Au Tchad, plusieurs organisations de la société civile tirent la sonnette d’alarme sur ce qu’ils appellent un « désordre juridico-politique engendré par le passage à une nouvelle République il y a un an ». Le rapport intitulé « Quatrième République : enjeux et défis » appelle à une décrispation du jeu politique avant les élections législatives annoncées pour la fin de cette année mais qui pourraient se tenir l’année prochaine, faute de préparation.
Le Comité de suivi de l’appel à la paix et à la réconciliation (CSAPR) est un regroupement d’associations de défense des droits de l’homme et des syndicats au Tchad.
Dans son rapport d’une vingtaine de pages, synthèse d’entretiens avec les acteurs politiques tchadiens, intitulé « Quatrième République : enjeux et défis », il ressort que le processus ayant conduit à l’adoption d’une nouvelle République, la Quatrième, n’a pas été inclusif.
Il en est de même pour les textes des lois prises dans la foulée de l’adoption de la nouvelle Constitution. Le cadre d’exercice des partis politiques et des associations a été fortement réduit et une partie des Tchadiens se sentent exclus de la gestion du pays.
« Il faut que l’Assemblée nationale puisse jouer son rôle effectif de législateur, en essayant de travailler sur un certain nombre de ce que les acteurs ont appelé les « désordres juridico-politiques », que ces désordres puissent être rectifiés en essayant de faire la relecture des différentes ordonnances ; et que cela soit des lois qui renforcent le dialogue entre les Tchadiens et le vivre-ensemble », déclare Abderrahmane Ali Gossoumian, un des auteurs du rapport.
Le texte invite aussi la communauté internationale à aider les Tchadiens à aller vers un dialogue pour organiser des élections transparentes et apaisées.