Musique : l’artiste Melodji en concert ce soir à l’Institut Français du Tchad

Mais en prélude au lancement de son deuxième album, Melodji sera en concert ce vendredi 5 avril à l’IFT (Institut français du Tchad). A cet effet, elle a livré une interview menée par Tchadinfos et repris par journaldutchad.

Bonjour Melodji, parlez-nous un peu de cet album qui va sortir.

Bonjour ! C’est mon deuxième album, il est intitulé « Dream » et il sortira entre fin avril, début mai. Il n’y a pas encore de date. L’album a été enregistré à N’Djamena, Paris et Yaoundé. Il nous a fallu presque un an.

Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour ce deuxième album ?

J’ai attendu longtemps par rapport aux moyens d’abord parce que je n’ai pas assez de moyens pour faire mon deuxième album et je n’avais pas de producteur. J’ai rencontré mon nouveau producteur, c’est lui qui m’a aidée à faire mon album. Sur le premier album, je me suis débrouillée seule pour le faire mais maintenait avec la crise ce n’est pas évident. Tu ne peux pas être seule pour faire de la musique. Dieu merci j’ai un nouveau producteur et un nouveau manager. C’est peut-être eux que j’attendais pour ce nouvel album.

Qu’est-ce que vous nous proposez de nouveau dans cet album ?

J’ai changé vraiment de style. Avant j’étais plus dans de la musique traditionnelle mais dans cet album, mes mélomanes trouveront du RnB, de la Soul, du Reggae. Je mélange tout. En fait, dans mon nouvel album, tout le monde peut s’y retrouve. Des jeunes peuvent s’y retrouver, des personnes âgées aussi.

Pourquoi avoir opté pour ce changement de style ?

Parce que je vise l’international (Rires). Quand tu fais la musique traditionnelle, oui c’est bien, c’est beaucoup apprécié ailleurs. Par exemple lors des festivals où je suis invitée à prester, les gens aiment parce que c’est du jamais vu. Mais la nouvelle tendance, beaucoup d’artistes l’adoptent donc je m’y suis mise aussi parce que je veux aussi être dans cette tendance. Juste mélanger de style et sortir un peu de ma zone de confort pour voir ce que ça donne.

Il y a quand même des titres d’inspiration traditionnelle dans cet album ?

Oui. Dans cet album on trouve tout. J’ai proposé une palette de musique traditionnelle et moderne.

Pour finir, pourquoi vous n’étiez pas présente lors du concert de votre groupe « Matania » ?

C’est parce que j’ai été nominée pour les Canal d’or, je devais y aller. Elles m’ont appelée et je leur ai dit que je devais aller au Canal d’or. Je prépare mon album et mon concert. Alors qu’elles me laissent le temps de faire tout ça peut-être que je serais là la prochaine fois.

 

Tchad : le label Marge d’action va à la conquête du monde avec son album intitulé « Projectile »

Le label Marge d’Action a lancé le 8 mars dernier un album réunissant toute sa team, intitulé « Projectile ».

L’innovation de cet album est qu’il est le premier au Tchad à être vendu exclusivement en ligne. Dans un pays où seul 5% des 15 millions d’habitants utilise internet, vendre un album en ligne est simplement audacieux.

Mais le PDG de Marge d’action rassure d’emblée. « Nous avons choisi la distribution digitale pour ne pas nous cantonner sur le marché tchadien. Nous voulons aller chercher l’argent là où on peut l’avoir. Nous préférons miser sur un marché mondial. Dans l’avenir c’est ce qu’on va faire d’ailleurs », affirme le rappeur Anonyme, par ailleurs PDG du label.

Autrement, l’album est vendu en ligne parce que dans le contexte tchadien actuel, avec la crise, très peu de mélomanes achètent les CD. Outre cela, Anonyme soutient que ce choix est aussi motivé par la demande extérieure, plus grandissante, notamment de la diaspora tchadienne pour les musiques africaines et particulièrement tchadiennes.

Musique : M’Res sous « 45° à l’ombre »

Le slameur rappeur tchadien a présenté son tout premier album au public au cours d’une conférence de presse, ce 28 juin à Acamod.

 

« 45° à l’ombre » c’est le nom du premier album du rappeur tchadien M’Res. Le disque audio de l’artiste M’res aborde plus le domaine environnemental, se référant au changement climatique ainsi qu’aux phénomènes naturels.

Selon le chanteur, beaucoup de choses se passent sous 45° à l’ombre. « 45° à l’ombre après la pause, plus de fonctionnaires dans nos ministères. Ils prennent la poudre d’escampette et ils oublient qu’ils ont du boulot à faire. 45° à l’ombre, le seul business qui rapporte de l’argent dans ce bled est la vente des bières. Hommes et femmes poussent des ventres ballonnés et adoptent des attitudes grossières. 45° à l’ombre, les élèves ça mouillent dans les écoles publiques, serrés on dirait une boite de sardine. Entre temps, la maîtresse prend de l’air tranquillement. C’est le quotidien de mon bled, ça hurle et ça brûle », dénonce le slameur M’Res dans le titre phare de son album « 45° à l’ombre». Parmi les températures qu’on a pu relever d’après lui, c’est à N’Djamena qu’il fait énormément chaud.

Il faut noter que la question de la calomnie et de l’hypocrisie sont également abordées dans cet album. L’album « 45° à l’ombre » comporte 8 titres, dupliqué en 200 exemplaires et coûte 2500 FCFA le CD. Pour la visibilité de l’album, il a choisi de l’accompagner avec des tee-shirts sur lesquels il est marqué « 45° à l’ombre ».

Mbaïnaïssem Rehadjim Serge, de son état civil, et M’Res de son nom d’artiste est un slameur et rappeur tchadien. Son aventure dans la sphère musicale tchadienne a débuté en 2007. M’Res a participé aux différents festivals et compétitions parmi lesquels  ndjam s’enflamme en slam et ndjam hip hop. Il est par ailleurs membre du collectif Toumaï Rap et secrétaire général du collectif Tchad Slam.