Tchad : en prison, Succès Masra lance une grève de la faim

En détention depuis quarante jours, l’homme politique, président du parti Les Transformateurs a décidé de dire non à la nourriture derrière les barreaux.

 

Depuis la prison où il est détenu, Succès Masra a adressé une lettre à ses militants réunis au balcon de l’Espoir, siège de sa formation politique. Dans le document en 37 points, le leader des Transformateurs relate les conditions de son arrestation, les heures sombres qu’a connues le parti, les répressions, les pressions, les injustes entre autres. Dans sa lettre, l’ancien premier ministre laisse entrevoir qu’il est déterminé à aller au bout de la lutte. « Quoi qu’il arrive, et accessoirement quoi qu’il m’arrive, vous devez vous levez, continuer à lever la tête et avancer dignement en toute circonstance. »

Il considère que son état physique importe peu au regard du combat engagé : « le combat pour lequel je suis engagé à vos côtés est plus grand que ma vie et mon sort personnel, car c’est une lutte, nan pas de simple pouvoir, mais une lutte de libération contre et face à nous les dangaye et prisons que vous connaissez, et qui engloutissent les phares du rayonnement de notre pays et son peuple. »

Toutefois, il garde espoir et dénonce une forme d’instrumentalisation de la justice : « De là ou je suis, en attendant la fin certaine de ce qui ressemble à un scénario des ennemis de l’unité et du travail pour le progrès et qui veulent perdre le temps à notre peuple et détourner son attention de toutes ces prisons dont il urge le soir, de ne pas laisser distraire de l’essentiel : le changement voulu et exigé par le peuple ».

En conclusion de sa lettre, Succès Masra annonce un acte fort, la grève de la faim : « dès ce soir, en solidarité avec vous tous, et en protestations pour les injustices imméritées, j’entre en grève de la faim pour exiger la libération des énergies de ce peuple prisonnier de ces injustices et inégalité. C’est le moyen que j’ai en prison. »

En guise de rappel, Succès Masra a été interpellé à son domicilie dans la matinée du 16 mai 2025. Il est accusé par le procureur de la République, Oumar Mahamat Kadelaye, d’incitation à la haine, de complicité d’assassinat, dans le massacre de Mandakao faisant plus de 35 morts.

Tchad : les leaders de Wakit Tamma entament une grève de la faim en prison

 

Les leaders de Wakit Tamma transférés à la prison de Moussoro, suite aux manifestations des 14 et 15 mai contre la politique française, entament une grève de la faim ce lundi 23 mai 2022.

 

Me Max Loalngar et ses compagnons arrêtés suites aux manifestations contre la politique française au Tchad, du 14 au 15 mai, ont entamé une grève de la faim. Ils contestent leur déportation à la maison d’arrêt de Moussoro, situé dans le désert.

Ils sont accusés d’attroupement causant des troubles à l’ordre public, d’atteinte aux biens et à l’intégrité des personnes. Six stations de la compagnie française Total avaient été saccagées pendant les manifestations. D’après le parquet, la responsabilité incombe aux leaders de la coalition de revendication, Wakit Tamma, initiatrice de la marche.

Dans un premier temps, les 5 leaders ont été gardés à la maison d’arrêt de Klessoum à N’Djamena, avant d’être transférés à la prison de haute sécurité de Klessoum le 20 mai 2022. La grève de la faim entamé ce jour, vise à contester ce transfert. Car même les avocats des mis en causes n’ont pas été avisés avant la déportation.

Lire :Tchad : le coordonnateur de Wakit Tamma Me Max Loalngar enlevé

Les soutiens

Plusieurs organisations de défense de droits de l’Homme et de la société civile apportent leur soutien aux manifestants arrêtés. Elles font savoir que, les manifestations autorisées répondent aux principes des libertés publiques et des droits de l’Homme garantis par les conventions internationales et la charte de transition. Les politico-militaires en pourparlers à Doha au Qatar, quant à eux, exigent la libération sans conditions de tous ces prisonniers.

Les cinq leaders et grévistes, sont entre autres, Me Me Max Loalngar, coordonnateur de la Coalition de revendication Wakit Tamma.  Dr Hissein Masar Hissein, ancien PCA de l’université Roi Fayçal, Gounoung Vaima Gan-Faré, secrétaire général de l’Union des syndicats du Tchad et Youssouf Korom, secrétaire général du syndicat des commerçants fournisseurs de l’Etat.

Lire aussi :Tchad : les mouvements armés exigent la libération des manifestants du 14 mai

Tchad : Martin Inoua Doulgué entame la grève de la faim

Alors que son procès en appel devait s’ouvre ce lundi 02 mars, le journaliste a entamé une grève de la faim.

C’est ce lundi 02 mars 2020, que la chambre spéciale devait examiner le dossier de Martin Inoua Doulgué, condamné à 3 ans de prison ferme, par le tribunal de N’Djaména. Mais le procès n’a plus eu lieu parce qu’il n’y était pas. Martin Inoua Doulgué a entamé la grève de faim ce 02 mars. Il dénonce un certain nombre d' »injustices ».

Dans une correspondance transmise  au régisseur de la maison d’arrêt de d’Amsinéné le 1er mars, l’accusé précise les raisons de sa grève. Il est mentionné dans ce document qu’il proteste contre les manipulations diverses liées à son dossier judiciaire. Ce journaliste évoque le traitement inhumain dont il subit en prison et la restriction des visites familiales par le procureur. Martin Inoua Doulgué  juge  non fondé, la décision du procureur de restreindre ses visites. Selon lui, c’est la chambre correctionnelle qui doit statuer sur son dossier.

Mis sur mandant de dépôt le 16 août 2019, le directeur de publication de Salam Info a été condamné en septembre dernier, à 3 ans d’emprisonnement ferme. Il est accusé de « diffamations et de dénonciateurs calomnieuses ».