Tchad : le Foc demande l’annulation « pure et simple »du référendum du 17 décembre

C’est ce qu’a annoncé le porte-parole du Front de l’opposition crédible (Foc) Yaya Dillo Djerou Betchi, lors d’une conférence de presse donnée ce mercredi 20 décembre 2023.

 

Au cours de sa conférence, le porte-parole du Front de l’opposition crédible (Foc) Yaya Dillo Djerou Betchi a présenté ses résultats, observations, analyses  et perspectives  du  référendum  constitutionnel du 17 décembre dernier. Pour lui, le referendum qui s’est déroulé le 17 décembre a connu un « faible taux de participation à N’djamena tout comme dans les provinces du pays». Le porte-parole du Front de l’opposition crédible, souligne que, sur le plan des suffrages exprimés  le “Non” remporte largement au référendum avec une grande  avance sur le “Oui”.

Pour lui,  93,22% des tchadiens ont refusé de cautionner la mascarade référendaire, fait-il savoir. « Malgré l’investissement des autorités pour ce scrutin, le résultat du vote référendaire est un fiasco pour l’Etat unitaire décentralisé car l’ampleur du boycott sur le référendum le rend insensé toute tentative de falsification des résultats », déclare Yaya Dillo Djerou Betchi.

A cet effet, il conclut que, les autorités doivent reconnaître l’échec de leur projet de constitution et  se conformer à la volonté de peuple tchadien qui vient d’exprimer son ras-bol du système de  prédation, d’inégalité et d’injustice sociale. « Compte tenu du faible taux de participation et considérant qu’on  ne peut pas imposer à un peuple un contrat social approuvé par une insignifiante majorité, il est  clair que la junte n’a pas d’autre choix que l’annulation pure et simple du référendum  de 17 décembre 2023 », souligne Le porte-parole du Foc.

Tchad-Massacre de Goré : le ministère de la sécurité apporte un démenti

Le ministère de la Sécurité publique et de l’Immigration, a à travers un communiqué démenti sur les supposés massacres à Goré.

 

Par un communiqué de presse, le ministère de la Sécurité publique et de l’Immigration, porte à la connaissance de l’opinion publique que des « fausses informations »… faisant état de massacre dans la zone de Goré, dans la province du Logone Oriental, circulent depuis ce matin sur la toile, au lendemain du scrutin référendaire du 17 décembre 2023.

Selon le communiqué, « les forces de défense et de sécurité ont assuré pleinement la sécurité sur toute l’étendue du territoire lors de cette élection référendaire ». Le ministre a ajouté que,  ces « informations sans fondements aucunes visent tout simplement à les discréditer et créer la panique au sein de la population qui n’aspire qu’à la paix ».

Pour finir, le ministère de la Sécurité publique et de l’Immigration voudrait, à travers ce communiqué, apporter « un démenti formel et rassurer l’opinion nationale et internationale du climat actuel de sécurité, qui prévaut sur l’ensemble du territoire national ». Cependant, il « met en garde, les auteurs et coauteurs de ces fausses informations du risque qu’ils encourent en propageant de telles allégations ».

Tchad : le Président porte les petites pensions retraite à 60 000 F minimum

L’annonce a été faite le 31 décembre 2022 par le président de transition Mahamat Idriss Deby.

« Pour ce qui est de l’année prochaine, j’instruis le Gouvernement à revaloriser les petites pensions pour les porter à un minimum de 60 000 FCFA au lieu de 32 000 FCFA par coupon pour les retraités les plus faibles. Cette mesure de revalorisation des pensions concernera environ 12 000 retraités », a déclaré ce 31 décembre le président de la transition Mahamat Idriss Deby, dans un message adressé à la nation.

Par ailleurs, il a indiqué que les étapes prochaines de la transition seront celles de l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle Constitution par voie référendaire mais aussi l’organisation d’un referendum sur la forme de l’État.

« Un double referendum qui ouvrira la voie à un processus électoral inédit, qui sera le plus inclusif et transparent de toute l’histoire électorale et politique de notre pays », a-t-il indiqué. Il poursuit que la nouvelle année engage chacun dans l’œuvre collective de construction du nouveau Tchad.

 

Tchad : un référendum en vue pour trancher la question de la forme de l’État

A l’issue de son investiture le 11 octobre, Mahamat Idriss Deby, président de transition a rappelé l’urgence de tenir au plus vite le référendum constitutionnel sur la forme de l’état.

La question de la forme de l’Etat ne cesse d’alimenter les débats au Tchad. Après 45 jours de travaux, le dialogue national inclusif et souverain n’a pu apporter une réponse définitive.  C’est ainsi qu’en marge de sa prestation de serment pour assurer la deuxième partie de la transition  Mahamat Idriss Deby déclare : « Je rappelle l’urgence absolue de tenir au plus vite le référendum constitutionnel qui devrait trancher la question de la forme de l’État. »

Il assure que la deuxième phase de transition sera pleinement consacrée à la mise en œuvre des conclusions du Dialogue National Inclusif et Souverain. Le président de transition ajoute : « les recommandations de nos assises nationales sont l’unique bréviaire qui va commander toutes nos actions et particulièrement les miennes, dicter toute ma conduite et focaliser toute mon attention, durant la transition. »

Il est à rappeler que la question de la forme de l’Etat alimente les débats depuis plusieurs années. Tant dis que les uns souhaitent un Etat unitaire fortement décentralisé, d’autres tiennent fermement au fédéralisme. Le référendum à organiser permettra de trancher ce problème.

Au Tchad, le gouvernement accuse l’Église de semer la division

Jeudi 19 avril, les évêques tchadiens ont appelé à l’organisation d’un référendum pour le vote de la nouvelle Constitution. Le gouvernement s’est dit « stupéfait » et « indigné » de cette intervention de l’Église catholique.

« Nous exprimons notre stupéfaction et notre indignation face à cette déclaration infondée, qui non seulement fait une lecture complètement erronée de la Constitution en vigueur, mais jette les germes d’une grave division des Tchadiens », a déclaré, samedi 21 avril, Mariam Mahamat Nour, secrétaire générale du gouvernement tchadien, chargée des relations avec le Parlement.

Cette responsable gouvernementale répondait aux évêques tchadiens qui ont appelé, jeudi 19 avril, à l’organisation d’un référendum pour l’adoption de la nouvelle Constitution tchadienne. « Le président tchadien, Idriss Déby Itno, est le seul habilité à décider de la tenue d’un référendum », a-t-elle rappelé.

Le texte de la nouvelle Constitution tchadienne, très controversé, est issu des résolutions d’un forum sur les réformes institutionnelles qui a réuni les forces politiques, religieuses et sociales du Tchad en mars, mais qui a été boudé par l’opposition.

Le vote pour l’adoption du nouveau texte constitutionnel est prévu à l’Assemblée nationale le 30 avril. La nouvelle Constitution, si elle est adoptée, instaurera un régime présidentiel qui renforcerait les pouvoirs du président Idriss Déby Itno et introduirait une quatrième République.

Idriss Déby, 65 ans, au pouvoir depuis 1990, en est à son cinquième mandat qui doit s’achever le 21 août 2021. La nouvelle constitution lui permettrait de se représenter en 2021 et d’effectuer deux autres mandats de six ans. Il pourrait donc être président jusqu’en 2033.

Les évêques tchadiens estiment qu’une adoption du texte constitutionnel par voie parlementaire « risque de fausser gravement les règles du jeu démocratique ». L’Assemblée nationale tchadienne est, en effet composée d’une forte majorité de députés proches du pouvoir. L’épiscopat tchadien estime, en outre, qu’« une grande partie de la population tchadienne ignore complètement ce qui se passe ».

Inquiétude de l’opposition et de la société civile

Le vote prochain de ce projet de loi provoque des fortes tensions entre le pouvoir, les partis d’opposition et la société civile.

Mardi 17 avril, sept associations de la société civile tchadienne ont demandé, dans une lettre ouverte aux députés, de ne pas voter la nouvelle Constitution, estimant que « la constitution encore en vigueur dit qu’une telle révision passe par un référendum ».

Lundi 16 avril, les 33 députés de l’opposition (sur les 170 que compte le parlement tchadien) ont annoncé leur boycott des travaux parlementaires sur l’adoption du texte. « Nous connaissons très bien la machine infernale qui a été lancée contre nous et contre la population tchadienne, a confié à RFI le chef de file de l’opposition, Saleh Kebzabo qui rejette la nouvelle Constitution. Déby veut les pleins pouvoirs. Il ne se satisfait pas de ce qu’il a obtenu jusqu’ici. Il a une majorité écrasante à l’Assemblée nationale, il fera ce qu’il voudra. »