Tchad : polémique autour de la candidature de Abakar Dangaya au Conseil de la jeunesse

La candidature de Dangaya à sa propre succession au Conseil national de la jeunesse tchadienne (Cnjt) suscite une vive polémique au Tchad et au-delà.

La jeunesse tchadienne est divisée au sujet de la candidature pour une réélection de Abakar Dangaya au Conseil national de la jeunesse tchadienne (Cnjt). Le 5e Congrès au sein de cette institution dédiée à la jeunesse prévu le 28 octobre à Abéché, dans le Ouaddaï. Il sera placé sous le thème « Jeunesse et Cohabitation pacifique : vers le renouveau du contrat social pour le vivre-ensemble et la promotion de la paix ». Certains jeunes estiment que le candidat se représente au mépris des textes qui régissent l’organisation, bénéficiant du soutien direct ou indirect de certaines autorités en place. « C’est une mascarade électorale et un scrutin de liste jugé illégal, orchestrés pour le maintenir en place malgré un bilan catastrophique et une gestion décriée», s’indigne un internaute.

Le bilan de Abakar Dangaya, au sein du CNJT est jugé catastrophique par certains jeunes qui dénoncent : « la captation politique d’une institution censée incarner l’espoir et la voix libre de la jeunesse tchadienne. » Les jeunes qui dénoncent sa candidature regrettent que son rapprochement avec certaines autorités lui ait fait oublier les missions. Ils réclament dès lors « un nouveau souffle, une nouvelle vision, une nouvelle dynamique. Il est temps que cette institution redevienne un véritable moteur du développement, de l’engagement citoyen et de la représentation des jeunes. »

Par ailleurs, les soutiens de Dangaya soulignent qu’il a su redonner confiance aux jeunes et impulser une dynamique positive au sein du CNJT. Pour eux, le reconduire à la tête de l’institution est un choix stratégique et porteur d’espoir. « Le choix de Dangaya, c’est le choix de la jeunesse tchadienne », affirment-ils.

De son côté, le ministre de la Jeunesse, Maïdé Hamit Lony met en avant les réformes structurantes engagées ces dernières années, notamment l’adoption de la Charte nationale de la jeunesse, la création du Programme national de renforcement des capacités des organisations de jeunesse. Il invite les jeunes à faire preuve d’unité, de civisme et d’engagement pour faire de ce congrès un modèle de démocratie et de transparence. « Le moment est crucial, mais porteur d’espérance ».

Le membre du gouvernement insiste sur la nécessité d’un leadership collectif, responsable et visionnaire, fondé sur un mode ‘’d’élection par liste’’ et sur l’inclusion de toutes les composantes de la jeunesse tchadienne.

Tchad : don controversé du Coran, Amina Priscille Longoh demande les excuses aux musulmans

Le don d’un exemplaire du saint Coran à la ministre de la Femme et de la protection de la petite enfance, Amina Priscille Longoh crée une polémique depuis hier dimanche 15 novembre. Elle a demandé les excuses pour faire taire la controverse

De passage à Koubeigou, une localité située près de Goz Beida, la ministre de la Femme et de la protection de la petite enfance a bénéficié en don d’un exemplaire du saint coran. Une offre des filles d’une école coranique du département d’Abdi.

Ce don ayant défrayé la chronique, la ministre a demandé  les excuses à la communauté musulmane sur sa page Facebook. « Ma photo avec le Saint Coran a choqué quelques-uns, et je voudrais ici demander pardon à tous ceux qui l’ont mal pris », regrette-elle. « C’était un cadeau offert et je l’ai reçu avec beaucoup d’enthousiasme, surtout pour avoir côtoyé beaucoup d’entre-vous ». ajoute Amina Priscille Longoh ».

« La première fois qu’on m’a offert un Coran j’étais au CM1 et j’avais 9ans.

20 ans plus tard, on me l’offre aujourd’hui et sincèrement j’en étais vraiment fière.

Seulement je ne savais pas que c’était interdit pour un non musulman de le toucher.

Alors, prière accepter mes excuses, et je retire la photo », elle demande humblement les excuses et promet retirer la photo de sa page.

Précisons que la ministre de la Femme et de la protection de la petite enfance représentait la première dame aux festivités de la journée de la femme rurale.

Tchad : l’opposition divisée quant à l’annulation de sa participation à la CENI

La mise en place de la Commission nationale électorale indépendante tchadienne, l’organe en charge des élections, ne finit pas de susciter la polémique.

Le week-end dernier, l’opposition a publié un communiqué dénonçant le processus de désignation des membres de l’organe et suspendu sa participation au processus. Néanmoins, tous les partis de cette mouvance ne se reconnaissent pas dans cette posture.

Le communiqué de l’opposition, diffusé le week-end dernier, conteste le processus de désignation de ses membres au sein de l’organe en charge des élections. Le processus n’a pas été consensuel, estime Alladoum Djarma, un des chefs de partis d’opposition : « Monsieur Mahamat Ahmat Alabo (secrétaire général du PLD) n’a jamais partagé la décision du groupe. Il a été seul à diriger, à choisir.  Mais ce n’est pas de notre faute, si nous n’avons pas voté son candidat, pour lequel il ne nous a jamais donné une information. »

Pour le député Romadoumngar Félix, président d’un autre parti d’opposition, suspendre la participation de l’opposition n’est pas une bonne option : « La logique voudrait bien que nous nous asseyions pour toiletter tous ses problèmes, avant d’avancer. Ça ne veut pas dire qu’il faut suspendre toute sa participation et arrêter le débat. Voilà un peu la préoccupation de l’URD. »

Pour l’opposition, l’important est de rappeler au monde que pour qu’il y ait des élections crédibles et transparentes, il faut de la confiance entre les acteurs tchadiens.