Tchad : le gouvernement a adopté le projet de loi de finances 2020

Au cours du Conseil extraordinaire de ministres, convoqué le 3 août 2020, par le président de la République du Tchad, Idriss Deby Itno, le projet de loi de finances rectificative pour l’année 2020 a été adopté

Le compte rendu de la rencontre a été fait par le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Chérif Mahamat Zene. Il explique que le l’adoption de ce projet de loi se justifie par : «  la survenance brusque et dramatique de la pandémie du Covid-19, ayant brutalement entraîné l’effondrement de l’économie mondiale, la chute drastique des prix des matières premières, notamment celui du pétrole et la rupture de la chaine logistique mondiale. ». Il ajoute que c’est dans ce contexte de détérioration de l’environnement macroéconomique international, et de ses conséquences sur l’économie nationale, marqué par la pandémie du COVID-19, que le gouvernement s’est battu pour maintenir son économie, ses recettes, supporter les nouvelles dépenses, assurer le service public

Le ministre de la communication a fait savoir que : « la loi de finances rectificative se veut réaliste et vise à apporter des réponses adaptées mais fortes, à la conjoncture socio-économique, sanitaire et sécuritaire que traverse notre pays. »

Au plan macroéconomique, le projet de loi de Finances rectificative est conçu sur la base des hypothèses suivantes :

  • Le taux de croissance de PIB rectifié passe de 3,4% à 0,5% ;
  • La production pétrolière passe de 150 953 barils/jour à 147 408 barils par jour;
  • Le cours du Brent passe de 60,5 USD le baril à 36,2 USD.

De manière chiffrée, les recettes budgétaires passent de 1.209 milliards FCFA à 1.136 milliards FCFA alors que les dépenses passent de 1052 milliards FCFA à 1196 milliards FCFA avec un déficit budgétaire de 60 milliards 252 millions FCFA, non compris le règlement des arriérés intérieurs à hauteur de 165 milliards FCFA, la recapitalisation des banques pour 14 milliards FCFA, l’amortissement de la dette intérieure et extérieure pour 97 milliards FCFA et l’abondement du compte de lissage des prix et de la production pétrolière à hauteur de 10 milliards FCFA, indique le porte-parole du gouvernement.
Ces différents gaps seront financés par les appuis budgétaires des partenaires, les prêts projets et prêts bancaires, ainsi que par de nouvelles émissions de titres publics sur le marché régional et par l’allégement du service de notre dette extérieure à hauteur de 27 milliards FCFA.

Tchad : la Loi de finances pour l’année 2020 a été adoptée

Les députés ont adopté ce lundi 30 décembre, au Palais de la démocratie, à 124 voix pour, la Loi de finances portant budget pour l’année 2020.

Le texte était examiné depuis vendredi dernier par les élus du peuple. Le ministre des Finances et du Budget, Tahir Hamid Nguilin, a répondu à une centaine de questions des députés, en présence de plus d’une dizaine de membres du Gouvernement.

Les recettes totales pour 2020, sont évaluées à 1210 milliards y compris les dons. Sur cette rubrique, les recettes propres sont arrêtées à 1046 milliards, le tout, contre 983 milliards de FCFA en 2019, soit une hausse de 23%, avec une croissance du Produit Intérieur Brut attendue de 3,4%.

Quant aux dépenses totales prévues pour 2020 et qui prennent en compte les charges d’amortissement, celles-ci se chiffrent à 1326 milliards environ, contre 1106 milliards de FCFA en 2019, soit une hausse de 20%. Cet équilibre des dépenses et des recettes prévu au projet de budget 2020 dégage un déficit prévisionnel de 117 milliards de FCFA  qui sera financé par des appuis extérieurs et des financements bancaires.

La Loi de finances consacre au moins 34% de toutes les dépenses primaires aux secteurs sociaux à savoir : l’éducation Nationale, la Santé, l’action sociale, l’Elevage, l’Agriculture, l’Environnement et la Formation professionnelle, conformément au programme qui lie le Tchad au Fonds Monétaire international. Dans le même sillage, tous les grands hôpitaux de N’Djamena et ceux des provinces verront leurs allocations augmentées. Cette approche permet d’améliorer la qualité des services et des prestations de santé au profit des populations.

Toutes les Institutions et tous les ministères verront leurs budgets augmentés substantiellement par rapport aux dotations de l’année 2019 ou en comparaison de leurs réalisations de l’année 2019. L’augmentation concerne aussi les dépenses totales d’investissement qui passeront de 313 milliards de FCFA à 337 milliards de FCFA.