Insécurité au Soudan : le Tchad rejette les allégations du gouverneur du Darfour

Le porte-parole du gouvernement Chérif Mahamat Zene nie les allégations du gouverneur de la province du Darfour Ouest, Mohamed Al-Douma impliquant les hommes armés tchadiens dans les affrontements meurtriers au Soudan

Le 17 janvier 2021, le gouverneur du Darfour Ouest  déclaré dans les médias que des hommes armés tchadiens sont impliqués dans les violences meurtrières survenues ces derniers jours dans cette circonscription. Le ministère tchadien de la Communication a apporté un démenti formel.

Le ministre de la Communication, Chérif Mahamat Zene explique, les violences qui ont opposé deux communautés soudanaises à l’intérieur des frontières de leur pays, n’ont rien à voir avec « des hommes armés venus du Tchad ». Il explique que : « la force mixte tchado-soudanaise, chargée de surveiller la frontière commune, qui s’est mobilisée tout au long de la frontière, n’a constaté aucune traversée », vers le Soudan pendant les violences intercommunautaires du 16 janvier.

Au contraire, du côté soudanais, huit policiers munis de leurs armes se sont réfugiés au Tchad pour se mettre à l’abri, note le porte-parole du gouvernement tchadien. « Ces violences qui ont opposé deux communautés soudanaises à l’intérieur des frontières de leur pays, n’ont rien à voir avec « des hommes armés venus du Tchad », poursuit-il,

Toutefois, le Tchad est disposé à participer à une commission mixte pour faire la lumière sur cette grave accusation qui ne saurait se justifier au regard de la détermination réciproque et des efforts conjoints de deux pays pour renforcer davantage leur coopération bilatérale exemplaire

Les réfugiés soudanais au Tchad racontent leur calvaire enfer au Darfour

Le Tchad accueille depuis le début de l’année des milliers de réfugiés ayant fuis le Soudan suite à des affrontements intercommunautaires.

Mais quand il faut raconter le souvenir de ce qu’il a vécu il y a un mois dans le Darfour, la voix de Mahamat Ali Mahamat devient grave et surtout critique envers le gouvernement soudanais. « Le problème du Darfour est connu depuis 2003. Les Arabes viennent nous attaquer. Ils nous massacrent, massacrent nos enfants. Et comme nous avons le gouvernement contre nous, nous ne pouvons continuer à vivre chez nous au Soudan. »

Dame Fatouma Yaya se souvient de l’état de siège qu’elle a vécu dans le Darfour avant de venir au Tchad. « Dès qu’une femme vas chercher du bois on la tue, si quelqu’un va chercher de la paille on le tue. On a été obligés de fuir en contournant par des ravins. Nos enfants sont arrivés au Tchad avec pleins d’épines dans les pieds. »

C’est pour cela que le Haut-commissariat des Nations unies, en accord avec le gouvernement Tchadien, a décidé de les éloigner de la frontière, rappelle Simplice Kpandji, chargé de l’information publique de l’organisation onusienne.

« Au niveau de la frontière, ils sont parfois soumis à des tracasseries, à des situations qui ne leur permettent pas vraiment de jouir de l’asile. Nous avons décidé de les relocaliser à une distance d’environ 138 km qui leur permet effectivement de pouvoir jouir de la protection. »

En tout, 16 000 nouveaux réfugiés soudanais sont attendus dans le nouveau camp qui se met en place depuis une dizaine de jours.