Tchad: peuple toubou, un peuple de guerrier

C’est de cette communauté qu’est issue les combattants du comité d’autodéfense de Miski selon le porte-parole de ce groupe du nord du pays.

 

La situation est encore confuse dans le nord du Tchad. Le ministère de la Défense assure avoir « délogé et dégagé l’ennemi » de Miski depuis samedi, ce que dément le comité d’autodéfense qui le combat dans cette ville. Ce dernier dit avoir chassé l’armée et dénonce un « blocus » de la ville et de la région aux conséquences humanitaires « catastrophiques ». Officiellement, le pouvoir central dit lutter contre des « orpailleurs illégaux » et des « trafiquants d’armes » ou « d’êtres humains », mais le comité d’autodéfense qui s’est créé début novembre pour « empêcher l’exploitation des mines d’or au profit du clan Deby » et contre le nouveau redécoupage administratif qui morcelle le Tibesti, dit lutter pour son « honneur » et sa « terre ».

Le porte-parole du comité d’autodéfense de Miski revendique un millier de combattants, issus essentiellement des tribus toubous qui peuplent la sous-préfecture de Yebbi-Bou. C’est encore à ce stade une sorte de milice locale qui n’a pas un commandement central, mais deux de ses leaders se détachent du lot aujourd’hui, selon plusieurs sources. Le colonel Rozi Losso, un ancien officier de l’armée tchadienne, et Kella Goukouni, un des chefs de cantons de la sous-préfecture de Yebbi-Bou, limogé il y a plusieurs mois par le pouvoir central.

Ils ont sous leurs ordres des combattants très aguerris. Une partie est passée par l’armée tchadienne, une autre par la rébellion armée du MDJT, le Mouvement pour la démocratie et la justice, qui a combattu le président Idriss Deby de 1998 à 2002. Enfin les plus jeunes, élevés dans la pure tradition toubou sont habitués au maniement des armes. Leur porte-parole Molly Sougui assure qu’ils ne disposent pas d’armes lourdes. « Nos combattants ont gagné parce qu’ils ont une expérience de 40 ans de guerre et une bonne connaissance du terrain », explique-t-il.

Miski se trouve en plein massif du Tibesti, dans le nord-ouest du Tchad. Une zone montagneuse favorable à la guérilla et où les chars et armes lourdes de l’armée ne peuvent pas manœuvrer facilement, confirme un spécialiste du Tchad. Aujourd’hui, le Comité d’autodéfense crie victoire, et dit viser à moyen et long terme une fédération de tous les mouvements politico-militaires qui luttent contre le pouvoir d’Idriss Deby.

Tibesti: le sous-préfet de Yebbi-Bou rejoint la rébellion

L’administrateur a décidé pour se faire, en fin de semaine dernière, de démissionner des fonctions qu’il occupait jusqu’ici.

 

La localité de Yebbi-Bou par Miski dans le Tibesti n’a plus de sous-préfet. Mouli Sougui qui occupait jusqu’ici ce poste présenté sa démission. Il a décidé de rejoindre le mouvement rebelle qui s’est formé dans cette province.

Selon l’ancien administrateur, sa démission est motivée par les agissements de l’armée nationale dans cette partie du pays. Il parle de bombardements aériens, des pillages et des incendies des maisons  que cette armée fait subir aux populations. Une situation qui pour lui n’est pas à cautionner.

Mouli Sougui décidé donc de se rallier à un comité d’autodéfense afin de se battre pour mettre fin à ces agissements.  Selon lui, le nouveau découpage administratif mis sur pied récemment par le gouvernement visait à donner le contrôle des richesses minières dans regorge le Tibesti au Président Deby.

Des accusations auxquelles le gouvernement a répondu. Le ministre de la Sécurité publique Ahmat Mahamat Bachir a expliqué que « ce Mouli Sougui fut et reste exilé en France. Il a profité de la main tendue du chef de l’Etat, s’est infiltré avec d’autres pour soi-disant rentrer au Tchad. Dans la foulée, il a été nommé comme sous-préfet Yebbi-Bou pour aller servir la République dans cette sous-préfecture ».

Mais hélas, aussitôt nommé il est rentré en connivence avec les mercenaires. Il est rentré aussi en action avec les orpailleurs pour être lui-même orpailleur. Il a osé détourner un véhicule de l’administration », se désole le ministre.

Face à cette situation « l’administration a pris les mesures qui s’imposent en le suspendant. Et l’étau a commencé à se resserrer autour de lui. Il a pris la tangente en se déclarant démissionnaire de son poste de sous-préfet. J’apporte un démenti catégorique. C’est un malfaiteur. C’est un bandit de grand chemin qui ne sait sur quel pied danser et s’est permis de faire cette déclaration gratuite. Actuellement, une enquête est ouverte à son égard, il répondra de ses actes ».