Tchad : Issa Doubragne libéré après une garde à vue

Le ministre de l’économie avait mis en garde à vue dans le cadre d’une enquête sur des détournements de fonds publics.

Issa Doubragne, ministre de l’Économie a été libéré mardi, après avoir été mis en garde à vue lundi 16 décembre 2019. Une mise en garde s’inscrivait dans le cadre d’une enquête sur des détournements de fonds publics. L’annonce de sa libération a été faite par son avocat et un responsable de la police.

« Après avoir passé la nuit de lundi à mardi en garde à vue dans les locaux des renseignements généraux, il a regagné son bureau ce matin », a indiqué mardi 17 décembre Alain Kagonbe, conseil d’Issa Doubragne. Cette information a été confirmée par un haut responsable de la police, qui a requis l’anonymat et n’a pas précisé si des charges avaient été retenues contre le ministre.

Son directeur général et lui ont été entendus après une plainte de l’Inspection générale d’État « pour détournement de deniers publics, complicité de détournements et abus de fonction », a ajouté le responsable de la police, ajoutant que cette institution,

les deux hommes sont accusés de « prévarication dans la gestion du programme national du développement » et de plusieurs autres projets, selon la source policière.

Tchad : une attaque meurtrière attribuée à Boko Haram

Un village de pêcheurs a été pris pour cible près de Baga Sola dans la province du Lac (ouest), dans la nuit de mardi à mercredi. Le bilan est d’au moins 14 morts et de plusieurs blessés.

Au moins 14 personnes ont été tuées mardi dans l’ouest du Tchad, par des membres présumés du groupe jihadiste Boko Haram, qui ont attaqué un village de pêcheurs au bord du lac Tchad, a annoncé mercredi à l’AFP le préfet de la région concernée.

Cette vaste étendue d’eau et de marécages est truffée d’îlots servant de repaires et de camps d’entraînement à Boko Haram, qui multiplie attaques meurtrières et enlèvements dans les quatre pays riverains : Tchad, Niger, Nigeria et Cameroun.

« Ce sont des éléments de Boko Haram qui sont présents dans cette zone », a affirmé à l’AFP le porte-parole de l’armée tchadienne, le colonel Azem Bermandoa, lequel confirme l’attaque mais ne livre aucun bilan.

Des portés disparus…

« Hier [mardi 17 décembre2019], des personnes sont venues attaquer des pêcheurs non loin du village de Kaiga, il y a eu 14 morts, 5 blessés et 13 personnes portées disparues, dont on ne sait pas si elles ont été enlevées par les assaillants », a expliqué Imouya Souabebe, le préfet du département de Kaya, où se situe Kaiga.

Kaiga est situé à une soixantaine de kilomètres de la frontière nigériane. « Nous savons que ce sont toujours les éléments de Boko Haram qui écument cette zone, ils sont donc à l’origine de cette attaque », a ajouté le préfet. « Les assaillants sont venus en petit groupe dans un premier temps avant d’être renforcés pour attaquer les pêcheurs dans une zone appelée zone rouge, difficile d’accès. »

« Des pêcheurs ont été attaqués hier dans une zone rouge où la pêche est interdite », a confirmé le gouverneur de la région du Lac, Noki Charfadine, qui parle, lui, d’au moins neuf morts. Mais « les pêcheurs connaissent des chemins dérobés. Ils s’arrangent à contourner les check-point posés le long de la frontière pour arriver sur les parties du Lac riches en poisson et se font attaquer », explique une source locale contactée par RFI.

Les îles flottantes du lac Tchad: des cachettes pour les djihadistes

L’attaque du campement de pêcheurs montre que les djihadistes ont repris l’initiative des offensives. Il y a deux semaines, ils ont attaqué des positions de l’armée tchadienne dans le même secteur.

Fin octobre, c’est un médecin, un infirmier et leur chauffeur qui ont été kidnappés dans le même secteur sur une route pourtant très fréquentée.

Difficilement accessibles, les nombreuses iles flottantes du Lac Tchad favorisent l’organisation des incursions accompagnés des rapts de personnes et du bétail qui alimentent l’organisation islamiste qui, selon les spécialistes, s’est reconstituée surtout après l’allégeance à l’état islamique de l’aile de Boko Haram dirigée par Abu Maoussa El-Barnawi.

Bientôt les voiles made in Tchad seront disponibles

La startup Sister’s Design entend concevoir localement des voiles pour faciliter la tâche aux tchadiennes.

Le Palais du 15 janvier à N’Djamena a servi de cadre à un défilé de mode féminin des voiles organisé mardi 17 décembre 2019.

« La femme tchadienne n’est-elle pas belle lorsqu’elle est habillée en voile ? Bien sûr que oui. Celui-ci fait d’elle la splendeur de la femme », s’est réjoui la coordinatrice de Sister’s Design, Macka Chérif.

Au Tchad, plus de 65% des femmes utilisent le voile. Mais, cet accessoires de beauté est souvent importé et coûte très cher. Sister’s Design a formé plusieurs femmes sur la conception du voile.

Macka Chérif a lancé un appel aux différents ministères en charge de la jeunesse et aux investisseurs afin de joindre la parole à l’acte en aidant Sister’s Design dans ses prochaines éditions.

Le Tchad compte aujourd’hui 485 utilisateurs du nom de domaine « td »

C’est ce qui ressort du forum national DNS qui s’est ouvert mardi 17 décembre 2019, à N’Djamena.

Promouvoir l’identité tchadienne sur le plan numérique, c’est l’objectif fixé les participants du forum national « DNS » qui prend fin ce mercredi 18 décembre 2019. L’initiative est de l’Agence de développement des technologies de l’information et de la communication du Tchad (ADETIC). Ledit forum est axé sur les noms  de domaines en « td ».

« Le Tchad faisant partie des premiers pays africains ayant connu l’internet, aspire à devenir un HUB des TIC en Afrique. C’est ce qui ressort de la déclaration d’Idriss Déby Itno, président de la République, lors de l’ouverture du salon International des TIC (SITIC) en 2014 », a indiqué Dr. Idriss Saleh Bachar.

L’accès à internet a connu un essor exponentiel ces dernières années avec un taux d’accroissement de 54% du chiffre d’affaire, un taux d’accès de 17% en décembre 2019, et la capacité totale de bande passante du Tchad passant de 4 Go en 2018 à 7 Go en fin 2019.

Tchad : Hissein Tahir Sougoumi quitte le gouvernement

Le Chef de l’Etat a mis fin aux fonctions du secrétaire d’Etat à l’Economie et à la Planification du développement, Hissein Tahir Sougoumi, ce mardi 17 décembre 2019.

Un an et six mois, c’est le nombre de temps qu’a fait Hissein Tahir Sougoumi au poste de son secrétaire d’Etat à l’Economie et à la Planification du développement. Le président de la république a mis fin à ces fonctions ce mardi 17 décembre 2019.

Jusqu’ici les raisons de l’éviction d’Hissein Tahir Sougoumi du Gouvernement demeurent inconnues. Mais il faut tout de même dire que lundi dernier, lui et le ministre de l’Economie et de la Planification du développement, Issa Doubragne ont été brièvement placé en garde à vue dans les locaux des renseignements généraux. Ils regagner leur domicile puis leur bureau mardi matin. Les deux hommes repondaient à une convocation de la police judiciaire suite à une enquête de l’Inspection générale des finances (IGE) sur de présumés « détournements des deniers publics ».

L’on se demande si son départ du gouvernement n’aurait pas un rapport avec cette garde à vue. Rappelons que, Hissein Tahir Sougoumi a intégré le premier Gouvernement de la 4ème République au terme du remaniement du 18 juin 2018, avant de prêter serment trois jours plus tard devant la Cour suprême.

Le chef de l’Etat n’a nommé aucun remplaçant à ce poste.

Le Tchad et le Soudan resserrent leur coopération

Le chef du gouvernement soudanais, Abdallah Hamdok a eu une audience avec le président tchadien, Idriss Déby lundi 16 décembre 2019.

Le Tchad et le Soudan ont décidé de renforcer leur coopération dans les domaines sécuritaire et économique, selon le communiqué conjoint sur la visite effectuée lundi par le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, dans la capitale tchadienne.

A la tête d’une grande délégation, le chef du gouvernement soudanais a eu une audience avec le président tchadien, Idriss Déby. Les deux hommes se sont félicités de l’état de la coopération et ont réaffirmé leur détermination collective à renforcer leurs relations au bénéfice de leurs pays et peuples respectifs, indique le communiqué conjoint publié en arabe.

Sur le plan sécuritaire, ils ont souligné l’impérieuse nécessité de renforcer davantage le rôle de la Force mixte Tchad-Soudan en matière de sécurisation de la frontière commune et de circulation des personnes et des biens entre les deux pays.

A cet effet, les échanges d’information et de renseignements entre les services de sécurité des deux pays, ainsi que la coopération judiciaire, seront renforcés. Des actions fortes et conséquentes seront également menées pour contenir l’immigration irrégulière et le trafic d’armes.

Sur le plan économique, le Tchad et le Soudan entendent redynamiser leurs échanges économiques et commerciaux à travers Port-Soudan et conformément aux accords signés à cet effet ainsi qu’à l’esprit de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).

Par ailleurs, les deux pays vont concrétiser dans les plus brefs délais le projet de chemin de fer Tchad-Soudan et les infrastructures routières qui facilitent les transactions économiques et commerciales.

Enfin, le président Déby et son hôte ont également évoqué la transition en cours au Soudan, indique par ailleurs le communiqué conjoint.

Les deux dirigeants ont salué les progrès enregistrés dans le processus politique et souligné la nécessité d’une paix globale et définitive. A cet égard, ils ont lancé un appel à l’ensemble des mouvements armés à privilégier le dialogue et la réconciliation nationale.

« Le Tchad a exprimé à cet égard sa volonté à apporter son plein soutien aux négociations en cours entre les différentes parties prenantes », précise le texte.

ECW accorde 16 millions de dollars au Tchad

Ce financement permettra de lancer un nouveau programme conçu pour répondre aux besoins éducatifs des filles et des garçons vulnérables du pays.

Le fonds Education Cannot Wait (ECW) a accordé un financement sur deux ans de 16 millions de dollars pour soutenir une éducation de qualité pour plus de 230.000 enfants et jeunes tchadiens. L’information a été donnée par le ministre tchadien de l’Education nationale et de la Promotion civique, Aboubakar Assidick Tchoroma.

Cet argent servira à engager un nouveau programme conçu pour répondre aux besoins éducatifs des jeunes tchadiens vulnérables.
« C’est un investissement pour nos enfants et pour un avenir plus prospère pour notre pays », a déclaré Aboubakar Assidick Tchoroma.

Il est important de relever que la crise que connait le Tchad a déscolarisé quelque 1,2 million d’enfants de 6 à 11 ans, selon le ministre.

Bon à savoir, ECW, sous l’égide du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), est le premier fonds mondial consacré à l’éducation en cas d’urgence. Il a été établi en 2016 pour répondre aux besoins urgents en matière d’éducation des enfants et jeunes en situation de conflit et de crise.

Tchad : première réaction de l’avocat d’Issa Doubragne

Le ministre de l’Économie et de la Planification du développement, Issa Doubragne et le directeur général du ministère, Houlé Djonkamla sont en garde à vue dans les locaux des renseignements généraux. L’avocat des deux hommes, Maître Alain Kagonbé réagit à cette garde à vue.

Le ministre est en garde à vue ou il a été simplement auditionné ?

Maitre Alain Kagonbé : Il est en garde à vue, je l’ai laissé là-bas. Je viens de quitter il y a, à peine 10 minutes là. Même le directeur général du ministère.

Que leur est-il reproché ?

Pour détournements de deniers publics et complicité de détournement liés à des marchés publics. C’est ça ce qui leur est reproché.

Les marchés publics datent de quand ?

Ils ont fait des contrôles allant de 2016 à nos jours.

Quand ils étaient toujours à ce ministère ou dans un autre département ministériel ?

Il y a des choses qui ont été relevés mais qui ont lieu bien avant qu’ils ne prennent fonctions, lui et le directeur général.

C’est lié à leurs fonctions actuelles ?

Oui. Lié à leurs fonctions mais dans la foulée, il y a des faits qui se sont passés bien avant eux.

Avez-vous une idée sur le montant ?

Il y a plusieurs accusations.

Pourquoi ont-ils été amenés aux renseignements généraux ?

Ça, je ne sais pas.

Pour son cas, c’est toujours la Cour suprême qui le poursuit ?

Oui, oui, c’est un membre du gouvernement, en exercice d’ailleurs. Il était au bureau ce matin. C’est de son bureau qu’il s’est rendu là-bas aux renseignements généraux.

Tchad : Issa Doubragne accusé d’avoir détourné 800 millions franc CFA

Le ministre de l’économie et de la planification du développement et un de ces collaborateurs ont été interpellés ce lundi 16 décembre 2019.

Issa Doubragne, ministre de l’Économie et de la Planification du Développement et le directeur général dudit ministère, Houlé Djonkamla ont passé la nuit au service de renseignements généraux. Leur garde à vue fait suite à une plainte de l’Inspection générale d’État, l’organisme en charge du contrôle des comptes publics. Ils sont accusés de détournement, complicité de détournement et abus de fonction.

C’est en milieu d’après-midi du lundi 16 décembre, que le ministre et son collaborateur sont arrivés dans les locaux des renseignements généraux où les attendaient des officiers de police judiciaire. Un peu plus tôt, un mandat d’amener les concernant a été délivré par le procureur général près la Cour suprême suite à une plainte de l’Inspection générale d’État.

Les deux personnalités se sont vu notifier les charges et ont été gardées à vue pour des auditions. Les deux hommes attendent la poursuite des auditions dans le cadre d’une enquête qui leur reproche d’avoir détourné autour de 800 millions de francs CFA.

Tchad : les actions pour la défense de Mahamat Nour Ibedou se poursuivent

Le secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme, Mahamat Nour Ibedou, est emprisonné depuis deux semaines désormais à la maison d’arrêt d’Amsinéné.

Initialement poursuivi pour diffamation, le défenseur des droits humains tchadien Mahamat Nour Ibedou a été placé sous mandat de dépôt pour meurtre et complicité de meurtre. Depuis, politiques et militants des droits de l’homme ne cessent de protester.

Communiqués, conférence de presse, publication sur les réseaux sociaux, la mobilisation contre l’emprisonnement du défenseur des droits humains reste intacte depuis deux semaines. Pour le chef de parti d’opposition, Brice Guedmbaye Mbaimon, la police judiciaire a fait preuve de zèle.

De diffamation à complicité d’assassinat

« Puisqu’il est convoqué pour avoir diffamé un citoyen, il doit répondre de ses actes et il est capable de se défendre, déclare-t-il. Malheureusement, ce qui s’est produit au parquet ressemble un peu à une mise en scène. On est passé de la convocation pour diffamation, à complicité d’assassinat, et directement à l’incarcération ».

Pour certains, l’honneur et l’image du Tchad sont en jeu. Le coordonnateur du Comité de suivi de l’appel à la paix et à la réconciliation, un regroupement d’associations de la société civile, Adberamane Goussoumian, appelle à la libération du militant.

« Tout le monde est d’accord que les procédures n’ont pas été respectées, qu’Ibedou sera purement et simplement relâché, déclare-t-il. Nous, Tchadiens, nous avons toujours dit que notre pays est d’abord la construction d’un état de droit. Un état de droit signifie que les procédures en matière de justice doivent être respectées ».

Alors que sur le plan judiciaire, l’instruction n’évolue que très lentement, sur les réseaux sociaux, la mobilisation en soutien à Mahamat Nour Ibedou se fait de plus en plus forte.