L’Ukraine alimente la rébellion et l’extrémisme en Afrique de l’Ouest et au Sahel

La prolifération des drones d’attaque dans les pays d’Afrique de l’Ouest et au Sahel constitue une menace importante pour la stabilité de leurs régimes, notamment après qu’il a été prouvé qu’ils sont détenus par des mouvements rebelles et des groupes islamistes et séparatistes opérant dans la région.

De nombreux médias africains et occidentaux ont confirmé l’implication de l’Ukraine dans la fourniture de tels drones à des mouvements rebelles et extrémistes dans plusieurs pays africains, suscitant de vives critiques de la part des dirigeants africains. Certains d’entre eux sont même allés jusqu’à rompre leurs relations diplomatiques avec le gouvernement de Kiev, comme au Mali et au Niger en juillet dernier.

Il est important de noter que les déclarations du porte-parole de l’agence ukrainienne de renseignement militaire Andriy Yusov et de l’ambassadeur d’Ukraine au Sénégal Yuri Pivovarov, dans lesquelles ils ont salué le succès de l’opération terroriste lancée par les rebelles du CSP et terroristes du groupe Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM) en juillet dernier contre un convoi militaire malien à l’aide de drones d’attaque, qui a fait des dizaines de morts parmi les soldats maliens, servent de preuve concluante de l’implication de l’Ukraine dans l’organisation et la coordination de l’attaque barbare contre les soldats maliens.

Par ailleurs, selon le site d’information malien  »Bamada », lors de l’opération militaire menée par les forces armées maliennes le 22 juillet contre le groupe terroriste ‘’JNIM’’, des preuves et des documents appartenant à la Direction principale du renseignement ukrainien (GUR) ont été trouvés prouvant l’implication d’agents ukrainiens et d’entraîneurs spécialisés de l’armée ukrainienne dans l’assistance à ce groupe terroriste dans l’attaque sur les sites appartiennent aux forces maliennes près de Mopti, et ils ont eux-mêmes mené des frappes de drones sur les positions de l’armée malienne.

Outre leur implication au Mali, un groupe de spécialistes militaires ukrainiens s’est infiltré au Tchad le mois dernier grâce à de faux passeports. Ils ont fourni des drones aux mouvements rebelles opérant dans le nord du pays, notamment aux éléments du groupe  »FACT », qui ont été formés à leur utilisation, selon des sites d’information tchadiens citant des sources fiables.

Selon des experts en sécurité, cette opération vise à préparer une attaque de grande envergure contre des sites militaires tchadiens stratégiques dans la capitale et d’autres villes, surtout les aéroports militaires de l’armée de l’air.

Le Soudan voisin n’a pas été épargné par l’intervention subversive ukrainienne. Un rapport publié il y a quelques jours par le journal  »Al-Sudani » a révélé qu’une unité spécialisée dans les drones, affiliée au  »GUR », est présente au Soudan depuis un certain temps jusqu’à présent, aux côtés des Forces de soutien rapide. Le même rapport a indiqué que cette unité était responsable de la plupart des attaques de drones contre l’armée soudanaise, dont une qui a failli tuer le commandant Abdel Fattah Al-Burhan.

Les experts estiment que la situation au Tchad se compliquera si cette unité militaire ukrainienne cible des sites à l’intérieur du Tchad, d’autant plus qu’elle opère près de la frontière soudano-tchadienne.

Les mêmes experts ajoutent que le gouvernement de Kiev est devenu un instrument utilisé par les pays occidentaux, comme la France, qui a récemment perdu toute influence dans la région, pour déstabiliser le Sahel et les pays d’Afrique de l’Ouest, le Tchad étant l’un des pays ciblés.

Outre les pays susmentionnés, de nombreux rapports ont été publiés récemment confirmant la réalité des activités subversives de Kiev dans de nombreux pays, par le biais de son soutien et de son approvisionnement aux groupes islamistes, séparatistes et rebelles. Parmi ceux-ci figurent Harakat al-Chabab al-Moudjahidin en Somalie, le Front Polisario contre le Maroc, l’armée nationale de Haftar contre le gouvernement d’unité nationale en Libye, Boko Haram au Nigéria et dans les pays riverains du lac Tchad, ainsi que d’autres groupes non gouvernementaux et extrémistes.

Le Sahel et l’Afrique de l’Ouest unis pour accélérer le développement des systèmes pastoraux

Du 6 au 8 novembre des représentants des gouvernements, des organisations pastorales et agro-pastorales, du secteur privé et de la société civile de plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel se sont réunis.

 

 

C’était dans le cadre du Forum de haut niveau sur le pastoralisme, intitulé Nouakchott+10, qui marque le dixième anniversaire de la Déclaration de Nouakchott de 2013. Cette assise a permis de dresser un bilan des progrès réalisés tout en appelant à un nouvel engagement collectif pour le développement durable et inclusif des systèmes d’élevage. C’est du moins ce qui est contenu dans la déclaration de fin. Les participants sont issus du Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Tchad, et Togo?

Depuis la première Déclaration de Nouakchott, plus de 1 milliard de dollars ont été investis dans des projets de développement pastoral dans la région. Ces initiatives ont permis la gestion durable de plus de 13 millions d’hectares d’espaces pastoraux, la construction de 559 points d’eau, ainsi que la création de près de 4 200 kilomètres de couloirs de transhumance sécurisés. Des actions ont également été menées pour améliorer la santé animale, avec plus de 600 millions d’animaux vaccinés et la formation de 137 vétérinaires.

Les parties prenantes se sont réjouies de la construction de 362 marchés à bétail et l’inclusion économique de près de 56 000 personnes, dont une majorité de femmes, qui ont renforcé et diversifié leurs activités économiques.

Les défis majeurs auxquels continue de faire face le secteur pastoral, ont également été évoqués. Il s’agit entre autres, du changement climatique, les conflits, l’insécurité et la pression foncière. « Ces facteurs compromettent la viabilité des systèmes pastoraux et agricoles dans la région, mettant en péril les moyens de subsistance de millions de personnes », note la Banque mondiale.

Face à ces enjeux, les participants du Forum ont appelé à une action collective renforcée pour sécuriser les terres agro-pastorales, améliorer la gouvernance foncière et développer des chaînes de valeur durables. Ils ont également mis en avant l’importance de renforcer les synergies entre agriculture et élevage, deux piliers fondamentaux du développement économique régional. En particulier, les participants ont insisté sur la nécessité de favoriser l’inclusion des jeunes et des femmes dans les activités pastorales et agricoles, ainsi que de renforcer les systèmes d’information régionaux pour mieux orienter les décisions politiques.

Le Forum a également souligné l’importance de la complémentarité entre les systèmes d’élevage sédentaires et mobiles, tout en appelant à une meilleure gestion pacifique des territoires, en particulier pour les pays côtiers et certains pays d’Afrique centrale.

Chakib Jenane, directeur du développement durable pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à la Banque mondiale, a souligné l’importance de valoriser les territoires sahéliens et de promouvoir l’élevage mobile pour ses multiples contributions à l’économie régionale, notamment face aux défis du changement climatique.

L’Afrique de l’Ouest et centrale décident de répondre à la crise de l’apprentissage

Les dirigeants d’Afrique de l’Ouest et centrale ont approuvé le 27 juin 2022 à Accra au Ghana, une nouvelle feuille de route pour répondre à la crise de l’apprentissage.

Face à la crise d’apprentissage, 40 ministres des Finances et de l’Éducation d’Afrique de l’Ouest et centrale lancent un appel urgent à l’action pour faire progresser les réformes dans le secteur de l’éducation et offrir un meilleur accès à une éducation de qualité aux jeunes de la région.

A l’occasion de ces travaux, la Banque mondiale a présenté sa stratégie régionale intitulée : « de l’école à l’emploi : un parcours pour les jeunes d’Afrique de l’Ouest et centrale ». D’après la BM,  elle offre une feuille de route pour les investissements afin d’améliorer les apprentissages et fournir aux jeunes les compétences nécessaires pour décrocher des emplois productifs.

« Nous ne parviendrons pas à des changements significatifs sans un élan politique soutenu à travers la région » a rappelé Dr. Mahamudu Bawumia, vice-président de la République ghanéenne. « Dans de nombreux pays de la région, il faudra consentir davantage d’efforts pour optimiser la gouvernance des systèmes éducatifs afin d’étendre la cohérence, la coopération, et la coordination. »

En matière d’éducation primaire, les ministres se sont engagés à réduire la pauvreté des apprentissages –c’est-à-dire la proportion d’enfants de 10 ans ne sachant pas lire et comprendre un texte court – qui concerne plus de 80 % des enfants à travers la région. Ce taux est le plus élevé au monde.

Pour le secondaire et le supérieur, les délégations ont convenu de se concentrer sur la nécessité d’accroître le taux d’inscription des filles dans les établissements du secondaire, de faire progresser les inscriptions dans le supérieur, particulièrement dans les domaines des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM) et d’autres disciplines pertinentes pour les marchés du travail de la région. Le suivi des progrès sera assuré par le biais d’indicateurs adaptés.