Sahel : 8 millions de personnes concernées par l’insécurité alimentaire en 2019

C’est une prévision de l’Organisation des Nation Unies (ONU). Celle-ci vise à éveiller les consciences et faire tomber la tendance.

 

Plus de huit millions de personnes pourraient être en situation d’insécurité alimentaire en 2019 au Sahel, l’une des régions les moins développées du monde, a averti, jeudi, l’organisation des Nations Unies. « Si la situation humanitaire au Sahel a connu une légère amélioration en 2018, grâce notamment à une relativement bonne saison pluvieuse, les besoins restent élevés », a déploré devant le Conseil de sécurité, le Conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahel, Ibrahim Thiaw.

En 2018, a-t-il rappelé, environ 10 millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire au Sahel, dont 5,8 millions se trouvent au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal et au Tchad. Des pays qui ont connu une sécheresse aiguë dès la fin 2017. « La malnutrition sévère aiguë a atteint des niveaux inégalés dans six pays et risque de perdurer », a encore averti le Conseiller onusien, lors de cette réunion du Conseil de sécurité consacrée au plan de soutien des Nations-Unies au Sahel.

Thiaw a également souligné que la communauté internationale se trouve aujourd’hui « à une conjoncture critique pour la stabilité de l’ensemble de la région du Sahel ». En raison de la position géographique de cette région et de la géopolitique, « il ressort que la paix, la stabilité et le développement dans la région ont une incidence directe non seulement pour les pays voisins africains, mais aussi pour l’Europe et le reste du monde », a-t-il relevé.

Et de noter à cet égard que le Sahel est l’une des régions les moins développées du monde, qui fait face aux défis simultanées de l’extrême pauvreté, des effets néfastes des changements climatiques, l’insécurité alimentaire, une croissance démographique rapide, une gouvernance fragile, en plus des menaces terroristes. Évoquant la mise en œuvre du plan de soutien de l’ONU au Sahel, Thiaw a estimé que pour assurer une paix et une sécurité durables au Sahel, il faudra d’abord traiter « les causes profondes de l’instabilité ».

« L’approche tout-sécuritaire à elle seule ne suffira pas à stabiliser le Sahel. Il faut parvenir à une paix durable, et concomitamment lancer un vaste programme de développement durable qui permettra de transformer positivement les économies, améliorer le cadre de vie des populations et rendre l’espoir aux jeunes », a conclu le Conseiller onusien.

 

Tchad : le Trésor de Faya cambriolé

Le vol a eu lieu dans la nuit du 17 au 18 décembre dernier. Les cambrioleurs sont repartis avec la somme de 35 millions FCFA.

 

La Trésorerie paierie provinciale de Faya, dans la province du Borkou, a été cambriolée dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 décembre 2018, vers 1 heure du matin, par des individus armés et habillés en treillis non encore identifiés à bord d’un véhicule. Ces personnes auraient emporté, une somme estimée à 35 millions de Fcfa.

Le Trésor public de la province de Borkou, logé dans la ville de Faya, chef-lieu de la province, a reçu de la visite inhabituelle. Vers 1 heure du matin, cinq individus à bord d’un véhicule Toyota, portant des tenues militaires font irruption dans les locaux de la Trésorerie.  D’après son témoignage, le vigile rapporte avoir été ligoté par ces hommes, avant de s’introduire dans le bureau du Trésorier et du fondé de pouvoir. Ils emportent le coffre-fort, contenant quelques liasses.

Le gardien renseigne que ces individus communiquent en langue du terroir et arabe tchadien. Le Trésorier provincial, absent de son poste, informe que le coffre-fort contiendrait une somme d’environ 35 millions de Fcfa.

Le gouverneur de la province de Borkou, Daoud Hamat Béchir, accompagné du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Faya, Idriss Ibet Ibrahim, et autres responsables des services déconcentrés de l’Etat, s’est rendu sur le lieu pour constater les dégâts causés par ces personnes. Il a instruit séance tenante les responsables des forces de défense et de sécurité de renforcer la sécurité dans la province pour éviter pareil cas.

Le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Faya, annonce qu’une enquête judiciaire sera ouverte pour appréhender les présumés coupables de cet acte pour qu’ils répondent de leurs actes devant les juridictions nationales.

Tchad : la défense de Koulamaye Dillah crie à la cabale judiciaire

Le collectif des avocats de l’inspecteur des finances, Koulamaye Dillah a donné un point de presse ce 19 décembre à la Maison des médias du Tchad à N’Djamena.

 

« L’acharnement, la machination et la cabale judiciaire dont fait l’objet Koulamaye Dillah constituent non seulement une menace sur sa personne physique mais aussi une atteinte grave à son honneur et à sa probité », dénonce Me Dingamadji Togdé Désiré l’un des avocats de l’inspecteur général au ministère des finances et du budget suspendu de ses fonctions et mis aux arrêts.

Selon le conseil, en l’espace d’une semaine, deux informations judiciaires sont ouvertes contre Dillah suite à deux plaintes déposées contre lui par le ministère des finances et du budget et l’Inspection général d’Etat. En effet, « c’est suite à l’écrit d’un membre de la mission de contrôle des régies financières de la province du Logone occidental qui a été suspendu suite à une indélicatesse par l’inspecteur général des Finances, superviseur de toutes les missions de contrôle au sud du pays. Qu’au lieu de prendre la version des faits de son plus proche collaborateur, le ministre l’a tout simplement fait rappeler, suspendu puis a déposé une plainte contre lui et six autres agents pour corruption et complicité », relate Me Dingamadji Togdé Désiré. Alors qu’en réalité il s’agirait d’un acharnement monté de toutes pièces contre Koulamaye Dillah dans le but de le salir et de porter atteinte à son honneur. Ses avocats estiment que leur client est victime de sa rigueur lors des différentes missions de contrôle qui ont provoqué l’arrestation de plusieurs fonctionnaires.

Une autre plainte est déposée contre Koulamaye Dillah le 14 décembre 2018 pour corruption, concussion et trafic d’influence. « C’est une véritable machination cousue de fil blanc qui ne repose sur aucun élément de preuve », martèle Me Dingamadji. Mieux « la procédure édictée par les dispositions de l’article 14 du décret N°217/PR/IGE/2016 portant modalités, procédures et conditions d’exécution des missions effectuées par l’Inspection générale d’Etat a été royalement foulée au pieds car, aucun contrôle n’a été mené à l’égard de Koulamaye Dillah », ajoute-t-il.  A cet effet, « il est inadmissible que les individus mal intentionnés cherchent à instrumentaliser la justice pour régler des comptes à un honnête agent de l’Etat qui a tout donné pour la bonne gouvernance et la gestion saine de ses ressources », relève le conseil.

Tchad : réflexion sur la fragilité économique du pays

Le Tchad est le 8ème pays le plus fragile du monde. Et pour sortir de cela, le Croset vient de mettre sur pied un document qui va guider les politiques publiques en matière d’économie, d’éducation et de santé.

 

Le cercle de réflexion et d’orientation sur la soutenabilité de l’Economie tchadienne (Croset) en partenariat avec le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a organisé ce mardi 18 décembre 2018, un atelier de dissémination des résultats de l’étude portant sur « la croissance dans les Etats fragiles et en post-conflit ».

Cet atelier qui a regroupé les chercheurs, académiciens et décideurs pour discuter des articles scientifiques en lien avec la croissance dans les pays fragiles et en post-conflit est le fruit de la coopération entre le Croset, le Laboratoire d’Etude et de Recherche en Economie Appliquée et de Gestion (Lareag) et le Consortium pour la Recherche Economie en Afrique (Crea).

Selon le Directeur scientifique, Dr Mabali Aristide, depuis que le Tchad traverse la crise, les économistes sont souvent interpellés afin de trouver des solutions appropriées.  Certes « les défis sont énormes mais nous sommes disposés à travailler avec toutes les personnes et les institutions ayant pour vocation de combler la carence en termes de publications de qualité et de produire des recommandations de politique économique axée sur les résultats de la recherche », relève-t-il.

Selon les résultats, de 1972 à 2014, le Tchad a connu 31 ans  de conflit armés. De 2005 à 2010, les conflits armés ont engendré de sévères conséquences humanitaires dont près de 7000 morts et  blessés ainsi que 200 000 déplacés. En conséquence, le  pays est classé 8ème sur 178 pays sur l’indice des Etats fragiles en 2017. Dans ce contexte les femmes sont les plus vulnérables et sont les victimes  d’exclusion économique et politique.

Les résultats montrent que les ménages dirigés par les femmes réalisent en moyenne 127 745 francs Cfa de dépenses alimentaires de plus que ceux dirigés par les hommes. En 2014, la proportion d’enfants souffrant d’un retard de croissance est de 27% dans le Moyen Chari alors qu’au Kanem, elle est de 64%.  De même, la mortalité infantile est de 99 décès pour 1000 naissances au Ouaddaï alors qu’elle se situe à 230 dans le Logone occidental. C’est dire que les femmes et les enfants sont les plus exposés en période de conflits et les disparités géographiques montrent que le conflit a été plus intense dans certaines parties du Tchad surtout la partie Est.

Le directeur général de l’enseignement supérieur, Dr Mahamat Borgou Hassane salue l’initiative du Croset qui a permis d’arriver à la réalisation d’un document qui va guider les politiques publiques en matière d’économie, d’éducation et de santé. « Même si les données récentes de la Banque mondiale nous laissent croire qu’il y a de l’espoir, nous devons beaucoup travailler pour trouver des solutions idoines et durables à cette crise. C’est pour cette raison que le ministère de la recherche et de l’innovation soutient toutes les recherches pouvant contribuer au développement du pays », affirme-t-il. Il reconnait que les Etats ne peuvent pas se développer sans la recherche scientifique. A ce titre «  la recherche scientifique joue un rôle capital dans tout développement », déclare Dr Mahamat Borgou Hassane.

 

Tchad : Emmanuel Macron attendu pour le 22 décembre

Le 22 et 23 décembre prochain, le Président français effectuera une visite au Tchad. Les deux hommes parleront entre autres sujet de la lutte contre Boko haram.

 

C’est le Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA) qui a été chargé de préparer cette visite, la première d’un président français depuis les élections contestées de 2016. En visite au Tchad les 22 et 23 décembre, le président français Emmanuel Macron évoquera avec son homologue tchadien Idriss Déby Itno la crise centrafricaine et l’influence croissante de Moscou dans le pays.

Emmanuel Macron, à l’occasion de sa visite au Tchad (les 22 et 23 décembre), envisage de prononcer un discours à la Maison de la femme, à N’Djamena, sur l’un de ses thèmes favoris : l’implication des femmes dans le développement. Surtout, il évoquera avec Idriss Déby Itno (qu’il surnomme avec malice « le Napoléon Bonaparte de l’Afrique centrale ») la recrudescence des activités de Boko Haram et la crise centrafricaine.

Emmanuel Macron rencontrera samedi, le millier de militaires français déployés à N’Djamena dans le cadre de l’opération Barkhane dans un contexte de menaces djihadistes persistantes dans la région. « Ce déplacement s’inscrit dans la continuité de l’engagement du président sur la lutte contre le terrorisme au Sahel et en particulier de la mise en place de la force du G5 Sahel », souligne-t-on à l’Elysée. « Le Tchad est l’un des piliers de la force conjointe et a vu son rôle renforcé avec la nomination en juillet d’un Tchadien au poste de chef d’état-major adjoint ».

La journée de dimanche sera consacrée au volet politique et bilatéral. Après une rencontre avec des représentantes des femmes tchadiennes dans la matinée, le chef de l’Etat déjeunera avec son homologue Idriss Déby.

Créé il y a plus d’un an, le CPA a pour mission de travailler au renouvellement des relations entre la France et le continent africain. Volonté du président Macron, il est composé de personnalités hétéroclites issues de la diaspora ou non, dix membres d’horizons divers.

Le conseil par son approche terrain qui consiste à aller au contact des populations africaines et prendre le pouls se démarque d’entrée de jeu de tout ce que nous a habitué l’administration française souvent alourdie par ses processus et la rigueur administrative.

Lac Tchad : les dirigeants veulent donner une nouvelle orientation à la lutte contre Boko Haram

Ils se sont réunis le weekend dernier au Nigeria. Ils ont décidé ensemble de donner une nouvelle impulsion à la lutte contre le groupe jihadiste.

 

« La réunion d’aujourd’hui est la continuation de nos efforts conjoints pour faire face aux défis majeurs en matière de sécurité dans notre sous-région – Elle est la concrétisation de l’engagement résolu des pays participants dans la lutte contre notre ennemi commun, Boko haram et, le rétablissement de la sécurité et d’une paix durable dans notre sous-région », a déclaré le président nigérian Muhammadu Buhari.

Ce sommet, qui réunit les dirigeants du Nigeria, du Cameroun, du Tchad, du Niger, du Bénin et de la République centrafricaine, fait suite à une rencontre consacrée à la lutte contre boko haram qui avait réuni les chefs d’État et de gouvernement de la région du lac Tchad fin novembre à N’Djamena.

Lors dudit sommet, les dirigeants de la zone du lac Tchad ont mis l’accent sur la nécessité de changer de stratégie dans la lutte contre cette secte terroriste dont les victimes, dans les différents pays présents à ces assises, se comptent par centaine. Le Président nigérian, lors de sa prise de parole, a déclaré : « Que des mesures plus drastiques doivent être envisagées, face à la recrudescence des attaques du groupe jihadiste ».

En ouvrant la réunion, Muhammadu Buhari a aussi affirmé que : « Cela était nécessaire, en raison de la résurgence des attaques, notamment contre les militaires et des enlèvements de civils contre rançon à travers nos frontières, perpétrés par boko haram avec le soutien de terroristes internationaux qui ont infiltré notre région ».

Depuis juillet, les attaques de boko haram contre les bases militaires de la région du lac Tchad se sont multipliées. En novembre, des jihadistes ont attaqué une base dans le village nigérian de Metele, près de la frontière avec le Niger, tuant au moins 44 soldats. Les soldats survivants ont cependant évalué à plus de 100 le nombre de tués.

Le sommet de samedi dernier a aussi permis à tous les pays membres, d’examiner le rapport d’une commission mise en place lors de la réunion de novembre, a précisé le président nigérian. Des précisions ont été données et des amendements afin que les populations soient désormais capables de vivre, tout en se sentant protégées par leurs États respectifs.

Et, le communiqué final a permis de mesurer l’engagement de tous. Les participants ont renouvelé leur engagement à lutter contre les terroristes de boko haram, avec l’objectif de mettre un terme définitif à l’insurrection.

Ils se sont engagés à fournir une aide aux populations touchées par la violence dans la limite des ressources disponibles et demandé à leurs partenaires internationaux, par exemple la Force multinationale mixte (MNJTF) qui regroupe des militaires du Nigeria, du Niger, du Tchad, du Bénin et du Cameroun, de fournir une assistance supplémentaire à la Force régionale qui combat ces forces obscures.

 

 

Hindou Oumarou Ibrahim, la voix du Tchad pour le climat

Le Tchadienne de 34 a représenté les peuples autochtones de la planète dans les négociations qui ont mené à la signature de l’accord de Paris, en 2015.

 

On entend rarement parler des peuples autochtones d’Afrique, de ceux et celles qui, dans les faits, sont en première ligne des changements climatiques. À 34 ans, Hindou Oumarou Ibrahim est la porte-voix de ces sans voix du climat, dont les femmes sont les premières victimes. Les yeux brillants, le sourire lumineux, la voix douce qui porte des mots coupés au scalpel. Tout, chez Hindou Oumarou Ibrahim, impose le respect.

Issue du peuple peul, une communauté autochtone nomade et semi-nomade du Sahel, elle a représenté les peuples autochtones de la planète dans les négociations qui ont mené à la signature de l’accord de Paris, en 2015. Le secrétaire général des Nations unies l’a invitée à prononcer un discours lors de la cérémonie officielle de signature de cette entente historique à New York, en 2016.

Les Peuls sont des bergers et des éleveurs du Tchad dont la survie dépend entièrement de la terre. Pour Mme Ibrahim et ses semblables, les changements climatiques ne sont pas qu’un paragraphe dans un rapport scientifique. Ils sont réels et violents. Ils changent le quotidien de tout un peuple.

« La brousse et l’environnement, c’est notre supermarché, dit-elle. On n’a pas d’hôpitaux, on n’a pas d’écoles. Le savoir qu’on étudie, c’est celui que les animaux et les plantes nous transmettent. On se soigne avec les plantes médicinales, on se nourrit avec les fruits et les animaux sauvages. On est liés à l’environnement, très fortement ».

Les perturbations du climat bouleversent le savoir traditionnel des peuples nomades. « On avait les saisons qui commençaient exactement toujours le même mois, mais maintenant, on ne sait plus », raconte Mme Ibrahim. En poursuit en disant « On a des saisons de pluie qui sont de plus en plus violentes ou de plus en plus rares. On finit avec des sécheresses ou des inondations, qui ont des impacts sur la sécurité alimentaire ».

Ces mutations climatiques génèrent des conflits entre des communautés qui vivaient paisiblement entre elles. « Les ressources se raréfient, la population augmente, les besoins augmentent et du coup, on ne sait plus qui peut avoir accès aux ressources. La loi du plus fort s’applique », explique la jeune femme.

Cette rareté des ressources pousse les éleveurs plus puissants à imposer leurs règles. « Ils accaparent les terres et on ne peut pas parler, dit-elle. Ce sont eux les leaders. On va se plaindre auprès de qui? Cette vie en harmonie commence à être chamboulée. »

Les femmes, premières victimes

De par le rôle fondamental qu’elles jouent dans leurs communautés, les femmes sont les premières à être touchées par les perturbations de l’environnement.

Il leur faut marcher plus loin pour trouver de l’eau ou du bois et composer avec des potagers de légumes asséchés ainsi qu’avec des animaux mal nourris, en raison de l’absence de pâturage. C’est encore plus vrai au Tchad, où la plupart des hommes peuls quittent le foyer familial pendant la saison sèche pour trouver du travail, qui permettra de subvenir aux besoins de la famille.

« Elles assument en même temps le rôle de la femme et de l’homme, dit Mme Ibrahim. Elles vont dans la brousse pour chercher à manger, elles cultivent les petites terres, elles traient les vaches et vont vendre le lait au marché, elles préparent à manger, lavent les enfants et nourrissent les hommes quand ils rentrent à la maison. »

Identité et environnement

C’est en constatant les effets du climat sur la vie de ces femmes peules que le combat de Hindou Oumarou Ibrahim a pris forme. Au Tchad, les Peuls sont victimes de discrimination de la part du groupe dominant.

Le sanglot dans la voix, elle parle de sa mère, qui a subi les foudres de ses voisins pour avoir osé envoyer sa fille à l’école, une autochtone peule de surcroît. « Ce déclic identitaire m’a fait réaliser qu’on ne peut pas parler de droits humains dans mon pays sans parler de droit à l’environnement », explique-t-elle.

Le continent africain est de loin celui où se manifestent de façon la plus intense les effets des changements climatiques. Les Africains en sont donc les victimes, mais ils sont aussi ceux qui contribuent le moins au phénomène.

Mis ensemble, les 54 pays d’Afrique ne comptent que pour 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. À lui seul, le pays de Hindou Oumarou Ibrahim est officiellement responsable de… 0,00 % des émissions mondiales, selon l’Atlas Mondial du Carbone. En d’autres mots, le niveau est trop faible pour apparaître dans les statistiques.

« Dans ma communauté, les gens se déplacent à dos d’âne, à dos de cheval ou à dos de taureau, donc c’est zéro émission de CO2 », dit Mme Ibrahim. « C’est là où j’appelle à l’injustice climatique et environnementale », poursuit-elle, expliquant que son peuple subi ces perturbations sans en être l’origine. « Ceux qui ont causé [ces changements climatiques] perdent du temps en discutant au lieu de faire des actions concrètes », déplore-t-elle.

Beaucoup de mots pour rien

Hindou Oumarou Ibrahim se fait toujours un devoir d’être présente dans les conférences des Nations unies sur le climat. Elle a d’ailleurs joué un rôle central à la COP21, en convainquant les pays signataires de l’accord de Paris d’inclure dans le texte la question des droits autochtones.

De son aveu, ces grandes rencontres ne l’emballent pas vraiment. « Quand on vient dans les négociations sur le climat et qu’on se projette dans la vie des communautés à la maison, on est frustrés, on est déçus. C’est deux mondes séparés, dit-elle. Les gens qui devraient parler de ça, ceux dont le destin est entre les mains des négociateurs, sont très loin de ces négociations. »

Hindou Oumarou Ibrahim trouve qu’on y parle trop d’économie et pas assez des êtres humains qui subissent les effets des changements climatiques.

« Ce ne sont pas les cercles économiques qui vont compter, dit-elle. C’est les cercles qu’on ne voit pas. Cette valeur qu’on ne voit pas dans l’immédiat, mais qui contribue énormément dans notre vie. Comme lorsqu’on protège les forêts en Afrique centrale et qu’on contribue ainsi à atténuer les changements climatiques en Europe. »

 

Tchad : le PRET, le nouveau parti politique tchadien

Un point de presse a été organisé le 13 décembre, en vue du lancement Parti pour le rassemblement et l’équité au Tchad (PRET). Il a été animé par son président national, Me Bongoro Théophile.

 

C’est depuis le 09 novembre 2018 que le Parti pour le rassemblement et l’équité au Tchad (PRET) existe. Ceci est consigné dans le folio n°463 du 09 novembre 2018. Selon son président national, Me Bongoro Théophile, le PRET a pour ambition d’apporter un changement dans la démocratie au Tchad.

Pour lui, « toutes les institutions ou presque sont mises en berne pour faire place à un régime présidentiel intégral qui n’a pas tardé à montrer ses limites. Une telle République est une menace pour nos institutions fortes et viables nées du consensus de tous les fils du Tchad en 1993, lors de la conférence nationale souveraine ».

Au regard de cet état de choses, « il faut donc une riposte légale et démocratique des femmes et des hommes qui croient encore aux vertus et aux valeurs républicaines. C’est donc pour défendre ces valeurs que le parti PRET a été créé par l’Assemblée générale constitutive du village Etena le 14 avril 2018 ».

Le nouveau parti politique veut que lors des prochaines élections législatives, « le pouvoir MPS soit mis en minorité ou du moins le contraindre à la cohabitation dans un cadre d’accord du gouvernement bien défini et strictement encadré ». Ainsi donc, lors de la Présidentielle de 2021 le MPS ne représentera plus une force dans le paysage politique national.

Me Bongoro assure que son parti « tel un colibri va s’employer aux côtés des partis de la véritable opposition à redonner au Tchad son lustre perdu ».

 

 

Tchad : Idriss Deby est au Burkina Faso

Le Président Tchadien doit prendre part ce jour à la cérémonie de commémoration du cinquantenaire de l’Institution international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2IE).

 

C’est dans l’après-midi de ce 13 décembre que Idriss Deby Itno, Président de la République du Tchad est arrivé à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. A sa descente d’avion, l’homme politique tchadien a été accueilli par son homologue Burkinabé Roch  Marc Christian Kaboré. Celui-ci était accompagné de l’ambassadrice du Tchad à Ouagadougou, Mme Kade Ndilguem Elisabeth.

Si le Chef de l’Etat tchadien est au Burkina Faso, c’est pour assister à la commémoration du cinquantenaire de l’Institution international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2IE). Idriss Deby est le parrain de l’évènement. Ce dernier a profité de sa présence au Burkina Faso pour rencontrer certains Tchadiens ayant fait le déplacement pour lui souhaiter la bienvenue.

2iE a été créé en 2007 et résulte de la fusion et restructuration des ex-écoles inter États EIER (École d’Ingénieurs de l’Equipement Rural) et ETSHER (École des Techniciens de l’Hydraulique et de l’Equipement Rural) créées respectivement en 1968 et 1970 par 14 États d’Afrique de l’Ouest et Centrale.

L’Institut 2iE est un centre d’enseignement supérieur et de recherche membre de la Conférence des grandes écoles (CGE) et basé au Burkina Faso. Spécialisés dans les domaines de l’eau, de l’énergie, de l’environnement, du génie civil et des mines, ses diplômes d’ingénieur ont reçu l’accréditation de la Commission française des Titres d’Ingénieur (CTI) ce qui leur octroie une reconnaissance européenne à travers le label EUR-ACE.

 

 

Tchad: N2A Nteguil se fait la voix des sans voix

Le chanteur tchadien vient de mettre sur pied un nouveau concept intitulé « Le Jeudi Ana Korr ». Celui-ci a lieu ce jeudi 13 décembre à l’espace Talino Manu.

 

« Le Jeudi Ana Korr » ou les 24H de Korr est un cadre qui vient véhiculer « Populasson gay Korr » (la population pleure). Pour l’artiste, le Jeudi de korr arrive pour faire entendre les cris de la population. « Le Jeudi de Korr rappelle aux autorités de voir cette grande masse qui souffre et que ses cris passent muets », affirme-t-il.

Cet événement a pour objectif de faire passer mais aussi de vulgariser le message « populasson gay korr ». « On a affaire à un Akouma qui nous oublie. C’est pourquoi il faut les rappeler avec des grands événements à tout moment», ajoute N2A Nteguil.

Le Jeudi de korr est aussi une initiative qui vient renforcer l’unité du peuple et  rassembler la population afin de s’exprimer. Pour N2A, c’est ensemble qu’un peuple devient grand et inscrit des progrès. « C’est ensemble qu’on doit exprimer nos souffrances, nos difficultés et exprimer son mal », fait-t-il remarquer. Il ajoute que  le manque d’expression peut conduire à la révolte de la population.  « Quand tu as mal, il faut un cadre pour t’exprimer sinon cela conduira à la révolte » martèle-t-il. .

Le jeudi de korr est donc une sorte de plateforme qui verra la présence des leaders religieux, des journalistes, des activistes politiques,  des artistes avec différentes prestations.

Il invite donc la population N’Djamenoise à venir au moment venu s’exprimer « J’invite la population à venir pour que nous puissions d’un front commun monter nos échos aux intéressés, le Akouma », conclut-il.