CEMAC : le gouverneur de la BEAC séjourne au Tchad

Depuis sa désignation le 09 février 2024 par les chefs d’Etats de la sous-région, Yvon Sana Bangui effectue sa toute première mission au Tchad comme, gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC).

 

En séjour au Tchad, le gouverneur de la BEAC, le centrafricain Yvon Sana Bangui a respectivement été reçu en audiences le 12 juin 2024 par, le président tchadien, le premier ministre et le ministre des Finances. Les échanges ont porté sur la situation et les perspectives économiques de la CEMAC et du Tchad. « Dans une sous-région marquée notamment par une inflation galopante, une priorité s’est dégagée : la stabilisation du système financier et monétaire. Une préoccupation pour stimuler la croissance économique et à assurer la stabilité macroéconomique du pays », souligne la présidence.

A sa sortie d’audience, le numéro 1 de la Banque centrale a indiqué que, La BEAC sera à l’œuvre pour promouvoir une diversification à large échelle de l’économie. Yvon Sana Bangui promet, soutenir les actions du gouvernement tchadien et à renforcer la collaboration afin de relever les défis économiques qui s’imposent à la sous-région et au Tchad en particulier.

A la BEAC, Yvan Sana Bangui remplace le tchadien, Abbas Mahamat Tolli arrivé en fin de mandat février 2024. Le centrafricain cumule 19 ans d’expérience au sein de la Banque.

CEMAC : le gouverneur de la BEAC Abbas Mahamat Tolli à Bangui

Le gouverneur de la BEAC Abbas Mahamat Tolli s’est rendu dans la capitale centrafricaine le 16 août 2023, pour rendre compte des activités de son institution, au président centrafricain et président en exercice de de la CEMAC.

Entre le président centrafricain Faustin Archange Touadéra, et le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), plusieurs sujets ont été évoqués, rapporte la presse centrafricaine. D’après la présidence centrafricaine le président de l’institution bancaire sous-régional est allé rendre compte des activités que mène la BEAC.

Au micro de la presse, Mahamat Tolli, note qu’en dépit des conséquences de la guerre en Ukraine et les inflations face auxquelles aucune économie de la planète n’a été épargnée, la zone monétaire de la BEAC reste néanmoins solide. Cette situation est marquée par une croissance et une stabilité monétaire positives.

Laquelle stabilité concerne également le système bancaire des pays de la BEAC qui, restent solides et qui ont une évolution significative avec la mise en place du cadre légal et juridique des activités financières islamiques.

Les deux personnalités ont aussi passé en revue les perspectives et les réformes qui sont en train d’être menées au sein de la Banque Centrale.

Bras de fer entre le président de l’UMAC et le gouverneur de la BEAC

Le torchon brule entre le président du Conseil ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC) et le gouverneur de la BEAC. Les deux hommes ne parviennent pas à s’entendre au sujet des recrutements au sein de la Banque.

Le président du Conseil ministériel de l’UMAC, Hervé Ndoba, par ailleurs PCA de la BEAC s’oppose au dernier recrutement des Agents d’Encadrement Supérieur à la BEAC. Pour lui, le processus a été émaillé d’incidents significatifs de nature à en altérer la crédibilité. Ainsi, il instruit au gouverneur de la BEAC de : « surseoir, de manière immédiate, à ce processus de recrutement. » Agissant en tant que, patron des deux structures constituant les organes décisionnels de l’institut d’émission, Hervé Ndoba, regrette que cette façon de procéder porte: « indubitablement et gravement préjudice à l’image de la Banque. »

« De même, je vous rappelle que l’intégration des ressources humaines les plus qualifiées, aux fins d’assumer les tâches dévolues à la Banque Centrale par les Chefs d’États de la CEMAC, doit obéir à des impératifs alliant nécessairement mérite, égalité des chances, transparence et exigence permanente de compétence. » écrit le PCA de l’UMAC au gouverneur de la BEAC.

« Une évaluation approfondie en sera faite par le Conseil d’Administration de la BEAC et le Comité Ministériel de l’UMAC ». Il demande au gouverneur de convoquer des sessions extraordinaires afin que des mesures adéquates soient prises ct que des orientations précises soient communiquées.

La réaction du gouverneur

En réponse, Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la BEAC relève que : « le recrutement en cours est conduit et organisé par un cabinet international et choisi par un appel d’offres international ». « Je voudrais regretter que vous n’ayez fourni aucune illustration des situations et exemples censés porter préjudice à l’image de la Banque, situation qui m’aurait permis de vous donner de plus amples explications sur de prétendus incidents qui auraient émaillé le déroulement de ce concours, qui au demeurant n’est pas encore arrivé à son terme », poursuit-il.

Abbas Mahamat Tolli évoque, les principes de subsidiarité et de bonne gouvernance qui régissent les interrelations entre le Gouvernement de la Banque et ses organes décisionnels. L’article 1.4 du Statut régissant les Agents d’Encadrement Supérieur donne compétence au Gouverneur pour recruter, nommer et révoquer le personnel dont la nomination ne relève pas du Conseil d’Administration. Le gouverneur cite aussi, les articles 32, 33 et 34 des Statuts de la BEAC définissent les missions et les prérogatives du Conseil d’Administration.

Après présenté les textes de l’institution : le gouverneur indique que : « aucun organe ne saurait s’immiscer dans les attributions du Gouvernement de la BEAC exercées en toute transparence et dans l’intérêt supérieur de l’Institution, sans causer d’entorse aux principes de subsidiarité et de gouvernance sus évoqués, ainsi qu’au sacro-saint principe de l’indépendance de la Banque Centrale. »

C’est pourquoi : « Il me parait de toute évidence que contraindre le Gouverneur de la Banque Centrale à convoquer des sessions extraordinaires du Conseil d’Administration et du Comité Ministériel sur une question relevant purement de la gestion opérationnelle, est contraire aux Statuts de la Banque Centrale (article 47.5) et constituerait un dangereux précédent.»