RDC-Rwanda : Louise Mushikiwabo encourage le dialogue constructif

La Secrétaire Générale de la Francophonie s’est dite « gravement préoccupée » par l’instabilité qui perdure en République démocratique du Congo avec les violences armées commises contre les populations civiles.Les balles crépitent à nouveau dans l’Est de la République démocratique du Congo. Très affaibli ces dernières années, le mouvement rebelle du M23 a violemment repris du service en s’attaquant aux populations dans le Nord-Kivu.

Selon Kinshasa, cette résurgence du groupe armé à dominance tutsie est en grande partie due au soutien de Kigali. Cette accusation a exacerbé les tensions entre les deux pays voisins. Une situation que déplore, dans un communiqué parvenu vendredi à APA, l’ancienne ministre rwandaise des Affaires étrangères. 

« J’encourage toutes les parties prenantes, localement, à s’engager dans (une) dynamique de dialogue et de recherche de solutions communes », a déclaré Louise Mushikiwabo. Elle a aussi lancé un appel à la vigilance des autorités face aux discours de haine qui prennent « de l’ampleur au sein des populations et notamment de la jeunesse ».

Par ailleurs, le successeur de Michaëlle Jean a insisté sur l’importance de protéger les civils en toutes circonstances, ainsi que la nécessité d’assurer une aide humanitaire aux nombreuses personnes déplacées à cause de l’insécurité.

Enfin, la Secrétaire Générale de la Francophonie a réitéré l’engagement de l’organisation à continuer à œuvrer, en lien avec ses partenaires, en faveur de la paix et de la stabilité dans la région des Grands Lacs.

Mali : la Minusma encore endeuillée

Deux Casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) sont morts après avoir sauté sur un engin explosif improvisé.Les victimes, dont les nationalités n’ont pas encore été révélées par la mission onusienne, faisaient partie d’une équipe en patrouille sur l’axe Douentza-Tombouctou, dans le Nord du pays. Au nombre de quatre, ils avaient été évacués et le site sécurisé, informe la Minusma. 

« Triste d’annoncer que deux des soldats blessés lors d’une attaque ce matin, non loin de Douentza, sont morts. Une semaine dure, très dure pour nous. On ne dira jamais assez la difficulté de notre tâche et l’extrême dévouement de nos Casques bleus », a écrit sur Twitter le Chef de la Minusma, El-Ghassim Wane.

Mercredi dernier, un assaut attribué à des terroristes a causé la mort d’un Casque bleu jordanien à Kidal (Nord).

Conflit ukrainien : Vladimir Poutine s’engage auprès de Macky Sall

Le chef de l’Etat russe a promis au président en exercice de l’Union Africaine (UA) de lever les restrictions sur l’exportation des céréales de son pays et de l’Ukraine.Ce vendredi 3 juin, au 100e jour de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, Macky Sall et Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union Africaine (UA), ont discuté avec Vladimir Poutine à Sotchi.

Le président en exercice de l’UA s’est félicité de l’ « entretien convivial », dans cette ville de la mer Noire, ayant débouché sur des annonces majeures : « Le président Poutine nous a exprimé sa disponibilité à faciliter l’exportation des céréales ukrainiennes. La Russie est prête à assurer l’exportation de son blé et de son engrais ».

Partant de là, le chef de l’Etat sénégalais a appelé « tous les partenaires à lever les sanctions sur le blé et l’engrais » parce que « des pays éloignés du foyer du conflit en subissent encore les conséquences ».

Dans son discours, Macky Sall a souligné que « les sanctions antirusses ont aggravé cette situation et nous n’avons plus accès aux céréales russes, principalement au blé. Et surtout, nous n’avons pas accès aux engrais. La situation était mauvaise et maintenant elle s’est aggravée, créant une menace pour la sécurité alimentaire en Afrique ».

En mars dernier, l’Organisation des nations unies (Onu) a voté une résolution pour exiger de la Russie qu’elle « cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine ». Le texte a été approuvé par 141 pays sur les 193 de l’Assemblée Générale.

Ce jour-là, 17 Etats africains faisaient partie des 35 dans le monde à s’être abstenus. « La position de l’Afrique est très hétérogène. Malgré de fortes pressions, de nombreux pays n’ont toujours pas dénoncé la position de la Russie », a tenu à préciser le président en exercice de l’UA.

Vladimir Poutine, de son côté, s’est dit heureux de voir Macky Sall et Moussa Faki Mahamat en Russie dans ce contexte international tendu.

La hausse du prix du carburant risque-t-elle d’embraser la Guinée ?

Un jeune a été tué par balle, mercredi 1er juin, lors de protestations contre l’augmentation des prix à la pompe. Thierno Mamadou Diallo, 19 ans, a reçu une balle dans la tête alors qu’il circulait dans le quartier de Hamdallaye, dans la banlieue de Conakry.

Selon ses proches, il est mort après que les forces de l’ordre ont commencé à réagir aux jets de pierre de jeunes qui manifestaient contre la hausse du prix de l’essence, annoncée cette semaine par le gouvernement.

Depuis le 1er juin, les prix de l’essence et du gasoil sont passés de 10.000 à 12.000 francs guinéens le litre, soit l’équivalent de 700 à près de 850 FCFA. Une augmentation de 20% qui n’a pas laissé sans réaction de nombreux Guinéens en dépit de l’interdiction de manifester sur la voie publique imposée par les autorités militaires pendant les trois ans censés précéder un retour des civils au pouvoir.

Ainsi, au passage d’un convoi de policiers et de gendarmes, des jeunes « ont commencé à jeter des cailloux sur les agents de l’ordre. Dans la confusion, mon frère a pris une balle dans la tête », a dit Halimatou Diallo, la sœur de Thierno Mamadou Diallo. Elle précise que son frère était étranger à la manifestation. Il était, selon elle, sorti pour faire une course et « c’est sur le chemin de retour qu’il a pris une balle ».

« J’ai appris avec amertume le décès d’un jeune du nom de Thierno, âgé de 19 ans, mort dans des circonstances non encore élucidées », a indiqué à la presse le procureur général, Alphonse Charles Wright, notant avoir donné des instructions pour déterminer la cause du décès. « On ne connaît pas encore les circonstances dans lesquelles cela est arrivé, nous allons ouvrir une enquête », a affirmé de son côté, à l’AFP, le porte-parole de la police, le lieutenant Mory Kaba.

L’impunité, une tradition en Guinée ?

Dirigée depuis le 5 septembre 2021 par une junte militaire, la Guinée enregistre ainsi son premier mort lié à une manifestation depuis le début de la transition. Ce drame est une tâche noire sur la gestion des nouvelles autorités même si le pays a connu des tragédies similaires dans le passé. Dans un entretien avec APA, Fabien Offner, chercheur à Amnesty International et spécialiste de la Guinée, a souligné que la lutte contre l’impunité et l’usage excessif de la force lors des manifestations étaient des questions encore « inchangées » dans ce pays d’Afrique de l’ouest.

Avant le renversement du président Alpha Condé, son régime a été notamment marqué par la répression des manifestations contre son troisième mandat. Des dizaines de civils avaient été tués à l’époque, selon les organisations de défense des droits humains qui ont à plusieurs reprises dénoncé l’usage excessif de la force et l’impunité de la police et de la gendarmerie. La justice guinéenne poursuit aujourd’hui Alpha Condé ainsi que vingt-sept anciens hauts responsables du pouvoir pour « assassinats ».

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), qui a combattu l’ex-président, a estimé pour sa part que « la répression sanglante » des manifestations de mercredi tranchait avec le discours initial du colonel Mamady Doumbouya, le chef de la junte qui « s’était engagé à ne pas commettre les mêmes (tueries) que ses prédécesseurs ».

Des formations de l’opposition comme l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo et l’Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré ont dénoncé également une violation des lois nationales dans la mesure d’interdiction de manifester par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), le nom de la junte guinéenne.

Condamnations, sommet Cedeao

En outre, le Bureau des droits de l’homme des Nations unies a exigé des autorités de la transition la levée de ces mesures non « conformes aux principes de nécessité et de proportionnalité ». « Nous notons que cette décision intervient à un moment où les acteurs politiques et la société civile du pays ont exprimé leur mécontentement après l’annonce des autorités militaires sur la période de transition en cours, qui durerait 36 mois », a noté Seif Magango, porte-parole dudit bureau onusien.

Le Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif mis en place par la junte, a fixé à trois ans la durée de la transition avant le retour des civils au pouvoir. Cette décision du CNT, qui fait office de parlement de transition, doit être validée par le colonel Doumbouya à une date non précisée.

Toutefois, le chef militaire, ancien bras droit d’Alpha Condé, a affirmé qu’il ne serait « ni candidat à une élection, ni proche d’un parti politique ». Cependant, il dit tenir à la stabilité du pays « pour mener à bien le chronogramme de la transition et de la politique de refondation enclenchés depuis le 5 septembre 2021 ». Et cet objectif est pour lui inconciliable avec la tenue de manifestations dans le pays.

En revanche, plusieurs acteurs de la vie sociopolitique guinéenne ne l’entendent pas de cette oreille. C’est une situation qui laisse présager des lendemains de tensions alors que doit s’ouvrir samedi 4 juin à Accra, au Ghana, le sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao. Ces dirigeants vont discuter de l’avenir du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso, trois pays de la région sous sanctions après que les pouvoirs en place ont été renversés ces derniers mois par des juntes militaires.

Côte d’Ivoire : tests des équipements du projet e-Education

Le Projet e-Education du ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation est piloté par le géant chinois de la technologie Huawei.Pour évaluer le fonctionnement des équipements installés dans certains établissements scolaires faisant partie du projet e-Education, des tests ont été effectués en situation réelle.

Selon une note d’information transmise ce vendredi à APA, ces tests ont été effectués les 23, 25 et 27 mai 2022. En effet, explique cette note, après la formation des enseignants et des points focaux à l’utilisation de ces outils, des tests d’utilisation en environnement réel de cours restaient nécessaires afin de renforcer la capacité des enseignants à leur usage.

Les tests effectués consistaient en une série de visioconférences entre différents établissements, d’abord d’Abidjan puis de l’intérieur du pays (Korhogo, Bouaké, Yamoussoukro). Ainsi, des élèves de certains établissements des villes précédemment mentionnées ont pu suivre des cours dispensés par des enseignants d’un établissement autre que le leur situé dans la même ville ou non.

Ces tests, qui se sont déroulés avec succès, ont mis en relief une grande partie des avantages que les élèves, notamment ceux en classe d’examen pourraient tirer de ce projet dans la préparation à leur examen.

De plus, le système de vidéosurveillance de pointe installé dans les établissements concernés a permis de constater que la sécurité de toutes les activités qui s’y déroulent est renforcée, notamment les examens à grand tirage qui seront organisés par le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation.

Côte d’Ivoire : pas de risques de surendettement (FMI)

La dette ivoirienne est soutenable, rassure un fonctionnaire de l’institution de Bretton Woods.Après un ralentissement de sa croissance à 2% en 2020 à cause de la pandémie de Covid-19, l’économie ivoirienne a rebondi avec un taux de 7,1% en 2021. Ce qui fait dire au représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) dans le pays, Kadima Kalonji, que la Côte d’Ivoire est « en deçà des seuils d’alerte » des risques de surendettement.

« La dette ivoirienne est soutenable » si on regarde à peu près les cinq indicateurs qui gouvernent la question du surendettement, à savoir trois indicateurs de la solvabilité et deux indicateurs de liquidité, a dit M. Kalonji, jeudi à Abidjan, lors d’un panel axé sur le thème : « Les grands chantiers de la reprise économique ivoirienne ».

Pour la Côte d’Ivoire, « le seuil du risque de surendettement qui est modéré, est le seuil de liquidité du service de la dette vis-à-vis des recettes. Là, le seuil est à 18% (notamment) », a-t-il précisé.

Cependant, a-t-il souligné, « lorsqu’on fait des tests, en projetant une crise, on voit que le taux va au-delà de ce seuil. Donc, il faut faire très attention à ce risque-là et à augmenter les recettes fiscales ».

« Au-dessus de ces seuils, on voit des risques élevés et aussi des risques de défaut » en termes de règlement, a poursuivi l’économiste du FMI, soutenant que l’élargissement de l’assiette fiscale vient comme solution, mais l’inflation actuelle liée à la crise russo-ukrainienne rend cela délicat.

De son côté, le ministre ivoirien du Budget et du portefeuille de l’Etat, Moussa Sanogo, a déclaré que « le risque de surendettement de la Côte d’Ivoire est considéré comme modéré », admettant tout de même que la courbe « demande d’être vigilant ».

« On a une maturité de dette et un taux d’intérêt moyen en dessous de 4%. La dette coûte un peu plus cher au niveau local avec une maturité courte, (mais) elle coûte moins cher à l’international parce que les maturités sont plus longues », a expliqué M. Sanogo.

Selon lui, avec la pression inflationniste observée dans le monde au regard du conflit Russie-Ukraine, « il y a des points d’attention sur lesquels nous devons veiller pour éviter de basculer dans le surendettement ».

Après un ralentissement de la croissance à 2% en 2020 dû à la crise sanitaire de Covid-19, l’économie de Côte d’Ivoire a rebondi avec un taux de 7,1% en 2021. Les perspectives de la Banque mondiale tablent sur 5,7 % de croissance du PIB cette année en raison de la crise russo-ukrainienne.

A la fin du mois de mars 2021, la dette ivoirienne était estimée à 17.676 milliards FCfa, une enveloppe composée de 65% de dettes extérieures et 36% de dettes intérieures.

La presse sénégalaise dissèque les chiffres de l’insécurité

Le rapport d’activités 2021 de la police, présenté hier à Dakar, est largement commenté par les quotidiens sénégalais reçus ce vendredi APA.« Délinquance et criminalité-Les chiffres 2021 de la police », titre Sud Quotidien, notant 22.422 infractions, 15.189 individus déférés et 1510 atteintes liées à Internet contre 1221 en 2020.

La police fait état de saisies record de chanvre indien avec Thiès en tête (929,1 kg), puis Kolda (377 kg) et Dakar (186,877 kg).

« Baisse toutefois de la criminalité avec un taux d’élucidation de 99% », rapportent nos confrères de Sud Quotidien.

« Criminalité : la police parle de tendance baissière…Avec 2,19% notée et un taux d’élucidation de 99% », poursuit Vox Populi.

« Plus de 15.000 personnes déférées. Au total, 22.422 infractions ont été constatées », note L’As.

Traitant du trafic de drogues et d’armes, L’Observateur indique que « Dakar (est) sous pression », révélant ainsi une lettre de l’Etat italien au ministre de la Justice sur la saisie des munitions de guerre au Port de Dakar.

Pendant ce temps, Le Quotidien s’intéresse à la lutte contre l’insécurité transfrontalière et informe que « l’Etat ferme les mailles » avec de nouvelles brigades à Fongolimbi, Khossanto, Mako…

Le Soleil traite du centre de production de vaccins de Diamniadio et souligne que « l’Institut Pasteur de Dakar obtient 50 milliards de Fcfa ».

En politique, Walf Quotidien fait état d’un « cocktail explosif pour Benno (coalition présidentielle) » avec notamment le coût de la vie, l’insécurité et les tensions économique, sociale et politique.

« Législatives 2022 et tensions-La République en otage », constate EnQuête, qui informe que les coalitions Yewwi Askan Wi et Benno Bokk Yakaar préparent des manifestions pour le mercredi 8 juin.

Technologies : Huawei veut former entre 5 et 10.000 étudiants ivoiriens

Le programme de formation se déploiera sur cinq ans. Le géant des Télécoms chinois, Huawei, envisage de former « entre 5 et 10.000 étudiants » ivoiriens sur plusieurs technologies, a assuré Adnane Ben Halima, vice-président chargé des relations publiques de Huawei Northern Africa, dans un entretien à APA.

M. Ben Halima s’exprimait en marge du Cyber Africa Forum 2022 qui s’est déroulé du 9 au 10 mai à Abidjan, autour du thème : « Sécurisation des infrastructures critiques et opérateurs d’importance vitale, clé de la souveraineté numérique ».

« A terme, nous souhaitons avoir entre 5 et 10.000 étudiants qui sont formés sur plusieurs technologies », entre autres la cybersécurité, l’intelligence artificielle, la 5G, le big data et le cloud, a poursuivi M. Ben Halima.

Selon lui, ce programme du groupe qui se déploiera sur cinq ans, est « continu dans le temps et la progression est très appréciable jusqu’à maintenant » en termes d’objectifs.

Le groupe, avec son programme phare, ICT Academy, collabore avec des universités, des écoles d’ingénieurs afin de leur transmettre un savoir-faire sur la sécurité, l’intelligence artificielle, le cloud, le data center et former les professeurs, ce qui devrait permettre aux enseignants, eux-mêmes, de former leurs étudiants.

L’entreprise, en outre, leur offre l’opportunité, dans le cadre du partenariat, de passer gratuitement des certifications qui sont d’ailleurs payantes. Cette formation, au profit de ces étudiants et des instructeurs, vise à éclore des talents au plan local.

« Nous avons une collaboration avec plus de huit universités en Côte d’Ivoire (et) nous espérons en faire beaucoup plus parce qu’il y a des universités qui sont brillantes dans le pays », a promis Adnane Ben Halima.

Il a fait observer que la question de la souveraineté numérique devient « un enjeu pour chaque pays parce que nous assistons à une augmentation incroyable de trafic Internet pour un usage personnel ou administratif ». De ce fait, la formation devrait permettre de répondre aux différents défis existants ou à venir.

Concernant les services gouvernementaux en ligne, l’Afrique devrait, pour accroître sa souveraineté, gérer localement ses datas. Or, sur le continent, « les chiffres ne sont pas très bons » avec « à peu près 1,3% des données gérées localement », a souligné le vice-président chargé des relations publiques de Huawei Northern Africa.

Sur la question de l’autonomie, il a estimé que deux axes sont essentiels. Le premier, relatif à la localisation des infrastructures, via un data center cloud national, et le deuxième concerne la construction d’une infrastructure smart et la présence de compétences pour répondre aux nouvelles donnes.

M. Adnane Ben Halima soutient qu’on ne peut pas sous-traiter la gestion de la cybersécurité à l’étranger, sinon il n’y a pas de souveraineté. C’est pourquoi il est nécessaire d’avoir des personnes qualifiées et des talents pour gérer cela.

C’est dans cette perspective que le groupe veut doter la Côte d’Ivoire de pépites ou talents dans le domaine des TIC, à travers ses différents programmes de formation des jeunes, a-t-il conclu.

Sénégal : Free lance la phase expérimentale de la 5G

A terme, le deuxième opérateur de téléphonie du pays disposera de 25 sites sur l’ensemble du territoire national où ses clients pourront tester cette technologie de 5e génération.« C’est un pas de plus vers l’avenir », s’est félicité le Directeur général de Free Sénégal, Mamadou Mbengue, à l’issue de la cérémonie de lancement organisée jeudi soir à Dakar.

Auparavant, un panel de partage sur les opportunités et enjeux de la 5G a permis à l’auditoire d’en savoir mieux sur cette nouvelle révolution numérique. Selon le Professeur Alex Corenthin, un des panélistes, « la 5G va offrir de nouveaux services et des innovations majeures pour le développement de l’économie. L’exemple de la télémédecine sera très bénéfique pour la population ».

Pour ne pas creuser davantage la fracture numérique notée dans les pays en voie de développement, « les acteurs doivent proposer aux populations des usages concrets avec la 5G », a suggéré Abdou Khadre Diop, CEO de OwnLabs, une start-up qui se focalise sur l’apprentissage scientifique en milieu scolaire.

De son côté, la Conseillère technique numéro 1 du ministre de l’Economie Numérique et des Télécommunications, Ndeye Maimouna Diop, a assuré que « la 5G, c’est de la responsabilité et l’Etat se prépare. »

Cette cérémonie de lancement officielle de la phase expérimentale de la 5G a été aussi l’occasion pour Free Sénégal de décerner des prix allant de 2 à 10 millions de F CFA à des jeunes innovateurs qui s’activent, entre autres, dans l’inclusion financière, l’éducation, le transport…

Mali-Cédéao : l’heure du dégel a-t-elle sonné ?

Un Sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est convoqué ce week-end au Ghana.Samedi 4 juin, les dirigeants ouest-africains se réunissent à Accra pour discuter de la situation politique au Mali, en Guinée et au Burkina. Trois pays sous sanctions de la communauté internationale depuis que des militaires y ont pris le pouvoir en 2020, 2021 et 2022.

Cette rencontre fait suite à plusieurs autres qui n’ont pas, à ce jour, permis de dépasser les malentendus entre les différentes juntes et l’organisation régionale. Une attention particulière sera accordée au cas malien.

Dans ce pays, les militaires ont commis un coup d’Etat en août 2020, renversé le gouvernement de transition neuf mois plus tard et se sont mis à dos la communauté internationale en se montrant peu pressés de retourner dans les casernes.

Initialement favorable à une transmission du pouvoir aux civils au plus tard le 27 février 2022, les autorités de transition ont revu leurs plans en proposant un organigramme étalé sur 5 ans. Elles s’appuient sur la nécessité de réformes institutionnelles et l’impératif de restaurer la sécurité fragilisée par l’activité de groupes jihadistes. Cette décision unilatérale a obligé la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à prendre des mesures contraignantes.

Le 9 janvier dernier, elle a prononcé des sanctions économiques et financières contre le Mali. Un embargo vivement dénoncé par Bamako qui y voit la main d’un « Etat extrarégional ». Allusion faite à la France avec laquelle les autorités de transition sont en conflit suite à la décision d’Emmanuel Macron de réarticuler l’opération Barkhane ayant pris le relais de Serval en 2014 au Mali.

L’isolement de ce pays dépourvu de façade maritime, censé s’inscrire dans un court délai, s’est éternisé. Du coup, cette nation a été plongée dans une situation économique difficile ouvrant la perspective à des pourparlers qui devaient aboutir le 25 mars à une issue heureuse.

A cet effet, le président de la transition, le Colonel Assimi Goïta, a été invité par la Commission de la Cédéao à prendre part au sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat.

La veille de cette rencontre, Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine (UA), faisait part de son entretien téléphonique avec le Colonel Assimi Goïta et se déclarait favorable à une « solution négociée ».

Attendu dans la capitale ghanéenne, l’officier qui préside aux destinées du Mali depuis le deuxième coup d’Etat du 24 mai a proposé à ses « pairs » de se joindre à eux par visioconférence. Un format qui n’a pas convenu à l’instance suprême de la Cédéao.

Celle-ci s’est aussi opposée à ce qu’Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères, conduise la délégation de son pays.

Ces faits ont douché les espoirs d’un retour à la normale. A l’issue de leur huis clos, les chefs d’Etat ont maintenu les sanctions contre le Mali. Retour à la case départ. Pour autant, le fil du dialogue n’a jamais été rompu.

Après l’échec de la médiation d’Alger, les autorités maliennes se sont adressées à Lomé pour une mission de facilitation portant sur la durée de la transition vue comme la pomme de discorde entre Bamako et la Cédéao.

Le Mali s’accroche à 24 mois alors que l’organisation régionale exige une transition allant de 16 à 18 mois. Cette mission a-t-elle porté ses fruits ? Tout indique que des points de convergence ont été trouvés entre les deux parties et l’on pourrait se diriger ce samedi vers au moins une levée partielle des sanctions.

Alioune Tine n’espère pas moins. Contacté par APA, l’expert indépendant des Nations Unies pour le Mali révèle qu’ « il y a eu des négociations qui ont permis de ramener la durée à 24 mois ».

Dans un entretien avec Jeune Afrique, Macky Sall met en avant les souffrances du peuple malien pour justifier un « accord sur une échéance comprise entre 16 et 24 mois ».

Est-ce dans cet esprit qu’un sommet extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a été convoqué le même jour à Accra ?

C’est une probabilité même si dans le communiqué annonçant la session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat de l’Uemoa, il est juste mentionné qu’ « elle sera consacrée à la situation socio-politique dans l’espace communautaire et aux questions relatives aux institutions de l’Union ».