Tchad : le porte-parole du FACT limogé pour avoir accepté la main tendue de la junte

Dans une décision du 25 janvier 2022, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) exclut Kingabé Ogouzeïmi De Tapol, pour ‘’haute trahison’’. Ce dernier est retourné au pays dans le cadre du processus de réconciliation nationale.

Le mouvement armé, le FACT, exclut Kingabé Ogouzeïmi De Tapol, commissaire à la communication, sensibilisation et mobilisation citoyenne au sein de son bureau fédéral Europe, pour haute trahison et intelligence avec l’ennemi. La décision est contenue dans un communiqué signé, d secrétaire fédéral du bureau FACT-Europe, Ahmat Brahim. Le désormais ancien porte-parole du mouvement politico-militaire a été accueilli au Tchad par quelques membres du gouvernement en place.

Tchad : les rebelles du FACT posent les conditions pour un cessez-le-feu

A son arrivée à l’aéroport, Hassan Djamous de N’Djamena, Kingabé Ogouzeïmi De Tapol a été reçu par, Le ministre d’État au dialogue et à la Réconciliation nationale Acheikh Ibni Oumar. Accompagné du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah.
L’ancien exilé confesse qu’il est convaincu par la volonté de réconciliation et les actes posés par les nouveaux patrons du pays.

Tchad : la junte intransigeante avec la rébellion du Fact

Il est important de préciser que le FACT est le mouvement directement impliqué dans la confrontation qui a causé la mort de l’ancien président, Idriss Deby Itno en avril 2021. Tous les communiqués du FACT, suite aux attaques, portaient la signature de Kingabé Ogouzeïmi De Tapol. Le Maréchal mort, son fils, Mahamat Idriss Deby a pris le pouvoir pour assurer la transition.

Tchad: le CCSMR détiendrait trois éléments de l’armée

Le groupe rebelle qui a perpétré une attaque dans le Kouru Bougri en fin de semaine dernière propose un échange de ses trois militaires contre trois de ses soldats détenus par le gouvernement.

 

Au Tchad, l’attaque du 11 août qui a visé une petite base militaire à Kouru Bougri dans le désert montagneux de Tibesti à l’extrême nord du pays, a fait plusieurs morts dans les rangs de l’armée tchadienne dont un colonel, mais l’armée est resté silencieuse et n’a communiqué aucun bilan sur les victimes suite à cette attaque. Le CCSMR, le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République qui revendique l’attaque, affirme qu’il détient plusieurs prisonniers de l’armée dont trois officiers et qu’il est prêt à les échanger contre trois de ses dirigeants prisonniers à Ndjamena.

Les images qui circulent depuis le 12 août montrent des rebelles qui se regroupent et encerclent un ensemble de soldats portant l’uniforme de l’armée tchadienne. Certains sont légèrement blessés. Ils sont embarqués dans une camionnette cernée par les rebelles.

Le Conseil du commandement pour le salut de la République affirme qu’il détient en captivité plusieurs soldats tchadiens dont trois officiers, le lieutenant-colonel Youssef Haliki, le Colonel Haroun Abderrahmane, et le capitaine Gakoutoi Bernard. Aujourd’hui, Kingabé Ogouzeïmi de Tapol, le secrétaire général du CCSMR, se dit prêt à échanger ces soldats contre ses collègues, trois dirigeants du mouvement arrêtés il y a quelques mois alors qu’ils étaient au Niger.

« Nous avons trois de nos camarades qui sont portés disparus, sur le territoire de Niger, il y a bientôt une année maintenant. Quant à la libération des prisonniers que nous avons, et bien nous exigeons que nos trois camarades soient libérés, immédiatement, sans condition, sains et saufs. Nous pourrions alors envisager l’éventualité de remettre les prisonniers qui sont en notre possession, à la Croix-Rouge internationale ou au Croissant-Rouge, pour qu’ils regagnent leurs familles », a déclaré Kingabé Ogouzeïmi de Tapol.

L’Etat tchadien garde le silence sur le bilan de l’attaque du 11 août et n’a toujours pas communiqué le bilan des victimes. Mais le procureur tchadien a ouvert une information judiciaire contre X et le directeur des renseignements militaires a été démis de ses fonctions. Les autorités assurent que cela n’a rien à voir avec l’attaque.