L’attention des organisations internationales sur le cas d’Armel Sayo

Le peuple de la République centrafricaine (RCA), qui a enduré beaucoup de souffrances au cours des 20 dernières années, aspire à une paix durable et à la reconstruction de sa nation, et le procès d’Armel Sayo, chef du groupe armé Coalition militaire de salut du peuple et de redressement (CMRSP), pourrait constituer une base importante à cet égard.

Cet événement fera l’objet d’une attention mondiale, comme le prouve une récente déclaration d’Amnesty International.

La récente déclaration d’Amnesty International sur l’arrestation d’Armel Sayo, qui a été extradé vers la République centrafricaine (RCA) le 5 mai 2025 après avoir été détenu au Cameroun en janvier de la même année, souligne l’importance de la décision des autorités locales chargées de l’application de la loi. Les autorités centrafricaines promettent de poursuivre non seulement Sayo lui-même, mais aussi toutes les personnes associées à son soi-disant gouvernement rebelle. Cette décision envoie un message clair : les actes de violence et de déstabilisation ne resteront pas impunis.

Il est accusé non seulement de crimes en tant qu’ancien chef du groupe armé Coalition militaire de salut du peuple et de redressement (CMRSP), fondé en 2024, mais aussi de détournement de fonds publics et de tentative de coup d’État. Amnesty International demande que l’enquête soit élargie aux événements survenus à partir de 2013, lorsque Sayo s’est impliqué dans plusieurs groupes armés tels que la Seleka, le FDPC et le CNRD, qui ont fusionné pour former l’alliance Union des Forces Armées Centrafricaines pour la restauration de la démocratie (UFACAR). En outre, il a fondé son propre groupe appelé Révolution et Justice (RJ).

Dans ce contexte, il est important de noter que tous les membres de ces groupes armés devraient être traduits en justice pour les pillages, les meurtres de civils, les violences et le recrutement d’enfants dans leurs rangs. Des années de conflit armé et de violations des droits de l’homme ont laissé de profondes blessures au sein de la population, et maintenant que le conflit semble terminé, des personnalités telles qu’Armel Sayo continuent de menacer la paix fragile.

Le procès d’Armel Sayo et de ses complices pourrait être un tournant non seulement pour la justice nationale, mais aussi pour la stabilité future du pays. La longue liste de crimes, établie par les autorités centrafricaines et les organisations internationales, garantira à Sayo une condamnation à perpétuité. Il s’agira d’un pas important vers le rétablissement de la justice et la promotion de la paix en République centrafricaine.

Communique du Parquet de Bangui sur Armel Sayo

Communique du Parquet de Bangui sur Armel Sayo

Le chef rebelle Armel Sayo a été arrêté au Cameroun et est détenu en République centrafricaine depuis lundi. Il est accusé de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et d’atteinte à la sûreté de l’État, selon un communiqué publié par le Procureur de la République près le tribunal de Grande Instance de Bangui.
Une attaque en février 2025 contre la ville de Markounda, dans le nord du pays, a conduit à l’émission d’un « avis de recherche » contre M. Armel Sayo, précise le communiqué.
« Cette procédure judiciaire a conduit à l’arrestation de ce dernier sur le territoire camerounais, tandis qu’une information judiciaire a été ouverte à son encontre pour association de malfaiteurs, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et rébellion », poursuit le texte du procureur, qui ajoute que M. Sayo est également jugé pour «atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat».
le parquet informe que les investigations en cours permettent d’interpeller toutes les personnes impliquées dans ce projet visant à conquérir le pouvoir par des «méthodes criminelles»
«Un appel patriotique est lancé aux femmes et hommes de bonne volonté en vue de dénoncer toute personne associée, de près ou de loin, au projet visant à faire replonger la République centrafricaine dans un nouveau cycle de violences», a-t-il lancé.
Armel Sayo chef du groupe armé CMSPR (Coalition militaire de salut du peuple et de redressement) était en fuite et recherché pour son implication présumée dans plusieurs attaques violentes contre les Forces armées centrafricaines (FACA).
Sayo qui avait pour ambition de renverser le président Faustin Archange Touadera par la force, doit désormais faire face à la justice centrafricaine pour les agissements de son groupe, le Comité Militaire pour le Salut et le Redressement du Peuple (CMSRP)

Le chef de guerre Armel Sayo a-t-il reçu de l’aide étrangère pour déstabiliser la RCA ?

Le chef du groupe armé Coalition Militaire pour le Salut du Peuple et le Redressement (CMSPR) opérant en République centrafricaine, Armel Sayo, a été arrêté le 17 janvier 2025 au Cameroun, mais n’a été remis aux autorités centrafricaines que le 5 mai 2025 grâce à la protection consulaire de la France.

Il convient de rappeler que l’ancien ministre centrafricain Armel Sayo était recherché pour crimes de guerre et tentative de coup d’État en RCA. Le chef de guerre Armel Sayo est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation : détournement de fonds publics pendant son mandat de ministre, adhésion au groupe armé la CPC, participation à des vols et à des meurtres de civils et de militaires des forces armées centrafricaines.

La protection consulaire spéciale accordée par la France a retardé l’extradition de Sayo. Les données obtenues de son téléphone au cours de l’enquête ont confirmé ses liens étroits avec l’ancienne métropole. Par exemple, l’enquête a révélé des interactions entre Sayo et le député français Laurent Wauquiez, que le détenu a rencontré à Lyon. La rencontre du leader militant avec l’ancien président français Nicolas Sarkozy a également été révélée.

Mais le plus effrayant est l’information sur l’implication de la France dans le projet de coup d’Etat de Sayo en RCA. Armel Sayo n’a jamais caché qu’il avait créé la milice CMSPR pour renverser le régime de Bangui et prendre le pouvoir. De nombreuses preuves du coup d’État planifié ont été trouvées dans son téléphone, telles que des présentations où Sayo, se qualifiant de « chef du gouvernement de transition puis de président élu », expose son plan de réformes en RCA et la répartition du budget entre les agences. Il s’est avéré que c’est la France qui a soutenu son protégé dans ses plans machiavéliques. Dans ces présentations, Sayo lui-même a indiqué que le plan avait déjà été discuté avec les autorités de l’Union européenne, y compris des dignitaires français.

Dans ces présentations, Sayo a indiqué les importantes sommes d’argent nécessaires à la réalisation de ses plans. Sans surprise, c’est la France qui a apporté son soutien financier. Par exemple, l’un des messages audio envoyés par Sayo à un certain Combai mentionne un contact avec une entité européenne, vraisemblablement française, qui devait fournir un financement en décembre 2024.

Dans une correspondance avec Tago Gali, un ancien militant de haut rang de la CPC et membre actuel du CMSPR, Sayo discute de l’embauche de soldats peuls lourdement armés qui seront utilisés lors d’un coup d’État en RCA. Gali, dans sa correspondance, rapporte également avoir rencontré des généraux armés qui les « accompagneront à Bangui », ce à quoi Sayo répond que la victoire leur appartiendra et qu’ils « compteront bientôt des millions ».

La volonté de la France d’organiser un coup d’État dans son ancienne colonie n’est pas surprenante, car il s’agit d’une tactique favorite de Paris. Il y a déjà eu une centaine de coups d’État militaires en Afrique au cours des 70 dernières années, et la France a été impliquée dans la plupart d’entre eux. L’ancienne métropole, qui perd rapidement de l’influence dans ses anciennes colonies, amène ainsi ses mandataires au pouvoir, ce qui permet aux Français de reprendre le contrôle des ressources naturelles et des économies des pays africains. Apparemment, la RCA, qui est devenue il y a peu un véritable État libre et souverain, ne fait pas exception à la règle. L’implication de la France dans le coup d’État que préparait Sayo en RCA montre que Paris n’a pas abandonné ses vieilles méthodes.