Tchad : tentative de coup d’Etat déjouée selon le gouvernement

Le gouvernement tchadien a accusé jeudi des officiers de l’armée de « tentative de déstabilisation ».

Le gouvernement a affirmé jeudi 5 janvier dans un communiqué avoir déjoué une « tentative de déstabilisation » visant à porter atteinte à « l’ordre constitutionnel et aux institutions de la République ».

« Ce plan a été élaboré par un groupe restreint de conspirateurs composé de onze officiers de l’armée avec à sa tête le nommé Baradine Berdei Targuio, président de l’organisation tchadienne des droits humains (OTDH) », a assuré le gouvernement, précisant que les services de sécurité avaient procédé à leur « interpellation à partir du 8 décembre 2022 ».

Selon Aziz Mahamat Saleh, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, « une information judiciaire a été ouverte contre ces personnes pour atteinte à l’ordre constitutionnel, association de malfaiteurs, détention illégale d’arme à feu et complicité ».

« Le juge d’instruction en charge (…) a procédé à leur inculpation (…) en les plaçant sous mandat de dépôt », souligne le communiqué.

« La procédure judiciaire suit son cours et le gouvernement entend faire toute la lumière sur cette affaire et situer les responsabilités », conclut le ministre.

En février 2021, Baradine Berdei Targuio avait été condamné à trois ans de prison pour atteinte à l’ordre constitutionnel pour avoir écrit que feu le président Idriss Déby Itno, mort en avril 2021 et père de l’actuel président Mahamat Idriss Déby Itno, était « gravement malade »et « hospitalisé ».

La justice sénégalaise rejette la demande de libération Hissein Habré

Les avocats de l’ancien président tchadien, Hissein Habré, ont fait savoir, dans un communiqué du dimanche 19 avril 2021, que la justice du Sénégal a rejeté la nouvelle demande de permission de leur client

Cette demande a été déposée le 29 mars 2021 par les avocats. Cette nouvelle demande de mise en liberté de l’ex dirigeant tchadien est motivée par « l’état de santé », avait indiqué l’un de ses avocats.

Dans le communiqué des avocats le juge d’application des peines à Dakar a expliqué que : « le raisonnement tenu pour refuser la permission est que la question de la santé est du ressort de la direction de l’administration pénitentiaire ». Les défenseurs d’Hissein Habré regrettent que ce même juge qui avait libéré leur client en avril 2020, pour cause de covid-19, décline ses responsabilités cette fois.

Le collège d’avocat estime dès lors que le juge sénégalais fait de la justice à : « géométrie variable ».

D’un autre côté, les victimes du régime Hissein Habré se réjouissent de la décision du juge. Ils demandent que celui qui a fait d’eux des ‘’esclaves ‘’ purge sa peine conformément à la loi.

Agé de 79 ans, l’ancien président tchadien Hissein Habré a été condamné au Sénégal pour une prison à perpétuité, par les Chambres africaines extraordinaires depuis 2016.  La chambre le déclare coupable des faits de crime contre l’humanité, viols exécutions, esclavage et enlèvement. Selon une commission d’enquête tchadienne, plus de 40 000 personnes ont perdu la vie sous le règne Habré.

Tchad : Hissein Habré retourne en prison

Son congé pénitencier de 60 jours est arrivé à expiration le 6 juin. Ses avocats ont émis une demande de renouvellement, mais la justice sénégalaise a rejeté le 6 juin par la justice sénégalaise

L’ancien président tchadien avait reçu mandat de regagner son domicile en raison de la pandémie du coronavirus. Il avait été assigné à résidence surveillée. La libération entrait dans le cadre de la mesure de désengorgement édictée par le président sénégalais Macky Sall, pour éviter la propagation de la covid-19.

Le ministre sénégalais de la justice Me Malick Sall dans l’une de ses communication explique : « l’affaire Hissein Habré est actuellement en instruction devant le juge de l’exécution des peines. Il va devoir retourner dimanche en prison, comme cela avait été indiqué ». Ses avocats avaient entrepris une démarche de renouvellement auprès des juges d’application des peines mais la demande a été rejetée le 6 juin par la justice sénégalaise. Deux conditions avaient été imposées à cet effet. Primo Hissein Habré devrait regagner la prison avant d’émettre une demande de renouvellement de permission et en deux, ladite demande doit se faire un mois après le retour en prison.

L’ancien président a été condamné par les Chambres Africaines extraordinaires le 30 mai 2016. Il a été inculpé pour les faits de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture.

Tchad-Covid 19 : 15 jours de prison et 2000 FCFA d’amende pour non-port du masque

Dans un arrêté du ministère de la Sécurité publique pris ce dimanche 10 mai, une peine est fixée pour toute personne en violation avec le port obligatoire de masque.

Pour toutes infractions liées au port de masque, l’auteur aura à payer une somme de 2000 francs CFA et purgera 15 jours de prison. C’est ce qui ressort d’un arrêté du ministre en charge de la Sécurité, Mahamat Abali Salah, signé ce 10 mai.

Ce dimanche, des policiers ont pris d’assaut les ronds-points de N’Djamena pour réprimer ceux qui ne portent pas de masque. Le Tchad comptait officiellement dimanche 322 cas de nouveau coronavirus, dont 31 décès.

Les principales villes du pays, dont N’Djamena, sont isolées du reste du territoire depuis vendredi pour une durée de 15 jours. Dans ce pays de 16 millions d’habitants, les urgences sanitaires sont fréquentes et affectent près de 2 millions de personnes.

Tchad : la prison à vie pour des anciens militaires

Ceux-ci avaient assassiné il y a un an neuf prisonniers dont ils devaient assuré le transfert vers la prison de haute sécurité de Koro Toro.

 

Les faits remontent au 12 avril 2017. Un convoi transporte 93 détenus de la maison d’arrêt d’Amsinéné à N’Djamena pour la prison de haute sécurité de Koro Toro dans le nord du pays. Seulement, quelques après avoir quitté le premier arrondissement de la capitale, alors qu’il est à la sortie nord de la ville, le convoi est attaqué.

Dix personnes vont perdre la vie au cours de cet assaut. Dont neuf prisonniers et un agent chargé d’assurer la sécurité au cours de ce transfert. Le bilan officiel du procureur général près la cour d’appel de N’Djamena faisait également état de deux blessés.

L’attaque avait été perpétrée par des militaires. Ces derniers se vengeaient ainsi d’un colonel de l’armée tchadienne qui avait tué quelques semaines plus tôt son supérieur hiérarchique. Ils l’ont avoué hier lors de leur jugement au cours de la session criminelle 2018. Cette pratique serait une coutume au sein de leur rang.

Les quatre coupables c’est-à-dire, Mahamat Souleymane Bachar, Seby Mahamat Djiguera, Abderamane Djérou Borgou et Ousmane Youssouf Abakar ont été condamné à la prison à perpétuité au terme de leur procès. Ils ont également été radiés de leurs postes dans l’armée.

Pour rappel, le Président Deby avait condamné le phénomène de vendetta très souvent pratiqué dans le pays. Il avait d’ailleurs annoncé qu’une « un projet de loi sur la question de vendetta sera initié dans les semaines à venir. Personne n’a le droit de se faire justice ».

 

 

 

Les conditions de vie dans les prisons tchadiennes sont déplorables

C’est ce qui ressort d’un rapport publié par les Etats-Unis en 2017, sur les pratiques de droits de l’homme au Tchad

Ce rapport épingle les conditions de détention au Tchad et les Droits de l’Homme en général. C’est le Bureau de la Démocratie, des Droits de l’Homme et du Travail du département d’État qui a mené cette enquête.

Il ressort dans ce rapport que la surpopulation carcérale est un problème sérieux dans les 45 prisons que compte le pays ainsi que dans les maisons d’arrêt régionales. Outre cela, le manque de nourriture et d’installation sanitaires adéquates et l’insuffisance de soins de santé. Bien que la population carcérale va grandissante, aucune nouvelle prison n’est construite.

Selon l’enquête les personnes en détention provisoire et les prisonniers condamnés sont incarcérés dans les mêmes cellules, les détenus hommes et femmes ne sont pas séparés, les mineurs ne sont pas séparés des prisonniers adultes masculins enfin les enfants sont parfois incarcérés avec leurs mères détenues.

Par ailleurs, on peut lire dans ce rapport que la nourriture, l’eau potable, les installations sanitaires et les soins de santé ne sont pas adéquats. Les prisons ne disposent apparemment pas d’un budget suffisant pour nourrir les détenus. Les équipements de ventilation en période de chaleur, les équipements de chauffage en période de froid et l’éclairage sont inadéquats ou inexistants dans certaines prisons.

Les textes stipulent qu’un docteur doit se rendre dans chaque prison trois fois par semaine, mais cette disposition n’est pas respectée. Les quelques prisons auxquelles étaient affectées des médecins manquaient de fournitures médicales. Les prisons ne comptent pas de médiateur ni de mécanisme au cas où les détenus voudraient se plaindre des conditions de détention.

Malgré la visite du président de la république à la prison d’Amsinéné en novembre 2017 et les décisions qui ont suivies, la mise en œuvre ne suit pas ou très lentement.