Tchad : le journal Al-Chahed suspendu pour 3 mois

L’hebdomadaire est accusé de « plagiat » et « divulgation de fausses nouvelles ». La sentence a été donné par la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (HAMA) pour le jeudi 30 août.

 

L’organe de régulation a été saisi par le ministère des Affaires étrangères, qui avait lui-même été alerté par les ambassades du Qatar et du Soudan. La Hama a estimé que les liens établis par le journal entre ces deux pays et les groupes de rebelles qui sévissent dans le nord du Tchad n’étaient justifiées par « aucun fait ou élément matériel ».

Dans un article d’analyse politique intitulé « Qui est derrière les forces rebelles tchadiennes dans le nord? », le journal Al-Chahed évoque, arguments à l’appui, les contradictions de la politique de coopération du Soudan avec le Tchad. Le Qatar est quant à lui régulièrement accusé, y compris par les autorités tchadiennes, de « tentatives de déstabilisation ». Les relations diplomatiques entre les deux pays avaient même été rompues il y a un an avant de reprendre en février 2018.

« Nous condamnons cette sanction arbitraire et disproportionnée et demandons à l’organe de régulation des médias de lever cette suspension. La Hama a pour rôle de veiller à la déontologie et à l’éthique et non de s’ériger en tribunal des opinions, déclare Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de Reporter sans frontières (RSF). L’analyse politique fait partie du champ applicable de plein droit à l’exercice du journalisme. Si des personnes ou des Etats s’estiment mis en cause, il existe des recours légaux comme la possibilité de faire publier un droit de réponse ».

Le Tchad occupe la 123e place sur 180 dans l’édition 2018 du Classement de la liberté de la presse établi par RSF.

 

 

Tchad : La Hama appelle les medias à plus de responsabilité

L’organe se régulation des médias tchadien déplore dans un communiqué de presse, le fait que la presse diffuse des informations non vérifiées.

 

La Haute autorité des medias et de l’audiovisuel (Hama), dans un communiqué de presse signé de son rapporteur général adjoint Abdoulaye Adoum Attimer rendu public ce jeudi 19 juillet 2018 dénonce le comportement des médias publics et privés qui diffusent des informations non fondées et attire l’attention au respect du droit des individus.

Après la fermeture de la Radio Nada de Moundou pour six mois, c’est au tour des autres médias tchadiens d’être mis en garde par la haute autorité des médias et de l’audiovisuel (Hama). « Suite au désagrément des medias, le Hama, constate avec regret que depuis  quelque temps la parution et la diffusion dans certains medias des articles ou reportages sur des faits non fondés, alimentant les interrogations et inquiétudes dans l’opinion nationale », annonce le communiqué de la Hama.

Ce communiqué ajoute: « nous attirons l’attention des responsables des medias publics et privés au respect strict des textes qui encadrent l’exercice de la liberté de presse au Tchad ». La Hama rappelle aux responsable des medias à leur responsabilité dans les contenus des informations diffusées ou publiées, en veillant au respect du droit des individus, des libertés publiques et des interdits.

« Dans la 4ème République, un cadre juridique propice est mis en place pour un exercice responsable de la presse au Tchad  et encourage en outre tous les acteurs à travailler avec plus de rigueurs afin de garantir l’intérêt de notre démocratie renforcée », conclut le communiqué.

Communication : la HAMA vient remplacer le HCC

C’est la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA) qui aura désormais la charge de toutes les questions concernant la communication du pays

 

Le président de la République s’apprête à promulguer l’ordonnance portant création de la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA). L’HAMA remplacera désormais le Haut Conseil de la Communication (HCC). Cette mutation annonce des nouveautés dans la régulation des médias.

Cette nouvelle institution est l’une des recommandations du forum national inclusif. Le président de l’actuel organe de régulation a souligné que les journalistes l’avaient déjà sollicité, lors des états généraux de la presse en 2009. C’est donc une nouvelle ère qui commencera avec la HAMA, « une ère où la compétitivité sera la règle ».

« Dans la régulation des médias au Tchad, la Télé Tchad n’aura plus le monopole. Il y aura d’autres chaines de télévision qui vont s’installer au Tchad. Certaines auront leur siège à N’Djamena, au Tchad, et d’autres en dehors du territoire tchadien. Nous allons exiger des compétences de professionnalisme des journalistes qui travaillent dans les journaux. Ne peut être journaliste que celui qui sort d’une école de journalisme, ou celui qui a au moins un diplôme de l’enseignement supérieur minimum de deux ans. Il n’y aura plus d’aventurier dans les rédactions », a souligné l’actuel président du HCC.  La création de la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel va également marquer la reconnaissance par les autorités du secteur de la presse en ligne.

Le Haut Conseil de la Communication (HCC) avait été créée par Loi 012/PR/1994 du 09 avril 1994, modifiée par la Loi 19/PR/2003 du 24 octobre 2003. C’etait une autorité administrative et indépendante, chargée de garantir la liberté de l’information et de la communication.Entre autre mission, elle était chargé d’assurer la liberté et la protection de la presse, garantir l’accès aux sources d’information et aux moyens publics d’information. Il doit, par ailleurs, veiller au respect de l’expression pluraliste des courants de pensée et d’opinion dans la presse et la communication audiovisuelle.