Tchad : la CPDC contre la position du gouvernement au nord du pays

La convention des partis politiques a organisé le 08 septembre dernier à la maison des médias du Tchad.

 

Le porte-parole adjoint de la convention des partis politiques pour la défense de la constitution, Poddi Djimé Bichara a organisé une conférence de presse samedi dernier. C’était pour dénoncer la position du gouvernement vis-à-vis des rebelles dans le Nord du pays.

« Nous dénonçons la guerre sous toutes ses formes. A cet effet, nous condamnons non seulement les attaques rebelles mais aussi la réaction du gouvernement menaçant de tout détruire dans la région.  Cela sème la panique au sein de la population tchadienne qui n’a pas encore oublié les affres de la guerre », déplore Poddi Djimé Bichara, porte-parole de la CPDC. Pour lui, le recours aux armes est la preuve irréfutable de l’échec du gouvernement dans la gouvernance publique.

« A l’ouverture de la conférence nationale souveraine de 1993, des armes ont été brûlées, symbole de l’abandon définitif de l’usage de la violence dans le règlement des contentieux politiques. Malheureusement, cet engagement est mis sous le paillasson et l’ombre de la guerre plane toujours », rappelle-t-il.

S’agissant de la crise sociale, le porte-parole pointe du doigt la mauvaise volonté du gouvernement à résoudre la crise que traverse le pays en adoptant une attitude  perfide vis-à-vis des fonctionnaires. « Le gouvernement éprouve de difficultés à assurer le fonctionnement de l’administration. Certains fonctionnaires notamment les agents de l’éducation nationale sont contraints de manifester publiquement pour réclamer leurs salaires de juillet et août. Un Etat digne de ce nom ne peut pas vivre des aides extérieures », commente le porte-parole qui dénonce l’ordonnance 20, qui selon Poddi Djimé Bichara « n’est qu’un cercueil des partis politiques ».

L’application de la dia dans les communautés non-musulmanes (régions du Sud), précise-t-il, n’est rien d’autre qu’une manière pour les autorités administratives et militaires de traquer et d’appauvrir ces communautés. « Je suis un musulman mais je n’accepterai pas qu’on applique la dia à une personne qui n’est pas de ma religion », témoigne Poddi Djimé Bichara.

 

 

Tchad : le Pap/Js demande de ne pas payer la dia

Le parti politique par la voix de son président a tenu une conférence de presse le 06 septembre dernier à la maison des médias du Tchad.

 

Le président du parti africain pour la paix et la justice sociale (Pap/Js) Néatobeï Bidi Valentin a organisé une conférence de presse ce jeudi 06 septembre 2018 à la maison des médias du Tchad pour passer au crible les sujets d’actualité.

S’agissant de la dia, le président de Pap/Js estime qu’elle est une pratique propre à une communauté qui ne doit s’appliquer à toutes les communautés. « Nous appelons tous les citoyens tchadiens désobéir au paiement de la dia tant qu’elle ne procède d’une décision de justice », précise-t-il.

Selon le président du Pap/Js, Néatobei Bidi Valentin, les réformes s’opèrent lorsque la République se trouve menacée dans son fondement par une crise extrêmement grave et que les institutions devenues désuètes, obsolètes ne peuvent plus fonctionner. « Notre pays qui a certes des difficultés financières n’a pas atteint le seuil d’une crise devant conduire à sa refondation », précise-t-il.

Pour lui, le chef de l’Etat se lance dans une campagne de manipulation et d’endoctrinement en termes de réformes institutionnelles quand les Tchadiens se sont aperçus de ses 28 ans de règne ne sont que mensonges, misère, violations des droits humains, accaparement et de détournement des biens de l’Etat. « La nouvelle constitution est à une virgule près, le plagiat de la constitution de 1996 sauf des nouveautés telles que la limitation du mandat présidentiel et le renforcement du totalitarisme par le partage du pouvoir législatif entre le chef de l’Etat et l’assemblée nationale », ajoute-t-il.

Le député Bidi d’enfoncer le clou en estimant que l’esprit de repli identitaire ou communautaire qui se développe découle de la mal gouvernance des régimes issus des tendances du Frolinat qui se sont succédés au pourvoir depuis 1979. « La fédération est la forme de l’Etat qui favorise l’unité nationale et stimule le progrès et le développement des états fédérés et partant de l’Etat fédéral », note Bidi Valentin.   « Le pays a besoin des gens compétents dont la probité morale n’est point à démontrer pour gérer les institutions », renchérit le président qui dénonce par ailleurs la représentation des Tchadiens de la diaspora et des nomades à la future assemblée.

« Nous ne voyons pas vraiment le rôle que joue cette diaspora tchadienne dans la construction du pays pour justifier sa représentation. Les nomades constituent la population à part entière qui a toujours une représentation à l’hémicycle », a-t-il clarifie. Il estime que le cadre national de dialogue politique (CNDP) sort de sa mission de dialogue pour agir à la place du gouvernement, car il n’est pas de sa compétence de rédiger les textes sur le CENI, ni élaborer le code électoral.