Virus: 300 millions d’élèves sans école, la Californie en état d’urgence

Près de 300 millions d’élèves dans le monde privés de classe et état d’urgence en Californie : l’épidémie de Covid-19 affole la planète et fait ses premières victimes au niveau économique.

L’Italie, premier foyer européen, qui a passé mercredi la barre des cent morts (107 morts pour 3.089 cas), a pris des mesures exceptionnelles : toutes les écoles et universités seront fermées à partir de jeudi et jusqu’au 15 mars.

Trois premiers morts ont été annoncés en Irak et un en Suisse.

En Corée du Sud, deuxième foyer de contaminations après la Chine (5.766 cas, dont 35 décès), les vacances ont été prolongées de trois semaines dans les écoles et les crèches.

Le Japon s’apprête à imposer la quarantaine aux personnes en provenance de Chine ou de Corée du Sud, selon la presse nippone. Tokyo a en outre annoncé le report d’une visite du président chinois Xi Jinping qui était prévue au printemps.

En Iran, où les autorités ont fait état de 15 nouveaux décès (92 morts au total, 2.922 cas), les établissements scolaires ont également été fermés, les événements culturels et sportifs suspendus et les heures de travail réduites dans les administrations.

Du fait de l’épidémie, 13 pays ont été contraints de fermer toutes leurs écoles, affectant la scolarité de plus de 290 millions d’élèves dans le monde, selon l’Unesco, qui parle d’un « chiffre sans précédent ».

L’organisation de l’Onu pour l’éducation et la culture rappelle qu’il y a tout juste deux semaines la Chine, où le virus est apparu en décembre, était l’unique pays à avoir fermé ses écoles.

– Razzia sur le papier toilette –

Le nouveau coronavirus affecte dorénavant tous les continents (sauf l’Antarctique) et perturbe la vie quotidienne dans un nombre croissant de pays.

En quelques semaines, les masques, gels désinfectants, gants ou combinaisons de protection sont devenus des denrées rares dans de nombreux pays.

En Corée du Sud, le Premier ministre a annoncé que l’ exportation de masques serait interdite à compter de vendredi et que le personnel médical et les travailleurs employés à la désinfection seraient prioritaires.

La Russie et l’Allemagne ont interdit mercredi l’exportation de matériel médical de protection. La France, qui a réquisitionné les stocks et la production des masques, souhaite à présent limiter à 3 euros les 100 ml le prix des gels hydroalcooliques, en raison d’une flambée des prix.

En Australie, le papier toilette est désormais rationné dans certains supermarchés après une ruée de clients paniqués. Un tabloïd local s’en amuse : il a publié jeudi un cahier spécial détachable de huit pages blanches destiné à ses lecteurs qui viendraient à manquer.

La Chine a franchi la barre des 3.000 morts avec 31 nouveaux décès enregistrés. Et le pays craint à présent de nouvelles contaminations d’individus de retour de l’étranger. Shanghai a fait état jeudi du cas d’un étudiant chinois rentré contaminé lundi d’Iran.

– Etat d’urgence en Californie –

La quarantaine à laquelle Wuhan et sa province – épicentre de l’épidémie – sont soumises depuis fin janvier, ainsi que la limitation des voyages dans le pays, semblent porter leurs fruits : le nombre de nouveaux décès est à la baisse ces dernières semaines et plus de 50.000 personnes ont été guéries.

Revers de la médaille, les mesures drastiques de confinement paralysent l’économie du géant asiatique et menacent par ricochet la croissance mondiale.

Sans pouvoir encore évaluer précisément les répercussions sur l’économie du coronavirus, le Fonds monétaire international (FMI) a confirmé que la croissance mondiale serait en 2020 « inférieure » à celle de 2019.

Victime collatérale du virus : la compagnie aérienne britannique Flybe a annoncé cesser ses activités « avec effet immédiat », plombée par une chute brutale du trafic aérien dans le monde. Placée en redressement judiciaire, la compagnie emploie quelque 2.000 salariés.

Aux Etats-Unis, où 11 morts ont été recensés, la Californie a déclaré l’état d’urgence et un bateau de croisière, le Grand Princess, a été maintenu au large après la découverte d’un vingtaine de cas suspects parmi les quelque 2.500 passagers et membres d’équipage.

Le paquebot appartient à la même compagnie que le Diamond Princess, le navire resté au large du Japon le mois dernier avec un total de 700 contaminations, dont six mortelles.

Le Congrès a accepté de débloquer un budget de plus de 8 milliards de dollars pour endiguer l’épidémie.

L’onde de choc commence aussi à secouer l’activité automobile en Europe. Les immatriculations de voitures neuves ont reculé de 11% en février en Allemagne, premier marché européen, et les commandes de 19%, selon les chiffres des constructeurs.

burx-sbr/bar/lb

Syrie: 15 civils tués dans des frappes russes dans le nord-ouest, selon l’OSDH

Au moins 15 civils, dont un enfant, ont été tués jeudi lors de frappes aériennes russes dans la région d’Idleb (nord-ouest), dernier grand bastion jihadiste et rebelle, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

L’ONG, qui dispose d’un vaste réseau de sources sur le terrain, a précisé que les frappes avaient visé après minuit une zone où des déplacés syriens s’étaient rassemblés à l’extérieur de la ville de Maaret Misrin.

Un correspondant de l’AFP a vu les corps de certaines victimes enveloppées d’épaisses couvertures dans un hôpital local. Un secouriste portait le cadavre d’une petite fille, dont la bouche était remplie de débris gris.

Sur le site visé par les frappes, deux grands bâtiments d’un étage se sont effondrés.

Selon l’OSDH, le bilan risque d’augmenter car de nombreux blessés sont dans un état critique.

Avec l’aide de l’aviation russe, le régime syrien mène depuis décembre une vaste offensive contre la région d’Idleb, permettant la reconquête de la moitié de la province, dernier bastion contrôlé par des rebelles et des jihadistes, selon l’OSDH.

L’offensive a provoqué le déplacement de près d’un million de civils d’après l’ONU, et tué plus de 470 civils, d’après l’OSDH.

Elle a aussi suscité des frictions entre Ankara et Moscou. Alors que la Turquie soutient certains groupes rebelles et la Russie appuie le régime, les deux pays avaient renforcé leur coopération sur le dossier syrien ces dernières années.

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan doivent se retrouver à Moscou jeudi pour chercher une solution visant à apaiser les tensions en Syrie, qui font planer la menace d’un conflit direct entre la Russie et la Turquie sur le sol syrien.

Poutine et Erdogan cherchent à apaiser les tensions en Syrie

Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan se retrouvent à Moscou jeudi pour chercher une solution visant à apaiser les tensions en Syrie, qui ont fait planer la menace d’un conflit direct entre la Russie et la Turquie sur le sol syrien.

Cette rencontre intervient alors que des dizaines de soldats turcs ont été tués ces dernières semaines dans d’intenses combats dans la région d’Idleb, ultime bastion rebelle et jihadiste dans le nord-ouest de la Syrie, où la Turquie mène depuis fin février une opération d’envergure contre les forces du régime de Bachar al-Assad.

Ce dernier, appuyé par l’aviation russe, a lancé en décembre une offensive à Idleb, qui a provoqué une catastrophe humanitaire, avec près d’un million de personnes déplacées vers la frontière turque.

Cette escalade des tensions sur le terrain a abouti à des tensions diplomatiques entre Moscou, un allié du régime syrien, et Ankara, soutien des rebelles, en faisant planer un risque d’un affrontement direct entre les deux pays qui se sont imposés comme les principaux acteurs internationaux dans le conflit syrien.

A la veille des discussions avec son homologue russe, M. Erdogan a toutefois affirmé qu’il espérait, lors du sommet à Moscou, obtenir un « cessez-le-feu le plus rapidement possible dans la région » d’Idleb.

Pour sa part, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a émis l’espoir que les deux dirigeants pourraient aboutir, à l’issue de leur rencontre, à une « vision commune » des origines de cette crise et discuter des « mesures communes » à prendre pour y mettre fin.

– « Question de prestige » –

« Un cessez-le-feu pourrait être annoncé à l’issue des discussions entre MM. Poutine et Erdogan, mais ce ne sera qu’un show », relativise cependant auprès de l’AFP un diplomate occidental.

« Je pense que Poutine dira à Erdogan que c’est fini pour ses actions en Syrie », ajoute-t-il.

« La victoire en Syrie est devenue une question de prestige pour la Russie et pour Poutine personnellement », assure pour sa part Iouri Barmine, analyste du Conseil russe pour les affaires internationales, en laissant entendre que Moscou, qui intervient militairement sur le sol syrien depuis septembre 2015 en soutien au régime de Bachar al-Assad, n’était pas prêt à faire des concessions.

L’escalade des tensions à Idleb, qui a vu notamment la Turquie abattre trois avions du régime syrien et tuer — selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, une ONG — des dizaines de ses soldats, a fait voler en éclats les accords conclus entre M. Poutine et M. Erdogan à Sotchi en 2018 pour faire cesser les combats dans cette région et y instaurer une zone démilitarisée.

Elle a aussi donné lieu à de vifs échanges entre Moscou et Ankara, qui avaient renforcé leur coopération ces dernières années sur le dossier syrien, malgré leurs intérêts divergents.

– Accusations mutuelles –

La Turquie a ainsi accusé la Russie de ne pas respecter les accords de Sotchi, qui prévoyaient les garanties du statu quo sur le terrain et la suspension des bombardements à Idleb.

Pour sa part, la Russie a accusé la Turquie de ne pas remplir sa partie des engagements et de ne rien faire pour « neutraliser les terroristes » dans cette région.

Un point d’orgue dans les accusations mutuelles: le ministère russe de la Défense a affirmé mercredi que les « positions fortifiées des terroristes ont fusionné avec les postes d’observation turcs » déployés à Idleb dans le cadre des accords de Sotchi.

De son côté, la Turquie, qui accueille déjà 3,6 millions de Syriens sur son sol, a réclamé mercredi un soutien européen aux « solutions politiques et humanitaires turques en Syrie », indispensable selon Ankara pour mettre en place une trêve dans ce pays et régler la crise migratoire.

Vendredi, M. Erdogan a ordonné l’ouverture des frontières de son pays, en menaçant l’Europe des « millions » de migrants et y réveillant la peur d’une crise migratoire similaire à celle de 2015.

Des dizaines de milliers de personnes ont depuis afflué vers la Grèce, cet afflux ayant provoqué des heurts entre réfugiés et policiers à la frontière grecque.

Javier Perez de Cuellar est mort: 100 ans de pacifisme

Javier Perez de Cuellar le « pacifiste par nature et par vocation », comme il était souvent décrit, désormais « repose en paix », ainsi que l’a annoncé le fils du secrétaire général de l’ONU, de 1982 et 1991.

Le diplomate péruvien est mort mercredi soir à Lima à l’âge de 100 ans. « Mon papa est décédé après une semaine compliquée, il est décédé à 08h09 du soir (01h09 GMT jeudi matin, ndlr) et repose en paix », a déclaré Francisco Perez de Cuellar à la radio péruvienne RPP.

« Je regrette profondément le décès de don Javier Perez de Cuellar, illustre Péruvien, démocrate au plus haut point, qui a dédié sa vie entière au travail pour grandir notre pays », a réagi le président péruvien Martin Vizcarra sur Twitter.

La dépouille de l’ancien diplomate recevra les honneurs vendredi au palais Torre Tagle, siège du ministère péruvien des Affaires étrangères, avant d’être inhumée au cimetière Presbitero Maestro de Lima, a précisé Francisco Perez de Cuellar.

Son père fut le cinquième secrétaire général des Nations unies, dont il avait redoré le blason. L’institution n’avait pas manqué de le saluer pour son centième anniversaire, le 19 janvier dernier.

– Iran-Irak, Salvador, Namibie… –

« C’est avec une grande fierté et une grande joie que je lui adresse mes meilleurs vœux à l’occasion de son 100e anniversaire. J’ai souvent réfléchi à son exemple et à son expérience pour m’inspirer et me guider », avait écrit l’actuel secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans un message sur son compte Twitter.

« Sa vie s’étend non seulement sur un siècle, mais aussi sur toute l’histoire des Nations unies », avait ajouté le Portugais à propos de celui qui avait été par ailleurs fait docteur honoris causa dans près de quarante universités à travers le monde.

Jeudi matin, dans un communiqué, M. Guterres, « profondément triste », a rendu hommage à un « homme d’Etat accompli, un diplomate engagé et une inspiration personnelle qui a profondément marqué l’ONU et notre monde ».

Pendant les dix années (1982-1991) qu’il a passées à la tête de l’ONU, M. Perez de Cuellar avait coutume de dire qu’il exerçait « la présidence du monde ».

Il y fit prévaloir ses sentiments pacifistes très marqués, notamment par ses efforts pour obtenir un cessez-le-feu lors de la guerre Iran-Irak (1980-1988), en organisant des pourparlers de paix pendant la guerre civile au Salvador (1979-1992), la libération des otages américains détenus au Liban ou encore l’accord de paix au Cambodge.

Il estimait par ailleurs l’indépendance de la Namibie en 1990, l’une des dernières colonies du continent africain, comme sa plus grande réussite en tant que secrétaire général.

« Son mandat en tant que secrétaire général a coïncidé avec deux époques distinctes dans les affaires internationales: d’abord, certaines des années les plus tendues de la guerre froide, puis, avec la fin de la confrontation idéologique, un moment où les Nations unies ont commencé à jouer plus pleinement le rôle envisagé par les fondateurs », a souligné Antonio Guterres dans son communiqué.

– Francophile –

Né le 19 janvier 1920 au sein d’une bonne famille de « l’oligarchie blanche » de Lima, il avait embrassé en 1945 une carrière de diplomate qui lui permettra de représenter son pays en Grande-Bretagne, au Brésil, en Bolivie, en Union soviétique, en Pologne, en Suisse, et enfin au Venezuela, avant d’être nommé en 1982 à la tête de l’ONU.

Au Pérou, il connut un cinglant échec à l’élection présidentielle de 1995, en ne rassemblant que 21,8% des voix au premier tour, remporté haut la main par Alberto Fujimori (64,4%). Après sa défaite, M. Perez de Cuellar se retira dans son domicile parisien.

Il revint au Pérou afin de démarrer pour de bon sa carrière politique, à l’âge de… 80 ans, et pour une expérience assez brève: il est nommé simultanément président du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères pendant le gouvernement de transition de Valentin Paniagua, du 22 novembre 2000 au 28 juillet 2001.

A ce poste de Premier ministre d’un gouvernement de « d’unité et de réconciliation nationale », il participa à la mise au jour d’un réseau de corruption monté par l’ancien chef des services secrets, Vladimiro Montesinos, sous la décennie Fujimori.

Après l’élection d’Alejandro Toledo à la présidence en 2001, M. Perez de Cuellar revient à Paris en tant qu’ambassadeur en France et à l’Unesco. Il avait d’ailleurs épousé une Française en premières noces, Yvette Roberts, avec laquelle il aura deux enfants, puis la Péruvienne Marcela Temple Seminario, toutes deux décédées.

Virus: 300 millions d’élèves sans école, annulations en cascade dans le monde

Près de 300 millions d’élèves dans le monde privés de classe: l’Italie est le dernier pays à avoir fermé ses écoles pour tenter de freiner l’épidémie de Covid-19 qui affole la planète et menace l’économie mondiale.

L’Italie, premier foyer européen, qui a passé mercredi la barre des cent morts (107 morts pour 3.089 cas), a pris des mesures exceptionnelles: toutes les écoles et universités seront fermées à partir de jeudi et jusqu’au 15 mars.

La Corée du Sud, deuxième plus gros foyer de contaminations après la Chine (5.766 contaminations, dont 35 décès), les vacances ont été prolongées de trois semaines dans les écoles et les crèches.

En Iran, où les autorités ont fait état de 15 nouveaux décès (92 morts au total, 2.922 cas), les établissements scolaires ont également été fermés, les événements culturels et sportifs suspendus et les heures de travail réduites dans les administrations.

Du fait de l’épidémie, 13 pays ont été contraints de fermer toutes leurs écoles, affectant la scolarité de plus de 290 millions d’élèves dans le monde, selon l’Unesco, qui parle d’un « chiffre sans précédent ».

L’organisation de l’Onu pour l’éducation et la culture rappelle qu’il y a tout juste deux semaines la Chine, où le virus est apparu en décembre, était l’unique pays à avoir fermé ses écoles.

– ‘Limiter l’impact’ –

La Chine a franchi jeudi la barre des 3.000 morts avec 31 nouveaux décès enregistrés.

La quarantaine à laquelle Wuhan et sa province – épicentre de l’épidémie – sont soumises depuis fin janvier, ainsi que la limitation des voyages dans le pays, semblent porter leurs fruits, avec une tendance à la baisse des nouveaux décès ces dernières semaines et plus de 50.000 personnes guéries.

Mais ces mesures drastiques de confinement paralysent l’économie du géant asiatique et menacent par ricochet la croissance mondiale.

La patronne du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a déclaré mercredi que la crise appelait « une réponse au niveau mondial » tandis que les pays membres de l’institution ont promis « tout le soutien nécessaire pour limiter l’impact » de l’épidémie et restaurer la croissance.

Sans pouvoir encore évaluer précisément les répercussions sur l’économie du coronavirus, le FMI a confirmé que la croissance mondiale serait en 2020 « inférieure » à celle de 2019.

Aux Etats-Unis, où 11 morts ont été recensés avec deux décès supplémentaires, l’épidémie est désormais dans toutes les têtes et inquiète l’ensemble des secteurs d’activité, selon une étude de la Banque centrale américaine.

Les prévisions compilées par la Fed tablent sur une croissance « modeste » à court-terme.

Le Congrès a accepté de débloquer un budget de plus de 8 milliards de dollars pour endiguer l’épidémie.

De grandes banques américaines ont par ailleurs commencé à tester leurs mesures d’urgence en cas de catastrophe sanitaire empêchant un grand nombre de salariés de se rendre au bureau.

Victime collatérale du virus: la compagnie aérienne britannique Flybe a annoncé jeudi cesser ses activités « avec effet immédiat », plombée par une chute brutale du trafic aérien dans le monde.

– James Bond peut attendre –

Le nouveau coronavirus affecte dorénavant tous les continents, sauf l’Antarctique, et perturbe la vie quotidienne dans un nombre croissant de pays.

Face au danger, les autorités annulent ou reportent tout événement ou rassemblement susceptible de propager la maladie.

A Londres, les producteurs du nouveau James Bond, « No time to die » (« Mourir peut attendre ») ont annoncé le report de sa sortie mondiale en novembre.

Les compétitions sportives sont également chamboulées: en Italie, toutes les rencontres, y compris les matches de football, devront se tenir à huis clos jusqu’au 3 avril.

Le sort de deux événements sportifs majeurs est en suspens: l’Euro de football (12 juin-12 juillet) et les Jeux olympiques de Tokyo (24 juillet-9 août).

Les rassemblements religieux sont également ciblés. L’Arabie saoudite a décidé de suspendre « temporairement » la Omra, le petit pèlerinage musulman entrepris tout au long de l’année.

En France, le sanctuaire de Lourdes, qui attire chaque année des millions de pèlerins catholiques, a annoncé qu’il fermait ses piscines, les bassins sacrés où environ 350.000 personnes s’immergent chaque année.

L’Africa CEO Forum d’Abidjan, qui devait rassembler les 9 et 10 mars 1.800 décideurs économiques et politiques dont plusieurs chefs d’Etat, a été « reporté à une date ultérieure ».

burx-sbr/am

Décès de l’ex-secrétaire général de l’ONU Javier Perez de Cuellar à 100 ans

Javier Perez de Cuellar, diplomate péruvien et secrétaire général de l’ONU entre 1982 et 1991, est mort mercredi soir à Lima à l’âge de 100 ans, a annoncé son fils.

« Mon papa est décédé après une semaine compliquée, il est décédé à 08h09 du soir (01h09 GMT jeudi matin, ndlr) et repose en paix », a déclaré Francisco Perez de Cuellar à la radio péruvienne RPP.

La dépouille de l’ancien diplomate recevra les honneurs vendredi au palais Torre Tagle, siège du ministère péruvien des Affaires étrangères, avant d’être inhumée au cimetière Presbitero Maestro de Lima, selon la même source.

Né à Lima en 1920, Javier Perez de Cuellar a été le cinquième secrétaire général des Nations unies, qui l’ont salué pour son centième anniversaire, le 19 janvier.

« C’est avec une grande fierté et une grande joie que je lui adresse mes meilleurs vœux à l’occasion de son 100e anniversaire. J’ai souvent réfléchi à son exemple et à son expérience pour m’inspirer et me guider », avait écrit l’actuel secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans un message sur son compte Twitter.

« Sa vie s’étend non seulement sur un siècle, mais aussi sur toute l’histoire des Nations unies », avait ajouté le Portugais.

Au Pérou, Javier Perez de Cuellar a été simultanément président du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères pendant le gouvernement de transition de Valentin Paniagua, du 22 novembre 2000 au 28 juillet 2001.

Candidat à la présidence en 1995, il a été battu par Alberto Fujimori, réélu.

La CPI se prononce sur l’éventuelle ouverture d’une enquête en Afghanistan

Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) vont se prononcer jeudi en appel sur la demande de la procureure d’ouvrir une enquête pour des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre présumés en Afghanistan, dont des exactions qui auraient été commises par des soldats américains.

Les juges de la CPI, basée à La Haye, avaient refusé en avril d’autoriser l’ouverture d’une enquête sur de tels crimes dans le pays déchiré par la guerre, estimant que cela « ne servirait pas les intérêts de la justice ».

Cette décision était intervenue une semaine seulement après la révocation du visa de la procureure de la Cour Fatou Bensouda par Washington, qui avait aussitôt salué une « grande victoire ».

L’administration du président américain Donald Trump s’était farouchement opposée à toute enquête en Afghanistan de la CPI, fondée en 2002 pour juger des pires atrocités commises dans le monde.

Les Etats-Unis, qui ne sont pas membres de la Cour, avaient annoncé mi-mars des sanctions sans précédent à l’encontre de la juridiction internationale, avec des restrictions de visa contre toute personne « directement responsable » d’une éventuelle enquête « contre des militaires américains ».

La procureure Fatou Bensouda avait fait appel en septembre du verdict des juges, rapidement critiqué par différents groupes de défense des droits humains qui avaient évoqué un coup dur pour les « milliers de victimes » du conflit afghan.

La chambre d’appel rendra son jugement jeudi à 10H00 (09H00 GMT), a fait savoir la Cour dans un communiqué.

– « Contre les intérêts américains » –

Selon les Nations unies, près de 3.500 civils ont été tués et 7.000 autres blessés à cause de la guerre en Afghanistan l’an dernier.

Mme Bensouda souhaite examiner non seulement des crimes présumés commis depuis 2003 par des soldats talibans et afghans, mais aussi par les forces internationales, notamment par les troupes américaines. Des allégations de tortures ont également été formulées à l’encontre de la CIA.

Le bureau de la procureure – qui avait ouvert un examen préliminaire en 2006 sur la situation en Afghanistan – ainsi que les représentants des victimes du conflit afghan ont de nouveau plaidé pour l’ouverture d’une enquête lors d’audiences tenues en décembre.

La décision de refuser l’ouverture d’une enquête en Afghanistan « prive les victimes de tout », a martelé Fergal Gaynor, une avocate plaidant la cause de 82 victimes.

L’avocat personnel de Donald Trump, Jay Sekulow, a quant à lui dénoncé « une démarche de la procureure allant directement à l’encontre des intérêts américains ».

Si les juges de la CPI refusent une seconde fois d’autoriser l’ouverture d’une enquête, Mme Bensouda aura la possibilité de reformuler une telle demande à l’avenir en cas de « nouveaux faits ou preuves ».

Washington et les talibans afghans ont signé le 29 février un accord historique ouvrant la voie à un retrait total des troupes américaines d’Afghanistan. Les talibans ont mené des attaques ces derniers jours, que le Pentagone a toutefois minimisées.

Les Etats-Unis mènent dans ce pays depuis 2001 la plus longue guerre de leur histoire.

L' »extraordinaire » effondrement d’Elizabeth Warren dans la course à la Maison Blanche

Devant des milliers de personnes, baignée par le halo des projecteurs, Elizabeth Warren semblait dans un meeting de campagne à l’automne avoir l’investiture démocrate et la Maison Blanche en vue. Mais l’ambition de la sénatrice progressiste s’est effondrée à l’épreuve des urnes.

« Des cours universitaires vont être dédiés à l’effondrement mystérieux et total d’Elizabeth Warren. C’est extraordinaire », a réagi, juste après l’avalanche de votes du « Super Tuesday », la journaliste et vétéran de la politique américaine, Mara Liasson, sur la radio publique NPR.

Arrivée en octobre jusqu’au sommet des sondages pour les primaires démocrates, la sénatrice progressiste âgée de 70 ans n’a pas gagné un seul de la vingtaine de scrutins organisés depuis le début des primaires, le 3 février.

Pire, elle n’est arrivée que troisième dans l’Etat du Massachusetts qu’elle représente fièrement au Sénat depuis 2013, et quatrième dans celui où elle est née, l’Oklahoma.

Seule femme pouvant encore peser dans la course à l’investiture démocrate avant mardi, Elizabeth Warren semblait bien avoir perdu toute chance de devenir la première présidente des Etats-Unis.

Ancienne professeure en droit, pourfendeuse de Wall Street, elle « réévaluait » mercredi sa candidature après ces résultats humiliants.

Selon le Washington Post, ses alliés étaient en pourparlers avec l’entourage du sénateur indépendant Bernie Sanders –qui fait campagne nettement à gauche– mais s’entretenaient aussi avec l’ancien vice-président plus au centre Joe Biden.

Avec une seule question en tête: va-t-elle se retirer de la course en accordant son soutien à l’un d’eux ?

La sénatrice d’ordinaire combative est restée très silencieuse mercredi, se contentant de retweeter un message de son chef de campagne.

Un calme qui contraste avec l’ambiance de ses meetings de campagne.

« Rêvons en grand, battons-nous fort, à nous de gagner! »: la foule, d’abord quelques centaines puis des milliers, reprenait en coeur son cri de ralliement à travers les Etats-Unis.

« Il est temps qu’une femme entre à la Maison Blanche », avaient scandé spontanément des élus locaux qui la soutenaient dans l’Iowa, avant le premier scrutin des primaires.

Depuis, elle a enchaîné les défaites.

– Sexisme? –

« Warren s’est fait déborder par Sanders sur sa gauche et par les candidats plus modérés sur sa droite », explique à l’AFP Kyle Kondik, politologue à l’université de Virginie.

« Le problème d’Elizabeth Warren, c’est qu’elle n’est pas parvenue à trouver un moyen d’attaquer Bernie tout en courtisant ses électeurs », renchérit Tobe Berkowitz, professeur en communication à l’université de Boston.

Les deux sénateurs progressistes se disent « amis » depuis plus de trente ans mais le ton est bien monté depuis janvier.

Ils se sont traités mutuellement de menteurs autour d’une question brûlante: M. Sanders lui aurait-il dit, comme Mme Warren l’affirme, qu’une femme ne pourrait jamais gagner face au républicain Donald Trump?

Le sexisme a pesé sur sa candidature, estime Jessica Valenti, une auteure féministe.

La première explication des commentateurs pour ses défaites va « probablement porter sur les craintes concernant sa capacité à être élue » face à M. Trump, écrivait-elle mercredi sur le site Medium. « Ne me dites pas que cela n’a rien à voir avec du sexisme. J’ai passé l’âge ».

– Revirement –

Entrée en lice dès décembre 2018, Elizabeth Warren s’était présentée aux électeurs démocrates se targuant d’avoir « un projet » pour toutes les grandes questions.

Avec une exception notable: le chiffrage de la grande question qui préoccupe les Américains, le système de santé.

Elle avait finalement dévoilé en novembre son projet, en optant pour une refonte en profondeur vers une couverture universelle, sur la même ligne que Bernie Sanders. Contrairement à lui, elle avait révélé le détail de son plan de financement pour couvrir les milliers de milliards de dollars qu’elle coûterait.

Un moment pivot dans la campagne de celle qui avait jusqu’ici voulu se présenter en progressiste pouvant aussi attirer des modérés.

Plus récemment, elle avait été critiquée pour un revirement notable. Après avoir éreinté ses rivaux modérés aidés par des comités d’action politique (Super PAC), qui soutiennent les campagnes des candidats aux Etats-Unis, elle a à son tour accepté, en février, l’aide très conséquente d’un Super PAC.

Ancienne électrice républicaine, née de parents modestes, Elizabeth Warren a aussi été visée sans relâche par les piques de républicains, Donald Trump en tête, sur les origines amérindiennes qu’elle a longtemps revendiquées et qui se sont révélées être en fait très diluées.

Mais il y a aussi quelque chose d’intangible, comme parfois en politique, derrière ses défaites, souligne Tobe Berkowitz.

Les électeurs « veulent quelqu’un dont ils pensent qu’il va se battre pour eux et est +authentique+. Pour une raison ou une autre, Trump et Bernie sont parvenus » à se présenter comme cela. « Pas Warren ».

Ukraine: Zelensky remanie son gouvernement pour sauver sa popularité

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lancé mercredi un remaniement en profondeur de son gouvernement au motif de faibles résultats économiques et sur fond d’un déclin de sa popularité.

Le Parlement ukrainien a nommé au poste de Premier ministre Denys Chmygal, l’un des adjoints de son prédécesseur Oleksiï Gontcharouk, contraint lui à démissionner après six mois en poste au motif de piètres résultats économiques.

« Le précédent gouvernement faisait tout son possible, mais aujourd’hui, les Ukrainiens ont besoin d’un gouvernement qui fera même l’impossible » et œuvrera « pour les gens », a déclaré le président en présentant son candidat aux députés.

Au total, 291 parlementaires ont voté pour sa nomination après avoir entériné plus tôt dans la journée la démission de M. Gontcharouk.

Son successeur de 45 ans a pour sa part promis de s’attaquer « sans délai » aux « défis » économiques du pays. « Chaque Ukrainien doit voir que l’Etat le protège », a-t-dit.

En poste depuis neuf mois, l’ancien comédien Zelensky a été élu président sur la promesse de « casser le système », éradiquer la corruption endémique et introduire de nouveaux visages dans un paysage politique sclérosé.

– « Il ne suffit plus d’être nouveau » –

Dominé par son parti Serviteur du peuple, le Parlement a ainsi nommé fin août un gouvernement comprenant de nombreux novices. M. Gontcharouk devenu à 35 ans le plus jeune Premier ministre de l’histoire de l’Ukraine n’avait alors que quatre mois d’expérience au sein de l’exécutif.

Mercredi, M. Zelensky a fait comprendre que cette stratégie n’avait pas marché. « Ce gouvernement a des acquis » mais « pour les Ukrainiens cela ne suffit pas », a-t-il déclaré, évoquant de nombreux problèmes sociaux qui n’ont pas été réglés et soulignant la nécessité de « corriger les erreurs ».

« Près de 10 millions de nos concitoyens vivent près du seuil de pauvreté », a-t-il affirmé, accusant aussi les forces de l’ordre du laxisme: « On promettait à la société ukrainienne la victoire sur la corruption. Pour l’instant, ce n’est même pas un match nul! »

« Il s’est avéré qu’il ne suffit pas d’être nouveau », a résumé lundi un des dirigeants du parti présidentiel Oleksandr Kornienko.

C’est la chute de sa propre popularité et celle du gouvernement au début de l’année qui est devenue « la dernière goutte » faisant déborder la vase pour M. Zelensky, explique l’analyste politique Volodymyr Fesenko.

La cote d’approbation du président a baissé à 47% en février contre 62% en décembre suite à des scandales impliquant plusieurs responsables gouvernementaux, selon un récent sondage.

Les députés ont nommé la plupart des ministres, dont plusieurs avec une expérience au gouvernement. Le jeune ministre de la Défense Andriï Zagorodniouk a ainsi été remplacé par un général à la retraite, Andriï Taran, 65 ans.

Le chef de la diplomatie Vadym Prystaïko est devenu vice-Premier ministre pour l’intégration européenne et son prédecesseur à ce poste Dmytro Kouleba a été nommé ministre des Affaires étrangères.

Le nouveau Premier ministre avait dirigé la région d’Ivano-Frankivsk (ouest) depuis août dernier et jusqu’à sa nomination au poste de vice-Premier ministre.

S’il avait occupé de 2017 à 2019 des postes importants au sein du groupe DTEK appartenant à Renat Akhmetov, homme le plus riche du pays à la réputation controversée, M. Chmygal n’est pas considéré comme un proche de l’oligarque.

– Pause avec le FMI –

« Il était l’un des gouverneurs les plus favorables aux affaires que j’ai rencontré en Ukraine », a commenté pour l’AFP Andy Hunder, président d’American Chamber of Commerce (ACC) en Ukraine en le décrivant comme un homme « à la tête froide, prudent et sérieux ».

En revanche, « le timing du remaniement est assez mauvais » en raison de l' »incertitude » globale liée à la propagation mondiale du nouveau coronavirus, qui risque de provoquer « un ralentissement des marchés mondiaux », prévient M. Hunder.

Le changement du gouvernement et notamment le remplacement de la ministre des Finances Oksana Markarova très prisée des Occidentaux par un ancien risque de compliquer les négociations sur une nouvelle tranche d’aide financière du Fonds monétaire international (FMI), préviennent les experts.

Cette aide est cruciale pour Kiev, confronté à une guerre avec les séparatistes prorusses dans l’est et à de lourdes difficultés économiques. « Le FMI est comme un sceau d’approbation pour les investisseurs qui vont voir ce que le FMI fera », souligne M. Hunder.

Echec cuisant pour Bloomberg, malgré son trésor de guerre

Manque de charisme, débats catastrophiques, passif avec les minorités, c’est une série de facteurs qui a mené au revers politique humiliant de Mike Bloomberg, sorti mercredi de la course à l’investiture démocrate.

Il n’aura tenu que 101 jours. Le temps pour lui de dépenser plus de 550 millions de dollars en publicité, un record historique pour une campagne politique.

En comptant l’équipe de plus de 2.000 salariés embauchés pour la campagne, les antennes locales, les déplacements, la facture pourrait être proche du record absolu de 737 millions dépensés par Barack Obama pour sa réélection, en 2011-12.

« Mike Bloomberg a fait le pari que son immense fortune pourrait lui offrir l’investiture démocrate. Il a perdu », résume Doug Muzzio, professeur en sciences politiques à Baruch College.

Entré en campagne très tard, le 24 novembre, neuf mois après Bernie Sanders et sept après Joe Biden, l’ancien maire de New York a-t-il trop attendu?

Pour James Thurber, professeur à American University, même si Mike Bloomberg s’était présenté plus tôt, « certains des mêmes problèmes structurels, des problèmes liés à sa personnalité, auraient déjà été là ».

Pour John Zogby, analyste politique, la décision de faire l’impasse sur les quatre premier scrutins a laissé une impression d’arrogance. « Si vous voulez être président, il faut faire campagne humblement en Iowa, dans le New Hampshire, vous devez aller taper aux portes. C’est comme ça que marche le système. »

« La première raison de l’échec de Mike Bloomberg, c’est le candidat Mike Bloomberg », renchérit Doug Muzzio. « Il est ennuyeux, technocratique, il n’est pas exaltant. Les hommes politiques établissent généralement un lien avec les gens. Pas Mike Bloomberg. »

L’entrepreneur n’a ainsi pas saisi les deux fenêtres que lui a offert le parti démocrate lors des deux débats du 19 et du 25 février, en allant jusqu’à modifier les règles de participation.

Pour Lincoln Mitchell, professeur à l’université Columbia, ces deux sorties en demi-teinte ont été un tournant et l’ont exposé. « S’il n’avait pas été sur scène, la course à l’investiture serait très différente aujourd’hui. »

Outre ses prestations, critiquées, sa présence en a aussi fait une cible privilégiée pour ses rivaux, offrant un répit bienvenu à Joe Biden, jusqu’ici régulièrement attaqué lors de ces débats, souligne Lincoln Mitchell.

Même si l’élément n’aura pas été décisif, le souvenir de sa politique sécuritaire à la tête de New York, jugée discriminatoire par beaucoup, a aussi joué un rôle.

« Il faisait une percée chez les électeurs afro-américains, mais ça allait continuer à le poursuivre », estime Lincoln Mitchell, en particulier face à Joe Biden, dont l’image est très directement associée à celle de Barack Obama.

– Le centre embouteillé –

Autre problème, en se positionnant au centre, Mike Bloomberg a rejoint une voie déjà bien embouteillée par des candidats qui se présentaient tous en alternative au programme très à gauche de Bernie Sanders.

« Il a fait du mal à (Pete Buttigieg et Amy Klobuchar) en essayant de séduire le même public », observe James Thurber, « mais cela lui a aussi été préjudiciable quand il a fallu se distinguer de Joe Biden. »

Après avoir indiqué qu’il n’écartait pas de se maintenir dans la course assez tard, l’homme qui a fait sa fortune grâce à des terminaux de marchés s’est finalement retiré dès le lendemain des premiers scrutins auxquels il a participé.

« Le fait qu’il soutienne Biden est un immense coup de pouce pour le parti démocrate », estime James Thurber. « Maintenant, la question cruciale est de savoir s’il va utiliser ses moyens pour l’aider, parce que Biden n’a pas beaucoup d’argent. »

Durant les trois mois qu’a duré la campagne Bloomberg, elle a souvent été présentée comme innovante, notamment pour son investissement dans les réseaux sociaux.

« Il n’y avait rien de révolutionnaire dans sa campagne ou dans son approche », tempère Doug Muzzio. « Ce qui était révolutionnaire, c’était la capacité de la financer. »

« Ce que l’histoire retiendra, c’est de l’ordre de l’anecdote », assure-t-il, « qui dira: Mike Bloomberg en 2020, trois-quarts de milliard de dollars et une poignée de délégués. »