Grève des fonctionnaires : le gouvernement et les syndicats s’accordent

Le président de la République Idriss Déby a reçu mercredi 08 janvier, les partenaires sociaux, 48 heures avant l’expiration du délai fixé pour parvenir à un accord.

Après 1h30 de discussions, un accord a été trouvé à l’issue de la rencontre. Initialement réduites de 35 %, les AGS sont rétablis à 20% en janvier 2020 et 15 % en juillet de la même année. Réduits de 50%, les indemnités et primes de responsabilité sont restaurées respectivement à 15% en janvier, 20% juillet 2020 ainsi que 15% en juillet 2021.

Le porte-parole adjoint de la plateforme syndicale revendicative, Mahamat Nasradine Moussa, s’est réjoui de l’aboutissement des discussions et appelé les militants à reprendre le chemin des bureaux dès jeudi. Une éventuelle reprise est toutefois conditionnée à une consultation de la base qui devrait avoir lieu ce samedi.

Selon la Présidence, cette audience intervient après quatre rounds de négociations autour du Président du Haut comité technique tripartite chargé de poursuivre les discussions sur les points de revendications de la plateforme syndicale revendicative.

Dans les heures qui suivent, le Gouvernement et les organisations syndicales signeront un protocole d’accord scellant ainsi un pacte social avec toutes les garanties.

« Dorénavant, les grèves se conjugueront au passé. Les travailleuses et travailleurs seront appelés par leurs centrales syndicales respectives à se mettre au travail avec ardeur et rigueur pour permettre à notre pays de poursuivre sa quête de l’émergence », a estimé la Présidence.

Lors de son message à la nation le 31 décembre 2019, Idriss Déby a exhorté les partenaires sociaux et le Gouvernement à accélérer les négociations pour que les effets financiers de leur accord soient pris en compte dans le mandatement du salaire de janvier 2020.

Pour le facilitateur, au sein du Haut comité technique tripartite chargé de poursuivre les discussions sur les points de revendications de la plateforme syndicale revendicative, Ali Abbas Seïtchi, « il y a ni perdant, ni gagnant. Et, c’est le Tchad qui en sort grandi. »

Tchad : « L’intervention française pour stopper les rebelles est justifiée » (Issa Abdelmamout)

Lors d’un entretien mené ce mercredi 13 février 2019, l’ancien ministre des Finances et du Budget, Issa Mahamat Abdelmamout s’est prononcé sur la détérioration de la situation sécuritaire qui a prévalu au Nord-Est du Tchad avec l’incursion d’un mouvement rebelle en provenance de la Libye, qui finalement a été stoppé dans sa progression par un bombardement français.

« L’intervention française se justifie moralement dans un angle plus large et plus globale lié aux intérêts français dans la zone avec la détérioration de la situation et du désordre qui prévaut actuellement au Sahel, dû à la chute de Khadafi en Libye provoquée par la France », analyse l’ex-ministre des Finances et du Budget, Issa Mahamat Abdelmamout.

Le fait que la France intervienne, dit-il, a permis d’éviter un second chaos au Tchad et de corriger les erreurs commises par la France avec le renversement de Kadhafi. « La France se sent responsable de la détérioration du climat sécuritaire en Lybie et veut à tout prix éviter une situation similaire à celle de la Libye qui puisse se transposer au Tchad, ce qui est incompatible aux intérêts de la France et du reste du monde. Donc il ne faut pas que les gens s’accrochent beaucoup plus sur l’aspect de la coopération bilatérale militaire que nous avons signé avec la France en 1963 », explique-t-il.  L’ancien ministre ajoute que « la France en tant que l’une des grandes puissances mondiale, doit intervenir pour sauver cette situation de chaos qui prévaut dans un pays, ami comme le Tchad, parce que le Tchad est un pays anciennement colonisé par la France et entretient des relations diplomatiques avec la France ».                            

« Je pense que cette intervention française est justifiée et normale pour sauver un pays au bord du gouffre et du chaos », estime Issa Mahamat Abdelmamout. Par ailleurs, il appelle ses compatriotes à cesser de prendre les armes dans un monde civilisé pour faire valoir leurs revendications. Il les encourage à opter pour la lutte démocratique, en usant des moyens légaux qui sont entre autres les manifestations, les écrits et la justice.

« La France est une puissance du monde qui ne peut pas accepter de voir aujourd’hui en difficulté un pays stratégique et ami important comme le Tchad, qui est parti récemment sauver d’autres pays sahéliens en proie aux menaces terroristes comme le Mali. Si aujourd’hui le Tchad bascule dans la violence armée et tombe dans le désordre, ça pourrait donner un impact négatif dans la sous-région. C’est pour cette raison que la France est soucieuse de l’avenir d’un Tchad en paix et qu’elle est intervenue pour préserver ses intérêts économiques au Sahel. Le basculement du Tchad dans la violence veut dire transposer le désordre au Sahel », explique-t-il.