Le Tchad rembourse sa dette auprès de l’Angola

L’Angola vient de recevoir une cargaison d’un millier de bovins en provenance du Tchad, troisième versement de la sorte organisé en quelques semaines dans le cadre d’un accord bilatéral.

« Ce lot comprend 1.176 têtes, elles ont été placées en quarantaine dans la ville de Quiminha, d’où elles seront ensuite acheminées vers leur destination finale après contrôle », a annoncé Ditutala Lucas Simao, chef des services vétérinaires du ministère angolais de l’Agriculture.

En difficulté financière pour cause de baisse des cours du pétrole, le Tchad a proposé en 2017 à l’Angola de lui rembourser une dette de 100 millions de dollars en bétail, une « matière première » dont il regorge.

L’élevage constitue la deuxième source de revenus à l’exportation du Tchad, après le pétrole.

Banco, ont répondu les autorités de Luanda, désireuses de relancer l’élevage dans le cadre des efforts de diversification de leur économie, elle aussi gravement mise à mal par la chute des prix du baril d’or noir.

Chaque année, le deuxième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne dépense 350 millions de dollars pour importer la viande nécessaire à l’alimentation de 30 millions d’habitants.

L’accord signé entre les deux capitales prévoit la livraison de 75.000 têtes de bétail tchadiennes jusqu’en 2025.

Depuis la première livraison il y a un mois, l’Angola a déjà reçu, avec le dernier lot, un total de 4.500 bêtes du Tchad, a indiqué Ditutala Lucas Simao.

« Le gouvernement angolais a lancé un programme qui doit faire du plateau de Camabatela (qui s’étend sur trois provinces dans le nord du pays, NDLR) une zone d’élevage de bétail et de production de viande », a-t-il ajouté.

L’Angola traverse une grave crise économique depuis la chute en 2014 des cours de l’or noir. Son économie devrait être particulièrement affectée par la pandémie de coronavirus, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), qui tablent sur un recul de -1,4% de sa croissance en 2020.

 

Le Tchad rembourse à l’Angola sa dette avec du bétail

Les deux pays se sont mis d’accord pour que la Tchad paye sa dette de 100 millions de dollars avec des bovins en remboursement d’une dette qu’elle avait contractée en 2017.

La première livraison de 1 500 vaches est arrivée par bateau à Luanda, capitale de l’Angola. Il faut dire que ce sont 75 000 bovins qui devront être livrés pour rembourser les 100 millions de dollars dus. L’information a été rapportée par le journal officiel de l’Angola

Cet accord inhabituel est considéré comme créant une situation gagnante pour les deux nations, le Tchad qui manque d’argent et l’Angola a besoin de bétail.

Au total, l’Angola recevrait 75 000 bovins sur 10 ans, ce qui signifie qu’il a accepté un paiement de 1 333 dollars par animal.
Le même journal officiel, ajoute que le Tchad enverra 3 500 têtes de bétail supplémentaires dans le courant du mois de mars.

Le Tchad entend payer la dette des opérateurs économiques en 2020

L’Assemblée nationale a adopté le budget 2020 à hauteur de 1 210 milliards de francs CFA en recettes contre 1 326 milliards de dépenses, soit un déficit de 117 milliards.

Le texte a été élaboré sous assistance du FMI qui annonce un retour de la croissance grâce aux efforts dans la gestion des finances publiques mais aussi de la remontée des cours du pétrole. Pour l’année prochaine, l’Etat tchadien entend payer au maximum la dette des opérateurs économiques pour relancer l’économie.

La dette intérieure que le Trésor public doit au secteur privé était estimée il y a quelques mois à 1 000 milliards de francs CFA. Un montant que l’Etat Tchadien n’a pas admis. Il a commandé un audit des factures. Mais en attendant, un effort a été fait pour soulager les opérateurs économiques.

« Pour la dette intérieure, une cagnotte avait été prévue, explique Tahir Hamid Nguilign, ministre des Finances et du budget. De 30 milliards, on avait payé 12 milliards. Le travail continue pour que nous arrivions à ce montant de 30 milliards au titre des arriérés intérieurs. Mais, en même temps, la dette intérieure a fait l’objet d’un audit et d’un plan d’apurement qui a été présenté au conseil des ministres qui va l’examiner. »

Le montant de la dette examinée n’est toujours pas connu. Il sera publié après son adoption par le conseil de ministres en même temps que l’échéancier de paiement. Mais en attendant, le député d’opposition, Madtoïngué Benelngar, qui n’a pas voté pour la loi de finances, conseille au gouvernement de privilégier le secteur des bâtiments et travaux publics qui sont un bon levier pour relancer l’économie.

« Il y a un montant important concernant les entreprises dans les BTP et c’est ces entreprises qui tirent l’économie vers le haut. Il faut aussi aider les entrepreneurs à créer des emplois. Et s’il y a cette conscience et que le gouvernement est sérieux cette fois-ci, je crois que ça nous permettrait de sortir de l’ornière. »

Le paiement de la dette intérieure a été le cheval de bataille du secteur privé ces dernières années au point où le patronat tchadien en a fait le sujet principal de sa rentrée économique.

Bodo : 4 morts après de vives tensions

Quatre personnes décèdent à la suite de vives tensions dans la ville de Bodo, chef-lieu du département de Kouh Est dans la province du Logone Oriental est endeuillée.

C’est une histoire d’argent qui a tourné au vinaigre. Un homme appelé Minguedjim Justin devait la somme de 2000 Francs CFA depuis un mois à l’épouse d’un officier de la gendarmerie locale. Ne pouvant plus patienter, cette dernière est allée ce lundi 9 décembre réclamer son argent auprès de son créancier qui se trouvait en plein marché de Bodo.

Minguedjim Justin a expliqué à la femme qu’il n’a pas encore d’argent pour payer sa dette. Cette dernière s’est énerve et a donné une gifle à Justin qui a riposté en la tabasse.

La femme court alerter son époux qui se trouvait en service à la brigade de gendarmerie. Le mari très en colère, donne l’ordre à deux gendarmes d’aller amener de force Minguedjim Justin.

Les deux officiers interpellent alors Justin. Il refuse d’obtempérer, exigeant un mandat d’amener avant de s’y rendre. S’en suit alors une altercation entre les deux gendarmes et Justin. L’un des gendarmes, ne pouvant supporter la résistance de Justin, sort son arme et l’abat sur le champ.

Très remontée, la population a aussitôt transporté le corps de la victime pour le déposer sous le mat du drapeau de la brigade. Les parents de la victime se sont rassemblés pour se rendre à la brigade de gendarmerie afin de constater la mort de leur fils.

Craignant une émeute, selon des témoins, le COMPAGEND a ouvert le feu sur la foule tuant ainsi deux personnes dont une femme.

L’on compte plusieurs blessés dont un grave, évacué à l’hôpital de Doba. Il est décédé un peu plus tard dans la soirée, ce qui porte à quatre le nombre de morts.

Pour l’heure, trois corps se trouvent dans la cour de la brigade de gendarmerie de Bodo. Les parents des victimes refusent d’enterrer les corps malgré l’intervention du chef de canton.

Un renfort des forces de l’ordre est arrivé de Doba afin de rétablir l’ordre. Ce matin du 10 décembre, toutes les écoles sont fermées. La population et les forces de l’ordre se regardent en chien de faïence. Ces évènements se sont déroulés alors que le préfet était en mission à Moundou.

Le gouverneur de la province du Logone Oriental, le général Moussa Haroun Tirgo s’est rendu ce matin à Bodo afin d’apaiser les tensions.