’une telle règle de droit existe, il n’est pas toujours évident de garantir son application. C’est le cas du Kenya qui, depuis 2019, possède bien une loi sur la protection des données personnelles, mais ne prévoit aucune autorité chargée de la faire respecter.

La coopération entre acteurs de l’écosystème cyber, notamment les États, les pouvoirs publics, les grandes entreprises et les start-ups paraît indispensable pour appuyer les systèmes juridiques.

Mamadou Bamba rappelle que l’État de Côte d’Ivoire s’est engagé fortement avec la loi No 2013-450 du 19 juin 2013 relative à la protection des données à caractère personnel et la loi No 2013-451 du 19 juin 2013 relative à la lutte contre la cybercriminalité.

Dans un tel contexte, Orange veut accompagner l’État ivoirien dans cette dynamique en se positionnant comme un acteur de confiance qui donne à chacune et à chacun les clés d’un monde numérique responsable et sûr.

Maîtriser stratégiquement les infrastructures

Pour protéger pleinement les données produites sur leurs territoires, il est essentiel que les pays africains en détiennent la pleine gouvernance. Aujourd’hui, le continent ne dispose que de 1% des capacités de stockage mondial.

Quelles conséquences ? Cela entraîne inéluctablement la dépendance économique, technologique et juridique envers les États où sont externalisées les données (Irlande ou Pays-Bas, par exemple).

Sans data centers souverains, l’Afrique est confrontée à d’importants risques concernant la confidentialité, l’intégrité ainsi que la disponibilité de ses données. C’est la raison pour laquelle Orange Côte d’Ivoire a installé dans la zone franche de Grand-Bassam (Vitib), un « data center puissant et robuste alimenté en énergie propre qui offre des solutions Cloud permettant l’hébergement des données en local », rapporte son directeur général.

Dans un premier temps, la relocalisation de données souveraines devrait devenir une priorité pour les pays du continent. Mais, ce n’est pas suffisant : les données et leur exploitation dépendraient tout de même techniquement voire juridiquement de l’étranger.

Le « Cloud Act » étend la portée géographique des demandes éventuelles du gouvernement américain. Il peut accéder aux données stockées sur des serveurs américains, quelle que soit leur localisation, y compris en Afrique.

Les nations du continent prennent peu à peu conscience de la vulnérabilité de leurs données dans le cyberespace. En témoigne, par exemple, le forum sur l’identité numérique et la gouvernance des données qui s’est déroulé début mars 2022 à Dakar.

Le Sénégal établit une Stratégie nationale de souveraineté numérique. Les efforts s’observent à travers l’acquisition d’infrastructures de dernière génération. Depuis février, le pays dispose d’un supercalculateur d’une capacité de 537 téraflops, soit 537 600 milliards d’unités de calcul à la seconde.

En outre, des initiatives panafricaines sont également notables. En mars 2022 s’est tenu le 1er Sommet de la Cybersécurité de Lomé et la deuxième édition du Cyber Africa Forum aura lieu à Abidjan les 9 et 10 mai prochains.

La transformation numérique opérée en Afrique permet, entre autres, de dynamiser la croissance économique, l’industrialisation et d’améliorer la vie des populations. Ces perspectives et opportunités ne pourront advenir sans une réelle prise en compte des questions de souveraineté numérique.

Gouvernements, institutions, secteur privé et citoyens sont concernés par la confiance numérique. La mobilisation des acteurs de la société suscite des attentes pour favoriser le développement socio-économique du continent.

Sommet Africités 9 : soixante grandes villes africaines s’illustrent

Le Sommet Africités du 17 au 21 mai se concentrera sur les défis auxquels sont confrontées plus de 1000 villes intermédiaires.Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) et CitiIQ, créateur d’une norme mondiale innovante de mesure des villes, ont annoncé mercredi 4 mai que 60 grandes villes africaines ont été notées comme contribution au Sommet Africités qui se tiendra à Kisumu, au Kenya, du 17 au 21 mai. Les recherches montrent que le continent africain connaîtra une croissance démographique sans précédent au cours des 30 prochaines années, avec une poussée urbaine spectaculaire qui devrait exercer une pression sur ses villes, grandes et petites.

CitiIQ utilise une méthodologie factuelle pour noter 35 Considérations essentielles, au sein des cinq Dimensions des Besoins Fondamentaux, de la Compétitivité, de l’Opportunité, de l’Habitabilité et de la Trajectoire à venir. À l’aide d’un tableau de bord en ligne intuitif, les mesures d’une ville sont facilement accessibles aux clients via un abonnement annuel basé sur le cloud.

La notation des 60 grandes villes modélise l’importance de la mesure pour les villes intermédiaires d’Afrique. La collecte de données précises et cohérentes est essentielle pour la croissance et le développement des villes africaines.

 La confiance des investisseurs locaux, régionaux, nationaux et internationaux grandit considérablement lorsque les progrès dans le temps peuvent être déterminés de manière fiable. Les villes intermédiaires doivent mettre en place des mesures de données précises pour répondre à leurs besoins, ce qui est fondamental pour renforcer leurs capacités de croissance. Un système de notation cohérent accélérera la croissance de cultures de données efficaces pour les villes intermédiaires.

CGLU Afrique compte parmi ses membres 51 associations nationales de gouvernements locaux de toutes les régions d’Afrique, ainsi que de 2000 villes et territoires de plus de 100 000 habitants. A ce titre, l’organisation représente près de 350 millions de citoyens africains.

« Nous avons spécifiquement choisi le thème du 9e Sommet Africités, pour mettre l’accent sur le rôle des villes intermédiaires africaines dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine », a déclaré Jean Pierre Elong Mbassi, secrétaire général de CGLU Afrique.

 CGLU Afrique mobilise des stratégies, des méthodes et des outils pour appuyer ses membres dans le cadre de trois piliers visant à accompagner le développement des gouvernements locaux pour mieux servir leurs communautés.

La ville de Kisumu, au Kenya, est la toute première ville intermédiaire à accueillir le Sommet Africités.

CitiIQ utilise une large gamme d’outils technologiques et d’expertise pour collecter des données pour les villes qui sont traitées via son algorithme global de mesure des villes. Des scores comparables sur 100 sont produits pour les 35 Considérations les plus importantes de n’importe quelle ville. Les données alimentent un tableau de bord qui illustre facilement les scores et permet aux clients d’explorer dans le détail les données des 114 indicateurs de ville utilisés.

« De plus en plus, la santé et le bien-être des habitants du monde dépendent de l’efficacité de leur ville », a dit de son côté Don Simmonds, Président de CitiIQ, ajoutant : « Les dirigeants municipaux sont confrontés à d’immenses défis et bénéficient grandement lorsque des données complètes et comparables peuvent guider leurs décisions ».

 La plupart des villes ont du mal à traduire des données disparates en actions susceptibles d’améliorer la vie de leurs citoyens. La méthode CitiIQ standardise les données afin que les éléments de la ville puissent être facilement comparés au sein d’une ville donnée ou avec d’autres villes du monde. Le service est fourni sous la forme d’une application qui peut fonctionner sur n’importe quel site Web choisi par une ville cliente. Ceci peut être vu sur les ordinateurs de bureau, les ordinateurs portables, les tablettes et les smartphones.

CitiIQ a reconnu le rôle essentiel que jouent les villes intermédiaires qui accueillent plus de la moitié de la population urbaine mondiale. Souvent mal desservies, ces villes jouent un rôle clé dans la localisation des ODD, l’autonomisation de la gouvernance locale et la cohérence des politiques qui relient les priorités d’ordre supérieur aux priorités locales des citoyens.

Des données précises, fréquentes et accessibles pour les gouvernements locaux et leurs citoyens favorisent une prise de décision plus efficace. Le tableau de bord CitiIQ est un point de référence commun qui reflète les interactions complexes de la société. Les données jouent également un rôle de plus en plus vital en tant que devise de référence pour l’équité et le soutien devant être apportés aux populations vulnérables. CitiIQ fournit un point de référence pour les valeurs de solidarité, de responsabilité, de transparence et de service qui caractérisent les villes intermédiaires.

En Afrique, 56 villes ont une population de 500.000 à un million d’habitants, 85 villes une population de 300.000 à 500.000 habitants, 380 villes comptent 100.000 à 300.000 habitants alors que 564 villes ont une population de 50.000 à 100.000 habitants. Ces 1086 villes ont besoin d’une infrastructure de données solide pour rendre leur développement efficace au cours des prochaines décennies.

Les ministres africains de l’Economie attendus mi-mai à Dakar

La Conférence des ministres de la Communauté économique africaine (CoM2022) s’apprête à explorer les options de financement de la relance post-Covid de l’Afrique.Dakar sera la capitale de la relance de l’économie africaine du 11 au le 17 mai 2022. Les ministres africains en charge des Finances, de la Planification et du Développement économique, ainsi que des personnalités des secteurs privé et public participeront à la 54ème session de la Conférence des ministres de la CEA (CoM2022).

L’évènement hybride sera organisé conjointement par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le gouvernement du Sénégal sur le thème, « Financer la relance de l’Afrique : Trouver des solutions innovantes », informe un communiqué reçu mercredi à APA. Hôte de cet événement, le président Macky Sall, qui assure actuellement la présidence de l’Union africaine (UA), fait partie des orateurs confirmés.

Le programme comprendra des panels ministériels de haut niveau et des tables rondes sur la manière de transformer la menace persistante de la pandémie de Covid-19 en un accélérateur de croissance et de prospérité mondiale. La CoM2022 comportera également le lancement du Rapport économique sur l’Afrique, publication phare annuelle de la CEA, ajoute la même source.

Sanlam et Allianz créent un géant africain de l’assurance

La joint-venture abritera les unités commerciales de Sanlam et d’Allianz.Bouleversement majeur dans le secteur de l’assurance. Selon financialafrik.com, les groupes sud-africain Sanlam et allemand Allianz annoncent la fusion de leurs opérations en Afrique pour créer le plus grand acteur panafricain de l’assurance et des services financiers non bancaires.

Le nouveau géant sera opérationnel dans 29 pays hors Afrique du Sud. « Cette alliance signifie que les clients à travers l’Afrique bénéficieront de l’expertise et de la solidité financière de deux marques respectées et bien connues », rapporte un communiqué de presse.

Sénégal : Macky Sall et la politique à la Une de la presse

Les quotidiens sénégalais reçus ce mercredi à APA accordent un traitement de faveur à l’actualité politique et à la sortie du chef de l’Etat, Macky Sall, sur le respect des règles de recrutement dans les Collectivités territoriales.« Recrutement de capitaine Touré et Guy Marius Sagna-Macky menace Barth », rapporte Walf Quotidien, dans lequel journal, le président de la République affirme : « Un maire ne peut pas faire ce qu’il veut. Tout recrutement en dehors de l’organigramme mis en place est nul et nul effet ».

Pour Sud Quotidien, recevant, hier mardi, les cahiers de doléances des centrales syndicales, « Macky s’engage et menace ». De l’avis du journal, Barthélémy Diass et les maires sont avertis : « Si un maire ne respecte pas la loi, il est démis de ses fonctions, il est révoqué…»

Cela fait dire à La Tribune que « Macky Sall (est) sur le point de révoquer Barthélémy Dias (maire de Dakar) ».

« Macky Sall intransigeant », renchérit L’As, citant le chef de l’Etat qui promet : « On va mettre un terme aux dérives sur les réseaux sociaux. L’Etat ne peut pas comme ça payer des salaires qui ne travaillent ».

Informant que Macky trouve difficile de sauver une telle entreprise avec 5.000 employés, Le Témoin titre : « Enterrement de première classe pour La Poste ».

« Fouille à l’agence principale et au centre financier : La Poste le tout nouveau scandale. Une centaine de chèques-prêts de 30 à 400 millions de Fcfa et 150 millions de Fcfa en liquidité retrouvés dans des bureaux », détaille L’Observateur.

Le Quotidien s’intéresse au dépôt des listes en vue des législatives du 31 juillet 2022 et souligne que « les acteurs parrainent le tirage ».

« Parrainage aux législatives : Le mode d’emploi. Depuis hier, les listes de parrainage peuvent être déposées devant la Commission chargée de réceptionner les dossiers. Pas de bousculade, il y a un tirage au sort pour déterminer l’ordre de contrôle des parrainages », écrit EnQuête.

Classement RSF 2022 : la Côte d’Ivoire fait un bond de 29 rangs

En une année, la Côte d’Ivoire est passée de la 66e à la 37e place sur un classement de 180 pays établi par Reporters Sans Frontières (RSF).Considérée comme le 4e pouvoir, la presse joue un rôle majeur dans les démocraties modernes. Son indépendance requiert une lutte de tous les jours face notamment aux forces politiques et économiques. De 2021 à 2022, la Côte d’Ivoire a consolidé ses acquis dans ce sens sanctionnés par une 37e place au classement mondial de la liberté de la presse de Reporters Sans Frontières (RSF).

Le rapport de l’organisation internationale a été publié aujourd’hui à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Un principe qu’elle défend contre vents et marées. Pour la circonstance, à Abidjan, les acteurs des médias ont organisé une marche au cours de laquelle Richard Bell, l’ambassadeur des États-Unis en Côte d’Ivoire, a déclaré que « quand des journalistes responsables peuvent faire leur travail en toute confiance, ils contribuent à la transparence, éclairent l’opinion, combattent la corruption et défendent les droits humains ».

Cette année, le thème retenu pour la Journée mondiale de la liberté de la presse est « Le journalisme sous l’emprise du numérique ». À en croire Jean-Claude Coulibaly, président de l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), « la mutation numérique s’impose à tous les médias » qui doivent « saisir l’opportunité de l’avènement d’Internet et s’y adapter » pour informer en temps réel.

En Côte d’Ivoire, a fait observer M. Coulibaly, les grands médias classiques (presse écrite, radio et télévision) essayent tant bien que mal de se mettre au diapason mais « cet effort certes méritoire, n’est apparemment pas suffisant ».

Tout en respectant les règles, « il faut donc réinventer l’écriture journalistique pour l’adapter à la consommation rapide des internautes qui sont assaillis d’informations venant de tous horizons, en particulier des réseaux sociaux », a plaidé le président de l’UNJCI.

De son coté, Jean-Martial Adou, Directeur de cabinet, représentant le ministre de la Communication et de l’Économie numérique, a annoncé un projet de développement des nouveaux médias avec un volet consacré à la formation des publics cibles à l’utilisation responsable des médias sociaux.

« Ce programme vise à accroître les connaissances et les compétences des citoyens, surtout les adolescents afin de leur permettre d’utiliser avec discernement les médias sociaux de manière critique et créative », a-t-il expliqué. En fait, M. Adou a pointé du doigt l’exercice de la profession journalistique par des individus non qualifiés : « C’est le revers de la médaille. Nous observons (l’intrusion) de non professionnels en quête de notoriété et de buzz ».

À sa suite, Namizata Sangaré, la présidente du Conseil National des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDH), a souligné la nécessité de lutter contre les fausses informations, communément appelés fake news.

Omar Diop, nouveau chef de bureau de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco, sigle en anglais) en Côte d’Ivoire, a mis un accent particulier sur la sécurité des journalistes.

Le modèle économique des médias, il en a été aussi question. Evelyne Deba, porte-parole des organisations professionnelles des médias, a noté que certains journaux papier paraissent maintenant deux ou trois fois par semaine là où d’autres voient leurs tirages drastiquement baisser à cause des charges insupportables.

Dans ce contexte, les professionnels du secteur des médias attendent impatiemment la signature du décret transformant le Fonds de soutien et de développement de la presse en un Fonds de soutien aux médias qui rendrait le sous-secteur du numérique et de l’audiovisuel éligible. En outre, ils veulent que l’État ivoirien alloue à la presse « 0,01 % » de son budget annuel pour la rendre plus viable.

Marrakech abrite la 31e Assemblée annuelle de la BERD du 10 au 12 mai

La Banque Européenne pour la Reconstruction et du Développement (BERD) tiendra sa 31ème Assemblée annuelle du 10 au 12 mai à Marrakech sous le thème « relever les défis dans un monde turbulent ».Cet événement connaîtra la participation de 57 délégations conduites par les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales ainsi que des participants du secteur privé et des médias nationaux et internationaux.

La réunion de la BERD sera l’occasion de discuter de « la guerre en Ukraine, ainsi que des défis mondiaux tels que le soutien à la croissance économique, la lutte contre le changement climatique et le renforcement de l’environnement des affaires dans les régions où la Banque investit », précise l’institution financière.

Les panels du Business Forum se pencheront, quant à eux, sur la numérisation, la durabilité et la transition vers une économie verte, la mobilisation des capitaux privés, l’égalité et l’inclusion, aux côtés d’autres thèmes d’actualité.

L’assemblée annuelle de la BERD réunit des représentants de gouvernements, des personnalités issues du monde des affaires, des décideurs, des universitaires et des leaders d’opinion.

Outre la réunion du Conseil des gouverneurs, l’Assemblée sera marquée par un programme varié d’événements parallèles, tels que le Forum des entreprises, dont une session sur les perspectives d’investissement au Maroc, des activités pour les organisations de la société civile et la réunion annuelle des donateurs.

Le Nigeria et les obstacles de son projet de gazoduc vers le Maroc

Le mégaprojet de gazoduc visant à acheminer le gaz nigérian en Afrique du Nord et en Europe bute toujours sur un problème de financements.Le Nigeria, en plus d’être la première puissance économique, détient les premières réserves de gaz du continent. Membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), ce pays ouest-africain dispose d’énormes réserves qui le placent à la septième place au niveau mondial. C’est donc une opportunité stratégique pour Abuja dans le contexte tendu du monde marqué depuis fin février par la guerre russo-ukrainienne. 

Les pays de l’Union européenne (UE), particulièrement, cherchent par tous les moyens à punir Moscou alors que la plupart d’entre eux sont encore dépendants du gaz russe. Pour contrer les sanctions des pays occidentaux, la Russie exige un paiement en roubles de son produit, en lieu et place du dollar et de l’euro. Face à cette difficulté, l’UE s’est lancée dans la recherche d’alternatives et le gaz nigérian attire son intérêt.

Toutefois, Abuja et Rabat sont toujours à la recherche de fonds pour financer le projet de gazoduc visant à acheminer le gaz nigérian à l’Afrique du Nord et à l’Europe, a déclaré le ministre nigérian du Pétrole, Timipre Sylva, lundi 2 mai. Depuis quatre ans, en effet, le roi Mohammed VI et le président Muhammadu Buhari sont tombés d’accord sur un mégaprojet de transport de gaz le long de la côte atlantique, sur plus de 3000 km. 

Un accord entre les deux pays a été signé pour la première fois en 2016. Le pipeline serait une extension d’un gazoduc acheminant le gaz du sud du Nigeria au Bénin, au Ghana et au Togo depuis 2010, explique M. Sylva. « Nous voulons continuer ce même pipeline jusqu’au Maroc le long de la côte. Aujourd’hui, le projet est toujours à l’étude. Nous en sommes à la sécurisation du financement et beaucoup de personnes manifestent leur intérêt », souligne le ministre nigérian du Pétrole, précisant que plusieurs partenaires, dont la Russie, sont intéressés par le projet.

« Les Russes étaient dans mon bureau la semaine dernière, ils sont très désireux d’investir dans ce projet. Il y a beaucoup d’intérêt à l’international mais nous n’avons pas encore identifié les investisseurs avec lesquels nous voulons travailler », a indiqué Timipre Sylva.

Par ailleurs, l’acheminement du gaz nigérian à l’Afrique du Nord alimente depuis longtemps de nombreux intérêts. L’Algérie a notamment mené des discussions en 2002 pour un projet similaire de pipeline traversant la région du Sahel.