Tchad : « chaque membre du CMT touche un salaire de dix millions » Yaya Dillo

La révélation fracassante sur le salaire des membres du Conseil militaire de transition (CMT), a été faite le 03 août 2021, par l’opposant Yaya Dillo Djerou, sur sa page Facebook

 

« Chaque membre du CMT touche un salaire de dix millions (10 000 000) FCFA/mois, soit une masse salariale mensuelle de 150 millions FCFA qui équivaut à la masse salariale de 2 500 jeunes payés au SMIG (150 000 000/60 000 = 2 500) », déclare l’homme politique. Le président du parti Socialise sans frontière (PSF) regrette qu’à cela s’ajoute : « la mise en chômage forcé des employés de l’hôtel Chari au profit des conditions luxueuses de la Primature. ».

 

L’opposant tchadien, Yaya Dillo de conclure que : « le CMT est la version intensifiée de la mauvaise gouvernance et de l’insouciance sociale habituelle du Système MPS. ». *

Cette révélation a suscité l’indignation des internautes. Surtout les diplômés sans emplois qui ont repris les termes du ministre de la Fonction publique, qui déclarait que : « la Fonction publique est saturée ». La question du refus de recruter les jeunes a de nouveau été mise sur la table.

Yaya Dillo Djerou, auteur de la révélation, est l’opposant dont la maison avait fait l’objet d’un assaut le 27 février 2021 à N’Djamena. Lequel avait entrainé la mort de sa mère et de son fils.

Tchad : le ministère de la santé suspend le salaire de 103 agents pour abandon de poste

Un communiqué du ministère de la santé public et de la solidarité nationale suspend le salaire de 103 agents de santé. Ces derniers auraient refusé de regagner leurs lieux d’affectation

La note a été signée par l’inspecteur général par intérim du ministère de la santé publique et de la solidarité nationale, Welba Raïwe Kolandi. Il fait savoir que les agents absents de leurs postes ont été identifiés dans 22 délégations sanitaires. Les noms, matricules, profils et structures de ces derniers ont été précisés.

La liste de ces derniers a été transmise au ministre des finances et du budget par le ministre de la santé publique et de la solidarité nationale, Abdoulaye Sabre Fadoul.

En effet, en date du 07 août 2020, l’inspection générale avait informé les agents absents de leurs postes qu’à partir du 10 août des visites inopinées peuvent être diligentées dans toutes les structures sanitaires du pays.

C’est ainsi qu’après évaluation et un premier contrôle, l’inspection a constaté que certains agents ne sont pas à leurs lieux d’affectation. Pour un rétablissement du salaire, l’inspecteur générale souligne que : « tout agent qui se trouverait dans cette situation, verrait son salaire suspendu, et ne pourrait être rétabli dans ses droits qu’après vérification de sa présence effective à son poste »

Tchad : plus de 2 000 enseignants ne vont pas percevoir leur paie du mois d’août

La liste des fonctionnaires suspendus de la Fonction publique pour dossier incomplet est déjà connue. Celle du ministère de l’Éducation nationale a été affichée ce matin à l’école du centre de N’Djamena.

Ce sont au total 2 648 enseignants des établissements publics, qui ne seront pas payés à la fin du mois d’août. Ils étaient nombreux, ces enseignants qui sont allés ce mercredi 21 août, vérifier leurs noms sur la liste des fonctionnaires qui n’auront pas leurs salaires ce mois d’août. Soulagement visibles sur les visages de certains qui ne trouvaient pas leurs noms.

Pour rappel, le ministère de la Fonction publique a adressé une note au ministère des Finances de suspendre le salaire de plus 3 000 fonctionnaires pour ce mois d’août pour dossier incomplet. Selon le ministère de la Fonction publique, les concernés ont été avisés plusieurs fois. Mais personne ne s’est présenté pour compléter son dossier.

Certains enseignants venus des provinces estiment qu’ils sont toujours des victimes de telles décisions. Car, selon eux, ils sont coupés des informations à la source. Et le plus souvent ils reçoivent les informations tard. Par contre d’autres avec sourire aux lèvres remercient le ciel puisqu’ils ne sont pas concernés par la suspension.

Pour avoir un dossier complet, il faut l’arrêté d’intégration ou l’acte de recrutement, le décret de titularisation, le diplôme de base (bac ou Bepc/t), diplôme ayant servi à l’intégration, tous les arrêtés d’avancement, une copie d’identité nationale ou bien acte de naissance, arrêté de reclassement et décret de confirmation.

Un comité a été déjà mis en place afin de trouver des solutions à cette situation. C’est du moins ce qu’affirme le syndicat des enseignants du Tchad.

Tchad: les militaires recevront bientôt leurs primes

Il s’agit de leurs salaires qui ont été réduits depuis deux ans en raison de la crise économique que traverse actuellement le pays.

 

Le gouvernement restaure les salaires des militaires coupés depuis deux ans comme chez les autres agents de l’Etat. En effet, le gouvernement tchadien a décidé de réduire les salaires de ses agents il y a deux ans, en raison de la crise économique à laquelle fait face le pays principalement à cause de la chute du prix du pétrole brut. Pour beaucoup, la situation sécuritaire n’est pas étrangère à ce recul.

C’est un message du chef d’état-major de l’armée ayant fuité dans la presse qui révèle l’information. S’adressant à tous les chefs d’unité, le SEMGA comme on l’appelle ici, ordonne « de prendre toutes les dispositions pour restaurer dès le premier janvier 2019 les indemnités et primes imputées par les seize mesures prises par le gouvernement en 2016 ».

Dans les casernes, des copies du message circulent sous les uniformes. Les soldats, qui ont pour certains perdu la moitié de leur salaire, croisent les doigts pour que leur situation revienne au plus vite à la normale. Une amélioration provoquée selon certains observateurs par la situation de guerre qui prévaut dans le nord du pays où l’armée est en opération depuis plusieurs semaines sans que l’on ne sache d’ailleurs grand-chose du statut de l’ennemi en face.

Les syndicats des travailleurs civils touchés eux aussi par les mesures d’austérité attendent pour leur part de voir si la mesure ne s‘arrêtera qu’aux militaires, ce qui risquerait de déclencher un nouveau cycle de grèves qui paralysera l’administration publique.

 

Tchad : la rentrée scolaire sera-t-elle effective le 1er octobre ?

La centrale revendicative a annoncé sa décision de poursuivre la grève générale dans les secteurs publics. Ceci  remet en cause le respect de la date de reprise des cours.

 

Depuis le mois de janvier, les instituteurs ont entamé une grève illimitée. Ils demandent au gouvernement de leur payer leurs salaires qu’ils n’ont pas touchés en 2017. La rentrée doit avoir lieu le 1er octobre mais le bras de fer entre les syndicats et les autorités se poursuit. Peu de chance que la rentrée a lieu.

« Il faut que l’école reprenne pour que mes enfants puissent avoir une bonne éducation. À cause de cette grève, mes enfants n’ont pas les bases en lecture et en écriture. J’espère que l’école va reprendre pour qu’ils puissent apprendre et avoir un avenir », raconte Mariam Yamgoto, mère de 5 enfants. Mariam aimerait bien pouvoir inscrire ses enfants dans une école privée…. mais elle n’en a pas les moyens.

Dans la cour de l’école de Walia Goré, l’heure est à la distribution des carnets d’écriture aux écoliers. Juste pour la forme, car dans ce quartier aussi il n’y a pas eu cours depuis janvier. Les salles de classe sont vides. « Ça fait 5 mois que l’on a pas utilisé ce tableau », explique une institutrice.

Tous les professeurs de cette école primaire sont en grève. Et la nature commence à reprendre ses droits autour des bâtiments. « Mon salaire a été divisé par deux. C’est difficile car notre salaire ne couvre pas nos besoins quotidiens » argumente  Djonse Germaine, institutrice de CE2.

Comme tous les fonctionnaires, les enseignants réclament le paiement de leurs primes et indemnités. Elles ont été coupées en raison de la crise économique qui touche le pays. Cela fait des mois que les syndicats négocient avec le gouvernement, sans résultats jusqu’à présent.

« Dans le décret, on nous a coupé deux fois les salaires et on nous a enlevé la prime, cela dépasse l’entendement humain. On est prêt à accueillir la rentrée scolaire pourvue mais avant il faut nous régler nos comptes de l’année 2017-2018 », explique Mbaïriss Ngartoïde Blaise, secrétaire régional du syndicat des enseignants du Tchad

De son côté, le gouvernement, qui n’a pas souhaité réagir malgré nos sollicitations, demande la reprise du travail pour discuter de cette revendication.