Tchad: les commerçants du marché de Mil inquiets quant à la reconstruction

Ceux-ci craignent que la réalisation des travaux de ce marché qui aliment d’autre pays limitrophes, entraine leur faillite.

 

Les commerçants du marché à Mil du Tchad sont inquiets. En cause : le projet de reconstruction et d’exploitation de ce plus grand marché de la région, créé en 1903. Ce projet, en quête de partenaires économiques, devrait être exécuté par une entreprise soudanaise, Tewa Global Technologie. Le gouvernement, avec l’appui de l’Agence française de développement (AFP) avait déjà réalisé des travaux de modernisation en 2000. Ce marché historique alimente tout le pays mais aussi d’autres pays de la région comme le Soudan, le Niger ou encore le Cameroun. Mais avec ce projet, bon nombre de commerçants craignent de faire faillite.

« Nous les commerçants, commerçantes, vieillards, veuves, orphelins, handicapés, etc. qui exerçons nos activités au Marché à Mil sommes inquiets, car nous n’avons pas d’autres ressources pour suivre que de ce marché. Nous nous tournons vers notre seul et ultime recours son Excellence Idriss Déby Itno, président de la République pour nous sauver », pensent les commerçants tchadiens.

« C’est un marché historique, il est le grenier de la population tchadienne et des pays voisins. Mais à notre grande surprise, le 14 mai 2018, les autorités communales nous ont informés du projet de reconstruction et d’exploitation du Marché à Mil, soit deux jours seulement avant la pose de la première pierre qui a eu lieu le 17 mai 2018 », avait expliqué le président de la CONOCOT Saleh Goudja Mallah. Pour les vendeurs du marché de Mil, le déguerpissement de ce marché va paralyser davantage les activités commerciales et entrainer une baisse des revenus.

Tchad : voici pourquoi Issa Mahamat Abdelmamout a été limogé

Le désormais ex ministre des finances et du budget a été remplacé par son secrétaire d’Etat à ce poste Mahamat Allali Abakar.

 

Nommé il y avait seulement quatre mois dans une des pires crises socio-économiques voire politiques que traverse le pays, Issa Mahamat Abdelmamout n’a jamais vraiment été conforté dans son poste. A peine nommé le 7 mai dernier, l’ex-ministre a dû purger une suspension de ses fonctions que lui a infligées une mission au contrôle de l’Inspection générale d’Etat.

Une décision que ses proches avaient interprété comme une attaque visant à l’empêcher d’être ministre. Dans le mois de juin qui a suivi, les fonctionnaires du ministère des Finances sont sortis pour protester contre sa politique de promotion qui selon eux, était en faveur des fonctionnaires qui n’appartiennent ni au corps des impôts, du Trésor ou des douanes. Une mauvaise publicité dont le gouvernement de Deby Itno aurait voulu se passer alors qu’il était sous le feu des critiques.

Les personnes qui ont suivis les médias publiques ce l0 septembre soir ont dû être très surprises. Issa Mahamat Abdelmamout a été sorti du gouvernement. C’est par les voies de la presse que le décret a été rendu public. C’est son ancien secrétaire d’Etat Mahamat Allali Abakar, qui occupera désormais le siège de Finances et du Budget au Tchad.

Bon nombre de personnes, avaient dès l’annonce de son limogeage, pensé que cette éviction aurait pour origine des problèmes internes au ministère des finances. Rappelons que l’ex ministre avait porté plainte il y a quelques temps pour imitation de signature. Des documents portant la signature frauduleuse de l’ancien membre du gouvernement avait servi à l’achat de médicaments estimés à des milliards de francs CFA.

Alors que l’affaire est toujours instruite par la police, l’ex-ministre a déclaré en août dernier à la radio nationale qu’il était fatigué des pressions qu’exercent sur lui des généraux pour obtenir des faveurs. Alors qu’il a été limogé dans la soirée du 20 septembre, Issa Mahamat Abdelmamout avait plutôt dans la journée pris part au conseil des ministres en présence du Président de la République.

Notons que l’ancien ministre est un diplômé en Economie Appliquée. Il a d’ailleurs enseigné dans plusieurs institut et universités privés du pays. Il est l’auteur du livre « Tchad: Comment sortir de la crise économique causes, conséquences et solutions » paru aux éditions SAO.

Tchad: ouverture du procès Baba Laddé

C’est ce 20 septembre que le jugement de l’ancien chef rebelle Mahamat Abdelkader plus connu sous le nom de Baba Laddé a débuté à la chambre d’accusation.

 

Livré aux autorités tchadiennes par la Centrafrique en 2014, l’ancien chef rebelle devenu conseiller du chef de l’Etat, puis préfet a été détenu quatre ans sans jugement. Jeudi, devant la chambre d’accusation, le procureur a demandé son renvoi devant une cour criminelle alors que ses avocats demandent la relaxe au nom d’une amnistie accordée récemment par le chef de l’Etat aux rebelles.

Baba Laddé n’était pas dans le box des accusés. Son état de santé qui s’est dégradé ces derniers mois ne lui a pas permis de quitter la maison d’arrêt. A l’ouverture de l’audience, le président de la chambre a rappelé que l’ancien rebelle est poursuivi pour « crimes de guerre, détention illégale d’armes à feu, association de malfaiteurs, viols et exactions ayant entraîné des représailles contre les Tchadiens en Centrafrique ».

Ces accusations ne devraient plus exister, estime la défense, qui rappelle que Baba Laddé a signé un accord de paix avec le gouvernement tchadien. C’est en vertu de cet accord qu’il a été nommé conseiller à la présidence, puis préfet.

Les avocats rappellent aussi qu’à l’occasion du passage à la IVe République, en mai 2018, le chef de l’Etat a gracié tous les rebelles. C’est pourquoi leur client, qui du reste est très malade, doit être simplement relâché. « L’accord politique auquel vous faites allusion n’a pas été versé au dossier  », a répliqué le procureur général qui rappelle pour sa part que des crimes comme le viol ne sont pas concernés par l’ordonnance d’amnistie signée par le président de la République.

L’affaire a été mise en délibéré pour le 4 octobre prochain.

Tchad : les réfugiés ont du mal à trouver du travail

Mais avec son adhésion récente au  Cadre d’action global pour les réfugiés, il y a l’espoir de voir les choses changer très prochainement.

 

Le 3 mai dernier, le Tchad a signé sa lettre d’adhésion au Cadre d’action global pour les réfugiés, mis en place par les Nations unies en vue de l’ « intensification du soutien apporté aux réfugiés et aux pays qui les accueillent ».

Fatimé Bouba, une réfugiée centrafricaine, a pris connaissance de l’engagement pris par Ndjamena pour la protection des quelque 450.000 réfugiés et demandeurs d’asile venus des pays voisins, que le Tchad accueille sur son territoire.

Elle fait partie des quelque 6.000 réfugiés vivant dans la capitale tchadienne, dans des conditions difficiles.

« Ce qui ne va pas, c’est que nous avons terminé nos études sans pouvoir accéder à l’emploi ici au Tchad. Nous avons demandé au gouvernement tchadien de nous trouver des emplois », affirme Fatimé Bouba.

C’est le parcours du combattant pour ces réfugiés de trouver un emploi et un logement.

Abdoul Kader Bello Amadou a passé quatre ans au Tchad, mais sa situation ne s’est toujours pas améliorée. « La communauté des réfugiés vivant à Ndjamena a vraiment des difficultés d’accès au logement », dit-il.

Le ministre de l’Administration du territoire, de la Sécurité publique et de la Gouvernance locale, Ahmat Mahamat Bachir, assure que le Tchad ne va laisser aucun réfugié à son sort. Selon lui, les réfugiés pourront rentrer chez eux s’ils le souhaitent.

Mais le Cadre d’action global pour les réfugiés, auquel le Tchad a adhéré, appelle le pays à garantir la « naturalisation » des réfugiés qui ne veulent pas rentrer chez eux, ce que les autorités tchadiennes n’ont pas encore fait.

La création d’écoles dans les camps de réfugiés, avec le soutien du système éducatif tchadien est un acquis pour les réfugiés.

Le Tchad s’engage à leur accorder un accès à la terre, pour qu’ils puissent mener des activités agricoles.

Les nouveau-nés bénéficient d’actes de naissance et de jugements supplétifs délivrés par le Tchad. Seize mille d’entre eux ont déjà obtenu ces papiers cette année.

Tchad: les sociétés de téléphonie mobile s’expliquent sur la coupure des réseaux sociaux

Ces entreprises ont été appelées à la barre hier 20 septembre dans le cadre du procès sur la coupure des réseaux sociaux observés dans le pays depuis plusieurs mois.

 

Tout a commencé le 21 aout dernier, lorsqu’un collectif d’avocats tchadiens décide de porter plainte contre les opérateurs de téléphonie mobile au Tchad. Il est question pour ces hommes de loi de faire pression sur les opérateurs de téléphonie mobile afin qu’ils donnent des comptent sur les raisons des coupures des réseaux sociaux observées dans le pays depuis le mois de mars.

Le 28 aout donc suite à leur plainte, deux avocats sont passés à la barre pour expliquer leurs récriminations. Après quoi, les avocats des deux principales compagnies de téléphonie mobile du Tchad ont également été convoqués.

Lors de leur audience, les avocats de Airtel et Tigo ont déclaré avoir reçu des injonctions de l’Autorité de régulation des télécommunications. Les deux sociétés affirment n’avoir fait qu’exécuter les ordres reçus. A son tour invité à se présenter devant la justice le 18 septembre, l’ARCEP n’a pas jugé nécessaire de présenter à la convocation.

« C’est l’Etat via son institution dénommée ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et postes) qui a donné des consignes dans le sens de la restriction de l’accès aux réseaux sociaux et des documents ont été produits », a déclaré Maître Frédéric Nanadjingué, membre du collectif des avocats.

« Il y a un cahier des charges signé entre Airtel, l’ARCEP et le ministère des Postes qui stipule que toutes les fois qu’il y aura une situation impliquant la sécurité nationale, Airtel est censée coopérer avec les hautes autorités et au besoin restreindre le réseau », a déclaré l’avocat d’Airtel.

Suite au refus de l’ARCEP de répondre à la convocation, le tribunal de grande instance de Ndjamena a décidé d’ordonner une présence forcée de l’institution. « C’est Airtel et Tigo qui ont sollicité du juge d’ordonner l’intervention forcée d’ARCEP puisque seule cette institution pourrait justifier les raisons de cette consigne »a expliqué Maître Frédéric Nanadjingué.

 

 

 

Tchad: ARCEP à la barre sur la censure des réseaux sociaux

Le président du tribunal de grande instance a convoqué l’Autorité de régulation des communications et des postes le 2 octobre.

 

L’audience sur la restriction des réseaux sociaux au Tchad se poursuit. Ce mardi 18 septembre, le tribunal a décidé de la convocation de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) pour l’audience du 2 octobre 2018.

Selon Airtel et Tigo, l’autorité de régulation serait à l’origine de la consigne de restriction des réseaux sociaux. À l’audience dernière, les deux compagnies de téléphonie mobile ont reconnu qu’il y a bien un blocage des réseaux sociaux au Tchad. Mais elles appliqueraient simplement une « consigne des autorités ». À l’appui, Airtel et Tigo ont présenté le cahier des charges et les courriers qui leur ont été transmis pour demander la restriction de Facebook, WhatsApp et Twitter dans le pays.

« Nous ne considérons pas encore cette décision préparatoire comme une victoire. Elle nous procure une grande satisfaction car notre action est de connaître les raisons exactes des restrictions des réseaux sociaux et ensuite la levée de cette restriction », a déclaré Me Dainonet Frédéric, l’un des avocats qui portent le dossier. Pour les plaignants, seule la justice peut soumettre une obligation au gouvernement de se présenter à la date du 2 octobre prochain pour donner les raisons de cette restriction. En cas de refus, « ce serait une sorte de rébellion vis-à-vis d’une décision de justice ».

L’ARCEP sera représentée par le Secrétariat général du gouvernement à cette audience.

 

 

N’Djamena : un accident de la route fait plusieurs blessés

L’accident a eu lieu en début de semaine au croisement de l’avenue Mathias Ngarteri. Il s’agit d’un bus commercial a percuté un pick-up double cabines.

 

Le bus allant du marché de Dembé vers le rond-point Gazelle a percuté le pick-up qui fait sens contraire à l’intersection entre l’avenue du 10 octobre et l’avenue Mathias Ngarteri. Sur les lieux de l’accident ce lundi après-midi, des blessés allongés à même le sol sont entourés par les curieux. Certains font l’effort de se tenir debout alors que d’autres, incapables sont éventés par quelques passants.

Selon les témoignages du chauffeur de bus, le propriétaire de Toyota Hillux serait à l’origine de cet accident. « Le chauffeur de Toyota a viré sans clignoter. J’ai tout fait pour l’éviter mais en vain », précise le chauffeur de bus qui affirme qu’il n’a même pas vu l’autre chauffeur. « J’ai appris qu’il s’est rendu au commissariat de sécurité publique du 7ème arrondissement (Csp7) », ajoute-t-il. Un jeune clandoman, témoin de l’accident dit la même chose mais déplore par contre l’état du minibus. « C’est un véhicule fatigué qui peine à freiner », ajoute-t-il.

Sur ce croisement qui n’a pas un  rond-point ni un feu rouge, un riverain déplore non seulement la mauvaise conduite des usagers mais aussi l’état de certains bus commerciaux qui circulent à N’Djaména. « Sur cette intersection, c’est la force qui prédomine. Les gens ne respectent pas le code de la route. Les chauffeurs de bus se croient en terrain conquis où ils peuvent rouler comme ils veulent sans se soucier de l’état de leur véhicule », complète-t-il.

Tchad : La BAD finance des programmes d’assainissement de l’eau

La Banque Africaine de Développement envisage de financer des projets en hauteur de 14 milliards de francs CFA.

 

L’accès à l’eau potable constitue un problème pour près de la moitié de la population tchadienne. Afin d’améliorer une situation extrêmement difficile, la Banque africaine de développement et l’Etat tchadien ont conclu deux accords afin de donner un accès à l’eau potable à un plus grand nombre. Le Tchad pourra financer plusieurs programmes d’assainissement de l’eau à hauteur de 14 milliards de francs CFA.

Confronté à une crise économique, sociale et sécuritaire, le Tchad semble être dans l’impasse. Les problèmes les plus urgents peinent à être réglés, mais la donne pourrait changer dans le domaine de l’accès à l’eau potable grâce à un double accord conclu avec la Banque africaine de développement (BAD). 14 milliards de francs CFA (soit 24,7 millions de dollars) vont ainsi être débloqués en faveur du Tchad afin de mettre en place des infrastructures pour assainir l’eau. Au total, ce sont 135 ouvrages d’assainissement et 48 châteaux d’eau qui sortiront de terre. Il faut également ajouter à cela 7 centres multifonctionnels dédiés aux femmes.

Cet accord dont les fruits doivent mûrir au cours des trois prochaines années entre dans le Programme d’approvisionnement en eau potable pour les zones semi-urbaines et rurales. Deux types de zones qui souffrent particulièrement d’un manque d’eau potable et qui font du Tchad un pays où seuls 55 % de la population disposent d’un accès régulier. Une réalité soulignée par Ali Lamine Zène, représentant de la BAD au Tchad qui a déclaré que « les données nationales et régionales révèlent que l’amélioration de l’accès à l’eau potable dans les zones rurales se poursuit à un rythme très lent par rapport aux zones urbaines ».

Les autorités savent donc quel agenda et priorités adopter afin de normaliser l’accès à l’eau et contribuer par la même occasion au développement d’un pays en pleine tourmente.

Tchad : le gouvernement va accélérer la diversification économique

C’est ce qu’a promis le ministre de la planification économique et du développement, Issa Doubragne.

 

Le ministre tchadien de la planification économique et du développement, Issa Doubragne, a promis l’engagement de son gouvernement à finaliser les travaux du Plan directeur d’industrialisation et de diversification économique du pays dans les six prochains mois.

Le ministre s’exprimait  lundi 17 septembre à N’Djamena lors d’un événement visant à lancer officiellement le développement du plan directeur, sur la base de l’assistance technique et des travaux préliminaires réalisés par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA).

« Le Tchad n’a plus de temps à perdre », a-t-il déclaré. Selon M. Doubragne, en partenariat avec toutes les parties prenantes, son pays va accélérer la formulation et la mise en œuvre de ce plan directeur dans les cinq ans à venir et sera parmi les pays centrafricains les plus résilients et les plus diversifiés.

Un communiqué rendu public à cet effet, note qu’une partie du processus de formulation du plan directeur consiste à examiner les options stratégiques de diversification économique et d’industrialisation durable inclusive, indépendamment de la dépendance au pétrole et à identifier les secteurs clés offrant le meilleur retour sur investissement, les nouveaux emplois, la réduction de la pauvreté et l’augmentation des recettes d’exportation.

En sus, le produit final (schéma directeur) décrira, entre autres, les caractéristiques structurelles des futures chaînes de valeur industrielles et une stratégie de développement basée sur les avantages comparatifs du Tchad dans l’économie centrafricaine.

Le ministre Doubragne a par ailleurs déclaré que son gouvernement était reconnaissant pour le soutien de la CEA, soulignant qu’«au-delà de nous aider à construire une nouvelle économie résiliente, nous espérons capitaliser sur votre aide pour attirer les investissements nécessaires à un boom économique au Tchad.

Pour sa part, Antonio Pedro, directeur du bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique centrale, a déclaré que le rôle de la CEA dans la coordination du plan directeur du Tchad est conforme au consensus de Douala, qui a mandaté la CEA pour aider les pays durement touchés y compris la volatilité des prix du pétrole et d’autres produits d’exportation clés pour sortir rapidement de la profonde crise économique qu’ils ont subie depuis 2014.

Le responsable de la CEA a recommandé que le plan directeur fournisse un cadre cohérent et une plate-forme commune d’intervention pour tous les acteurs publics et privés, les partenaires bilatéraux et multilatéraux, ainsi que le secteur privé, les ONG et les organisations de la société civile.

Jean-Paul Mbatna : « Je rectifie tout de suite. J’ai fait un point de presse pas pour présenter nos excuses »

Depuis quelques temps les habitants de N’Djamena ont renoué avec les délestages. Le directeur général de la SNE Jean-Paul Mbatna a accepté de s’exprimer sur le sujet.

 

Monsieur le directeur général de la Société nationale d’électricité (SNE), l’on assiste ce dernier temps à des délestages inhabituels à N’Djamena. Comment justifiez-vous cette situation ?

Merci de m’avoir donné l’opportunité d’expliquer pourquoi il y a délestage à N’Djamena. Lorsque nous sommes venus en responsabilité, au mois de mars, on a trouvé juste peu avant nous, la production du côté de Djermaya qui a baissé de plus de 20 mégawatts. C’était un producteur indépendant qui nous donnait 20 mégawatts, et il était arrivé à termes de son contrat. Nous avions géré la situation comme nous pouvions, tout en poursuivant la négociation avec ce producteur indépendant. Très vite après, depuis un mois, du même côté de Djermaya, ce qui restait de la production ne l’est plus. Cela est dû à une panne technique sur nos câbles. Nous effectuons actuellement des travaux pour remettre les câbles en production. Du coup, à plus de 44 à 46 mégawatts qui nous venaient de Djermaya, nous n’en avons plus. Pour le besoin de la ville, il faut plus de 96 mégawatts. Pour la couverture totale de la ville nous sommes autour de 96 à 100 mégawatts. Nos centrales de N’Djamena, nous produisent autour de 55 mégawatts. Nous sommes pratiquement à la moitié de ce qu’il nous faut pour couvrir totalement la ville.

Qu’est-ce qu’il faut faire dans cette condition ?

Les pannes techniques, nous ne les programmons pas. Ce sont des situations qui s’imposent à nous. Il faut faire en sorte que le peu de disponibilité que nous avons soit reparti équitablement pour que tout le monde puisse en bénéficier. Nous privilégions la journée, les services administratifs, commerciaux, et en soirée nous essayons d’orienter vers les familles. En résumé, la cause de délestage est due au manque de production, parce qu’il y a certains de nos producteurs indépendants qui ne sont plus dans la boucle, et les pannes techniques qui ont occasionné le départ d’une certaine production.

Les consommateurs doivent attendre encore pour combien de temps ?

Pour un travail technique, on ne prévoit jamais du temps. C’est une panne qui est arrivée. Ça peut être tout de suite, tout ça peut durer deux, trois semaines ou plus. C’est un travail hautement technique. La négociation ne peut pas non plus savoir quand est-ce que les deux parties vont se mettre d’accord. C’est une négociation qui se poursuit, nous souhaitons qu’elle soit le plus rapidement possible. Nous sommes tous mobilisés dans tous les cas, pour que cela soit décanté le plus rapidement possible. Les choses sont en train d’avancer et de façon raisonnable.

Monsieur le directeur général, suite une coupure générale, vous avez donné un point de presse pour présenter vos excuses… ?

Non ! Je rectifie tout de suite. J’ai fait un point de presse pas pour présenter nos excuses suite à une coupure ou un délestage.  J’ai dit que nous n’avons pas assisté ni à un délestage, ni à une coupure. Nous avons eu un déclenchement, qui est tout à fait autre chose. Ça n’était pas programmé. C’était toute la ville qui est tombée dans le noir suite à un arrêt total de nos machines.

Votre sortie médiatique a été assimilée par beaucoup de Tchadiens à une sorte d’excuses auprès de la Première Dame qui était en activité au Palais du 15 Janvier ce jour…

Si on peut compter le nombre de fois que je suis sorti dans les médias pour expliquer la situation depuis ma prise de fonction, je crois c’est beaucoup. Toutes les fois qu’on a un arrêt de production, j’ai toujours tenu un point de presse pour expliquer la situation. Qu’on ne vienne pas ici, et c’est le lieu de rappeler, que c’est ma toute première fois de demander des excuses à la population. Je m’inscris déjà en faux contre cela. Les situations de déclenchement qui n’ont rien avoir avec le délestage. L’arrêt total a touché toute la ville sans exception. J’ai présenté mes excuses aux plus hautes autorités si cela a touché l’appareil de l’État. S’il se trouve que la Première Dame était en activité, je ne sais pas pourquoi ce n’était pas le moment de présenter des excuses.  Nous n’étions pas dans une situation de délestage, c’était l’arrêt total de production.

Avez-vous un message particulier à l’endroit de vos abonnés ?

A la SNE, il y a encore beaucoup de travail à faire. Nous avons besoin de soutiens. Même si nous avons la maîtrise des outils qui sont mis à notre disposition, il ne faudrait surtout pas distraire les gens avec des propos qui ont tendance à vouloir nuire au fonctionnement de la société. Nous connaissons les difficultés exactes de la société, et nous avons prévu un certain nombre de solutions définitives et durables. Nous demandons surtout l’indulgence de la population.