Tchad : les mineurs arrêtés suite aux manifestations du 20 octobre libérés

L’ordre de mise en liberté des 80 mineurs arrêtés suite aux manifestations du 20 octobre a été signé par le juge pour enfants du tribunal de grande instance.

De centaines de personnes ont été arrêtées suite aux manifestations du 20 octobre 2022, à l’origine d’une cinquantaine de morts et de nombreux blessés. De N’Djamena, ils ont été transférés à la prison de haute sécurité de Koro Toro. D’après la justice, au total 401 personnes ont été interpellées dont les mineurs.

Tous ont été auditionnés au cours d’une audience foraine. Après les interrogations, 80 mineurs ont été ramenés à la maison d’arrêt de Klessoum à N’Djamena pour la suite de la procédure. Finalement, le juge pour enfants a tranché en leur faveur. Il a  signé un ordre de mise en liberté provisoire.

Les conditions d’hébergement de ces enfants sont en train d’être étudiées entre le ministère d’action sociale et des avocats.

Tchad : un deuil national de 7 jours décrété en mémoire des victimes du 20 octobre

Le président tchadien de la transition, Mahamat Idriss Deby a décrété 7 jours de deuil national en mémoire des personnes tuées pendant les manifestations du 20 octobre 2022.

Plus de 50 personnes ont perdu la vie à l’issue des manifestations du 20 octobre visant à demander le départ de Mahamat Idriss Deby. De centaines de blessés ont également été signalés. Les morts sont pour la plupart les manifestants victimes de la répression des forces de l’ordre et de défense. Quelques policiers sont également morts le même jour. En mémoire aux disparus, le président de la transition annonce un deuil national de sept jours.

« Nous allons enterrer nos morts dans la douleur mais dans la dignité. Nous devons soigner nos blessés dans la solidarité. Un deuil de 7 jours sera observé sur toute l’étendue du territoire national à compter de mardi 25 octobre 2022 en mémoire de nos compatriotes morts au cours de ces évènements tragiques et regrettables. » Ces mots ont été prononcés par Mahamat Idriss Deby à l’issue du discours à la nation du 24 octobre 2022.

La manifestation du 20 octobre a été initiée par certains partis politiques et organisations de la société civile. Pour demander à Mahamat Idriss Deby de remettre le pouvoir aux civils après 18 mois de transition.

Tchad : un journaliste tué par balle au cours des manifestations du 20 octobre

Oredje Narcisse, journaliste à la radio CEFOD a reçu une balle ce 20 octobre 2022, alors qu’il couvrait une manifestation de l’opposition pour demander le départ de Mahamat Idriss Deby du pouvoir.

Les Tchadiens de tout bord sont sortis très tôt pour demander le départ de Mahamat Idriss Deby et le transfert du pouvoir aux civils après 18 mois de transition. L’appel à manifester a été lancé par les leaders des partis politiques et des organisations de la société  civile. Ainsi les pneus sont brûlés dans plusieurs provinces en guise de protestation. Les forces de l’ordre ont fait usage des gaz lacrymogènes et des tirs à feu pour disperser les manifestants.

Le journaliste, Oredje Narcisse présent sur les lieux de manifestations, précisément au quartier Chagoua aux alentours de l’ambassade des États-Unis à son domicile a été atteint par balle. L’homme de média en service à la radio CEFOD a succombé à ses blessures. Des morts et de nombreux blessés sont également signalés à Moundoun, Abéché et à N’Djamena où la manifestation est plus violente.

Pour mémoire, après la mort au front de l’ancien président Idriss Deby, les militaires qui ont pris le pouvoir sous l’appellation, Conseil militaire de transition (CMT) ont fait la promesse de passer la main aux civils après 18 mois de transition. Avant la date du 20 octobre qui marque la fin de 18 mois de transition, Mahamat Idriss Deby a été investi, président de la transition.

Les leaders de l’opposition dont Succès Masra et des organisations de la société civile contestent cette continuité et disent non à une succession dynastique au Tchad.