Tchad : A Abéché, la CTDDH condamne les bavures policières sur les manifestants

L’accord tchadien des droits de l’homme exprime sa profonde préoccupation face à la brutalité des forces de sécurité contre les manifestants à Absha, manifestation organisée pour protester contre l’investiture d’un chef d’autorité traditionnelle

Des incendies de gaz lacrymogènes et de munitions réelles ont fait des manifestants grièvement blessés.

La Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH) condamne ces actes irresponsables contre les manifestants pacifiques à la quarantaine.

Les actions irresponsables se multiplient, alors que les autorités de sécurité ont averti des violences imminentes aux conséquences inattendues.

L’accord tchadien pour la défense des droits de l’homme tient le gouvernement de transition responsable des conséquences éventuelles.

Elle condamne donc dans les termes les plus énergiques cette négligence injustifiée des autorités centrales.

Tchad : le premier ministre s’insurge contre les bavures policières

Pahimi Padacké Albert met en garde contre les exactions des forces de défense et sécurité. Les réfractaires s’exposent aux sanctions prévues en la matière, rappelle-t-il.  Le premier ministre de transition a évoqué le sujet au cours de sa conférence de presse du 9 septembre.

Le premier ministre de transition a rencontré la presse le 9 septembre 2021. Plusieurs questions en rapport avec la marche du pays ont été évoquées. Parmi lesquelles les bavures et exactions des forces de sécurité. Albert Pahimi Padacké Albert a été clair ce point. Il a laissé entendre que tout agent de sécurité qui porte atteint physique à un citoyen s’expose à des sanctions sévères. « Chaque fois que le gouvernement aura des éléments sur un cas précis, des sanctions sévères seront prises».

Cette prescription est valable sur toute l’étendue du territoire national. D’ailleurs les cas sont légions. Au moins 10 éléments de force de sécurité ont été radiés depuis l’instauration du CMT. Mahamat Idriss Deby a déshabillé 3 soldats les dernières semaines. «Simplement parce que ces individus ne se sont pas comportés dans le respect de leur mission vis-à-vis des citoyens ». Ils sont accusés de fautes graves et comportements déviants.

Le premier ministre précise que les sanctions sont prises en harmonie avec le PCMT. En juillet dernier, un chef d’antenne des renseignements généraux a été radié. Ce dernier avait abattu son collègue à N’Djamena.

Bavures : l’étudiante tchadienne Chancella Ndongar échappe aux griffes de la police camerounaise

La jeune étudiante de droit à l’Université de N’Gaoundéré a opposé une fin de non-recevoir à une tentative d’arnaque consistant à lui faire payer la somme de 10 000 FCFA, pour dit-on, défaut de test Covid-19.

10 août 2021, sur l’axe Touboro-Moundou au Cameroun. Chancella Ndongar est la seule passagère d’un bus interpellée pour absence de test Covid-19. Des images de cette étudiante menottée, assise en même le sol dans un hangar de police, sur l’axe N’gaoundéré-Touboro est devenue virale sur la toile.

La scène se produit au moment où la jeune étudiante regagnait son pays le Tchad, pour y passer les vacances en famille, après une année académique tumultueuse. Le bus de transport qui la transportait est confronté à un contrôle de police. La  dame en tenue lui demande de débourser une somme de 10.000 Fcfa pour absence de test Covid-19. L’étudiante de droit, niveau 2 oppose une fin de non-recevoir  « je leur ai répondu que cela est illégal. Ils m’ont menottée et jetée sous le soleil pendant 5 heures d’horloge avant d’être libérée », confie la juriste en herbe.

L’agent de police sur le coup considéré cette réaction comme un acte de défiance à son égard, et décide de menotter Chancella Ndongar, sous le regard impuissant du chauffeur, des passagers et de sa sœur également présente dans le véhicule. Le conducteur du véhicule continue le trajet sans la jeune fille menottée et laissée assise par terre. Elle y restera pendant plus de 5 heures de temps sous un soleil brulant.

Alertée, l’Ambassade du Tchad volera à son secours.  Une réaction de son excellence, son excellence Djiddi Bichara, l’ambassadeur du Tchad qui met fin au calvaire de la juriste en herbe. L’agent des forces de maintien de l’ordre déclarera pour sa part  qu’elle fera  un procès-verbal afin que la jeune étudiante soit arrêtée partout au Cameroun. C’est finalement le 11 août que la jeune fille va emprunter un autre véhicule pour continuer le trajet.

Des témoignages des étudiants tchadiens sont légion. Des  plaintes de tracasseries diverses pendant les allers et retours au pays. Certains sont sommés de débourser des sommes allant de 1000 à plus de 20.000 FCFA même si les papiers sont conformes.  Une situation connue des autorités tchadiennes. « Des dispositions seront prises pour éviter à l’avenir ce genre de traitement à nos compatriotes », rassure le ministre tchadien des Affaires étrangères, Chérif Mahamat Zene.