Alors que depuis quelques jours des informations circulent sur l’éventuel engagement de soldats tchadiens dans le conflit au Yémen aux côtés de la coalition menée par l’Arabie Saoudite, le gouvernement tchadien vient dément l’information.
Face à l’ampleur de la rumeur, le gouvernement tchadien n’a pas voulu garder trop longtemps le silence. Le porte-parole du ministère des affaires étrangères, monsieur Ahmat Makaila a rompu le silence.
“Il a apporté un démenti catégorique à ce qu’il qualifie d’affabulations. Le président de la République et le Tchad ne sont en aucune manière concernés par ces accusations aux buts et visées inavoués. Le ministère des affaires étrangères du Tchad regrette et dénonce vivement le relais et l’amplification faite à cette grotesque accusation qui a tout l’air d’une campagne de dénigrement” a-t-il entre autres affirmé.
Le Groupe de travail de l’ONU sur les mercenaires a appelé à l’accroissement du soutien financier et des autres ressources pour mettre fin au conflit armé au Tchad et dans les pays avoisinants.
Ces violations comprennent notamment des exécutions et des actes de torture. Davantage de ressources permettront également d’aider des millions de personnes ayant besoin d’aide humanitaire en raison des combats.
Dans une déclaration, au terme d’une visite d’une durée de 9 jours dans le pays, les experts de l’ONU affirment que les activités des groupes armés, dont Boko Haram notamment, ont provoqué une crise humanitaire majeure et qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient placés au centre des efforts pour les combattre.
« Boko Haram a détruit des communautés qui vivaient dans la région du lac Tchad depuis plusieurs années et qui en tiraient leur moyen de subsistance. Ils ont tué près de 30 000 personnes, causé le déplacement interne de près de 2 millions d’individus et ont laissé près de 10 000 millions de personnes dans un besoin urgent d’assistance humanitaire,» a déclaré Patricia Arias, membre de la délégation du Groupe de travail.
« Les violations des droits de l’homme enregistrées qui ont été infligées à la population locale y-compris aux femmes et aux enfants comprennent notamment des exécutions, des actes de torture et des enlèvements. Les femmes ont plus particulièrement été victimes de violences sexuelles et ont été utilisées en tant que kamikazes » a-t-elle affirmé.
«La région du lac Tchad, qui est maintenant le centre des attaques et violences de Boko Haram, est au cœur d’une crise humanitaire de grande ampleur affectant non seulement le Tchad mais les pays avoisinants en l’occurrence le Cameroun, le Niger et le Nigéria. Mais le pays entier fait également face au défi que représente un certain nombre de conflits armés dans lesquels des combattants étrangers et des mercenaires sont engagés » a-t-elle ajouté.
Les experts ont indiqué que plusieurs personnes ont été recrutés de force au sein de Boko Haram y-compris des ressortissants qui proviennent des pays qui bordent le lac Tchad. Néanmoins, ils ont noté que des mercenaires en provenance de l’extérieur de la région, auraient également rejoint le groupe dans le but de fournir des formations, d’après certaines informations.
Les experts des Nations Unies ont mentionné que la compréhension des motivations des personnes qui rejoignent les groupes extrémistes et s’engagent dans des activités mercenaires est essentielle. Plus de la moitié de la population du Tchad a moins de 18 ans et environ 40% vit dans la pauvreté.
“Avec un taux de pauvreté aussi élevé, il y a de sérieux risques que les jeunes rejoignent des groupes tels que Boko Haram ou Daesh en vue d’obtenir des gains financiers ou matériels. Dans la région du lac Tchad, région où se trouvent certaines des communautés les plus pauvres et les plus marginalisées, le risque est encore plus élevé” a déclaré Mme Arias.
Néanmoins, le Groupe de travail a clairement spécifié que les menaces sécuritaires ne sont pas uniquement centrées sur la région du lac Tchad. Dans le nord, le conflit impliquant Daesh en Libye a accentué les préoccupations et ce, plus particulièrement à la suite de sa récente alliance avec des éléments de Boko Haram.
À l’est, le conflit au Soudan a entraîné l’afflux de réfugiés dans le pays, alors qu’au sud, le conflit en République centrafricaine a eu le même effet. Au cours de cette visite, certains ont décrit le Tchad comme « une île entourée d’un océan de guerres » ont noté les experts.
Le Monde
Les activités criminelles transfrontalières menées par des groupes armés sont répandues dans certaines parties du pays étant connues comme des «no man’s land» constituant de vastes zones fournissant des routes de passage pour le trafic de drogues, d’armes et d’êtres humains.
En raison de la violence et des conflits armés, le Tchad accueille plus de 400 000 réfugiés. De plus, près de 70 000 ressortissants tchadiens sont retournés, la plupart en provenance de la République centrafricaine, et se trouvent sur divers sites à travers le pays, y compris à N’Djamena.
“La situation humanitaire associée aux menaces sécuritaires est tout simplement accablante” a déclaré Saeed Mokbil, un membre du Groupe de travail. « A N’Djamena, les attaques à la bombe de 2015 par Boko Haram et les incidents des rébellions armées internes ont mis en lumière la volatilité de la situation dans le pays. » a-t-il souligné.
Les mesures de sécurité sont essentielles, mais elles doivent être mise en œuvre en conformité avec les standards de droits de l’homme. Cela comprend la nécessité de veiller à ce que les personnes qui sont arrêtées en raison de leur lien présumé avec des groupes armés tels que Boko Haram ne soient pas détenues sans garanties procédurales. Le Groupe de travail exhorte le gouvernement à s’assurer que les droits de l’homme y-compris le droit à un procès équitable pour les détenus se trouvant dans des endroits comme Koro Toro, soient pleinement respectés.
« La promotion du développement, la réduction de la pauvreté, la construction de la paix et de la cohésion sociale sont des éléments importants en vue de fournir des solutions durables à la population locale. Cela nécessite un important soutien régional et international. Les agences humanitaires ont sérieusement besoin de davantage de ressources et de financement afin de mener à bien les programmes essentiels destinés à soutenir les populations affectées » a affirmé M. Mokbil.
Le Groupe de travail s’est félicité des initiatives positives qui ont été mises en œuvre par les autorités tchadiennes, notamment la ratification de la Convention de l’OUA sur l’élimination des mercenaires en Afrique. Un nouveau code pénal, qui a été adopté l’année dernière comporte une disposition qui criminalise le mercenariat. À ce jour, aucune poursuite n’a été intentée en vertu de cet article du code.
Les membres de la délégation ont tenu des réunions à N’Djamena et se sont rendus sur le site de Gaoui où se trouvent des retournés et réfugiés. Ils ont rencontré des représentants du Gouvernement, des membres du corps diplomatique, des organisations de la société civile, des victimes de violations des droits de l’homme ainsi que des représentants de différentes agences des Nations Unies.
Le groupe de travail présentera le rapport de sa visite au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en septembre 2018.
Dr Succès Masra démissionne de ses fonctions d’Économiste Principal de la Banque Africaine de Développement pour, déclare-t-il, “faire partie de la solution politique pour un Tchad futuriste”.
L’économiste, spécialiste de diversification économique et énergies renouvelables, s’engage dans un Tchad sous le coup de la modification de la constitution, le 30 avril 2018, laquelle modification instaure la 4ème République et un “régime présidentiel intégral concentrant les pouvoirs entre les mains du Président de la République et excluant les nouvelles générations des instances de décisions du pays”.
L’expert qui a soutenu en septembre 2016, une thèse d’Economie sur l’Afrique face aux défis de l’Economie Post Pétrole, appelle les nouvelles générations, tous les patriotes et progressistes de tous bords, tournés vers l’avenir, à rejoindre les transformateurs qu’il lance avec de nombreuses personnalités tchadiennes de l’intérieur du Tchad et de la Diaspora.
“Rejoignez-nous pour construire ensemble un leadership serviteur à tous les niveaux, un leadership qui réponde d’abord à la transformation de la vie des 15 millions de Tchadiennes et Tchadiens d’aujourd’hui, dans une ouverture à l’Afrique et au monde. Si ce n’est pas maintenant, c’est quand ? Car des voix nous soufflent qu’il est toujours temps de faire ce qui est juste. Si ce n’est pas vous, qui d’autres attendez-vous pour transformer l’avenir de votre pays ? Car des voix nous soufflent que nos choix doivent toujours refléter nos espoirs, et non pas nos peurs.”
Les deux pays sont arrivés à cette entente mercredi dernier.
Le Soudan et le Tchad sont convenus mercredi de renforcer les forces communes à leurs frontières, de fournir le soutien logistique et de développer les activités le long de la frontière commune.
Mercredi, le président soudanais, Omar El-Béchir, et son homologue tchadien, Idriss Deby, ont participé à la session de clôture de la première conférence sur le développement des activités à la frontière entre le Soudan et le Tchad, qui se tient à El Geneina, la capitale de l’État du Darfour, dans l’ouest du Soudan.
Les deux présidents ont signé le communiqué final de la conférence et ont convenu de renforcer la coopération en matière de justice, de police et de douane à la frontière commune afin de combattre le terrorisme, le crime organisé et toutes les formes de commerce illégal.
Les deux pays ont également réitéré leur volonté d’examiner et d’achever leurs travaux de démarcation de la frontière, notamment en installant des panneaux indiquant clairement où se trouve la frontière.
Dans le domaine économique, les deux parties sont convenues de faciliter la circulation des marchandises, de renforcer le protocole du commerce frontalier, de créer des évaluations communes, d’ouvrir des agences bancaires pour faciliter les échanges, les financements et les transferts de fonds dans les états frontaliers.
La première conférence sur le développement des activités à la frontière soudano-tchadienne a eu lieu à El Geneina les 24 et 25 avril.
Jeudi 19 avril, les évêques tchadiens ont appelé à l’organisation d’un référendum pour le vote de la nouvelle Constitution. Le gouvernement s’est dit « stupéfait » et « indigné » de cette intervention de l’Église catholique.
« Nous exprimons notre stupéfaction et notre indignation face à cette déclaration infondée, qui non seulement fait une lecture complètement erronée de la Constitution en vigueur, mais jette les germes d’une grave division des Tchadiens », a déclaré, samedi 21 avril, Mariam Mahamat Nour, secrétaire générale du gouvernement tchadien, chargée des relations avec le Parlement.
Cette responsable gouvernementale répondait aux évêques tchadiens qui ont appelé, jeudi 19 avril, à l’organisation d’un référendum pour l’adoption de la nouvelle Constitution tchadienne. « Le président tchadien, Idriss Déby Itno, est le seul habilité à décider de la tenue d’un référendum », a-t-elle rappelé.
Le texte de la nouvelle Constitution tchadienne, très controversé, est issu des résolutions d’un forum sur les réformes institutionnelles qui a réuni les forces politiques, religieuses et sociales du Tchad en mars, mais qui a été boudé par l’opposition.
Le vote pour l’adoption du nouveau texte constitutionnel est prévu à l’Assemblée nationale le 30 avril. La nouvelle Constitution, si elle est adoptée, instaurera un régime présidentiel qui renforcerait les pouvoirs du président Idriss Déby Itno et introduirait une quatrième République.
Idriss Déby, 65 ans, au pouvoir depuis 1990, en est à son cinquième mandat qui doit s’achever le 21 août 2021. La nouvelle constitution lui permettrait de se représenter en 2021 et d’effectuer deux autres mandats de six ans. Il pourrait donc être président jusqu’en 2033.
Les évêques tchadiens estiment qu’une adoption du texte constitutionnel par voie parlementaire « risque de fausser gravement les règles du jeu démocratique ». L’Assemblée nationale tchadienne est, en effet composée d’une forte majorité de députés proches du pouvoir. L’épiscopat tchadien estime, en outre, qu’« une grande partie de la population tchadienne ignore complètement ce qui se passe ».
Inquiétude de l’opposition et de la société civile
Le vote prochain de ce projet de loi provoque des fortes tensions entre le pouvoir, les partis d’opposition et la société civile.
Mardi 17 avril, sept associations de la société civile tchadienne ont demandé, dans une lettre ouverte aux députés, de ne pas voter la nouvelle Constitution, estimant que « la constitution encore en vigueur dit qu’une telle révision passe par un référendum ».
Lundi 16 avril, les 33 députés de l’opposition (sur les 170 que compte le parlement tchadien) ont annoncé leur boycott des travaux parlementaires sur l’adoption du texte. « Nous connaissons très bien la machine infernale qui a été lancée contre nous et contre la population tchadienne, a confié à RFI le chef de file de l’opposition, Saleh Kebzabo qui rejette la nouvelle Constitution. Déby veut les pleins pouvoirs. Il ne se satisfait pas de ce qu’il a obtenu jusqu’ici. Il a une majorité écrasante à l’Assemblée nationale, il fera ce qu’il voudra. »