Fuseau central du G5 Sahel : les avis partagés sur le départ des troupes tchadiennes

Les militaires ont été sollicités pour renforcer Barkhane et faire face aux attaques répétées des mouvements jihadistes au Sahel.

La classe politique est divisée sur un éventuel déploiement de troupes tchadiennes dans le fuseau central du G5 Sahel.

C’est dans la zone des trois frontières, Burkina Faso, Mali et Niger que les troupes tchadiennes pourraient être déployées. Si aucune annonce officielle n’a encore été faite, la majorité présidentielle salue cette éventualité.

« Si nous ne déployons pas nos troupes dans des pays africains frères, il ne faut pas que les Tchadiens s’étonnent qu’un jour nous soyons, à notre tour, attaqués, estime Jean-Bernard Padaré, membre du MPS, le parti au pouvoir. Pour sécuriser les Tchadiens, il vaut mieux aller combattre les jihadistes là où ils sont en ce moment. ».

De son côté, une grande partie de l’opposition soutient aussi l’effort tchadien dans la lutte contre le terrorisme. Mais elle questionne le coût humain et financier d’un tel déploiement et voudrait que l’Assemblée nationale soit consultée.

« Est-ce que le président Déby peut décider, seul, du sort des Tchadiens qu’il peut envoyer sur n’importe quel front en Afrique ? S’interroge Saleh Kebzabo, le président de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR). Il faut que ça cesse. Le Tchad ne doit pas être le pays fournisseur d’hommes ici ou là sans demander d’autorisation. Quand on envoie les enfants d’autrui au front, il faut quand même être informé des conditions. Est-ce qu’ils vont être payés, par qui, comment ? »

La Constitution prévoit que l’Assemblée nationale n’est consultée que si l’intervention des troupes à l’extérieur du Tchad dépasse quatre mois.

Grand prix littéraire : la reconnaissance du travail de Zakaria Fadoul Khidir

La cérémonie de clôture et de remise du grand prix littéraire du Tchad a eu lieu samedi à la Bibliothèque nationale de N’Djamena, dans le cadre de l’édition 2019 du mois du livre et de la lecture.

Au cours du mois du livre, plusieurs sujets fondamentaux relatifs au présent et à l’avenir du secteur du livre au Tchad ont été abondamment abordés et discutés. Il s’agit, entre autres, de la question du livre-jeunesse, de celle du livre scolaire, le marché du livre, le manque d’aides étatiques, les difficultés des auteurs, éditeurs et libraires, et l’incitation des jeunes à la lecture.

Plusieurs responsables et membres du Gouvernement ont pris part à l’évènement, notamment la ministre du Développement touristique, de la Culture et de l’Artisanat, Madeleine Alingué.

« Le fait d’accepter de discuter de ces questions avec les professionnels montre que le ministère en charge de la culture n’a pas perdu de vue toutes ces problématiques. D’ores et déjà, je m’engage à les prendre en compte dans l’élaboration de la future politique nationale du livre et de la lecture publique dont les premiers jalons viennent d’être jetés lors de ce mois du livre et de la lecture, à travers une journée de réflexion sur la crise de la lecture au Tchad », a déclaré la ministre Madeleine Alingué.

Le Grand prix a pour objectif de récompenser à chaque édition du mois du livre, un écrivain tchadien qui se distingue par la qualité et la quantité de sa production littéraire ainsi que par la portée de son message. Cette année, le choix s’est porté sur la personne du professeur Zakaria Fadoul khidir qui, de par la durée de son expérience littéraire, le volume et la qualité de sa production, est l’une des grandes figures de la littérature tchadienne d’expression française.

A travers ce choix, le comité a également voulu adresser un message fort d’encouragement à l’endroit des plumes locales qui sont elles aussi talentueuses et qui, malgré des conditions difficiles persistent dans la production d’œuvres littéraires de qualité. La dernière raison du choix est la vie de Zakaria Fadoul Khidir, à travers des méandres et vicissitudes, ses hauts et ses bas, qui constitue en elle-même déjà un roman ; un véritable roman plein de leçons de courage, de persévérance et d’abnégation face à l’adversité.

« En cela, il est un modèle pour chacun de nous et surtout pour nos jeunes. En même temps, sa trajectoire personnelle cadre parfaitement avec le thème général de cette édition 2019 qui est justement la vie est un roman. Zakaria Fadoul Khidir est pour nous au ministère de culture une icône. Sa désignation comme lauréat du grand prix fait de lui un héros. Et comme tous les héros, il mérite d’être célébré et honoré. Toutes les dispositions ont été prises pour lui réserver une fête grandiose. Mais hélas ! Comme on a coutume de le dire, l’homme propose, Dieu dispose. Et c’est Dieu qui a eu le dernier mot en le rappelant à lui brusquement à seulement six jours de sa consécration », a affirmé Madeleine Alingué.

« Qu’à cela ne tienne, mort ou vivant, Zakaria Fadoul Khidir est déjà un héros et il restera pour toujours dans les annales de l’histoire de notre littérature, le troisième lauréat du Grand prix littérature du Tchad : c’est cela qui compte. Il est que sa brusque disparition nous plonge tous dans le désarroi et une profonde tristesse car avec cette disparition, le Tchad vient de perdre un des grands chevaliers de ses lettres, un des porte-étendards de sa littérature d’expression français », a témoigné la ministre du Développement touristique, de la Culture et de l’Artisanat, Madeleine Alingué.

Le Grand prix a été remis à titre posthume à Zakaria Fadoul Khidir. Il a été réceptionné par son fils.

Tchad : Kalzeubet Payimi Deubet accusé d’escroquerie

Le secrétaire général de la présidence a été interpellé dimanche matin, suite à une plainte de l’Inspection générale d’État.

Complicité d’escroquerie, abus de fonction et tentative de détournement des deniers publics sont entre autres les faits qui sont reprochés à Kalzeubet Payimi Deubet, secrétaire général de la présidence. Il a été interpellé dimanche matin alors qu’il s’apprêtait à se rendre à la cérémonie de commémoration de la 29e journée de la liberté et de la démocratie du Tchad. L’ex-Premier ministre a passé sa première nuit en garde à vue.

L’inspection générale d’État reproche à Kalzeubet Payimi Deubet, le paiement d’un montant de 150 millions sur 200 à titre de dédommagement à un particulier exproprié il y a bientôt dix ans dans le cadre d’un projet de construction de viaducs à Ndjamena alors qu’il n’est pas le bénéficiaire légal.

Rappelons qu’il y a quelques semaines, une demande de paiement du reliquat a été adressée au ministère des Finances mais le nom du bénéficiaire a changé.  La présidence de la République, par la plume de Kalzeubet Payimi Deubet, a sollicité une enquête à l’Inspection générale d’État.

Le Tchad célèbre la 29ème Journée de la liberté et de la démocratie

La place de la nation de N’Djamena a servi de cadre à cette commémoration importante de la république tchadienne.

Comme il est de coutume, l’évènement est solennel. Ce dimanche 1er décembre, le temps est favorable à la célébration. Pour marquer cette solennité, étaient présents, le chef de l’Etat Idriss Déby, la Première Dame, le président de l’Assemblée nationale, les membres du gouvernement, officiers de l’armée, diplomates accrédités, députés et d’autres officiels.

C’est la 29ème Journée de la liberté et de la démocratie du Tchad qui est commémorée. Après le passage en revue des troupes par le chef d’état-major des armées, le président de la République Idriss Deby Itno a déposé des gerbes de fleurs à la place des martyrs tombés sur le champ d’honneur, symbolisant la reconnaissance nationale pour que leurs âmes reposent en paix.

La cérémonie a été marqué par le défilés militaires de plusieurs corps militaires, notamment l’armée de terre, de l’air, la Garde nationale et nomade du Tchad, la gendarmerie nationale, la police nationale, la douane, la police municipale, des anciens combattants, les détachements du GEMIA.

Tchad : les méthodes des forces mixtes apeurent la population

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le mode opératoire des éléments de la force mixte suscite de grandes inquiétudes au sein de la communauté à Bol, dans la province du Lac.

A Bol, la population est effrayée par les moyens utilisés par les éléments de forces mixtes, pour lutter contre le terrorisme. Mardi dernier, un homme aurait été enlevé manu militari et sans aucune explication par des éléments de la force mixte. Depuis ce jour, sa famille est sans nouvelles et personne ne sait ce qui lui est reproché.

Selon un membre d’une ONG qui travaille dans cette province, ces pratiques militaires assimilées à de l’extrémisme intelligent, encouragent et alimentent l’action terroriste. Cette nouvelle violation des droits humains vient s’ajouter à la liste des plaintes de la population de cette zone en proie aux attaques de Boko Haram.

Les victimes de violations de droits humains nourrissent progressivement un sentiment de haine et sont vulnérables à l’enrôlement au sein de la secte.

La réponse à l’extrémisme n’est pas seulement militaire, ni par la force, a rappelé récemment le chef de l’Etat tchadien Idriss Déby qui a mis en avant la nécessité d’actions en faveur du développement et de l’éducation. La nécessité de lutter contre l’injustice doit être également au premier plan de la stratégie des autorités, au risque de créer un cycle sans fin de violences.

« Le problème est que les autorités ne semblent pas tolérer les remarques, même celles visant à les aider à rectifier leur action. Lorsque l’on relève des violations de droits de l’Homme, soient elles les balaient d’un revers de main, soient elles vous accusent de vouloir saboter ou d’être un ennemi. Dès lors, nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde », analyse le représentant local à Bol d’une organisation des droits de l’Homme.

Selon des rapports de monitoring réalisés par des ONG dans la zone du Lac, de nombreux cas de violations des droits de l’Homme sont enregistrés : violations des droits à la propriété (cas de pillages), violation du droit à la vie et l’intégrité physique, violation du droit à la liberté (cas d’arrestations arbitraires) et des violences psychologiques.

Fin septembre 2019, des chercheurs du Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme, ont expliqué à N’Djamena, au cours d’une conférence-débat, que l’extrémisme intelligent est plus grave que l’extrémisme violent. Ils ont estimé que l’un des facteurs de l’extrémisme intelligent est entre autres l’injustice ou encore la discrimination.

En février 2019, une information judiciaire a été ouverte après la diffusion d’une vidéo -tournée dans la province du Lac- montrant une femme fouettée par deux hommes qui semblent être des militaires, avait annoncé le ministre tchadien de la Justice, Djimet Arabi.

En juillet 2018, la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’Homme (CTDDH) avait également dénoncé des violations de droits de l’Homme au Lac suite à la détention illégale de cinq citoyens relaxés par la justice suite à un conflit foncier.

La formation et la sensibilisation des forces de défense et de sécurité en matière de droits de l’Homme et de justice pourraient contribuer à réduire les violations. En décembre 2018, 25 officiers et 25 sous-officiers des forces de défense et de sécurité -armée, gendarmerie et police de Bol et Bagasola- ont été formés en renforcement de leurs capacités en matière de riposte aux violences sexuelles et basées sur le genre. Ce type de formation devrait s’étendre au respect des droits de l’Homme, une nécessité impérieuse.

N’Djamena a ces toilettes publiques

Un réseau d’adduction d’eau potable et des toilettes publiques a été inauguré ce mercredi 27 novembre par la mairie de N’Djamena et ses partenaires.

La capitale tchadienne vient d’être dotée des toilettes publiques et d’un point d’adduction d’eau potable. C’est précisément dans la zone nord-est de N’Djamena que les infrastructures ont été construites. C’est un financement de l’Agence française de développement (AFD) et l’Union européenne (UE).

Ces installations s’inscrivent dans le cadre du projet de renforcement de l’accès à l’eau et à l’assainissement de N’Djamena. Selon les termes de référence, dans cette zone, la population a encore recours pour une large part à des forages privés et des puits traditionnels. Dans le rapport d’étude présenté par l’Institut national des statistiques, des études économiques et démographiques (INSEED), les indicateurs à l’eau et l’assainissement restent plus faibles que partout ailleurs dans la capitale. Ce qui explique le choix du site, commune du 8e arrondissement.

Le projet comprend deux composantes avec trois volets. Dans le volet adduction d’eau potable, 20,27Km de conduites secondaires d’eau potable posées en extension du réseau de la société tchadienne des Eaux (STE), 25 bornes fontaines et 11 poteaux incendie sont réalisés avec la connexion de six écoles et un centre de santé.

Dans le volet toilettes publiques et familiales, 16 écoles, un marché et deux centres de santé bénéficient de 37 blocs de toilettes avec 170 cabines construites. 923 toilettes familiales sont également construites.

Ce sont ces réalisations que le maire de la ville de N’Djamena Saleh Abel Aziz Damane et l’ambassadeur de la France au Tchad, Bertrand Cochery ont inauguré ce mercredi 27 novembre 2019 en présence des représentants de l’UE et de l’AFD.

Le projet de renforcement de l’accès à l’eau et à l’assainissement de N’Djamena a pour finalité de lutter contre la pauvreté par l’amélioration des conditions de vie et de santé des populations. En tout, près de 200 000 personnes profiteront de l’adduction d’eau, 80 000 pour les toilettes publiques et familiales.

Tchad : Idriss Deby reçoit Oyono Esono Angue

Le chef de la diplomatie équato-guinéenne a été reçu en audience mercredi 27 novembre par le président de la république du Tchad.

Une délégation équato-guinéenne conduite par son ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Siméon Oyono Esono Angue a été reçue par Idriss Deby. L’émissaire tchadien a été porteur d’un pli confidentiel. C’est du moins ce qu’a précisé la présidence de la République tchadien.

« Quelques jours après la clôture du sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) tenu à Yaoundé, le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo dépêche auprès de son homologue Idriss Déby, son chef de la diplomatie, porteur d’un pli confidentiel », précise la Présidence.

Simeon Oyono Esono Angue et le chef de l’Etat ont, au cours des échanges, passé en revue

La coopération entre le Tchad et la Guinée Equatoriale, les enjeux économiques et plusieurs sujets d’intérêt commun de la sous-région ont été au centre des échanges entre les deux hommes.

Les rebelles centrafricains détenus au Tchad : leurs avocats refusent leur extradition

Ils ont été arrêtés il y a dix jours alors qu’il venait de traverser la frontière entre la Centrafrique et le Tchad.

Les autorités tchadiennes ne doivent pas extrader Abdoulaye Miskine et ses compagnons. C’est ce que disent les avocats du président du Front démocratique du peuple centrafricain, un mouvement rebelle signataire des accords de Khartoum entre le gouvernement centrafricain et les mouvements rebelles. Lui et ses compagnons ont été arrêtés il y a dix jours alors qu’il venait de traverser la frontière entre la Centrafrique et le Tchad. Pour ses avocats, ils venaient solliciter une médiation du Tchad.

Les avocats des responsables de mouvements rebelles centrafricains indiquent que ceux-ci ont traversé la frontière en direction du Tchad pour demander une médiation avec le pouvoir de Bangui au sujet de la mise en œuvre des accords de Khartoum conclus en février dernier.

Malheureusement, ils n’ont pas été écoutés mais ont plutôt été interpellés et sont depuis détenus au secret, en toute illégalité, tempête Me Maxvelt Loalngar, un de leurs avocats : « L’accord entre les pays membres de la Cemac dispose qu’au bout de 72h l’étranger détenu sur le sol de l’État devrait être remis en liberté. À l’heure où nous parlons, nous n’avons pas accès à Abdoulaye Miskine et ses compagnons de fortune. Cela fait que cette détention est arbitraire, abusive, illégale. »

Les défenseurs des rebelles centrafricains font aussi remarquer qu’en tant que signataire des accords de Khartoum, Abdoulaye Miskine et ses compagnons ne devraient pas être poursuivis par l’État centrafricain.

« Vous vous souviendrez qu’en février dernier, il y a eu un accord signé entre l’État centrafricain et 14 groupes armés. Il a été stipulé très clairement que les chefs de ces mouvements-là ne devaient pas faire l’objet de poursuites. Aujourd’hui, on nous invente de toutes pièces des infractions qui n’ont nullement existé. C’est inadmissible. »

En attendant, les responsables de la rébellion centrafricaine restent hors de portée de la justice parce que toujours détenus par les services secrets.

Santé Hissène Habré : Fatime Raymonde déplore le refus à l’accès aux soins à son mari

L’épouse d’Hissène Habré, l’ex-président du Tchad accuse l’administration pénitentiaire de ne pas permettre à son mari de se soigner.

Depuis la mi-novembre, l’état de santé de l’ancien président tchadien, âgé de 77 ans, est au cœur d’un bras d’une polémique entre sa famille et les autorités sénégalaises. Selon son épouse, Fatime Raymonde Habré, l’ex-chef d’Etat a fait une chute le 16 novembre dernier, au cours de laquelle il a eu une fracture du bras. Elle accuse l’administration pénitentiaire de refuser l’accès aux soins à son mari, incarcéré dans un pavillon spécialement aménagé de la prison du Cap Manuel.

On se souvient aussi que quelques jours plus tôt, des proches de Habré avaient assuré que son état de santé n’était plus compatible avec la détention. Des informations que les autorités sénégalaises ont démenties.

Rappelons que, Hissène Habré est détenu à Dakar depuis sa condamnation, en mai 2016, à la réclusion à perpétuité, notamment pour crimes contre l’humanité.

Lutte contre le paludisme : Mahmoud Youssouf Khayal entend multiplier les stratégies

Le ministre de la santé publique a annoncé l’utilisation de gros moyens pour affronter cette maladie qui fait des ravages en république du Tchad.

Le ministère de la santé publique a tenu sa réunion mensuelle mardi 26 novembre 2019. Il s’est agi de faire de tour des maladies qui font la résistance au Tchad. Le paludisme, est l’une de celles-la qu’il faille regarder de près. Mahmoud Youssouf Khayal, a annoncé employer de grands moyens pour affronter le paludisme. Pour lui, « les moustiquaires ne règlent pas le problème, donc il faut commencer par l’assainissement. C’est un combat qui concerne tout le monde ».

Le ministre Mahmoud Youssouf Khayal également annoncé l’introduction prochaine du vaccin contre le paludisme au Tchad comme dans l’ensemble des pays francophones et lusophones.

L’efficacité de cette expérimentation et des nouvelles mesures seront un soulagement pour les tchadien.