Tchad : les populations de Digo disent non à l’accaparement illégal de leurs terrains

Les habitants du quartier Digo, dans le 7ème arrondissement de N’Djamena ont constitué un comité de crise pour lutter et s’opposer contre la dépossession des terres par certains hauts cadres

Au cours d’un point de presse qu’il a tenu le 13 juin, le président du comité de crise, Nodjati Onésime  a mis en garde contre une potentielle riposte violente si les pourfendeurs des populations ne cessent leurs manœuvres. Le comité fait savoir que certains agents du ministère de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme et de l’habitat, notamment des services du cadastre et de la topographie, en complicité avec quelques personnes résidants à Digo, « ôtent le sommeil aux habitants de ce beau quartier cosmopolite ». Ces derniers procèdent à la vente des terrains. Le phénomène est récurent et est observable tous les week-ends depuis les lotissements effectués en juin 2017, regrettent les victimes

Certains citoyens ont injustement été chassés de leur terre sans explications, explique Nodjati Onésime. Il ajoute que si cette pratique relève de la rétrocession, elle devrait obéir aux canons. Une équipe mixte accompagnée des forces de forces de l’ordre devait effectuer une descente et la population devait être informée au préalable. Malheureusement ce sont les agents de cadastre, les agents du ministère de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et de l’habitat, du Cadastre et de la Topographie qui se retrouvent avec les lopins de terres sous le regard impuissant des populations.

Le comité prévient qu’il n’acceptera pas la spoliation. « l’Etat tchadien qui ne cesse de pratiquer la politique de l’habitat, ne peut admettre la spoliation des citoyens »  Si ces agents véreux continuent à spolier nos terrains, nous serons dans l’obligation d’employer les actions fortes, clame le président du comité de la crise.

Le Tchad favorable à un dialogue inclusif en Libye après la pandémie de la Covid-19

Le groupe de contacts de l’union africaine sur la Libye s’est réuni ce 19 mai par visioconférence. Ils se sont intéressés aux conséquences néfastes de la crise politico-militaire

Le groupe de l’union africaine veut trouver des solutions pour stopper l’effusion de sang et la restitution de la paix en Libye. La majorité des patients se sont accordés sur l’organisation d’un dialogue inclusif qui se tiendra à Brazzaville après l’urgence sanitaire liée à la pandémie de la covid-19.

La réunion a été présidée par le président congolais Denis Sassou Nguesso, par ailleurs président du groupe. C’est le ministre des affaires étrangères Cherif Mahamat qui a représenté le président tchadien. Après les échanges, le chef de la diplomatie tchadienne a confié que le Tchad est favorable à un retour rapide de la paix en Libye. Cette crise a des conséquences énormes sur le Tchad. Elle affecte la sécurité, la stabilité et la situation humanitaire. À ce titre le Tchad devient le pays le plus intéressé pour le retour de la paix en Lybie, explique le ministre des affaires étrangères. .

La rencontre fait suite à la violation du cessez-le-feu émis et l’ingérence des puissances étrangères dans le conflit en Libye. Le chef de la diplomatie tchadienne réitère la position ferme du Tchad de soutenir un dialogue inclusif en Libye et la non-ingérence des mercenaires impliqués dans les combats et les puissances étrangères qui s’ingèrent dans le conflit. « Le Tchad condamne fermement les ingérences extérieures sous toutes ses formes », ajoute le ministre des affaires étrangères.

Il déplore le fait que les combattants étrangers sont présents dans l’affrontement militaire en Libye. Aussi, le fait que les partis qui s’affrontent continuent à  recevoir les armes de l’extérieur malgré l’embargo émis par le conseil de sécurité des nations unis.

L’organisation du forum inclusif est confiée au Comité de haut niveau de l’union africaine, confie le ministre tchadien des affaires étrangères.

ECW accorde 16 millions de dollars au Tchad

Ce financement permettra de lancer un nouveau programme conçu pour répondre aux besoins éducatifs des filles et des garçons vulnérables du pays.

Le fonds Education Cannot Wait (ECW) a accordé un financement sur deux ans de 16 millions de dollars pour soutenir une éducation de qualité pour plus de 230.000 enfants et jeunes tchadiens. L’information a été donnée par le ministre tchadien de l’Education nationale et de la Promotion civique, Aboubakar Assidick Tchoroma.

Cet argent servira à engager un nouveau programme conçu pour répondre aux besoins éducatifs des jeunes tchadiens vulnérables.
« C’est un investissement pour nos enfants et pour un avenir plus prospère pour notre pays », a déclaré Aboubakar Assidick Tchoroma.

Il est important de relever que la crise que connait le Tchad a déscolarisé quelque 1,2 million d’enfants de 6 à 11 ans, selon le ministre.

Bon à savoir, ECW, sous l’égide du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), est le premier fonds mondial consacré à l’éducation en cas d’urgence. Il a été établi en 2016 pour répondre aux besoins urgents en matière d’éducation des enfants et jeunes en situation de conflit et de crise.

Lac-Tchad : les agences onusiennes lancent un appel d’aide de 135 millions de dollars

C’est dans le souci de combattre la crise humanitaire qui sévit dans la région du Lac-Tchad, que le HCR, le PNUD et d’autres ONG ont lancé cet appel.

Cette contribution permettra d’aider des centaines de milliers de personnes déplacées par l’aggravation de l’insurrection de Boko Haram. En effet, le bassin du Lac-Tchad fait face à l’une des crises humanitaires les plus graves de notre époque. La région comprend le Nigéria, le Niger, le Tchad et le Cameroun, où vivent actuellement 2,5 millions de personnes victimes de cette insurrection. En fait, il s’agit des personnes déplacées, réfugiés et rapatriés.

Ainsi, au moins 10,7 millions de personnes souffrent de la faim et de la malnutrition et sont soumises à des difficultés extrêmes. Lesquelles causées par la pauvreté, le changement climatique et les conflits.

L’insécurité entrave la reprise d’une vie normale. Elle laisse des familles touchées par le conflit tributaire dans la dépendance de l’aide humanitaire pour leur survie. Bref on peut citer : l’OCHA, le Bassin du lac Tchad et le tour d’horizon de la crise du 23 janvier 2019.

Transports : au Tchad les prix des voitures connaissent une baisse

La vente des voitures à N’Djamena a connu un âge d’or. Mais, les prix ont rapidement chuté à cause de la crise que traverse le pays et qui a réduit drastiquement le pouvoir d’achat des Tchadiens.

Les commerçants des voitures essayent de jongler entre la location et la vente à moindre coût. Les stations de vente des voitures appelées aussi parc sont de plus en plus nombreux, visibles sur les grands axes et avenues de la capitale. Pourtant les clients se font rares. Les amoureux des voitures et ceux qui ont l’habitude de changer de véhicules par semestre ou par an à cause des petites pannes sont asphyxiés par la crise.

Sur un terrain dégagé, clôturé et bien arrosé, les voitures de différentes marques sont placées les unes derrière les autres dans ce parc automobile  dénommé « le niveau d’excellence ».  Elles sont neuves et de seconde main. Leur prix varie en fonction de leur état. Une voiture de marque Sonata  par exemple, comme neuve coûte entre 1,5 et 2 millions au lieu de 3 millions, il y a quelques années ; les voitures de marque Corolla S neuves sont vendues à 5 millions contre 6-7 millions et celles d’occasion à 3 millions.  « Ce sont les voitures venant de la Libye qui ont cassé le prix », informe un commerçant.

Depuis la crise libyenne, beaucoup de Tchadiens se sont lancés dans le commerce des voitures. Mais la plupart échappent au contrôle douanier. « Nos voitures sont toutes dédouanées sans cela on ne peut pas les vendre », informe Hissein Kelli, gestionnaire d’un parc de vente. Les véhicules venant du Benin et de Douala ne sont pas prisés ces derniers temps parce qu’ils sont chères. Dans ces parcs, le respect de la règle est de mise. Tous les véhicules sont dédouanés et ceux de seconde main sont vendus avec la carte grise. Malgré cela, le business tourne au ralenti.

Pour faire tourner les entreprises autrement, un système est adopté : la location des voitures. Il s’agit d’une cession de l’usage de la voiture pendant un certain temps et les frais dépendent de la marque du véhicule  et de la durée. « Pour les voitures 4ˣ4, la journée est à 50 000F, et pour les petites voitures elle varie entre 25 000 à 30 000F », explique un gérant. Toutefois, les véhicules ne sont loués qu’aux personnes  connues ou présentant des garanties.

Les propriétaires des stations se plaignent sur le fait qu’ils fonctionnent en règle en respectant les procédures normales de dédouanement de leurs véhicules et en payant les taxes à la mairie mais les commandes de l’Etat ne passent pas par eux. « On fait entrer de l’argent à l’Etat mais au lieu de faire ses commandes chez nous il le fait avec des gens qui parfois ne respectent pas la règle », se plaint un propriétaire de parc.