Tchad : vers une règlementation du métier de mototaxis

Le secrétaire général du ministère des Transports, Dioulane Laurent, a présidé, le mardi 20 août 2024, une réunion d’échanges avec les responsables du Syndicat National des Mototaxis du Tchad.

Cette rencontre a été organisée pour évaluer la mise en œuvre des recommandations issues d’un atelier précédent destiné aux conducteurs de mototaxis, en préparation de la réglementation et de la professionnalisation de ce secteur à N’Djaména.

Dioulane Laurent a souligné l’importance des mototaxis pour faciliter la mobilité des usagers sur les grands axes ainsi que dans les zones moins desservies. Il a également noté leur rôle dans la génération de revenus et la réduction du chômage chez les jeunes. Cependant, il a aussi mentionné la préoccupation majeure liée au nombre élevé d’accidents impliquant des mototaxis, qui représentent plus de 70% des accidents en milieu urbain et interurbain, selon les récentes statistiques de la brigade routière.

Les représentants du Syndicat des Mototaxis ont exprimé leur soutien pour la réorganisation du secteur et ont fait part de leur impatience quant à la parution des textes réglementaires en cours d’élaboration. Ils se sont engagés à sensibiliser leurs membres aux nouvelles réglementations dès leur publication.

Le président du Syndicat, Ibrahim Mahamat Youssouf, a assuré le Secrétaire Général de leur disponibilité pour collaborer efficacement, tout en appelant à une sensibilisation accrue sur le nouveau code de la route afin de garantir une meilleure compréhension et application des règles de conduite dans le secteur des mototaxis.

Tchad : une nouvelle réglementation inquiète les ONG étrangères

Deux décrets mis en place le 24 décembre dernier ont modifié la règlementation sur les ONG étrangères présentes en République du Tchad.

Depuis quelques mois, des organisations comme MSF ou les organes des Nations unies sont sous pression pour se conformer à ces nouvelles dispositions. Certaines ONG ont déjà bloqué des décaissements de plusieurs millions d’euros en attendant des éclaircissements de la part des autorités. Si ces organisations dénoncent une volonté du gouvernement de contrôler leurs projets humanitaires, de leur côté, les autorités affirment qu’il s’agit simplement d’améliorer les actions de terrain.

Trois dispositions de ces décrets posent ainsi problème pour les ONG étrangères. D’abord l’article 18 qui prévoit que celles-ci consacrent 1% du budget de leur projet au fonctionnement d’une structure nouvellement mis en place par le ministère du Plan et dont le rôle est d’évaluer les activités des humanitaires dans le pays.

Cette structure est composée des autorités tchadiennes et des représentants des ONG. Une parité qui ne suffit pas à rassurer les humanitaires qui évoquent des questions d’éthique et d’indépendance.

Deux autres dispositions cristallisent également les tensions, celles concernant un contrôle accru du personnel humanitaire et des lieux d’intervention. Pour Issa Doubragne, le ministre de l’Économie qui gère ce dossier, il s’agit d’améliorer l’efficacité des ONG. « Le suivi sur le terrain est faible, tant dans le déploiement des ressources que sur la qualité des services livrés aux populations, explique-t-il. Le changement devrait venir de nous, ce que nous devons prendre comme action pour mieux évaluer les activités sur le terrain et permettre de rationaliser les ressources. Sans leur appui, nous ne pourrions pas aller plus loin, mais leur appui devrait tenir compte de nos visions. »

Après des mois de discussions, gouvernement et ONG ont jusque fin octobre pour trouver un terrain d’entente.