Tchad : l’archevêque de N’Djamena blessé au cours de la marche de soutien aux victimes du massacre de Sandana

Plusieurs blessés, dont l’archevêque de N’Djamena, Mgr Edmond Djitangar, signalés au cours de la marche pour la dignité et la justice, en hommage aux victimes de Sandana, ce 15 février 2022.

Vêtues de noir, les populations de N’Djamena sont sorties massivement pour une marche de soutien, aux personnes massacrées au village Sandana, province du Moyen Chari. La marche pour la dignité et la justice a été initiée par les ressortissants du Moyen la circonscription. Malheureusement, les marcheurs ont été confronté à la répression de la police. Le Groupement d’intervention de la police (GMIP), a fait usage des gaz lacrymogènes et de jets de grenades pour disperser les manifestants.

Tchad : violence de Sandana, la ville de Sarh pleure ses morts

Les éclats de grenades ont atteint les genoux de l’archevêque métropolitain de N’Djamena, Mgr Edmond Djitangar Goetbé. L’homme de Dieu a eu une contusion. Une blessure qui intervient, alors qu’il marchait, avec les autres citoyens,  pour la dignité et la justice aux personnes massacrées. La scène de ce jour s’est déroulée au quartier Moursal, dans le 6ème arrondissement de la cité capitale. Plusieurs autres blessés ont été enregistrés.

Cette situation a entrainé l’arrêt de cours dans les établissements de la ville. Par mesure de sécurité, les chefs d’établissements ont libéré les élèves. Les marcheurs n’entendent pas lâcher prise, malgré la répression des forces de maintien de l’ordre. L’on écoute entre autres, « c’est une marche pacifique », « nous voulons simplement rendre hommage à nos frères injustement massacrés », des slogans similaires se multiplient. D’un autre côte c’est l’hymne national qui est entonné. Ceux qui n’ont pas pu participer à la marche et les internautes, s’indignent sur la toile. Les images et vidéos de l’archevêque sont d’ores et déjà devenues virales.

Tchad : violence de Sandana, les populations exigent le départ des autorités qui ont les troupeaux

Pour rappel, le 10 février dernier, 12 habitants du village Sandana, dans la province du Moyen Chari ont été tués par balles, par un éleveur.

Tchad : sensibilisation de la police sur le respect des droits de l’Homme

Quelques éléments du Groupement mobile d’intervention de la police (GMIP), bénéficient d’une formation sur les principes fondamentaux et du respect des droits humains ce 13 août 2021

L’école de police de N’Djamena abrite une séance de recyclage des éléments du GMIP. C’est une initiative du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH). Cette séance de travail vient édifier les éléments de la police sur le respect des droits de l’Homme dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre. Elle vise également à familiariser le GMIP avec les principes fondamentaux et les notions élémentaires des droits de l’Homme. Notamment, le droit de vivre, le droit à l’éducation, le droit à la protection, la liberté de manifestation, la liberté de réunion et  la liberté de s’organiser. Un accent est mis sur la légalité, la nécessité, la proportionnalité, la responsabilité et la non-discrimination.

Avec insistance, les formateurs ont tenu à ce que les bénéficiaires comprennent le code de conduite pour les responsables de l’application des lois, adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies le 7 décembre 1979 et les principes de base sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu. Après cette séance de travail les éléments du GMIP, devront agir en tenant compte, des droits de l’Homme, le droit à la vie et à l’intégrité physique, l’interdiction de la torture et des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, le droit de participer à la vie publique, le droit à la liberté d’opinion et d’expression, le droit à la liberté de réunion, le droit à la liberté de circulation et l’interdiction de procéder à des arrestations et détentions arbitraires ou illégales.

Tchad : une manifestation anti Masra dispersée par le GMIP à N’Djamena

Quelques femmes se sont réunies ce 28 avril 2021, tenant des banderoles et en direction du siège des Transformateurs de N’Djamena, pour manifester contre la mort d’une dame survenue au cours des manifestations du 27 avril 2021

D’après les manifestantes, c’est Succès Masra qui serait à l’origine de la mort, de Halima Amadou. Une policière à la retraite qui aurait été extirpée d’un : « véhicule de transport en commun pour être lynchée. Ce qui a entrainé sa mort quelques heures plus tard ». Ces femmes réunis dans le 7ème arrondissement de N’Djamena, entendaient se rendre au Q.G des Transformateurs. Mais elles ont été dispersées par le Groupement mobile d’intervention de la police nationale (GMIP)

Cette dispersion fait suite à l’interdiction de la marche dite pacifique de l’ « Association d’appui pour les initiatives locales », par le ministre de la Sécurité publique, Souleyman Abakar Adam

Les banderoles que tenaient la centaine de femmes portaient les mentions : « le criminel Masra doit être traduit à la justice » ; « Succès Masra de diviser les tchadiens. La paix n’a pas de prix »

D’un autre côté les mêmes femmes brandissent des messages en soutien au Conseil militaire de Transition.

Rappelons que dans une déclaration du 28 avril 2021, le Conseil militaire de transition a condamné la répression violente des manifestants, et demande l’ouverture d’une enquête pour déterminer les responsabilités.

Tchad : le syndicat des enseignants mettent en garde contre la violation des établissements scolaires

Le syndicat national du Tchad (SET), dans un communiqué de presse du 15 avril 2021, a mis en garde les éléments de force de l’ordre contre des éventuelles bavures sur les élèves

Suite aux bavures policières exercées sur les élèves de l’école Belle-vue le 14 avril 2021, le syndicat national des enseignants du Tchad condamne a fait une note pour, condamner le type de répression exercée sur les élèves par les éléments du Groupement mobile d’intervention (GMIP). Le syndicat fait état d’une trentaine d’élèves victimes.

Les enseignants condamnent avec dernière énergie cette répression du GMIP et exhortent les autorités en charge de la sécurité publique à mettre des mécanismes sur pied afin que les établissements scolaires ne soient plus le théâtre de ce type d’opération. Le SET menace de fermer les portes des établissements pour une durée illimité la prochaine fois et : « tiendra pour seuls responsables les auteurs de cette bavure ».

Pour rappel, le 14 avril dernier, les éléments du GMIP ont essayé de disperser les diplômés sans emplois qui manifestaient devant le ministère de l’éducation national. Les gaz lacrymogènes balancés à cet effet ont atteint les élèves de l’école Belle-vue de Moursal, présents dans les salles de classe. Les victimes avaient été conduites aux urgences.