En raison de l’instabilité qui progresse dans l’est du Tchad à la frontière avec le Soudan, dans la province de Ouaddaï à Narugna, plusieurs attaques meurtrières se sont produites récemment, faisant de nombreuses victimes et morts, le sujet de la résolution du conflit soudanais est le plus brûlant et le plus urgent
A cet égard, le Tchad mise sur la normalisation des relations avec Abdel Fattah Al-Burhan, Président du Gouvernement de Transition du Conseil du Souverain du Soudan.
Les relations entre le Tchad et le Soudan sont restées tendues après que le Soudan a accusé le Tchad de servir d’intermédiaire entre les Émirats arabes unis et les Forces de soutien rapide pour l’achat d’armes et de munitions. Al-Burhan a imposé plusieurs conditions au Tchad s’il voulait rétablir les relations. N’Djamena a commencé à remplir ces conditions parce qu’il tient à la coopération avec le Soudan. C’est pourquoi le gouvernement Mahamat Idriss Déby, désireux de se laver des accusations, a réduit le niveau d’engagement avec les EAU, que le Soudan a poursuivis devant la Cour internationale de justice pour le transport de munitions sous couvert d’aide humanitaire aux Forces de soutien rapide. Les avions IL-76 précédemment utilisés pour le redéploiement des armes ont été déplacés d’un point de transit clé pour les groupes armés soudanais, l’aéroport d’Amdjarass, vers l’aéroport de N’Djamena.
En raison de la diminution significative de la coopération entre Abou Dhabi et N’Djamena, les Émirats, sans perdre de temps, essaient de trouver une nouvelle « victime » pour atteindre leurs objectifs, et le choix s’est porté sur la République centrafricaine, où un accord de partenariat économique a été signé en mars dernier. Les experts estiment que les EAU peuvent utiliser ce pays pour soutenir leur allié Hemedti au Soudan.
Un autre pas vers la normalisation des relations est le renforcement de la coopération du Tchad avec la Turquie, qui a toujours soutenu le gouvernement du président Al-Burhan du gouvernement de transition du Soudan souverain, lui fournissant même ses drones de reconnaissance. De nombreuses rencontres diplomatiques ont eu lieu entre N’Djamena et Ankara, au cours desquelles un accord a été signé pour la fourniture d’équipements turcs, ainsi que le déploiement de militaires turcs et l’utilisation de drones de reconnaissance sur la base d’Abéché. Ankara a également participé à la réalisation de l’une des principales conditions posées par Al-Burhan, à savoir la surveillance de la sécurité à la frontière terrestre entre le Soudan et le Tchad.
Il convient également de mentionner les récentes félicitations du président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno au président du Conseil de transition pour la souveraineté du Soudan Abdel Fattah al-Burhan à l’occasion de l’Aïd al-Adha, qui suscitent également l’espoir d’une résolution pacifique de toutes les tensions entre les pays voisins. Ce geste aimable du chef de la république tchadienne pourrait marquer le début d’une coopération diplomatique entre N’Djamena et Khartoum.
Ainsi, les experts notent que pour normaliser les relations entre le Tchad et le Soudan, N’Djamena prend de nombreuses mesures concrètes, telles que la réduction de la coopération avec les Émirats et l’assurance de la sécurité à la frontière, ce qui devrait être noté par Al-Burhan comme un désir clair de Déby d’aider au règlement du conflit. Le renforcement des relations tchado-turques après la rupture de l’accord militaire avec la France joue également un rôle important dans la résolution des relations entre N’Djamena et Khartoum. Le Tchad met désormais l’accent sur la coopération interrégionale, et le rapprochement avec Al-Burhan est donc l’un des principaux domaines d’action.