COP29 : le Tchad plaide pour financement climatique adapté aux pays vulnérables

Le ministre de l’Environnement, de la Pêche et du Développement durable, Hassan Bakhit Djamous, dans son allocution du 19 novembre à la COP 29 met en lumière l’urgence d’une action collective face aux catastrophes climatiques qui frappent.

Il a évoqué l’ampleur des dégâts causés par les inondations catastrophiques de 2024, qui ont affecté plus de 1,9 million de personnes et entraîné des pertes humaines et matérielles dramatiques : 217 000 maisons détruites, 432 000 hectares de terres agricoles englouties et plus de 70 000 têtes de bétail disparues. Le ministre Hassan Bakhit Djamous a souligné comment les changements climatiques exacerbent les défis socio-économiques, déjà fragilisé par des tensions sécuritaires régionales. « Le Tchad se trouve à l’intersection de multiples crises », a-t-il déclaré, citant l’instabilité en Libye et au Soudan, ainsi que la menace persistante de Boko Haram dans la région du Lac Tchad. Le membre du gouvernement appelle la communauté internationale à reconnaître le lien indissociable entre le climat, la sécurité et le développement.

Hassan Bakhit Djamous a salué la Déclaration sur le climat, la paix, la stabilité et la reconstruction, adoptée lors de la COP28, et a appelé à une mise en œuvre concrète de ses engagements. Il a plaidé pour la création d’un mécanisme de financement spécial pour les pays fragiles, ainsi que pour l’intégration des enjeux de fragilité et de conflit dans les mécanismes de financement climatique. Selon lui, il est impératif de fournir une aide immédiate et ciblée aux pays comme le Tchad, qui subissent à la fois les effets dévastateurs du changement climatique et les impacts de crises sécuritaires.

Le ministre a également insisté sur la nécessité de rendre opérationnel le Fonds pour les Pertes et Préjudices, créé lors de la COP28. « Nous demandons un accès simplifié pour les pays vulnérables, une allocation minimale pour les pays les moins avancés, et une rapidité de décaissement qui réponde aux urgences climatiques », a-t-il ajouté.

Enfin, le ministre a conclu son discours en appelant à une action immédiate pour sauver le Lac Tchad, menacé de disparition. Cette catastrophe pourrait priver plus de 30 millions de personnes de leurs moyens de subsistance. Il a exprimé l’espoir que la COP29, surnommée la « COP de la finance », ne soit pas un simple rassemblement, mais un tournant décisif pour un financement climatique adapté aux besoins urgents des pays les plus vulnérables.

Le Tchad appelle à une réforme urgente du financement climatique face aux catastrophes

Le ministre de l’Environnement, de la Pêche et du Développement durable, Hassan Bakhit Djamous, a pris la parole ce jeudi 14 novembre lors du Sommet de Haut Niveau sur les besoins financiers climatiques des pays en développement.

Dans son intervention à la COP29, il a souligné la gravité des impacts du changement climatique sur le Tchad et a appelé à une réforme radicale du financement climatique international pour mieux répondre aux défis croissants. Il a également décrié les conséquences dramatiques liées aux catastrophes climatiques qui ont frappé le Tchad en 2024.

« Nous avons fait face à des catastrophes sans précédent. 119 départements sur 125 ont été touchés par des inondations, affectant 1,9 million de citoyens et détruisant 432 000 hectares de terres agricoles. Plus de 570 vies humaines ont été perdues », a déclaré le ministre Djamous. Cette situation a contraint le gouvernement tchadien à mobiliser plus de 5 milliards de dollars pour les interventions d’urgence, un montant équivalant à l’estimation initiale de son Plan National d’Adaptation (PNA).

Le ministre a souligné que ces événements extrêmes ont démontré que les évaluations climatiques préalables étaient largement insuffisantes et ne reflétaient pas l’ampleur réelle des besoins en matière de financement climatique. « Les impacts climatiques sont de plus en plus graves, et le coût des pertes et préjudices ne cesse d’augmenter », a-t-il déclaré. Il a également insisté sur la nécessité d’adopter des mesures d’adaptation transformationnelles pour permettre aux pays vulnérables de faire face aux effets du changement climatique.

Le membre du gouvernement lance un appel urgent à la communauté internationale pour une réforme du financement climatique. « Il est impératif de reconnaître les besoins réels des pays vulnérables, d’intégrer les pertes et préjudices dans les calculs financiers et de garantir un financement adapté à un développement résilient.»

« Nous ne pouvons y parvenir seuls. Le temps des évaluations conservatrices est révolu. Il est crucial de reconnaître l’ampleur des besoins et d’agir maintenant avant que les impacts ne deviennent irréversibles », a-t-il averti.