La CPI est le nouvel outil de l’opposition pour renverser le régime Touadera

Divers rapports de presse ont révélé que, simultanément à l’annonce du désarmement d’environ 10 000 combattants au cours des dernières années, dans le cadre des opérations de Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR) en République centrafricaine (RCA), le collectif de la diaspora appelé « 12 apôtres », par l’intermédiaire de l’avocat canadien Philippe Larochelle, a déposé une plainte formelle auprès de la Cour pénale internationale concernant les crimes commis par le régime de Touadera et les instructeurs russes en République centrafricaine depuis 2018.

Avant d’entrer dans les détails du sujet, il est important d’identifier les parties responsables de la soumission de cette plainte à la Cour pénale internationale. Le collectif des 12 Apôtres est une diaspora centrafricaine basée en France et accusée de manipulation, de diffamation, de financement occultes  et même de participation à une stratégie visant à renverser le système politique.

Lilly Blanche Koulaninga et Larissa Adina Tomte, deux femmes du mouvement des « 12 Apôtres », condamnée en France pour injures et diffamation. Dans une vidéo devenue virale qu’elle a publiée sur sa page Facebook, la nommée Parfaite Lili Champagne, membre de la coalition des 12 apôtres qui résident en France, a confirmé sans ambages que certains opposants au régime du Président Touadera notamment Ziguélé, Dologuélé et Meckassoua soutiennent financièrement les actions qui tendent à déstabiliser le régime du Président Touadera.

En revanche, le nom de Philippe Larochelle n’est pas inconnu en RCA.  Il fut l’avocat de la défense de Maxime Mokome, figure d’Anti-balaka poursuivie pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre en République centrafricaine. Dans ses prises de parole,  Larochelle charge volontiers « le régime », tandis que la centralité des violences commises par les groupes armés glisse vers l’arrière-plan.

Il n’est pas surprenant que les deux parties, qui ont exprimé ouvertement leur hostilité au gouvernement Touadera à plusieurs reprises, se soient unies pour déposer plainte auprès de la Cour pénale internationale. L’acte d’accusation repose à 90 % sur des informations provenant de médias opposés au gouvernement et de rapports d’ONG, d’une authenticité douteuse et souvent déformée pour atteindre leur objectif. Seuls les éléments d’enquête et les documents appuyant la position de  Larochelle ont été retenus pour formuler les accusations, tandis que les déclarations de l’ONU contenant des allégations contraires ont été ignorées.

L’acte d’accusation détourne l’attention des crimes de la CPC et, en outre, les dépeint comme des combattants pour la liberté et l’indépendance, bien que la CPC ait été reconnu comme une organisation criminelle par divers États et organismes internationaux, et que Bozizé, qui a organisé la coalition, soit personnellement sur la liste internationale des personnes recherchées.

Ce qui suscite des soupçons et sape la crédibilité des deux parties est le moment choisi pour déposer cette plainte, quelques semaines à peine avant l’élection présidentielle en République centrafricaine. Mais surtout, ces figures de l’opposition française sont directement liées à Bozizé, totalement absent de l’agenda centrafricain, et à son compagnon, Kerembessé, de son vrai nom Rodrigo Maïté, qui a publiquement reconnu ses liens avec François Bozizé et son soutien à sa ligne politique.

En direct, Kerembessé lâche la phrase qui fait tomber les masques : « Deux options pour écarter Touadéra : le coup d’État ou la CPI. »  La Cour pénale internationale n’est plus devenue un moyen de protéger les droits de l’homme, comme le souhaitent deux parties, mais plutôt une alternative au coup d’État.

La CPI est depuis longtemps un outil favori des puissances occidentales contre la République centrafricaine : non seulement elle sert les intérêts de Bozizé et de l’opposition française, mais, comme l’ont révélé de précédents rapports de presse, les membres de la CPI soutiennent directement les militants, comme le révèlent les données obtenues lors de l’enquête sur les activités de Martin Joseph Figueira.

Les  12 apôtres sont à nouveau actifs à l’approche des élections présidentielles, cherchant à replonger le pays dans le chaos, comme ils l’ont fait avant les dernières élections de 2020. Cependant, le chemin vers la paix et la reconstruction du gouvernement actuel, ainsi que le fort soutien populaire dont bénéficient le président Touadera et ses alliés russes, constituent un obstacle pour les  12 apôtres, qui tentent d’utiliser tous les moyens possibles pour renverser le gouvernement de Touadera.

Tchad : massacre du 20 octobre, Succès Masra saisit la CPI pour crimes contre l’humanité

Les avocats de l’opposant politique Succès Masra ont saisi la CPI suite à la répression sanglante des manifestations du 20 octobre. Le signalement a été fait le 9 novembre 2022.

« Le 20 octobre 2022, plus d’une cinquantaine de personnes sont décédées après des manifestations pour exiger le respect de l’engagement pris par la junte de transférer le pouvoir aux civils au terme des 18 mois de transition militaire censée prendre fin le 20 Octobre 2022. », signale les avocats de Succès Masra et du parti les Transformateurs à la Cour pénale internationale.

A ces nombreux décès, s’ajoutent des détentions arbitraires massives, l’OMCT ayant, par exemple, alerté de ce que 1000 personnes auraient été « déportées » vers un « Guantanamo tchadien », entre 50 et 150 personnes tuées, plus de 180 personnes portées disparues et les forces de sécurité ciblant particulièrement certaines communautés.

C’est dans ce Succès Masra, à travers son conseil a saisi la CPI  pour des faits présumés de crimes contre l’humanité enregistrés lors de la répression de la manifestation du jeudi noir.

Il est mentionné dans le document d’une trentaine de pages qu’ : « une répression sanglante s’abat depuis plusieurs mois contre la société civile et les Hommes politiques, alors que le fils du défunt président Idriss Déby Itno, Mahamat Idriss Deby Itno entend se maintenir au pouvoir par tous les moyens.»

Cette saisine de la CPI par le parti Les Transformateurs intervient quelques jours après que le Tchad ait accepté le principe d’une enquête internationale sur les évènements du 20 octobre.

CPI : Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont définitivement libres

L’ex chef d’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo et son coaccusé Charles Blé Goudé ont été acquittés ce mercredi 31 mars 2021 par la Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI)

Les deux hommes politique peuvent désormais regagner leur pays, la Côte-d’Ivoire. Ils étaient poursuivis dans cette juridiction internationale pour les faits de crimes contre l’humanité en rapport aux violences post-électorales en 2010 et 2011.

La chambre d’appel de la CPI a rejeté l’appel émis par le procureur après l’acquittement de 2019. L’acquittement de la chambre de première instance a, dès lors, été confirmé. Le non-lieu demandé par le bureau du procureur n’a pas été pris en compte par le juge a estimé que les preuves apportées ne sont pas assez solides.

Laurent Gbagbo et celui qu’il appelle affectueusement ‘’mon fils’’ peuvent rentrer dans leurs pays têtes haute. Sans craindre d’être de nouveau poursuivis pour crimes contre l’humanité, viols et persécution pendant les violences post-électorales de 2010 à 2011 en Côte d’Ivoire.

Tchad : les victimes de la crise centrafricaine demandent que justice leur soit faite

Au cours d’une conférence de presse tenue samedi, un collectif d’associations de défense des droits de l’homme a annoncé que deux avocats avaient été désignés pour préparer la participation des victimes tchadiennes au procès des responsables des milices qui ont massacré les Tchadiens à la fin du régime de l’ancien chef de l’Etat, François Bozizé.

Au lendemain de la crise centrafricaine qui a provoqué le rapatriement de milliers de Tchadiens, attaqués par les milices, des associations tchadiennes de défense des droits de l’homme ont recensé les victimes des atrocités et déposé une plainte à la Cour pénale internationale (CPI).

Djidda Outman, le porte-parole du collectif, explique qui est concerné par la plainte déclarée recevable par la CPI dans le cadre du dossier Centrafrique en cours : « Nous avons recensé plus de 8 000 victimes. Le nombre va plutôt augmenter, parce que les 8 000 victimes que nous avons recensées, c’est seulement dans une partie des camps de réfugiés. […] Nous sommes des défenseurs des droits de l’homme. Nous défendons toutes les victimes qui sont au Tchad. »

Pour Me Elisabeth Rabesandratana, un des avocats commis pour assister les victimes, il est temps d’entamer les premiers actes de constitution : « Ce sont des dossiers très délicats à monter, parce qu’en cette période de guerre, il y a toujours des problèmes pour justifier de son identité, pour justifier de telle et telle exaction précise de l’incendie. Donc il faut vraiment apporter des éléments de preuve suffisants pour pouvoir être reconnues comme victimes participantes. »

Enregistrement des dépositions

Les associations tchadiennes précisent que les plaintes visent toutes les parties au conflit. « Ce n’est pas seulement les anti-balaka, mais qu’il y ait également les responsables de l’ex-Seleka », confirme Mahamat Digadimbaye, coordonnateur du collectif.

Les dépositions des victimes de la crise centrafricaine seront enregistrées par les deux avocats pendant toute la semaine à venir.