Côte d’Ivoire: prestation de serment des conseillers de l’Autorité nationale de la presse

Les nouveaux conseillers de l’Autorité nationale de presse (ANP) de Côte d’Ivoire ont prêté lundi serment à la Cour d’appel d’Abidjan, deux mois après leur nomination au sein de cet organe de régulation de la presse écrite et numérique, lors d’une audience solennelle.Après la lecture de la formule sacramentaire +Je jure d’exercer mes fonctions dans l’intégrité, l’honnêteté, l’impartialité et la probité, dans le respect de la Constitution, des lois et règlements de l’Etat+, et à l’appel des noms des membres de l’ANP, ils ont  chacun levé la main droite déclarant « je le jure ».

Onze impétrants étaient présents sur 13 que compte le Conseil de l’Autorité nationale de la presse (ANP), organe de régulation de la presse écrite et numérique en Côte d’Ivoire, avec à leur tête leur président, Samba Koné, un éminent journaliste.

La liberté de la presse, selon Mamadou Diakité, l’avocat général dans son réquisitoire, « n’est pas sans limite », car encadrée par un régime juridique. Il a invité l’ANP à « exercer ses attributions sans faiblesse, sans parti pris et sans compromission ». Et, en tant que juridiction, elle devrait être «neutre».

L’ANP, créée en décembre 2017, remplace le Conseil national de la presse (CNP). Ses décisions sont «exécutoires », toutefois l’organe de régulation peut faire diligence à un recours gracieux, une requête administrative qui s’effectue auprès de l’autorité qui a pris l’acte contesté.

«En vos qualités de membres de l’ANP, vous (êtes) des garants de la liberté d’expression», a dit le président du jury, Arsène Gnamien, faisant observer qu’aujourd’hui les moyens de l’information, profitant des apports technologiques, jouent un rôle déterminant dans la manipulation des opinions.

M. Samba Koné, lui, veut travailler selon les textes qui régissent le secteur des médias, tout en amenant les journalistes à respecter les textes de lois et de déontologie. « Il suffit qu’on s’y applique et on aura pas de problème ».

« Dès l’instant où on respecte les règles qui régissent le secteur, en principe, il ne devrait pas avoir de problème », a-t-il renchéri, faisant allusion à l’automobiliste qui respecte les feux tricolores, et qui minimise ainsi les risques d’accident.  

La nouvelle mouture du régime juridique de la presse ivoirienne, promulguée en décembre 2017, prend en compte l’écosystème numérique. M. Lassina Sermé, représentant des producteurs d’informations numériques,  a dit mesurer l’ampleur de la tâche et la charge qui les attend.

« Nous pensons pouvoir être à la hauteur de ce travail de régulation et de contrôle du secteur des médias, surtout le volet numérique que nous représentons au sein de l’ANP », a ajouté M. Sermé, président du Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (REPPRELCI), la faîtière des médias numériques du pays.

Jean-Claude Coulibaly, président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci), la principale faîtière des organisations professionnelles de presse du pays, affirme avoir porté serment « avec fierté pour mener à bout la mission » assignée par ses paires.

Il se dit « en mission pour la corporation des journalistes » et « l’appréhende avec beaucoup de responsabilité » tout en faisant en sorte de « ne pas décevoir la confiance qui a été mise (en lui) et surtout permettre à ce que la Côte d’Ivoire ait un visage médiatique plus serein et plus professionnel».

Les nouveaux conseillers de l’Autorité nationale de presse (ANP) de Côte d’Ivoire ont été nommés le 8 avril 2020, par décret pris par le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara. Certains membres sont issus d’autres secteurs d’activités socio-économiques.  

Le Conseil supérieur de la magistrature, les défenseurs des droits humains, les éditeurs, les imprimeurs et les distributeurs sont notamment représentés au sein de ce Conseil.

Côte d’Ivoire: Hamed Bakayoko va porter plainte contre deux journalistes l’accusant de trafic de drogue

Le ministre d’État ivoirien chargé de la défense, par ailleurs, premier ministre par intérim Hamed Bakayoko a annoncé lundi qu’il a décidé de porter plainte contre Ibekwe Nicholas et Daan Bauwens, deux journalistes l’ayant accusé de trafic de drogue dans une enquête dite internationale. « Ces allégations vont à l’encontre de mes principes de vie et sont de nature à jeter le discrédit sur mon pays en raison des fonctions que j’exerce. Au regard de ces insinuations graves et diffamatoires, j’ai décidé de porter plainte contre messieurs Ibekwe Nicholas et Daan Bauwens et les relais», a fait savoir M. Bakayoko dans un communiqué diffusé sur sa compte officiel facebook. 

« Dans mes charges de ministres de la sécurité en Côte d’Ivoire pendant plus de sept ans et celles actuelles de la défense, les résultats obtenus dans la lutte contre la drogue sont mondialement reconnus. Ces actions qui se sont soldées par de nombreuses arrestations, saisies et démantèlement de réseaux mafieux ont valu des félicitations internationales à la Côte d’Ivoire », a expliqué M. Bakayoko dénonçant une « orchestration grossière ourdie par des commanditaires dont le dessein n’échappe à personne». 

Poursuivant, il a soutenu que « cet énième cabale » n’entamera pas sa détermination au service de la nation. « En Côte d’Ivoire, dans mon pays, ma réputation est faite, elle est pure et sans tâche, n’en déplaise aux aigris et aux conspirateurs », a conclu M. Bakayoko.

  La semaine dernière, les journalistes Ibekwe Nicholas et Daan Bauwens ont accusé dans un média international, le premier ministre ivoirien par intérim Hamed Bakayoko d’être le parrain du trafic de drogue en Côte d’Ivoire. 

Burundi : l’UA « prend acte » des résultats définitifs de la Présidentielle

L’Union Africaine (UA), à travers un communiqué reçu ce lundi à APA, prend note officiellement des résultats définitifs de l’élection présidentielle au Burundi publiés le 4 juin dernier.À cet effet, le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat « forme ses vœux de plein succès au président élu Evariste Ndayishimiye dans l’exercice de ses nouvelles responsabilités ».

Après la tenue de la présidentielle le 20 mai 2020, il « exhorte les acteurs politiques et sociaux burundais au  dialogue pour faire face, dans un esprit de tolérance et de prise en compte de l’intérêt supérieur de la Nation, aux défis auxquels le pays est confronté ».

Le président de la Commission réaffirme également « la solidarité de l’Union Africaine avec le  peuple burundais  et exprime sa volonté d’œuvrer avec les nouvelles autorités à une ère nouvelle de coopération fructueuse entre notre organisation continentale et le Burundi dans sa quête légitime de paix, de sécurité, de stabilité, de démocratie et de prospérité ».

Malawi: élection de nouveaux membres de la commission électorale

Le président du Malawi, Peter Mutharika, a nommé le juge de la Cour suprême, Chifundo Kachale à la tête d’une Commission électorale de sept membres, alors que le pays se dirige vers une nouvelle élection présidentielle très attendue.Le secrétaire général de la présidence et du gouvernement, Lloyd Muhara, a déclaré dimanche soir que les autres membres de la CEM seraient Arthur Nanthuru, Steve Duwa, Jean Mathanga, Linda Kunje, Anthony Mukumbwa et Olivia Liwewe. 

De la précédente commission dont le mandat a pris fin ce lundi, seuls Mathanga et Kunje ont été retenus. 

Les nouveaux membres remplacent la précédente Commission dirigée par Jane Ansah qui a démissionné il y a quelques semaines dans des circonstances controversées suite à des mois de protestations sur la gestion par sa commission des élections de mai 2019. 

Les résultats de la présidentielle de l’année dernière ont été annulés par la Cour constitutionnelle en février suite à des irrégularités. 

Une nouvelle élection présidentielle est prévue pour la fin de ce mois ou le début du mois de juillet.

Le déconfinement vu par la presse marocaine

Les quotidiens marocains parus ce lundi s’intéressent au suspense accompagnant l’approche de la date prévue pour le déconfinement et les métiers impactés par la crise sanitaire.« Comme au 20 avril puis au 20 mai, le suspense monte à l’approche du 10 juin », écrit +Aujourd’hui le Maroc+, faisant savoir qu’à quelques jours de la fin théorique de l’état d’urgence, quasiment tous les Marocaines et Marocains n’ont qu’une seule question sur les lèvres : est-ce qu’il y aura une troisième prolongation ?

Pour les plus curieux et surtout les plus impatients, il y a peut-être des indices révélateurs, ajoute le journal, citant quelques correspondances authentiques émanant de hauts responsables durant ces derniers jours.

« Une chose est sûre au demeurant : les pouvoirs publics sont aujourd’hui suffisamment au fait de la situation économique et sociale et feront probablement preuve de discernement comme ils l’ont fait depuis le début de la pandémie », conclut-il.

Prolonger le confinement au-delà du 10 juin serait une grave erreur, estime, pour sa part, +l’Économiste+, qui relève que cela fait trois mois que l’économie et toutes les activités sont quasiment à l’arrêt.

Les enquêtes hebdomadaires de l’Economiste-Sunergia ont montré d’abord une adhésion unanime dans la population. Puis une sorte de fatigue est apparue, au milieu du Ramadan. Ensuite, une rupture du consensus s’est imposée, fait remarquer la publication.

Au train où vont les choses, il est douteux que le confinement soit encore accepté, souligne le journal, notant que les autorités marocaines sont à un tournant stratégique: elles devraient capitaliser sur l’adhésion qu’elles ont créée.

+Al Bayane+ écrit que la fermeture des cafés, restaurants, salons de coiffure, SPA, salles de sport et bien d’autres jusqu’à nouvel ordre, est une décision qui affecte inéluctablement ces métiers vitaux de la vie quotidienne.

D’autant plus que pour les nouveaux entrepreneurs et investisseurs qui s’apprêtaient ou venaient de lancer leurs projets ; ils se retrouvent de nos jours entre le marteau et l’enclume. Si certains d’entre eux gardent l’optimisme, d’autres par contre sont vraiment inquiets par rapport à l’avenir de leurs projets et veulent même prendre un autre virage.

+Al Massae+ rapporte que les tests Covid-19 des salariés du privé ne seront pas gratuits. Ce sont les entreprises qui prendront en charge les frais de ces tests après les hautes instructions royales de déployer une opération de dépistage massif des travailleurs du secteur privé en vue d’une reprise de l’activité économique au Maroc.

Il est ainsi proposé aux entreprises un panel de tests de dépistage comprenant le diagnostic de référence par PCR à 500 Dh par collaborateur, ainsi que la sérologie à titre complémentaire, au prix de 100 Dh par collaborateur, précise le quotidien.

La Covid-19 se maintient à la Une de la presse sénégalaise

Les quotidiens sénégalais reçus, ce lundi à APA, mettent en exergue le bilan mensuel de la lutte contre le coronavirus dans le pays, fait samedi dernier par les experts du ministère de la Santé et de l’Action sociale (Msas). »Plus de 4000 cas dont 136 agents de santé-Les experts alertent sur le danger qui guette le pays », titre Les Échos, dans lequel journal, Dr Abdoulaye Bousso, directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaires (Cous) soutient: « On peut passer à une situation plus grave avec plus de cas graves et une mortalité plus élevée ».

De son côté, le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, Pr Moussa Seydi, alerte: « Plus il y aura de cas, plus nous risquons d’être débordés et les conséquences risquent de retomber sur tout le monde ».

L’As relaie à sa Une cette alerte du Pr Moussa Seydi qui dit: »Nous risquons d’être débordés ». À propos du traitement à base de l’hydroxychloroquine, Walf Quotidien note que le Pr Seydi va « droit dans ses bottes » et soutient que « nous allons poursuivre notre traitement » avec cette molécule.

« Covid-19: Stratégie d’adaptation-Gestion asymptomatique », titre Le Quotidien. Nos confrères donnent la parole au Dr Abdoulaye Bousso qui affirme: »On pourrait passer à une situation plus grave ».

« On peut passer à une situation plus grave…la maladie est toujours là », renchérit Dr Bousso à la Une de Vox Populi. Son collègue, Pr Moussa Seydi souligne que « tous les patients qui ont pris l’hydroxychloroquine sont guéris ».

Rapportant « l’avis des experts du Msas », Kritik note un « diagnostic alarmant » avec toutes les 14 régions du pays touchées par la Covid-19, mais souligne que 74,6% des cas sont enregistrés à Dakar.

Pour Libération, « plusieurs foyers (de la Covid-19 au Sénégal sont) éteints » parce que, dit le Pr Moussa Seydi, « l’efficacité de l’hydroxychloroquine est réelle ».

Source A revient sur cette inhumation d’un homme testé positif à Touba et informe que « ça a chauffé » car, les parents du défunt ont refusé de suivre le protocole d’enterrement des sapeurs-pompiers et des agents du service d’hygiène.

Parlant de la réouverture des transports interurbains, Sud Quotidien note que « le péril s’invite sur la route ».

Les quotidiens parlent également de l’ouverture, ce lundi en France, du procès de Lamine Diack, ancien président de l’IAAF. « Diack face à son procès-complot », écrit La Tribune, là où L’Observateur donne « les dessous du procès ».

Le Soudan exclut toute attitude conflictuelle avec l’Ethiopie

Le Premier ministre soudanais, Aballa Hamdok, a indiqué que son pays n’avait aucune intention d’entrer en conflit avec son voisin éthiopien.Les propos de M. Hamdok font suite à la mort la semaine dernière d’un officier de l’armée et d’un enfant soudanais dans des attaques transfrontalières qui seraient perpétrées par des forces armées et milices éthiopiennes.

Selon le Brigadier général Amer Mohamed al-Hassan, porte-parole de l’armée soudanaise, l’attaque est intervenue quand des militaires soudanais avaient interdit à des milices éthiopiennes de chercher de l’eau dans la rivière Atbara au Soudan.

Le Premier ministre s’exprimait à l’occasion d’un événement organisé vendredi en mémoire aux civils tués par des forces de défense et de sécurité soudanaises lors des manifestations qui avaient mené à l’éviction de l’ancien président Omar Al Béchir.

« Le Soudan entretenait auparavant des relations inamicales avec ses voisins, mais aujourd’hui il n’est pas dans une posture de conflit avec son voisin éthiopien », a déclaré le chef du gouvernement soudanais cité par la presse éthiopienne.

Les relations fraternelles entre le Soudan et l’Ethiopie reposent sur un socle culturel, historique et géographique, et de bon voisinage de leurs peuples frères.

« Nous avons une approche stratégique qui puisse nous aider à résoudre nos problèmes dans la paix chaque fois qu’il y aura un malentendu entre nous », a ajouté le Premier ministre.

L’Ethiopie et le Soudan se sont accusés mutuellement d’attaques pour des différends frontaliers.

Sahel : la mort de Droukdel, « un coup psychologique pour le jihadisme » (spécialiste)

L’élimination au nord du Mali du chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abdelmalek Droukdel, est « un coup psychologique » porté à l’ensemble du mouvement jihadiste, selon Djallil Lounna, professeur de Relations internationales à l’Université Al Akhawayn d’Ifrane (Maroc) et auteur de l’ouvrage « Le djihad en Afrique du nord et au Sahel. D’AQMI à Daech »La France affirme avoir éliminé l’émir général d’Aqmi, Abdelmalek Droukdel, le 3 juin dernier. Quelle importance donner à un tel évènement ?

Aqmi est l’une des principales organisations jihadistes dans le monde. C’est donc un atout central de la galaxie jihadiste qui a été tué. C’est un évènement d’extrême importance, au moins symboliquement. Au niveau opérationnel, c’est extrêmement différent. Parce qu’Aqmi est extrêmement affaibli en Algérie. La mouvance jihadiste sahélienne obéit à ses propres dynamiques. Cela dit, c’est un coup majeur qui lui a été donné. C’est un des derniers membres de la mouvance jihadiste algérienne des années 90, qui a participé à la fondation du GSPC (Groupe salafiste pour la Prédication et pour le Combat), devenu Aqmi. C’est vraiment un acteur fondamental du mouvement jihadiste qui s’en va.

Selon la ministre française des Armées, le chef d’Aqmi a été tué dans le nord du Mali. Que pouvait-il bien faire dans cette région alors qu’il semblait se cacher en Kabylie, dans le nord de l’Algérie ?

C’est la grande question que tout le monde se pose aujourd’hui : que faisait-il au nord du Mali ? Il a probablement passé une quinzaine d’années en Algérie, dans les maquis, en Kabylie. Il devient chef d’Aqmi à partir de 2004. Selon mes recherches en Algérie, l’Armée locale a mené des opérations massives contre des maquis islamistes jihadistes entre 2013 et 2018, notamment en Kabylie. Une centaine de terroristes a été tuée ou capturée. De 2016 à 2017, les rumeurs indiquaient qu’il avait évacué la Kabylie vers une région non loin de la frontière tunisienne. Ce sont les dernières informations qui remontaient par rapport à sa localisation. D’où le sens de la question « que pouvait-il faire au nord du Mali ? ». Tous les hommes qu’il avait nommés dans les années 2000, ses relais immédiats, ont été tués par l’opération Barkhane et autres.

Toutefois, il y a un indicateur. Vers la fin 2018 et début 2019, Droukdel postait des vidéos où il commentait l’actualité sahélienne (opérations, morts de combattants, hommages…). C’est normalement des commentaires qui auraient dû être faits par quelqu’un comme (le Malien) Iyad Ag-Ghali ou (l’Algérien) Djamel Okacha. Dès 2019, je me posais la question mais me disais que ce n’est pas possible. Le fait qu’il commentait de manière incessante ce qui se passe au Sahel et de moins en moins ce qui se déroule en Algérie… Alors que si vous regardez les commentaires sur l’Algérie, c’est (Abou Obeida Youssef) al-Annabi qui les faisait. Je pense que dès la fin 2018 et début 2019, il se trouvait au Sahel. (…) Personne n’était au courant : il y avait juste des rumeurs sur sa présence dans le nord du Mali.

Autre possibilité, beaucoup de chefs algériens sous pression sont appelés vers le Mali. C’est le cas de Belmokhtar, Okacha et d’autres chefs qui ont fui vers le Mali où se trouve la mouvance jihadiste la plus puissante. Il se peut qu’il se soit replié là-bas sous la pression des services de sécurité algérienne.

Qui pourrait lui succéder ? Le Malien Iyad Ag-Ghali, jusqu’ici chef des jihadistes liés à Al-Qaïda au Sahel, pourrait-il être intronisé émir général d’Aqmi ?

Iyad Ag-Ghali aurait le même type de prestige que lui. C’est un personnage important. Pour autant, Aqmi est une organisation plus ou moins algérienne, par rapport à ses dirigeants et son histoire. A mon avis, on va arriver à une rupture entre les deux organisations. Ce qui reste d’Aqmi sera probablement dirigé par un Algérien. Et je pense qu’Iyad Ag-Ghali va, de manière définitive, prendre la direction de la mouvance jihadiste sahélienne.

Le successeur qui semble le mieux positionné est al-Annabi. Je vois mal Iyad Ag-Ghali prêter allégeance à ce dernier qui n’a pas le même bagage et le même prestige que Droukdel.

Sa mort affaiblit-elle la mouvance jihadiste dans le Sahel ?

Je ne crois pas du tout ! La mouvance jihadiste sahélienne a ses propres dynamiques et objectifs depuis plusieurs années. C’est un coup psychologique pour l’ensemble du mouvement jihadiste. Il faudra s’attendre à des réactions, des représailles d’Iyad Ag-Ghali ou de l’Etat islamique dans le grand Sahara. Mais en termes de dynamiques et de changements, non.

Abdelmalek Droukdel en quelques dates

APA revient sur la trajectoire d’Abdelmalek Droukdel, chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) tué par les forces armées françaises.Début des années 70 : naissance d’Abdelmalek Droukdel près d’Alger (capitale algérienne).

Début des années 1990 : il rejoint le Groupe Islamique Armé (GIA).

2004 : Droukdel prend la tête du Groupe salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC).

2006 : il prête allégeance au groupe jihadiste Al-Qaïda.

2011 : il se rapproche d’Iyad ag-Ghaly, ex-leader de la rébellion touareg du nord Mali devenu lui-même jihadiste.

2014 : Abou Moussab Abdel Woudoud, de son vrai nom, perd plusieurs de ses combattants au profit du mouvement jihadiste Etat Islamique (EI).

2017 : il accepte l’allégeance à Al-Qaïda du Malien Iyad ag-Ghaly qui vient de créer le Groupe de Soutien à l’Islam aux Musulmans au Maghreb islamique (GSIM), mais perd plusieurs cadres de son mouvement, comme Bilel Kobi, l’envoyé spécial de Droukdel en Tunisie, Béchir ben Néji, émir en Tunisie, Adel Seghiri, responsable de la propagande d’Aqmi, tués lors d’opérations militaires.

En 2017, il promet également « un échec retentissant » à l’EI dans un long entretien accordé à la revue Inspire, tuyau de propagande d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa).

3 juin 2020 : mort d’Abdelmalek Droukdel à Talhandak, à 80 kilomètres de Tessalit (nord du Mali), le long de la frontière algérienne.

Covid-19 : La transformation numérique, enjeu majeur pour booster la performance de la Relation Client

Par Hicham Alaoui – Décidément, la Relation Client fait partie des piliers de base de toute stratégie d’entreprise. Elle consiste à mettre le client au cœur des manœuvres, dans le but de satisfaire ses besoins, que ce soit en proposant des produits et services, ou en restant à l’écoute de ses demandes. Ceci passe immanquablement par la maîtrise de l’ensemble des modes de communication entre l’entreprise et ses clients.Toutefois, cette Relation Client a subi inexorablement l’impact de la crise sanitaire que vit le monde entier, liée à la pandémie de la Covid-19. Négatifs ou positifs, ces impacts sont mesurés selon la vision et la lecture que font les professionnels du secteur. Dans ce sillage, un webinaire a été organisé par Qualivoire Conseil, un cabinet d’expertise en ingénierie de formation, externalisation des services, de conseils aux entreprises et d’audit SQE.

Animée majestueusement par la Marocaine Mme Khadija Sansar, experte en communication, cette rencontre a été l’occasion de se plancher sur une thématique placée au coeur des préoccupations des entreprises et s’affichant comme un élément incontournable pour le développement de l’activité économique des PME, à savoir « les enjeux de l’expérience client post-Covid-19 ».

Selon le Directeur général de RightCom Côte d’Ivoire, éditeur en Afrique des solutions de gestion de l’expérience client, Fernand Adjahossou, la relation client est impactée de manière « positive » dans la mesure où de nouvelles attentes client ont émergé.

« Le confinement a pu révéler pour chacun de nous l’essentiel, le rapport qu’on attend avec une marque », a-t-il d’emblée estimé, non sans pour autant souligner que la perception du temps n’est plus la même.

Pour lui, l’impact positif de la Covid-19 sur le client est clairement illustré par le fait que ce dernier, qui privilégie la sécurité et les mesures sanitaires pour éviter la contagion au coronavirus, exige une rapidité de livraison de son produit. Chose que l’entreprise veille à tout prix à satisfaire afin de fidéliser son client, a fait remarquer Fernand Adjahossou, ex-CEO Telecel-MOOV au Togo et ancien Directeur régional de l’opérateur télécoms Ooredoo en Algérie.

Il a relevé l’émergence de nouveaux comportements dans le cadre de la relation client dont la meilleure expression est la ruée massive vers le canal on-line pour les achats avec différentes formes de paiement digital, tels que le mobile banking ou autres, ce qui est de nature à faciliter la transaction et à contrer la propagation de la Covid-19.

En termes d’impact sur le parcours client, les entreprises ont dû faire face à une redéfinition de la manière de proposer leurs produits et services aux clients, a-t-l fait observer, soulignant que les entreprises ont dû faire face à un élément clé qu’est la gestion de la sécurité des personnes avec des protocoles sanitaires imposés à la fois par la santé publique et l’Etat.

En somme, l’impact est positif et a, sans nul doute, permis d’accélérer les projets liés au digital et, par ricochet, l’usage accru du numérique, a fait observer Fernand Adjahossou, qui a œuvré pour le développement des télécoms en Afrique durant une vingtaine d’années.

« Les grandes entreprises vont pouvoir tirer leur épingle du jeu vu leur maturation et leur expérience client, celles qui sont des suiveuses ou retardataires doivent exploiter au mieux l’expérience du digital pour ne pas avoir une fuite de leur client qui risque de migrer vers d’autres prestataires », a-t-il recommandé.

Abondant dans le même sens,  Alain Hountondji, cofondateur du Groupe Adkontact, spécialisé dans la Relation Client, a constaté que le mode de travail a changé avec le confinement, soulignant que le Manager doit gérer ses équipes dispersées entre bureau et télétravail tout en ayant pour objectif principal « non seulement de conquérir de nouveaux clients mais aussi de fidéliser ceux qui sont déjà sur place ».

Pour lui, les réflexes managériaux devront « changer » et il est impératif de focaliser sur un contrat objectif et non sur la présence qui a été toujours un critère de performance.

Pour réussir le coche Relation Client, l’entreprise moderne doit avoir une Direction expérience client qui siège au sein du comité de direction. « L’enjeu est stratégique entre l’entreprise et ses clients », a insisté cet ancien chef de projet pour le lancement du programme de fidélisation du Groupe Zain (Rewardz) en Afrique et au Moyen-Orient.

Au volet du virage numérique et son impact sur l’amélioration de la performance de la Relation Client, les deux experts ont été unanimes à affirmer que cet outil permettra de conquérir une clientèle plus importante et de rehausser l’excellence et la notoriété de l’entreprise.

« Le virage numérique n’est pas un luxe, les projets de transformation digitale ont permis de maintenir l’activité économique nécessaire pendant les mois de confinement », a estimé Fernand Adjahossou, pour qui l’accélération de la transformation digitale « deviendra une nécessité pour continuer à proposer son activité commerciale ».

Il a, à cet égard, cité de nombreux moyens digitaux ayant été renforcés lors de ces temps de confinement notamment le Banking mobile, qui selon lui, accorde une certaine autonomie au client et constitue par la même une « preuve du virage numérique ».

D’autres innovations dans le spectre virage numérique et non des moindres, la robotique. Cette technologie innovante a permis par exemple au Rwanda de remplacer le personnel chargé des tests sérologiques par 5 robots.

Aussi, l’expérience immersive, a fait ses exercices réussis lors de cette période du confinement, a-t-il constaté. Cette conception virtuelle consiste à plonger le client dans un environnement 3D modélisé ou dans un univers réel recréé. Le client est ainsi accompagné d’un conseiller ou d’un personnel shopper depuis la commande jusqu’au paiement avec une livraison à domicile ou encore avec un « click and collect ».

« Dans tout ce qui est virage numérique et transformation digitale, la relation client  aura reçu le meilleur des impacts. L’humain restera dans la relation client et participera dans les parcours et processus à un moment où l’intervention humaine serait nécessaire », a-t-il enchaîné, estimant que l’informel aura tendance à « disparaître » avec le processus de digitalisation.

Dans le contexte de changement d’habitude, l’expérience client doit être repensée depuis l’écoute du client jusqu’à la redéfinition même de ses attentes et de ses besoins. « Le digital sera la porte de sortie de cette crise », a-t-il conclu.

Pour Alain Hountondji, l’expérience client est appelée à  trouver une méthode pour se différencier en mettant beaucoup d’humain et en intégrant les attentes des clients, à repenser le parcours client en incorporant les mesures barrières et les attentes ds clients et enfin à remettre la relation client au centre de la stratégie des entreprises.

Implanté à Casablanca au Maroc, Qualivoire Conseil à une forte implantation en Afrique francophone notamment en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Burkina Faso, au Gabon et en République Démocratique du Congo. Il s’est spécialisé dans l’offre de services apportée aux  entreprises du secteur public et privé.