Covid-19 en Afrique : des pays font le choix « réaliste » du déconfinement

Plusieurs pays africains ont commencé à suivre la vague mondiale du déconfinement, réclamé par une bonne frange de leurs populations qui a « plus peur de mourir de faim que de coronavirus ».Au Gabon, le déconfinement partiel de Libreville et trois communes limitrophes, a commencé à être effectif comme l’avait annoncé le 27 avril, le Premier ministre Julien Nkoghe Békalé.

Après deux semaines de confinement total, les habitants de la capitale gabonaise ne veulent plus retourner dans cette situation qui, pourtant, est considérée par les experts comme le seul moyen pouvant casser la chaîne de transmission de la pandémie.

Au Nigéria, qui compte plus de 2000 cas et quelque 90 décès, un déconfinement progressif a été aussi autorisé hier lundi par le président Muhammadu Buhari. De Lagos à Ogun en passant par la capitale fédérale Abuja, ce sont plus de 25 millions d’habitants qui reprennent une liberté encadrée de mouvement, après cinq semaines de sévères restrictions.

Cet assouplissement est également une réalité au Ghana ou en Afrique du Sud, des pays préoccupés par l’impact de cette mesure sur les populations les plus pauvres. Toutefois, d’autres mesures sont prises pour poursuivre la lutte contre le virus.

Mais au Congo, le président Denis Sassou Nguesso a jugé bon de prolonger jusqu’au 15 mai le confinement en vue d’évaluer « l’efficacité de sa mise en œuvre ». Son pays recense déjà plus de 230 cas et 10 décès dus au nouveau coronavirus.

Pour les huit pays de l’Uemoa, le Burkina, le Mali, le Niger et le Sénégal entre autres, aucun n’a opté pour le confinement. Ils ont décidé de fermer leurs frontières et d’imposer un couvre-feu.

Réajustement et « réalisme »

Au Cameroun, le président Paul Biya a assoupli certaines mesures en décidant de l’ouverture au-delà de 18 heures, des débits de boissons, des restaurants et des lieux de loisirs, avec obligation pour les clients et usagers de respecter les mesures barrières. Cet allègement s’explique, selon le gouvernement, par le fait que les différentes mesures prises pour stopper la propagation du virus « ont entrainé des distorsions économiques et sociales, dont les effets se font ressentir dans plusieurs secteurs d’activités ».

Le président Ali Bongo du Gabon a décidé de revoir certaines mesures liées au confinement. « Nous ne pouvons pas continuer plus longtemps à confiner les populations du grand Libreville sans risque d’explosion sociale. Nous avons choisi le réalisme, parce que nos réalités socioéconomiques sont telles que la plupart de nos populations vivent dans une économie informelle et vivent au jour le jour », a déclaré son Premier ministre sur RFI, semblant porter les complaintes antérieures du Nigérian Ganiyu Ayinla, chauffeur à Lagos.

« Nous venons de traverser un mois de faim et de peine. Maintenant je peux à nouveau gagner de l’argent et nourrir ma famille », se réjouit celui-ci à l’AFP, en faisant monter les passagers dans son « Danfo », ainsi que sont surnommés les minibus jaunes dans la capitale administrative nigériane.

Par ailleurs, l’astuce des autorités pour protéger leurs populations est d’insister sur le respect des gestes barrières et de la distanciation sociale, même s’il n’est pas toujours évident. Mais presque partout sur le continent, le port du masque est rendu obligatoire.

Si certains sont convaincus que l’immunité collective pourrait sauver l’humanité contre la pandémie à défaut de trouver un vaccin, l’idée n’agrée pas outre mesure plusieurs comités scientifiques. C’est le cas du Sénégal où la position du docteur Moussa Thior, ex-coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNDL), sur la prise en charge de la maladie et la communication autour, a largement était discutée la semaine dernière.

Immunité collective

« Il faut laisser le virus circuler et arrêter d’ameuter les populations » avec les cas communautaires, s’est emporté l’expert sénégalais de l’OMS, invité sur Iradio. Dr Thior considère que le ministère de la Santé ajoute dans la panique des populations en rapportant quotidiennement dans ses communiqués lus en direct des « cas communautaires », ces malades du Covid-19 qui ne peuvent retracer leur chaîne de contamination.

Pourtant « dans le cadre d’une maladie comme le coronavirus, les cas communautaires, c’est une très bonne chose, je pèse mes mots. Il faut laisser le virus circuler, ça va contribuer à développer l’effet de protection de masse. Il faut arrêter de faire peur aux gens », a-t-il dit.

Cependant, le professeur Moussa Seydi, chargé de la prise en charge des malades du Covid-19 au Sénégal, se démarque de cette thèse. « On dit qu’il faut protéger les personnes âgées mais quelqu’un peut être infecté sans le savoir. De retour chez lui, il ne peut pas prendre de précautions ».

« Nous avons ici un jeune qui était malade, qui a infecté son père qui est décédé (…) Il n’y a pas d’immunité collective. Je suis absolument opposé à cela. Il y a des pays qui l’ont fait et qui l’ont regretté », a averti le chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Fann de Dakar, dans un entretien avec la chaîne de télévision publique RTS.

L’Afrique recense près de 50.000 cas de Covid-19 depuis l’apparition du premier patient en Egypte, le 14 février, et déplore quelque 1800 décès pour plus de 16.000 guéris.

Covid-19 : pas de licenciement dans les banques au Nigeria (officiel)

La Banque centrale du Nigeria (CBN) et le Comité des banquiers du pays ont décidé de ne pas supprimer des emplois dans leurs effectifs en dépit des répercussions du nouveau coronavirus, a appris APA lundiSelon le directeur de la Communication de la CBN, Isaac Okorafor, cette mesure va minimiser et atténuer l’impact négatif de la pandémie sur les familles et les moyens de subsistance des employés de banque.

 « Afin de contribuer à minimiser et à atténuer l’impact négatif de la pandémie de Covid-19 sur les familles et les moyens de subsistance, aucune banque au Nigeria ne devra réduire ou licencier le personnel d’un cadre quelconque (y compris à temps plein et à temps partiel) », a-t-il rapporté. 

 S’exprimant depuis Abuja, Isaac Okorafor a souligné que cette délibération du Comité faite lors d’une réunion tenue samedi 2 mai, tient compte malgré tout de la question des coûts d’exploitation des banques dont les perturbations sont inhérentes aux difficultés économiques mondiales.

 « Pour donner effet à la mesure ci-dessus, l’approbation express de la Banque centrale du Nigeria sera requise au cas où il deviendrait absolument nécessaire de licencier un tel personnel », précise la presse locale qui cite Okorafor, avant d’ajouter que la Banque centrale du Nigeria sollicite le soutien de tous dans « notre effort collectif » pour surmonter les défis économiques occasionnés par la pandémie.

Covid-19: Nestle débloque 3,4 millions de dollars dans la lutte en Afrique

Le géant mondial de l’alimentation et de la boisson, Nestlé, a débloqué une aide de 3,4 millions de dollars pour amortir les effets délétères du Covid-19 en Afrique.Cet appui touche 850 000 personnes vulnérables dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, indique un communiqué publié lundi.

 En prévision de la famine post-Covid-19 dans ces deux régions, Nestlé déclare qu’elle allait fournir des aliments et des boissons nutritifs à 170.000 familles réparties en Angola, au Burkina Faso, au Cameroun, au Gabon, au Mali, au Niger et au Nigeria.

 A cela s’ajoutent des masques et d’autres équipements de protection individuelle (EPI) aux travailleurs de la santé de première ligne dans la région et d’autres matériels médicaux aux hôpitaux du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Sénégal.

 Dans cet élan de solidarité, le Burkina Faso recevra également trois ventilateurs à utiliser dans ses unités de soins intensifs.

 « Nous offrons tout notre soutien aux familles d’Afrique centrale et occidentale en ces temps difficiles, ainsi qu’à ceux qui se battent pour leur sécurité », a déclaré Rémy Ejel, PDG de Nestlé Central and West Africa Ltd.

 La pandémie de coronavirus laissera des millions de personnes dans la famine en Afrique au cours des trois prochains mois, préviennent les autorités sanitaires mondiales.

Retour de plus de 1.200 soldats tchadiens en intervention au Nigéria

Ils avaient été redéployés au Nigeria sur les rives ouest du lac Tchad en soutien à l’armée nigériane dans le cadre de la lutte contre Boko Haram.

Après plusieurs mois au Nigéria, ces soldats tchadiens ont regagné leur pays vendredi 03 janvier 2020. Ils avaient été déployés dans le cadre de la lutte contre Boko Haram.

Ces militaires tchadiens rentrés du Nigeria seront prochainement « déployés dans la région du lac Tchad (côté tchadien) pour renforcer un dispositif de sécurité tout au long de la frontière », a confié un haut responsable de l’administration de cette région.

Notons aussi que, ces dernières semaines, le Tchad a été le théâtre de plusieurs attaques meurtrières du groupe Boko Haram. L’on note mi-décembre, 14 personnes tuées et 13 portées disparues dans un village de pêcheurs situé près du Lac Tchad.

Nigéria : Muhammadu Buhari, réélu pour un second mandat

La commission électorale a proclamé dans la nuit de mardi à mercredi les résultats de l’élection présidentielle qui donnent pour vainqueur, le candidat Muhammadu Buhari.

En effet, 55,6% contre 41,2%, c’est le score de l’élection présidentielle qui s’est déroulée le samedi 23 février au Nigéria. Le président sortant, Muhammadu Buhari, est ainsi réélu pour un nouveau mandat de quatre ans. Les Etats du Nord Nigéria lui ont été favorables lors de cette échéance électorale. Kano, Katsina, Bauchi, Yobé, Borno, Zamafra, Kaduna, Buhari a été plébiscité dans ces Etats.

Âgé de 76 ans, Muhammadu Buhari est considéré comme un homme intègre, inflexible, incorruptible et strict. D’ailleurs, il avait fait de la corruption son cheval de bataille durant son premier mandat.

Buhari devrait finir ce qu’il a commencé: la lutte contre Boko Haram qu’il avait promis son élimination. Mais, une faible participation a été enregistrée, 35%.

Tchad : 7.000 nouveaux réfugiés arrivent du Nigeria

Selon le ministre tchadien de l’Administration du territoire, ces émigrés arrivés en début de semaine, se sont installés dans la province du Lac Tchad.

 

La secte islamiste Boko Haram continue de faire des dégâts. Selon le ministre de l’Administration du territoire, de la Sécurité publique et de la Gouvernance locale, Mahamat Abali Salah, un flux de 7.000 nouveaux réfugiés nigérians, se sont installés dans la province du Lac Tchad récemment. Ceux-ci ont fui les exactions du groupe djihadiste. Le ministre a déclaré que des équipes ont été mobilisées pour l’enregistrement et l’installation de cette nouvelle vague de réfugiés.

« Le Tchad compte plus de 460.000 réfugiés et demandeurs d’asile. En dépit de la situation sécuritaire dans les pays qui nous entourent, nous avons toujours ouvert nos frontières pour permettre aux réfugiés de trouver au Tchad une terre de paix et d’hospitalité », affirme le ministre de l’Administration du territoire.

Le nombreux personne ayant fuient les attaques de Boko Haram et se sont réfugiées au Tchad est aujourd’hui de 15.000 personnes.

Lac Tchad : les dirigeants veulent donner une nouvelle orientation à la lutte contre Boko Haram

Ils se sont réunis le weekend dernier au Nigeria. Ils ont décidé ensemble de donner une nouvelle impulsion à la lutte contre le groupe jihadiste.

 

« La réunion d’aujourd’hui est la continuation de nos efforts conjoints pour faire face aux défis majeurs en matière de sécurité dans notre sous-région – Elle est la concrétisation de l’engagement résolu des pays participants dans la lutte contre notre ennemi commun, Boko haram et, le rétablissement de la sécurité et d’une paix durable dans notre sous-région », a déclaré le président nigérian Muhammadu Buhari.

Ce sommet, qui réunit les dirigeants du Nigeria, du Cameroun, du Tchad, du Niger, du Bénin et de la République centrafricaine, fait suite à une rencontre consacrée à la lutte contre boko haram qui avait réuni les chefs d’État et de gouvernement de la région du lac Tchad fin novembre à N’Djamena.

Lors dudit sommet, les dirigeants de la zone du lac Tchad ont mis l’accent sur la nécessité de changer de stratégie dans la lutte contre cette secte terroriste dont les victimes, dans les différents pays présents à ces assises, se comptent par centaine. Le Président nigérian, lors de sa prise de parole, a déclaré : « Que des mesures plus drastiques doivent être envisagées, face à la recrudescence des attaques du groupe jihadiste ».

En ouvrant la réunion, Muhammadu Buhari a aussi affirmé que : « Cela était nécessaire, en raison de la résurgence des attaques, notamment contre les militaires et des enlèvements de civils contre rançon à travers nos frontières, perpétrés par boko haram avec le soutien de terroristes internationaux qui ont infiltré notre région ».

Depuis juillet, les attaques de boko haram contre les bases militaires de la région du lac Tchad se sont multipliées. En novembre, des jihadistes ont attaqué une base dans le village nigérian de Metele, près de la frontière avec le Niger, tuant au moins 44 soldats. Les soldats survivants ont cependant évalué à plus de 100 le nombre de tués.

Le sommet de samedi dernier a aussi permis à tous les pays membres, d’examiner le rapport d’une commission mise en place lors de la réunion de novembre, a précisé le président nigérian. Des précisions ont été données et des amendements afin que les populations soient désormais capables de vivre, tout en se sentant protégées par leurs États respectifs.

Et, le communiqué final a permis de mesurer l’engagement de tous. Les participants ont renouvelé leur engagement à lutter contre les terroristes de boko haram, avec l’objectif de mettre un terme définitif à l’insurrection.

Ils se sont engagés à fournir une aide aux populations touchées par la violence dans la limite des ressources disponibles et demandé à leurs partenaires internationaux, par exemple la Force multinationale mixte (MNJTF) qui regroupe des militaires du Nigeria, du Niger, du Tchad, du Bénin et du Cameroun, de fournir une assistance supplémentaire à la Force régionale qui combat ces forces obscures.

 

 

Tchad : les assauts de Boko Haram continus d’inquiéter au Bassin du Lac Tchad

Il s’est tenu à cet effet, un mini-sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad à N’Djamena  le 29 novembre.

 

Hier 29 novembre s’est tenu à N’Djamena au Tchad, un mini-sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CBLT. Ont pris part à cette rencontre le Président du Tchad, Idriss Deby, le Président du Nigeria, Muhammadu Buhari, le Président du Niger, Issoufou Mahamadou et le chef du gouvernement du Cameroun, Philemon Yang.

Selon communiqué final rendu public après la rencontre, « les chefs d’Etat et de Gouvernement ont passé en revue la situation sécuritaire dans le bassin du lac Tchad. Ils ont ensuite élargi leurs échanges à leurs collaborateurs ».

Après quoi, « les chefs d’Etat et de Gouvernement ont exprimé leur profonde préoccupation face à la recrudescence des attaques contre les différents pays et ont souligné l’impérieuse nécessité de changer d’approche dans la lutte contre Boko Haram ».

« Face à ce contexte, ils ont sollicité le soutien de la communauté internationale dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans la région la stabilisation et le développement durable de la sous-région. Ils se sont aussi accordés sur la tenue régulière de ces rencontres ».

 

 

 

 

 

 

Les Présidents du Nigeria, Niger et Tchad en concertation à N’Djamena

Il est question pour ces trois dirigeants tiendront ce jour un mini-sommet sur la lutte contre les attaques du groupe terroriste Boko Haram qui ont connaissent une résurgence ces derniers jours.

 

Muhammadu Buhari du Nigeria et Mahamadou Issoufou du Niger seront au Tchad ce 29 novembre. Les deux Chefs d’Etats ainsi que leur hôte Idriss Deby tiendront un mini-sommet sur la question de l’insécurité dans laquelle les attaques des éléments de Boko Haram en trainent dans des localités de leur différents pays.

Ce mini-sommet si tiendra à huit- clos et un communiqué final sera publié à la fin de la rencontre. « Le regain d’activité des éléments de Boko Haram au Nigeria et au Niger ces derniers jours préoccupent les chefs d’Etats qui doivent décider d’une action rigoureuse à mettre en place », selon une source diplomatique tchadienne.

En août 2016, le groupe se scinde en deux. Abubakar Shekau est écarté par l’État islamique pour « extrémisme » et est remplacé par Abou Mosab al-Barnaoui. Opposé à cette décision, Shekau prend alors la tête d’une faction qui réadopte son ancien nom de « Groupe sunnite pour la prédication et le djihad ».

La branche qui a prêté allégeance au groupe djihadiste Etat islamique a revendiqué la mort de 118 soldats au cours d’une série d’attaques perpétrées entre le 15 et le 21 novembre dans la région du lac Tchad, particulièrement au Nigeria, foyer de l’insurrection.

Les armées du Tchad, du Niger et du Nigeria, mais aussi du Cameroun, opèrent dans la zone du lac Tchad au sein de la Force mixte multinationale (FMM) dans la lutte contre Boko Haram, groupe armé originaire du Nigeria.

 

Région du Lac Tchad : recrudescence des attaques de Boko Haram

Une quinzaine de jeunes femmes ont encore été enlevées dans la nuit de vendredi 23 au samedi 24 novembre dans la région de Diffa, dans le sud-est du Niger.

 

Enlèvements, attaques, raids se multiplient depuis plusieurs semaines dans la zone d’action de Boko Haram, à l’est du Nigeria, au sud-est du Niger et à l’ouest du Tchad. Une quinzaine de jeunes femmes ont encore été enlevées dans la nuit de vendredi 23 au samedi 24 novembre dans la région de Diffa, dans le sud-est du Niger. Toujours dans la même région, la veille de ce rapt, le groupe islamiste a frappé le camp de forage de Foraco à Toumour, tuant huit personnes.

Ces attaques ont eu lieu alors que l’on venait tout juste de commémorer les 500 jours de l’enlèvement, en juillet 2017, de 39 personnes – 33 femmes et 6 garçons – à NGaléwa, au nord de Diffa. Les ravisseurs avaient également égorgé neuf villageois.

L’armée nigériane en déroute

Plus grave, Boko Haram aurait tué une centaine de militaires nigérians dans plusieurs attaques en novembre. La dernière connue, celle du 18 novembre à Metele, aurait fait au moins 47 morts. Si les autorités nigérianes minimisent les chiffres, l’armée exprime de plus en plus sa colère. Les soldats de la déroute de Metele ont dénoncé dans une vidéo qui a fait le tour du net la médiocrité de leur équipement, l’obsolescence de leur véhicule et ils ont montré l’état de la base après l’attaque de Boko Haram.

Vendredi 23 novembre, le groupe djihadiste a affirmé avoir tué 118 soldats nigérians au total lors de cinq attaques contre des bases militaires du nord-est du pays les jours précédent. Au même moment, l’armée nigériane a discrètement abandonné l’une de ses positions près de la frontière avec le Niger, à Gashagar, après avoir subi quatre attaques de la part du groupe terroriste. Un retrait qui découvre encore plus la zone de Diffa au Niger et la zone du lac Tchad.

Quelle est la nouveauté ?

À l’origine de ces violences, la branche de Boko Haram affiliée à Daech, l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP). Son leader, Habib Yusuf, dit Abou Mosab al-Barnaoui, est le fils aîné de Mohamed Yusuf, le fondateur de Boko Haram. Elle s’est séparée d’Abubakar Shekau, que Daech ne trouvait pas assez efficace, en 2016.

Pendant trois ans, cette branche s’est organisée, entraînée, financée et armée. Elle s’attaque principalement aux militaires, à leur base, à leur campement, s’emparant de leurs armes, munitions et véhicules. Elle dispose aujourd’hui de chars et de missiles.

Le lac Tchad, sanctuaire des groupes armés

Toute la zone du Lac Tchad qui s’étend entre les frontières du Niger, Nigeria, Tchad et Cameroun est le refuge de plusieurs groupes armés se réclamant de Boko Haram. Ils agissent dans cette zone sans rencontrer de grande résistance de la part des armées de la sous-région. Le Tchad, en pointe dans le combat contre Boko Haram en 2016, est aujourd’hui nettement moins impliqué.

Boko Haram frappe à nouveau le lac Tchad

La zone désertique et montagneuse du Tibesti (nord-ouest), frontalière de la Libye et du Niger, occupe toute son attention depuis trois mois. C’est dans ce contexte que le président tchadien Idriss Déby est arrivé en Israël le 25 novembre pour une visite de plusieurs jours afin de nouer un partenariat sécuritaire avec cet État dont les relations diplomatiques sont rompues depuis 1972.