CEMAC : la Cobac règlemente le secteur de la microfinance

Un nouveau dispositif réglementaire est entré en vigueur depuis le 1er  janvier 2018 dans la zone. Un séminaire visant explication s’est tenu en début de semaine à Yaoundé.

 

«Règles de constitution, activités autorisées, agréments et modifications de situation » ; « Gouvernement d’entreprise, contrôle interne et supervision » ; « traitement des créances et activité des commissaires aux comptes ».

C’est à travers ces trois thèmes que la Commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC) a décidé de vulgariser le nouveau dispositif règlementaire d’exercice et de contrôle de l’activité de microfinance dans la CEMAC. Le règlement en question, adopté par le comité des ministres de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC) en septembre 2017, et entré en vigueur depuis le 1er janvier 2018.

Le séminaire de diffusion s’est donc tenu le 26 juin à Yaoundé, en présence des acteurs venus de tous les pays de la sous-région, sous la présidence d’Abbas Mahamat Tolli, avec sa double casquette de gouverneur de la BEAC et président de la COBAC. Le règlement ainsi vulgarisé, est adapté, selon le président de la COBAC, à l’évolution du secteur de la microfinance dans la sous-région qui totalise 700 établissements, toutes catégories confondues.

Ce texte prend notamment en compte les enjeux liés aux conditions d’accès à la profession, à l’organisation de l’activité, à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme, entre autres. Il faut dire que ce règlement, qui vient modifier celui adopté en 2012 comporte une douzaine d’innovations principales que la majorité des acteurs applaudissent. Parmi ces innovations, on peut citer la nouvelle organisation des établissements de microfinance en réseau obligatoire pour l’activité de la première catégorie.

« Cette disposition est à l’avantage de ces structures qui peuvent ainsi être soutenues par les autres en cas de soucis », explique le responsable d’un EMF, qui précise même si cette disposition existait déjà, beaucoup évoluaient encore de façon indépendante. « Si ces EMF ne souhaitent pas intégrer les réseaux existants, ils peuvent se mettre à cinq pour en créer », indique notre source.

D’ailleurs l’autre innovation porte sur la révision des formes juridiques des EMF. Elle ne considère plus que les coopératives pour les EMF de première catégorie, et les sociétés anonymes pour les établissements de 2e et 3e catégories. Le capital social minimum pour cesdeux dernières catégories a également été revu.

Il passe de 100 à 300 millions de F pour la 2e catégorie, et de 50 à 150 millions de F pour la 3e catégorie. Des dispositions qui, pour les experts, devraient décourager les aventuriers du secteur. Toutefois, les acteurs déjà en activité disposent de 24 mois pour se conformer au nouveau dispositif.

 

CEMAC : la libre circulation pas vraiment effective

Il persiste plusieurs éléments qui empêchent l’effectivité de cette décision entre les pays membres de la CEMAC.

 

Contrairement à l’objectif attendu, la décision des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Centrafrique, Congo, Guinée équatoriale, Gabon et Tchad) d’ouvrir intégralement leurs frontières n’est pas effective à 100%.

Il y encore des tracasseries policières qui limitent la libre-circulation des personnes, en violation de l’Acte additionnel du 25 juin 2013 portant « suppression du visa pour tout ressortissant de la Cemac circulant dans l’espace communautaire ».

En effet, lors de la 5ème session du Comité de pilotage (Copil) du Programme des réformes économiques et financières de la sous-région, tenue à Douala le 22 juin, Daniel Ona Ondo, président de la Commission de la Cemac, a confirmé ces tracasseries en déclarant : « Effectivement, il y a encore des scories, il y a encore des petits problèmes. Quand vous allez sur la route vous allez encore trouver ce que vous appelez ici les ‘mange-mil’ [policiers] qui continuent à harceler les commerçants. Là aussi, il faut éduquer les gens. Qu’un camerounais ne soit pas mal vu au Gabon, qu’un Gabonais ne soit pas mal vu en RCA, qu’on s’accepte mutuellement ».

Daniel Ona Ondo a ajouté : « On a mis de l’argent auprès d’Interpol, pour faire des passeports sécurisés. Nous allons faire en sorte que les points de passage soient sécurisés. C’est un travail à faire, ça ne se fera pas du jour au lendemain. Il faut qu’on travaille nos mentalités. Qu’on accepte de vivre ensemble. Ça s’est fait en Afrique de l’Ouest, il n’y a pas de raison que ça ne se fasse pas en Afrique centrale ». Pour rappel, selon une décision communautaire, tout ressortissant de l’un des Etats ci-après : Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad, détenteur d’une pièce d’identité sécurisée (passeport ou carte nationale d’identité) en cours de validité, n’est plus soumis à l’obligation de visa d’entrée ou d’autorisation de sortie. Ceci pour tout séjour ne dépassant pas trois mois dans l’un des territoires sus-cités.

CEMAC : la BEAC et le FMI pour une sortie de crise dans la zone

Le gouverneur de la BEAC et la directrice du FMI ont eu une rencontre le 15 juin dernier à Washington aux Etats Unis

 

Christine Lagarde et Abbas Mahamat Tolli ont évalué les progrès réalisés par la BEAC et la COBAC pour accompagner la stratégie sous régionale de sortie de crise adossée aux programmes économiques et financiers soutenus par le FMI. C’était au cours d’une séance de travail qui s’est tenue le 15 juin à Washington aux Etats-Unis.

Au cours des échanges, la Directrice Générale du FMI s’est félicitée du chemin parcouru, tout en invitant toutes les parties prenantes à savoir les Etats, les institutions communautaires et les bailleurs de fonds à maintenir le cap. Christine Lagarde estime que les réformes conduites par la BEAC et la COBAC sont « essentielles » pour la réussite du programme du FMI.

Au rang de ces mesures, la direction de la BEAC indique que des modifications ont été apportées au niveau du cadre juridique et statutaire de la Banque avec pour objectif principal l’amélioration de l’indépendance et de la gouvernance de la BEAC, ainsi qu’au niveau de la conduite de la politique monétaire afin de faire face aux difficultés économiques et financières auxquelles les économies de ses Etats membres sont confrontées depuis 2014, et pour renforcer les réserves extérieures de la Sous-région, la BEAC a procédé depuis mars 2017 à une réorientation de sa politique monétaire.

En outre, la BEAC a lancé un Plan Stratégique de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (PSB), horizon 2017-2020 visant à « porter l’Institut d’Emission au « niveau des meilleurs standards internationaux », et enfin un Programme des Réformes Economiques et Financières de la CEMAC (PREF-CEMAC), en réponse à la dégradation du cadre macroéconomique de la CEMAC à compter du second semestre 2014.

Dans le même temps, la COBAC, elle, a adopté un train de réformes visant à  «renforcer la stabilité du secteur financier» dans les six pays de la CEMAC, contribuant ainsi «à stopper la baisse des réserves officielles de la BEAC en 2017», a précisé Christine Lagarde. A terme, ces reformes devraient également poursuivre la mise en place de la supervision basée sur les risques, le renforcement de la lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et la modernisation de certains dispositifs légaux permettant de protéger les épargnants contre les risques excessifs lors de leurs placements encore appelés règles prudentielles.

 

 

CEMAC : fermeture des souscriptions aux liquidités mis en adjudication par la BEAC

Les acteurs du marché financier de la Cemac ont dû souscrire en 24 heures aux liquidités d’un montant de 285 milliards FCFA mises en adjudication par la banque centrale.

 

En l’espace de 24h, les acteurs du marché financier de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) ont massivement souscrit aux liquidités d’un montant de 285 milliards FCFA mises en adjudication, le 12 juin, par la banque centrale (Beac).

Selon le communiqué des résultats de l’adjudication signé le 13 juin par le vice-gouverneur Dieudonné Evou Mekou, l’on a enregistré un montant total des offres exprimées de 357,04 milliards FCFA alors qu’il n’y avait que 285 milliards FCFA mis en adjudication.  Ce qui fait une demande supplémentaire de 72 milliards FCFA. Soit un taux de souscription de 125,28%. Le taux d’intérêt maximum est de 2,95%.

A l’analyse, c’est un record pour la Beac car son avis d’appel d’offres était valable du 14 au 21 juin 2018. Soit, sept jours pour les souscriptions. Mais, les opérations ont été bouclées en 24h. Ce qui traduit également un besoin important de liquidités sur le marché monétaire de la sous-région.

C’est d’ailleurs dans ce sens que la banque centrale a mis en place en 2017, un dispositif d’apport de liquidités en urgence, spécialement dédié aux banques en difficulté dans la zone Cemac. Le but final est de permettre aux établissements de crédit jugés solvables, de faire face aux tensions temporaires de liquidités pouvant affecter la stabilité financière de la sous-région.

CEMAC : la BEAC veut fournir des liquidités au marché monétaire

L’avis d’appel d’offres est valable du 14 au 21 juin 2018, pour un taux d’intérêt maximum de 2,95%.

 

La Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) vient de lancer un appel d’offres selon lequel, elle propose de fournir des liquidités au marché monétaire de la Cemac (Cameroun, Congo, Centrafrique, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) pour un montant de 285 milliards FCFA.

Selon les conditions présentées par la BEAC, l’avis d’appel d’offres est valable du 14 au 21 juin 2018. Le taux d’intérêt maximum est de 2,95%. Le nombre d’offres maximum par soumissionnaire est de cinq. C’est la règle du « collatéral éligible » qui sera appliquée. Il s’agit ici de l’ensemble des actifs, titres ou liquidités, remis en garantie par la contrepartie débitrice à la Banque centrale, afin de couvrir le risque de crédit négocié entre les parties. En cas de défaillance du débiteur, la BEAC a le droit de conserver les actifs remis en collatéral afin de se dédommager d’une éventuelle perte financière subie.

Les 285 milliards FCFA mis sur le marché de la Cemac devraient davantage intéresser les établissements de crédit de la sous-région. Car, depuis 2017, la Banque centrale a mis en place d’un dispositif d’apport de liquidités en urgence aux banques en difficulté de cet espace communautaire.

Avant même la validation de ce cadre général, la Commercial Bank Tchad (CBT) avait déjà bénéficié des bienfaits de ce nouveau dispositif, à travers la mise à disposition d’une enveloppe de 11 milliards FCFA, par la BEAC. Le but final est de permettre aux établissements de crédit jugés solvables, de faire face aux tensions temporaires de liquidités pouvant affecter la stabilité financière.

 

 

Monnaie électronique : les activités en Afrique centrale booster

Une étude a révélé que les opérations effectuées par les usagers par monnaie électronique ont dépassé 229 milliards FCFA en 2017, contre 121 milliards FCFA l’année précédente.

 

Les paiements en monnaie électronique ont dépassé 229 milliards FCFA en 2017, contre 121 milliards FCFA l’année précédente, dont 93% avec le « Mobile Money », selon les résultats d’une étude sur les systèmes de paiement publiée le 22 mai par l’institution financière sous-régionale.

Le nombre de porte-monnaie électroniques a également augmenté de façon considérable, passant de 12,6 millions d’inscrits à la fin 2016 à seize millions en décembre suivant, pour un taux d’actifs passant de 21% à 28% pendant la période étudiée.

En 2017, les recharges de porte-monnaie électroniques, c’est-à-dire les dépôts en espèces de la clientèle dans les points de vente, ont atteint 1814 milliards FCFA, contre 735 milliards FCFA en 2016 dont 1726 milliards FCFA (663 milliards FCFA pour toute l’année 2016) pour le Mobile Money, une plate-forme qui enregistre 99% des transferts d’argent.

En valeur, et selon le rapport, les transactions globales de monnaie électronique en zone Cémac, qui s’élevaient à 1631 milliards FCFA en 2016, ont dépassé 4700 milliards à la fin de 2017, le Mobile Money représentant 96% de cette valeur.

Cette étude observe toutefois que ces tendances marquent une très grande disparité entre les pays de la sous-région, la Guinée équatoriale ne disposant pas d’établissement autorisé à émettre de la monnaie électronique et, en République centrafricaine, le seul produit de Mobile Money n’a été lancé qu’en avril 2016 avec une activité de « Orange Money RCA » demeurée très modeste. Quant au Tchad, l’Institut d’émission note un manque de dynamisme des acteurs, notamment ceux émettant le Mobile Money ainsi que l’environnement économique du pays.

Sur le terrain, le rapport de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) constate que le Gabon dispose du meilleur taux d’actifs (51% en 2017) et « peut donc être considéré comme celui où la population s’est mieux appropriée le téléphone portable pour effectuer ses transactions financières ».

Mais, en dépit de cette prégnance du Mobile Money sur les transactions en monnaie électronique, le développement optimum de ce mode de paiement, pourtant reconnu comme étant un outil idéal pour l’inclusion financière, reste entravé par certaines dispositions réglementaires. Il en est ainsi, par exemple, de l’impossibilité pour les utilisateurs d’effectuer des transactions entre pays de la zone Cémac.