Qui est Louise Mushikiwabo, la nouvelle SG de l’OIF ?

Agé de 57 ans, Louise Mushikiwabo cumule le poste de ministre des Affaires Etrangères avec celui de porte-parole du gouvernement rwandais depuis 9 ans.

 

Née en 1961  à Kigali, Louise Mushikiwabo est la cadette d’une famille de neufs enfants.  Après avoir obtenu son baccalauréat, elle enseigne l’anglais dans un lycée avant de bénéficier  d’une bourse pour des études d’interprétariat aux États-Unis en 1986. Son frère, le leader politique Landoald Ndasingwa, est l’une des premières victimes du  génocide de 1994 qui fit 800.000 morts essentiellement au sein de la minorité tutsi. Arrivé aux  Etats-Unis, la rwandaise travaille en tant que interprète.  En 2008, elle décide de regagner sa terre natale,  le Rwanda,  après un bref passage en Tunisie comme directrice de la communication de la Banque africaine de développement (BAD). Un an plus tard, le président Paul Kagame la nomme à la tête du ministère de l’Information, avant d’en faire sa cheffe de la diplomatie. Mais Mushikiwabo n’a jamais adhéré au Front patriotique rwandais (FPR), parti de Paul Kagame.

Élue pour un mandat de quatre ans, elle devient la quatrième secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie, après l’Égyptien Boutros Boutros Ghali (1997-2002), le Sénégalais Abdou Diouf (2002-2014) et la Canadienne Michaëlle Jean (2014-2018). La canadienne qui a perdu le soutien de son pays et du Québec. Elle avait dénoncé « les petits arrangements entre États », ayant conduit à la désignation de la candidate Rwandaise soutenue par la France et l’Union Africaine (UA). « L’unité du continent africain autour de ma candidature m’honore », a déclaré la nouvelle secrétaire générale de l’OIF soulignant être venue « rwandaise et Africaine » à Erevan mais repart « francophone ». Sa désignation par acclamation été perçue par le ce de la commission de l’union africaine (UA) comme une démonstration de « ses qualités, son expérience, et son leadership qui sont ainsi unanimement reconnus par la famille francophone ». Le français est la troisième langue officielle du Rwanda après le Kinyarwanda et l’Anglais.

 

Francophonie : Louise Mushikiwabo remplace Michael Jean

L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a nommé à sa tête la Rwandaise Louise Mushikiwabo, ce vendredi 12 octobre 2018 à Erevan, en Arménie.

 

Un consensus a été trouvé à l’occasion du huis clos entre les chefs d’Etat et de gouvernement membres de plein droit. « Je suis venue à Erevan rwandaise, africaine, je repars francophone », a réagi la nouvelle secrétaire générale de l’institution. Les chefs d’Etat et de gouvernement ont désigné Louise Mushikiwabo Par acclamation pour succéder à  la canadienne Michael Jean qui a perdu le soutien de son pays et du Québec. Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, hôte du 17e sommet de l’OIF, a officialisé la nouvelle en séance, ce vendredi 12 octobre 2018 : Louise Mushikiwabo est la nouvelle secrétaire générale de la Francophonie. Elle était jusqu’à présent ministre des Affaires étrangères du Rwanda. L’homme fort d’Erevan lui a promis le soutien des Etats membres pour les quatre prochaines années. Lors d’une déclaration publique de quelques minutes, elle a confié qu’elle accueillait la nouvelle avec « beaucoup de plaisir », avec « gratitude ». Elle s’est dite très honorée : « Je suis venue à Erevan rwandaise, africaine, je repars francophone. Je vous remercie. » « Cette famille francophone à un potentiel énorme », a-t-elle également déclaré, louant la « réputation d’efficacité et de transparence » de l’institution.

Son objectif est de  faire en sorte que l’Organisation internationale de la Francophonie « pèse beaucoup plus sur l’échiquier mondiale ». Elle ne promet pas le grand soir : « Je vais juste réorienter un petit peu lOIF », assure-t-elle. Et de rappeler : « J’ai fait le tour du monde en deux mois et demi pour recueillir vous idées et vos attentes. » Elle continuera avec « tous », « tous les membres ». Rapprocher la Francophonie des pays qui la composent. « Je crois fermement à un secrétariat général au service de ses Etats membres », a-t-elle insisté. Un propos décliné à plusieurs reprises. Par un surplus de « courage », elle promet de mettre à profit ce mandat « avec vous ». Ceux qui la connaissent, dit-elle, savent qu’elle est « une pragmatique ». Ses neuf années à la tête de la diplomatie de son pays lui auront appris à « chercher des solutions concrètes » aux problèmes qui se posent.