Tchad : au nom du vivre ensemble, les français et les arabes y cohabitent avec plus de 120 langues locales

Au Tchad où le français cohabite avec l’arabe tchadien, la langue véhiculaire et majoritairement parlée par les quinze millions d’habitants.

Mais ces deux langues officielles doivent également cohabiter avec plus d’une centaine d’autres langues utilisées à travers le pays. Alors quand parle-t-on arabe, français, sara ou encore kabalaye ?

Dans un restaurant branché, perché sur le toit d’un immeuble de la capitale Ndjamena, pas besoin de tendre l’oreille pour distinguer plusieurs langues. Ici, jeunes travailleurs et étudiants passent du français à l’arabe en quelques secondes. « Ici, au niveau du restaurant, le plus souvent, on parle uniquement l’arabe. C’est une manière de se distraire parce que c’est une langue maternelle, et c’est très facile de l’utiliser. Ça ne demande pas beaucoup d’efforts. Mais dans le cadre du travail, c’est uniquement la langue française qu’on utilise », explique Abakar, un ingénieur de 28 ans.

A côté de lui, ses amis sirotent un thé. Et beaucoup disent utiliser aussi leur langue maternelle selon les sujets abordés. « Je parle kabalaye en famille quand notre sujet de discussion est un sujet sensible, sur les questions de parler des problèmes de la famille et que l’on est au milieu de plein de monde on parle le kabalaye pour ne que d’autres personnes ne comprennent », témoigne Leïla, la gérante du restaurant Ndjamena Fast Food.

L’arabe et le français, les deux langues officielles

Même constat pour Youssouf, un écrivain et doctorant. Lui utilise le kanembou pour mieux négocier ses prix au marché. « Je sais que la plupart des commerçants au marché sont des kanembou. Je pourrais ainsi oser une certaine familiarité. Et là, il va peut-être me recevoir avec beaucoup d’égards, et me faire des prix assez raisonnables », explique-t-il.

Au Tchad, le français et l’arabe sont les deux langues officielles. Et plus de 120 langues sont parlées à travers le pays.

 

Culture : au Tchad, les établissements vibrent au rythme de la semaine de la Francophonie

Le Centre d’apprentissage de la langue française (CALF) de Sarh a lancé le 14 mars la semaine de la langue française et de la francophonie, à la maison de la culture de ville de Sarh.

Une occasion pour les jeunes de quelques lycées de la ville de s’affronter lors d’une compétition de danses traditionnelle et moderne. Ils sont venus entre autres du complexe scolaire Kaguyo Moyangar, du lycée Ahmed Mangué, du lycée moderne de Sarh du lycée de l’excellence scientifique. Étaient aussi présents, les amis, les parents des élèves et les jeunes de la ville. La déléguée provinciale à l’enseignement et à la jeunesse du Barh-Ko a également rehaussé de sa présence cette cérémonie.

Après avoir retracé l’origine du mot « francophonie » et rappelé que le monde compte 220 millions de francophones, le directeur du Calf de Sarh, Abdelkader Mahamat Djibrine, affirme que ces francophones fêtent leur langue en partage et la diversité de la francophonie à travers plusieurs activités. « Le CALF de Sarh s’associe à eux et à vous pour fêter cet évènement très riche […] sur une semaine. » précise-t-il.

A la suite de cette allocution, les élèves des différents lycées sont montés tour à tour sur le podium pour démontrer leur talent de danseurs.  Le bal a été ouvert avec des prestations de danse moderne du Complexe solaire Kaguyo Moyangar.

Les élèves du lycée de l’excellence scientifique ont conclu la soirée avec la danse traditionnelle. L’animateur a clôturé l’évènement en rappelant que les résultats de cette compétition inter-établissement seront publiés le mercredi 20 mars à la cérémonie de clôture de la semaine de la langue française et de la francophonie.