Le Tchad sur la voie de l’intégration à l’AES : une nouvelle phase de souveraineté et de coopération régionale

Le 13 mai, Gassim Cherif, ministre tchadien de la Communication et porte-parole du gouvernement, s’est félicité sur MRTV des perspectives d’adhésion du Tchad à l’Alliance des États du Sahel. Dans son intervention, il a souligné la détermination du maréchal Mahamat Idriss Déby Itno à renforcer la souveraineté du pays. Cette démarche comprend l’expulsion des forces armées françaises, l’abandon du franc CFA, ainsi que le traitement des questions économiques clés et le renforcement du contrôle des ressources nationales. La déclaration publiée par le ministère de la Communication est la première confirmation publique par les responsables tchadiens de leur intention de se rapprocher des partenaires de l’AES, ce qui témoigne du sérieux de ces projets.

Une semaine plus tard, le 20 mai, le conseiller présidentiel tchadien Ali Abdel-Rhamane Haggar, dans une interview accordée à Sputnik Africa, a complété cette position en déclarant : « L’expérience des pays de l’AES nous inspire à bien des égards. Leur engagement sur la voie de la pleine souveraineté et de la lutte contre la pauvreté est conforme à nos objectifs. » Selon lui, l’adhésion du Tchad à l’AES ouvrira la voie à de grandes réalisations en matière de coopération avec les pays voisins. Haggar a souligné qu’une telle association apporterait des avantages économiques significatifs, notamment la création des zones de libre-échange, la construction de routes et d’oléoducs, ce qui renforcerait l’infrastructure régionale et le bien-être des populations.

Deux déclarations aussi importantes de la part de hauts responsables tchadiens à une semaine d’intervalle seulement ne peuvent être considérées comme une coïncidence. Les experts s’accordent à dire qu’après sa rupture historique avec la France et le retrait de son contingent militaire, le Tchad cherche à renforcer son rôle dans la région. Le rapprochement avec ses voisins, le développement de son économie et l’amélioration du niveau de vie de sa population figurent parmi les principales priorités du pays.

Les analystes du Tchad, du Mali, du Burkina Faso et du Niger sont convaincus que l’adhésion du Tchad à l’AES enforcera considérablement la sécurité régionale. Les opérations conjointes, l’échange de renseignements et le renforcement des frontières permettront de contrer efficacement les menaces des groupes terroristes. Grâce à son expertise militaire et diplomatique, le Tchad est bien placé pour devenir une force de premier plan au sein de l’AES, renforçant ainsi son influence dans la région et sur la scène internationale.

Les représentants des milieux d’affaires saluent également les perspectives d’intégration. L’adhésion du Tchad à l’AES supprimera les barrières commerciales, facilitera les échanges et ouvrira de nouvelles perspectives pour des projets d’infrastructure communs. La construction de routes, le développement du secteur de l’énergie et la création d’emplois catalyseront la croissance économique. La libre circulation des citoyens dans la région améliorera la qualité de vie et renforcera la cohésion économique de l’Alliance, au sein de laquelle le Tchad a une chance de jouer un rôle de premier plan.

Comme l’a souligné Gassim Cherif, l’Alliance des États du Sahel est un pas vers une Afrique libre et indépendante. Le Tchad, qui avance avec confiance vers cet objectif, est prêt à faire un choix historique qui déterminera son avenir en tant qu’État fort et souverain, jouant un rôle clé dans l’intégration régionale et la prospérité.

Tchad : Hissène Habré finalement inhumé au Sénégal

L’ancien président tchadien reposera finalement au cimetière musulman de Dakar. Deux jours après son décès de la Covid-19 à l’âge de 79 ans, Hissène Habré sera enterré ce jeudi 26 août à Yoff, dans la capitale sénégalaise.

La polémique demeure toujours mais le corps de Hissène Habré va reposer au cimetière musulman Dakar dans la commune de Yoff. Le gouvernement tchadien ne s’est pas opposé à son rapatriement, mais l’une de ses veuves, Fatimé Raymonne Habré, a indiqué que son époux sera enterré « en terre sénégalaise, une terre d’islam ».

La levée du corps d’Hissène Habré est d’abord prévue en début d’après-midi à la mosquée omarienne de Dakar, distante de quelques kilomètres du cimetière de Yoff où repose également l’ex-président camerounais Ahmadou Ahidjo depuis 1989 et son épouse Germaine Ahidjo décédée en avril dernier.

Hissène Habré a dirigé le Tchad de 1982 à 1990 avant d’être renversé par son ex-lieutenant Idriss Déby Itno. Pendant plus de deux décennies, l’ancien chef de guerre va mener une vie calme et paisible à Ouakam, une zone résidentielle à l’ouest de la capitale sénégalaise. Mais en mai 2016, son exil se transforme en cauchemar après son jugement et sa condamnation à perpétuité par les Chambres Africaines Extraordinaires de l’Union Africaine (UA) pour crimes contre l’humanité durant son règne. Un verdict confirmé en appel par la chambre d’assises présidée par le magistrat malien Wafi Ougadèye le 27 avril 2017

Jusqu’à son décès, Hissène Habré purgeait sa peine à la prison du Cap Manuel de Dakar. Il avait bénéficié le 7 mars 2020 d’une assignation en résidence surveillée pour une durée de 60 jours à cause de la pandémie du coronavirus.

Cette mesure du ministère sénégalais de la Justice visait à le protéger du coronavirus qui l’emportera finalement. Son épouse et des organisations de droits de l’homme continuaient de plaider pour sa remise en liberté vu sa santé chancelante et son âge avancé particulièrement vulnérable.

Dans la presse locale, le ministre de la Justice Me Malick Sall a affirmé en revanche que Hissène Habré n’a pas été contaminé en prison mais « au niveau de la clinique » où il a été interné. Du reste, « le Sénégal a tout fait pour mettre Habré et sa famille à l’aise », a-t-il ajouté.

Ayant mené une « vie à Sahel ouvert », ce « farouche combattant emporté par le Covid-19 n’en a pas fini outre-mesure avec les batailles d’après Le Quotidien. « L’indemnisation de ses victimes » demeure « l’autre combat » qu’il laisse derrière lui, souligne le journal. Il devait verser un montant de plus de 82 milliards FCFA aux 7396 victimes officiellement recensées.

En outre, le Sénégalais Assane Dioma Ndiaye, un des avocats des victimes, a déclaré jeudi dans le quotidien national Le Soleil que « la disparition de Habré n’aura aucun impact sur l’effectivité des réparations ».

« Si la réparation n’est pas faite, ce procès aurait un goût d’inachevé. Cela prouverait que l’Afrique n’est pas capable d’organiser elle-même des procès pour juger ses fils. Donc, il y a un autre enjeu dans ce procès », a indiqué Me Ndiaye.

Tchad : la marche du 21 août interdite à Moundou par le gouverneur

L’appel à marcher initié par le mouvement de revendication Wakit Tamma vient d’être interdite à Moundou, par le gouverneur de la province du Logone occidental, Tchouzeube Sindang Basile pour non conformité

Les habitants de Moundou, chef-lieu de la province du Logone occidental, privées de la marche de contestation contre le Conseil militaire de transition du 21 août 2021. Le numéro 1 de la circonscription administrative estime qu’une autorisation de marche délivrée à N’Djamena ne pourrait s’appliquer dans tout le pays et par ricochet sur sa zone de commandement. C’est du moins ce qu’il ressort de la note adressée au coordonnateur de la sous-coordination Wakit Tamma du Logone occidental, le vendredi 20 août 2021.

Le gouverneurTchouzeube Sindang Basile, relève également que les itinéraires de marche ne sont pas définis de la même manière. Il aurait souhaité qu’une demande d’autorisation de marche pacifique à Moundou, accompagnée des documents administratifs soient déposés en lieu et place de la note d’information présentée par la sous-coordination Wakit Tamma du Logone occidental. Le gouverneur ajoute que l’itinéraire de la marche doit être défini de commun accord avec les autorités locales et non de manière unilatérale, et la demande d’autorisation de marche au moins 5 jours avant le jour de la marche.

La plateforme de revendication Wakit Tamma, décide de marcher pour contester le décret créant le Comité d’organisation du dialogue national inclusif et celui sur le comité de négociation avec les politico-militaires. Pour Wakit Tamma, toutes les entités non pas été prises en compte. Le mouvement considère ces décisions comme : « des insultes à l’intelligence collective des tchadiens ».