Tchad : le PPT réclame l’annulation de la suspension du journal Le Visionnaire

A travers un communiqué, le Patronat de la Presse Tchadienne (PPT) réagi contre la décision de la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA) visant à suspendre le journal Le Visionnaire pour une durée de trois mois.

Cette décision intervient après la publication, dans l’édition n° 337 du journal, d’un article annonçant une enquête sur la gestion du projet PILIER, sous la tutelle du ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Habitat et de l’Urbanisme.

L’affaire remonte au 4 octobre 2024, date à laquelle la HAMA a rendu publique sa décision 043, condamnant également le directeur de publication du Visionnaire, Allahndiguissem Christian, ainsi que le Rédacteur en Chef, Bendibaye Romingar, à l’interdiction d’exercer. La plainte avait été déposée par le ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Habitat et de l’Urbanisme, Mahamat Assileck Halata, Mahamat Assileck Halata, en réponse à ce que ce dernier considérait comme des allégations de « gestion opaque » du projet.

Le Patronat de la Presse Tchadienne a rapidement dénoncé ce qu’il perçoit comme une attaque directe contre la liberté de la presse, rappelant que le ministre Halata ne s’est jamais présenté aux auditions devant la HAMA. Le PPT déplore non seulement la « célérité » du traitement de cette plainte, mais également l’extrême sévérité de la sanction, qu’il qualifie de « disproportionnée » et de « dangereuse pour la liberté de l’information ».

« Cette décision étouffe une enquête qui aurait pu jeter la lumière sur la gestion du projet PILIER, un dossier d’intérêt public qui mérite d’être porté à la connaissance des citoyens. Le rôle des médias est de garantir la transparence et de soutenir la bonne gouvernance », a déclaré Allafi Amadou Nganansou, Secrétaire Général du PPT.

Le Patronat demande l’annulation immédiate de la sanction. Il appelle également l’ensemble des journalistes tchadiens à se mobiliser pour défendre les libertés fondamentales et l’accès à l’information.

Tchad : 2e anniversaire du patronat de la presse tchadienne

Journalisme et les réseaux sociaux, le sujet était au centre de la conférence-débat organisé pour l’occasion.

Cette conférence organisée le 24 août pour la commémoration du 2e anniversaire a vu la participation de plusieurs journalistes, étudiants en communication et bien d’autres personnes intéressées par le sujet.

Béchir Issa Amidi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères et ancien journaliste du quotidien « Le progrès » et Mamadou Mahamat Djimtebaye, directeur de publication de Tchadinfos.com ont animé le débat qui parait plus intéressant par l’influence actuelle des réseaux sociaux sur le métier du journaliste.

D’entrée de jeu, les conférenciers ont mis l’accent sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ce qui a suscité une réaction de Béchir Issa Amidi sur la question « les réseaux sociaux sont-ils des amis ou ennemis de la presse ? » Il revient dire que les réseaux sociaux sont d’une grande valeur car ceux-ci permettent à ce qu’on s’informe à temps et à la limite, a-t-il souligné.

Il faut noter que l’écriture d’un journal en ligne est différente d’un journal traditionnel et aussi les traitements des informations sont bien différents. Le directeur de publication de Tchadinfos.com a éclairci les différentes manières dans les traitements de l’information entre la presse en ligne et les journaux papiers

« Dans Tchadinfos.com, la règle de trois est très importante parce que quand une information est balancée, les journalistes cherchent d’abord à connaître l’origine de l’information avant de la diffuser pour ne pas publier des fausses informations sur le site ».

Les réseaux sociaux sont efficaces et très importants pour d’autres. Parce que pour eux, ils peuvent recevoir les informations sur place où qu’ils se trouvent sans un faire un déplacement et grâce à leurs smartphones ou laptops.

Les deux conférenciers ont pour eux interpeller les journalistes à faire un bon travail et de ne pas trop se fier à l’argent car, plus quand l’on se fie trop à l’argent, on ne peut pas donner le meilleur de soi et ne pas travailler par passion.

L’autre mise en garde porte sur le traitement de l’information sur le compte personnel d’un journaliste sur les réseaux sociaux. D’où certains d’entre eux se transforment en activiste à travers leurs publications. De ce fait, le directeur de publication du journal Abba Garde, Avenir de la Tchiré a interpelé ces derniers a respecté l’éthique et la déontologie du journalisme. Il a rappelé que la loi 31 ne protège que le contenu de la presse et non celui d’un compte personnel du journaliste.