Tchad : des enseignants contractuels expriment leur ras-le-bol

Après cinq mois passés sans salaire, l’amical des enseignants scientifiques contractuels du Tchad envisagent entreprendre des mesures fortes, pour interpeller le gouvernement à s’intéresser à leur situation.

Ils se sont réunis le week-end passé à N’Djaména,  dans l’optique de trouver comment montrer leur mécontentement au gouvernement. Ces enseignants des matières scientifiques contractuels menacent de descendre dans les rues à la fin du mois de février, si leur situation n’est pas régularisée.

Il faut le dire, ils sont la première vague des enseignants scientifiques contractuels d’Etat sur le terrain. Leur recrutement intervient suite à la promesse du président de la république de recruter 20 000 diplômés, parmi lesquels les enseignants scientifiques. Depuis leurs affectations dans les établissements du pays il y a cinq mois, ils n’ont jusqu’ici jamais perçu de salaire. Ils entendent prendre des « mesures fortes » pour se faire entendre.

« Nous avons plus de cinq mois de salaires impayés, jusqu’à présent nous ne sommes pas encore entrés en possession des exemplaires  des contrats signés. », explique porte-parole de cette amicale, Ibedou Kébyei Noé.

Le ministère de l’éducation qui est par ailleurs leur ministère de tutelle, avait pourtant promis de déposer les contrats signés par ces enseignants dans de brefs délais après leurs signatures. La semaine dernière, ledit ministère de l’éducation a fait savoir que les contrats signés ont été déposés au ministère des finances et du Budget et au ministère de la fonction publique, et donc ce sont ces deux derniers ministères qui sont à la traîne.

Tchad : Abadi Saïr Fadoul prend la tête de la province du Lac

Le général de division Abadi Saïr Fadoul a été nommé lundi 17 février au poste de gouverneur de la province du Lac, en remplacement d’Adam Nouki Charfadine.

La province du Lac a un nouveau gouverneur. Abadi Saïr Fadoul a été nommé par décret présidentiel et il vient remplacer à ce poste Adam Nouki Charfadine. Le nouveau gouverneur Abadi Saïr Fadoul quitte la province du Moyen-Chari.

L’officier a occupé plusieurs fonctions, notamment préfet, directeur général de la police nationale, directeur du renseignement militaire, gouverneur de la région de Ouaddaï ou encore gouverneur du Kanem.

Nommé le 17 août 2018 à la tête de la province du Moyen-Chari, le général Abadi Saïr Fadoul quittera ce poste après environ 18 mois de fonctions.

Le chef de l’Etat lui a renouvelé sa confiance en le nommant à la tête d’une province clé, compte tenu du contexte sécuritaire. Abadi Saïr Fadoul aura la lourde mission de poursuivre la tâche de ses prédécesseurs.

Tchad : les militants FPR demandent la libération de leur Leader

Le secrétaire général dudit mouvement, Ibrahim Moussa a dans une lettre ouverte adressée au Président de la République, a plaidé pour la sortie de prison de Baba Ladé.

Les militants du FPR, représentés par leur secrétaire général, Ibrahim Moussa, plaide par le biais d’une lettre ouverte, adressée au président Déby, la libération du leader de leur mouvement politique Mahamat Abdelkadre, plus connu sous le nom de Baba Ladé.

En effet, Baba Ladé a fini de purger sa peine d’emprisonnement depuis le 5 janvier 2020 et pourtant, il est à ce jour toujours écroué à la maison d’arrêt de Moussoro, dans le Barh El-Ghazal. Le secrétaire général du FPR rappelant au président de la République qui incarne et est le garant des lois et libertés du peuple tchadien, Baba Ladé est rentré dans la légalité depuis 2012 et ce, par sa politique de main tendue.

Baba Ladé est aujourd’hui « victime d’erreurs des inconséquences des autres », c’est pourquoi les militants du FPR en sollicitent la grâce présidentielle. Il faut retenir que le président est le premier magistrat, garant d’une justice juste, indépendante et libre. La décision lui revient.

Tchad : Benaindo Tatola est le nouveau gouverneur de la province du Batha

L’ex-ministre de la Défense et général de brigade a été nommé lundi 17 février 2019, selon le décret n° 82 du chef de l’Etat.

Le général de brigade Benaindo Tatola vient d’être nommé gouverneur de la province du Batha. Il remplace à ce poste Alio Adoum Abdoulaye, appelé à d’autres fonctions.

Il faut le dire, le 14 août 2016, après deux ans de fonctions à la tête au ministère délégué à la Présidence chargé de la défense nationale, le général Benaindo Tatola est remplacé par le général de corps d’armée Issa Bichara Djadallah, au terme d’un remaniement du gouvernement.

En avril 2014 à Bangui, il avait supervisé le retrait des soldats tchadiens du contingent de l’ex-Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA), suite à une campagne de dénigrement et des accusations contre le Tchad.

Tchad : les législatives se tiendront le 13 décembre 2020

L’annonce a été faite par la commission électorale nationale indépendante (CENI), le 14 février 2020.

C’est officiel, les élections législatives au Tchad sont fixées au 13 décembre prochain. Repoussées depuis 2015, la commission électorale nationale indépendante a enfin arrêté une date. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a distribué vendredi 14 février, le calendrier du scrutin à la presse. Ledit calendrier prévoit que la campagne officielle débutera le 21 novembre.

« Je voudrais saluer le triomphe du consensus dégagé par la classe politique par rapport à la date du 13 décembre 2020 », a déclaré devant la presse le premier vice-président de la Ceni, Jean Luc Benoudjita.

Le calendrier prévoit la proclamation de résultats « provisoires » le 27 décembre pour les sièges des 161 députés. La liste officielle et définitive des élus doit être rendue publique plus tard par la Cour suprême.

L’actuelle Assemblée nationale, très largement dominée par la majorité présidentielle, avait été élue en 2011 pour quatre ans. Mais depuis 2015, le scrutin a été reporté à plusieurs reprises. Une des raisons invoquées était la « menace terroriste » de Boko Haram, qui multiplie depuis plusieurs années les attaques meurtrières dans la région du lac Tchad.

Tchad : Renaissance FC s’incline devant FC Aigles

La rencontre a eu lieu ce dimanche 16 février 2020 et comptait pour la quatrième journée de la fin du championnat d’Abéché.

Le championnat d’abéché est relancé. L’équipe de football FC Aigles a battu le leader Renaissance FC sur un score de 2-0, ce dimanche 16 février 2020. Le match qui a attiré beaucoup de supporters a connu deux temps forts.  La 60eme minute a été marquée par un arrêt momentané du jeu après des violences sur l’arbitre. Ensuite, il y a eu la victoire triomphale de l’équipe FC Aigles sur le leader du classement.

Procès Hissène Habré : « le gouvernement tchadien, en cinq ans, n’a pas fait le moindre geste »

Depuis presque quatre années, les victimes de Hissène Habré attendent réparation suite à son procès et à celui de ses complices qui se sont tenus à Ndjamena en 2015 et à Dakar en 2017. Depuis, rien n’a bougé et Reed Brody, le conseiller juridique de Human Rights Watch, était cette semaine au Sommet de l’Union africaine pour tenter de débloquer ce dossier.

Vous êtes venu à Addis-Abeba au sommet de l’Union africaine pour évoquer le dossier de l’indemnisation des victimes d’Hissène Habré. Où en est actuellement la procédure ?

Vous savez que les victimes d’Hissène Habré ont lutté pendant vingt-cinq ans pour traduire en justice et faire condamner Hissène Habré à Dakar et ses complices au Tchad. Ces victimes se sont vues accorder presque 200 millions d’euros par les deux tribunaux. Jusqu’à ce jour, elles n’ont pas reçu un centime de réparation. Donc, nous sommes là avec Clément Abaïfouta, le président de l’Association des victimes, qui vient ce soir pour demander que cela avance plus vite des deux côtés.

Deux cents millions d’euros, c’est pour toutes les victimes sur les deux procédures ?

Pour être exact, le verdict du Tchad, c’est 75 milliards de francs CFA. La moitié, payée par des personnes condamnées, et l’autre moitié par l’État. Le verdict des Chambres africaines extraordinaires à Dakar, c’est 82 milliards de francs CFA contre Hissène Habré. Avec la mise en place d’un fonds de l’Union africaine qui est mandaté, à la fois pour chercher, identifier et saisir les biens d’Hissène Habré, et pour trouver des sources, des contributions volontaires de financements. Donc, en théorie, les victimes sont milliardaires, en pratique, elles sont dans le désarroi et la pauvreté totale.

Et comment peut-on expliquer que deux procédures, dans deux pays différents, gérées par des organismes différents n’avancent pas ?

C’est une question de volonté politique. Je pense que maintenant l’Union africaine – et le président de la Commission, Moussa Faki Mahamat, l’a annoncé juste avant le début du sommet – pousse à ce que ce fonds soit opérationnel dans les mois qui viennent. Cela ne veut pas dire qu’il y aura de l’argent pour les victimes tout de suite.

Mais ce fonds va pouvoir commencer ses activités ?

Il commencera à travailler et nous sommes très encouragés. Nous voyons dans les faits des missions qui commencent à se faire entre Addis-Abeba et le Tchad. Maintenant, tout va dépendre de la mise en place et de la fiabilité, la transparence et aussi l’imagination de chacun. Parce que, les fonds ne vont pas arriver, il faut aller les chercher, soit en traçant les avoirs, soit en frappant à toutes les portes.

Par contre, le gouvernement tchadien, en cinq ans, n’a pas fait le moindre geste. Le gouvernement a organisé à son crédit, en son honneur, un procès. Vingt-et-un complices de Hissène Habré ont été condamnés et où l’État, lui-même, a été déclaré civilement responsable. L’État a été sommé d’ériger un monument aux morts, de créer un musée à la mémoire des victimes, et surtout, de mettre en place un système pour les réparations. Mais en cinq ans : il n’y a rien eu.

Que ce soit l’argent de l’État ou l’argent des complices ? Rien n’a été fait ?

Rien n’a été fait. Le procureur général n’a pas saisi les biens. Tous les complices sont déjà dehors. Je ne pense pas que l’État ait besoin de donner les 75 milliards ou la moitié, mais au moins quelque chose pour ces victimes ! Vous imaginez des femmes, violées par Hissène Habré, envoyées comme esclaves sexuelles aux soldats d’Hissène Habré, qui ont osé briser le silence, venir à Dakar, témoigner à la télévision et qui sont jetées en pâture, comme ça, sans la moindre récompense ! Je pense que le gouvernement tchadien doit faire au moins un geste pour indemniser ces victimes.

Et vous avez l’impression, par exemple avec les discussions que vous avez ici, que cela peut avancer ?

On est là pour rappeler tout cela au gouvernement, à l’échelle internationale, et on le fera autant qu’il faudra. Le gouvernement tchadien n’aura pas de répit, tant qu’il n’aura pas commencé à indemniser les victimes.

Qu’est-ce que vous dites aujourd’hui aux victimes, qui, depuis des dizaines d’années, se battent pour faire reconnaître, pour se faire indemniser ?

Mais c’est difficile ! Ce sont des personnes que j’ai côtoyées, des amis, et c’est écœurant pour moi de voir leur situation. Toutes les semaines, le dimanche soir, elles dorment dans le local de l’Association des victimes pour se réveiller le matin et aller faire des manifestations. Depuis un an, elles battent le pavé. Ce sont des héros. Imaginez que c’est grâce à leur action que deux choses historiques ont été faites. Un dictateur a été jugé. C’est la première fois dans l’histoire que les victimes s’organisent et font juger un dictateur dans un pays, autre que le sien. Le procès au Tchad est tout aussi historique. Que vingt-et-un agents de l’ancien gouvernement soient condamnés pour torture et assassinat, cela n’arrive pas tous les jours, dans des pays comme le Tchad. C’est grâce à leur ténacité, leur persévérance. On peut dire qu’elles ont fait le boulot de la justice internationale.

Tchad : les élections législatives prévues pour le 13 décembre 2020

Cette annonce a été faite ce vendredi 14 février, par Commission électorale nationale indépendante.

La CENI a annoncé ce vendredi avoir élaboré un chronogramme qui tient compte de la date consensuelle du 13 décembre 2020 suggéré par la classe politique, pour la tenue du scrutin législatif tant attendu par l’opinion.

« Le processus électoral est désormais irréversible. Le scrutin législatif aura lieu, sauf cas de force majeur, à la date convenue du 13 décembre 2020 », a déclaré le 1er vice-président de la CENI, Jean Luc Benoudjita, lors d’un point de presse.

Le chronogramme qui a « requis l’adhésion du chef de l’Etat, garant de l’accord politique pour le raffermissement de la démocratie dans notre pays », tient compte des « conditions contextuelles et s’accorde avec les principes universels de l’organisation du suffrage universel, selon les règles démocratiques », a-t-il estimé.

Il a salué le « triomphe du consensus dégagé par la classe politique par rapport à la date du 13 décembre 2020. »

La décision de la Cour suprême sur les résultats provisoires proclamés par la CENI et la proclamation des résultats définitifs des législatives sont prévues pour le 31 janvier 2021.

Tchad: les rebelles du CCMSR revendiquent une attaque dans le Tibesti

Dans la région du Tibesti, dans l’extrême nord-ouest du Tchad, le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), qui a ses bases-arrières dans le sud libyen, revendique depuis une semaine une nouvelle incursion sur le territoire tchadien, un an après sa dernière attaque. Le gouvernement tchadien dément catégoriquement.

L’attaque aurait été lancée samedi dernier. Une colonne d’une cinquantaine de véhicules 4X4 avec à leur bord des centaines de combattants du CCMSR se serait alors emparée de la localité de Kouri Bougri, quelque 40 km au sud de la frontière tchado-libyenne.

« Après un léger accrochage », selon le porte-parole du groupe rebelle tchadien. « Nos combattants se trouvent aujourd’hui entre Kouri Bougri et la localité de Wour », 50 km encore plus au sud, « où ils encerclent un campement de l’armée tchadienne », a affirmé jeudi Ali Saleh Hassaballah.

Le gouvernement tchadien a « démenti formellement ces allégations » ce jeudi également. « Tous les groupes de bandits armés en provenance de Libye ont été systématiquement neutralisés par nos forces de défense, (…), nos forces gardent une totale maitrise du terrain », assure le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement tchadien, Oumar Yaya Hissein.

Réaction du porte-parole du CCMSR : « On n’est pas surpris, car le gouvernement d’Idriss Deby est toujours dans le déni pour ce genre d’action ».

Les informations en provenance de cette région totalement coupée du monde sont très confuses jusqu’ici, mais un spécialiste de la région reconnaît que ce groupe armé « a fait peau neuve » au cours des derniers mois.

Après avoir traversé plusieurs crises – dues notamment à l’arrestation de trois de ses chefs il y a trois ans au Niger, au bombardement de ses hommes par l’aviation de l’Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar une année après, ou encore à des dissensions internes – le CCMSR, constitué en grande majorité de combattants Gorane Kreda à ses débuts, aurait recruté, se serait réarmé et s’est doté récemment d’une nouvelle structure de commandement dirigée par Rashid Mahamat Saleh.

Les réfugiés soudanais au Tchad racontent leur calvaire enfer au Darfour

Le Tchad accueille depuis le début de l’année des milliers de réfugiés ayant fuis le Soudan suite à des affrontements intercommunautaires.

Mais quand il faut raconter le souvenir de ce qu’il a vécu il y a un mois dans le Darfour, la voix de Mahamat Ali Mahamat devient grave et surtout critique envers le gouvernement soudanais. « Le problème du Darfour est connu depuis 2003. Les Arabes viennent nous attaquer. Ils nous massacrent, massacrent nos enfants. Et comme nous avons le gouvernement contre nous, nous ne pouvons continuer à vivre chez nous au Soudan. »

Dame Fatouma Yaya se souvient de l’état de siège qu’elle a vécu dans le Darfour avant de venir au Tchad. « Dès qu’une femme vas chercher du bois on la tue, si quelqu’un va chercher de la paille on le tue. On a été obligés de fuir en contournant par des ravins. Nos enfants sont arrivés au Tchad avec pleins d’épines dans les pieds. »

C’est pour cela que le Haut-commissariat des Nations unies, en accord avec le gouvernement Tchadien, a décidé de les éloigner de la frontière, rappelle Simplice Kpandji, chargé de l’information publique de l’organisation onusienne.

« Au niveau de la frontière, ils sont parfois soumis à des tracasseries, à des situations qui ne leur permettent pas vraiment de jouir de l’asile. Nous avons décidé de les relocaliser à une distance d’environ 138 km qui leur permet effectivement de pouvoir jouir de la protection. »

En tout, 16 000 nouveaux réfugiés soudanais sont attendus dans le nouveau camp qui se met en place depuis une dizaine de jours.