Tchad : le Premier ministre de la transition organise une série de concertation

Depuis quelques jours, le Premier ministre de la transition, Pahimi Padacké Albert reçoit les différentes corporations pour discuter des sujets relatifs à une transition pacifique au Tchad

Parmi ses hôtes on a respectivement aperçu, les diplomates des chancelleries internationales, les anciens présidents tchadiens, des leaders de partis politiques et des acteurs de la société civile. La plupart des discussions sont axées sur la situation politico-militaire au Tchad, l’organisation d’un dialogue inclusif, le retour à l’ordre constitutionnel et l’état de droit. Le chargé d’affaires de l’ambassade, David Gilmour  a signifié au premier ministre de la transition que : « le moment est venu pour tous les tchadiens de se réunir dans le cadre d’un dialogue national pacifique et inclusif afin de parler de leur avenir et de mettre en place un gouvernement représentatif et démocratique »

L’ambassadeur de France au Tchad, Bertrand Cochery est revenu sur le caractère inclusif que devrait avoir le dialogue, sans armes. Il a invité Pahimi à s’entourer des hommes compétents qui incarnent les attentes y afférents. Dans le domaine institutionnel, économique et financier.

Dans  le cadre des consultations ouvertes aux partis politiques, le premier ministre de la transition a d’ores et déjà reçu, Saleh Kebzabo, Mahamat Zen Bada, Mahamat Allabou Taher, Mahamat Ahmat Alhabo et Ngarlejy Yorongarn entre autres. Les échanges ont tourné autour du même sujet, dialogue national inclusif, retour à l’ordre constitutionnel et organisation des élections démocratiques.

Avec les représentantes des organisations féminines, Pahimi Padacké Albert est revenu sur, l’implication des femmes dans la politique de maintien de la paix dans le cadre de la transition devant débouchée à l’organisation de l’élection présidentielle.

Tchad : le Foscit annonce une ville morte demain vendredi 30 avril

Suite à la répression violente ayant causé la mort des manifestants le 27 avril 2021, le forum des organisations de la société civile du Tchad (Foscit) annonce une ville morte et une journée de deuil national en mémoire des victimes, le 30 avril 2021

Au moins six morts et de nombreux blessés ont été enregistrés au cours des manifestations du 27 avril 2021, dont le porte-parole adjoint de la plateforme, Djasrabé Kimassoum Yilmian alias Ray’s Kim Edm. Dans un communiqué de presse, le forum des organisations de la société civile du Tchad (Foscit) a condamné les répressions violentes exercées sur les manifestants pacifiques dans la capitale et dans les provinces. Lesquelles ont entrainé de nombreuses morts et blessés.

Le Foscit demande : « l’ouverture d’une enquête indépendante afin de faire la lumière sur le massacre des populations civiles et la poursuite des auteurs des crimes »,  l’organisation fait également savoir qu’elle condamne le coup d’Etat et exige, le : « respect de l’ordre constitutionnel et la démocratie par la communauté internationale » également, la libération sans condition des manifestants aux arrêts.

Aussi, le Foscit invite la population à observer une journée ville morte et de deuil national le 30 avril 2021 pour honorer la mémoire des manifestants : « tombés en martyrs pour une cause nationale ».

Le forum invite la population à sortir massivement manifester, le samedi 1er Mai 2021 sur l’ensemble du territoire national pour exiger : « le retour à l’ordre constitutionnel. »

Tchad : le FACT détruit un hélicoptère de l’armée et prend le contrôle de la ville de Nokou

Dans un autre communiqué qui vient d’être publié, le Front pour l’alternance et la concorde affirme avoir détruit un hélicoptère de l’armée au cours des affrontements de ce jeudi 29 avril 2021

D’après le communiqué du Coordinateur politique chargé de la communication, Kingabé Ogouzeïmi de Tapol l’armée tchadienne se trouverait dans une position de faiblesse, et évite désormais tout combat au sol, préférant des bombardements aériens. « C’est ainsi que la junte militaire a dépêché tôt ce matin du jeudi 29 avril 2021, un hélicoptère pour bombarder nos positions. La défense anti-aérienne des Forces de la Résistance Nationale, plus que jamais sophistiquée et opérationnelle, a détruit cet hélicoptère de combat. ». Le FACT affirme avoir détruit un hélicoptère au cours des échanges avec l’armée régulière.

« Ce qui a permis à nos vaillantes forces de faire une percée fulgurante et d’administrer une cuisante défaite à cette milice barbare qui manque de courage pour les combats au sol », se vante Kingabé Ogouzeïmi de Tapol qui affirme avoir pris le contôle d’une localié

« A l’heure où nous mettons sous presse ce communiqué, la ville de Nokou, chef-lieu du Département du Nord- Kanem est libérée et sous le contrôle total des forces de la résistance nationale du FACT », informe le porte-parole du groupe politico-militaire.

Les rebelles mettent en garde contre le survol de l’espace aérien qui serait sous le contrôle : « désormais, le Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad n’acceptera plus le survol de ses positions et les localités qui sont sous son contrôle. Notre défense anti-aérienne est prête à répondre à toute attaque ou manœuvre d’espionnage. Tout aéronef qui survolerait nos positions sera traité en élément hostile au peuple tchadien et sera abattu sans sommation. »

Tchad : affrontement dans le nord du pays entre le FACT et l’armée nationale

Les combats entre l’armée et une faction des rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) auraient recommencé à Mao, dans le nord Kanem depuis le 27 avril 2021

D’après RFI, les rebelles du Fact qui avaient fui au Niger voisin au plus fort des combats de la semaine dernière et qui ont été chassés par l’armée nigérienne de ce pays depuis deux jours ont refait surface. Ils sont confrontés depuis le 27 avril, à de nombreux renforts de l’armée tchadienne à Mao, dans le Nord Kanem.

Les hommes de Mahamat Mahdi Ali auraient donc reflué dans la province du Kanem. « Ils sont éparpillés depuis deux jours dans une zone de 6 km de long située à une vingtaine de kilomètres de la frontière », rapportent les confrères de RFI qui note que L’aviation tchadienne est entrée en action et aurait détruit quatre pick-up mardi. Et depuis mercredi, l’armée tchadienne a lancé des attaques au sol et dans les airs pour tenter de « neutraliser définitivement la quarantaine de véhicules rebelles qui restent ».

« Le responsable de la communication du Fact, Kingagbé Ogouzeïmi de Tapol que nous avons contacté mercredi, n’a pas voulu confirmer ni infirmer les attaques qu’ils auraient subies sur le sol nigérien. »

Mais « ce qui est sûr, dit-il, c’est qu’il y a eu des affrontements dans le Nord Kanem mardi, et même mercredi ». Il promet de rendre public bientôt un communiqué sur ce qui se passe réellement dans cette zone.

Tchad : une manifestation anti Masra dispersée par le GMIP à N’Djamena

Quelques femmes se sont réunies ce 28 avril 2021, tenant des banderoles et en direction du siège des Transformateurs de N’Djamena, pour manifester contre la mort d’une dame survenue au cours des manifestations du 27 avril 2021

D’après les manifestantes, c’est Succès Masra qui serait à l’origine de la mort, de Halima Amadou. Une policière à la retraite qui aurait été extirpée d’un : « véhicule de transport en commun pour être lynchée. Ce qui a entrainé sa mort quelques heures plus tard ». Ces femmes réunis dans le 7ème arrondissement de N’Djamena, entendaient se rendre au Q.G des Transformateurs. Mais elles ont été dispersées par le Groupement mobile d’intervention de la police nationale (GMIP)

Cette dispersion fait suite à l’interdiction de la marche dite pacifique de l’ « Association d’appui pour les initiatives locales », par le ministre de la Sécurité publique, Souleyman Abakar Adam

Les banderoles que tenaient la centaine de femmes portaient les mentions : « le criminel Masra doit être traduit à la justice » ; « Succès Masra de diviser les tchadiens. La paix n’a pas de prix »

D’un autre côté les mêmes femmes brandissent des messages en soutien au Conseil militaire de Transition.

Rappelons que dans une déclaration du 28 avril 2021, le Conseil militaire de transition a condamné la répression violente des manifestants, et demande l’ouverture d’une enquête pour déterminer les responsabilités.

Tchad : Amnesty International demande une enquête sur les circonstances des morts des manifestations

L’organisation s’est prononcée le 28 avril 2021 sur la répression ayant engendré la mort d’au moins 5 manifestants la veille. Le directeur adjoint pour l’Afrique l’Ouest et l’Afrique centrale à demande qu’une enquête sur les violences soit ouverte

 

« Les manifestations organisées hier au Tchad ont entraîné la mort d’au moins cinq personnes, d’après les autorités. De nombreuses autres personnes ont également été blessées et arrêtées.

« Nous demandons instamment aux autorités de diligenter une enquête indépendante et impartiale sur les circonstances de ces morts et de traduire en justice toute personne soupçonnée d’être responsable d’homicide illégal. 

« Ces manifestations sont organisées en réaction à la prise du pouvoir par le Conseil militaire de transition (CMT) il y a deux semaines, à la suite de la mort du président tchadien Idriss Déby.

« Alors que des partis d’opposition et des organisations de la société civile ont réitéré leur appel à de nouvelles manifestations aujourd’hui, les autorités doivent veiller à ce que chaque personne puisse exercer en toute sécurité son droit à la liberté de réunion pacifique. Personne ne doit être arrêté pour avoir simplement exercé son droit à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’expression, et les personnes détenues pour cette raison doivent être libérées immédiatement et sans condition. »

Complément d’information

Une coalition d’organisations de la société civile et de partis d’opposition nommée Wakit Tama (ce qui signifie « L’heure est venue » en arabe) a appelé le 27 avril 2021 à des manifestations pour dénoncer ce qu’elle considère comme un « coup d’État institutionnel » et une « succession dynastique » après la prise du pouvoir par le CMT dirigé par Mahamat Idriss Déby, le fils du défunt président Idriss Déby.

Le CMT a interdit les manifestations et les forces de sécurité ont réprimé les manifestant·e·s, ce qui a entraîné la mort de quatre personnes à N’Djamena, la capitale, et d’une personne dans la ville de Moundou, d’après les procureurs. Cependant, la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme (CTDDH) avance quant à elle un bilan de neuf morts.

Wakit Tama a renouvelé ses appels à de nouvelles manifestations le 28 avril 2021. Plus tôt cette année, Amnesty International a constaté un rétrécissement rapide de l’espace civique et politique au Tchad, avec notamment des interdictions de manifestations et des arrestations arbitraires

L’ambassadeur de Chine présente ses condoléances au président du CMT

Ce mercredi 28 avril 2021, l’Ambassadeur de Chine au Tchad, LI JIN JIN, a été reçu en audience par Mahamat Idriss Deby, président de la transition militaire

Le diplomate chinois venait présenter ses condoléances suite à la mort de l’ancien président tchadien, Idriss Deby Itno. L’ambassaeur de Chine a également transmis le message de son président au nouvel homme fort du Tchad.

Pour la Chine, le Maréchal du Tchad, Idriss Deby Itno était un artisan des relations d’amitié et de coopération très dynamique et fructueuse entre le Tchad et la Chine dont les impacts resteront indélébiles dans l’histoire de deux pays. La Chine a émis les vœux de voir perpétuer la dynamique de coopération et d’amitié enclenchée le bénéfice des peuples tchadien et chinois.

Précisons ici entre la république populaire de Chine et le Chine, des accords ont été noué dans plusieurs domaines. Sur le plan sanitaire, éducatif et dans l’exploitation des champs pétroliers entre autres.

Tchad : les Etats-Unis exhorte Conseil militaire de transition au respect de l’état de droit

Dans un communiqué de presse parvenu à notre rédaction, les Etats-Unis ont condamné les manifestations du 27 avril 2021 au Tchad. Lesquelles ont engendré la mort de plusieurs jeunes et de nombreux blessés

Les États-Unis ont condamné la violence et la répression des manifestations qui ont eu lieu le 27 avril au Tchad. Ils  ont exprimé leurs  condoléances aux : « amis et à la famille de ceux qui ont perdu la vie pendant les manifestations. »

« Nous exhortons le Conseil militaire de transition à respecter l’état de droit et les droits de l’homme pour tous. Les États-Unis soutiennent le droit de réunion pacifique et la liberté d’expression en tant que droits de l’homme fondamentaux et principes démocratiques essentiels », peut-on lire dans le communiqué. Le pays de Joe Biden pense que : le peuple tchadien mérite un dialogue national inclusif qui permette une transition pacifique et démocratique vers un gouvernement dirigé par des civils. »

C’est vraisemblablement dans cette optique que, le chargé d’affaires de l’ambassade des États-Unis, Ambassadeur David GILMOUR a fait le déplacement du siège des Transformateurs le 27 avril 2021, pour échanger des questions liées à la crise militaro-politique actuelle avec le président des Transformateurs, Succès Masra.

Donnant sa vision sur la transition, le leader des Transformateurs a fait savoir à l’émissaire de la Maison Blanche qu’il propose, la mise en place d’un président civil, un vice-président chargé des questions sécuritaires et un gouvernement inclusif avec à sa tête un premier ministre compétent, honnête et consensuel et l’organisation d’un dialogue Inclusif dans les trois mois pour définir les contours de la transition.

Tchad : l’Union européenne a condamné la répression sur les manifestants

Dans une déclaration du 27 avril 2021, le représentant et vice/président de l’Union européenne Joseph Borell a condamné les répressions exercées sur les manifestants à N’Djamena et à Moundou

Dans sa déclaration, le représentant de l’U.E indique la manifestation doit être garantie et condamne l’usage de la force et des armes par les forces de l’ordre: « l’Union européenne condamne fermement la répression des manifestations au Tchad. La liberté d’expression et de manifestation doit être garantie et l’action des forces de sécurité proportionnée. »

«  La cessation de toute forme de violence est l’une des conditions essentielles pour faciliter un environnement propice au dialogue national, première étape indispensable pour définir les bases d’un contrat social renouvelé. », estime Joseph Borell

L’Union européenne réitère l’importance d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel et d’une transition civile d’une durée limitée qui doit garantir le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales et aboutir à des élections crédibles et inclusives. L’Union européenne rappelle son attachement à la stabilité et l’intégrité territoriale du Tchad

Cette réaction fait suite aux répressions de manifestations d’hier qui a causé la mort de plusieurs personnes et de nombreux blessés.

Tchad : « la guerre n’est pas finie » (Mahamat Idriss Déby)

Le président du Conseil Militaire de Transition (CMT) justifie la prise du pouvoir par l’impératif de lutter contre un « péril qui menace encore le Tchad ».Dans son premier discours officiel, prononcé ce mardi 27 avril, le fils du défunt président Idriss Déby Itno a expliqué que « les hauts dignitaires (des) Forces de Défense et de Sécurité (FDS) n’ont pas eu d’autre choix que d’emprunter la voie qui s’imposait dans ce contexte exceptionnel d’un chaos généralisé annoncé et d’implosion du pays ».

Après l’annonce de la mort au front du chef de l’Etat tchadien mardi dernier, l’armée s’est emparée du pouvoir avant de dissoudre la Constitution et l’Assemblée nationale. Selon le nouvel homme fort de N’Djamena, « le CMT obéit au souci cardinal de faire face à l’urgence absolue de défendre notre patrie contre l’agression qu’elle subissait, de préserver les acquis de paix et de la stabilité et de garantir l’unité et la cohésion nationale ».

Mahamat Idriss Déby a également souligné que les FDS ont pris « leurs responsabilités devant l’histoire et le peuple » puisque « la menace d’attaques par d’autres groupes armés venus de l’étranger demeure ».

Mais jusque-là, une frange de la population ne l’entend pas de cette oreille. D’ailleurs, des marches de contestation ont eu lieu aujourd’hui dans la capitale N’Djamena et dans d’autres localités. Leur répression a causé au moins deux morts.

Par conséquent, le président du Conseil Militaire de Transition s’est voulu rassurant par rapport aux craintes de confiscation du pouvoir : « Le CMT n’a pas d’autre objectif que d’assurer la continuité de l’État, la survie de la nation et l’empêcher de sombrer dans le néant, la violence et l’anarchie. Les membres du CMT sont des soldats qui n’ont d’autre ambition que celle de servir loyalement et avec honneur leur patrie. Toute autre attitude sera une atteinte impardonnable à la mémoire du maréchal (Idriss Déby) et à l’engagement face au peuple ».

Combler le vide

Avec le CMT qu’il préside, Mahamat Idriss Déby doit guider le Tchad vers des élections générales « démocratiques,
libres et transparentes » dans dix-huit mois.  Lors de son message à la nation, le Général a déclaré que « la démocratie et la liberté introduites au Tchad en 1990 sont et resteront des valeurs irréversibles ».

En plus du Conseil Militaire de Transition, la Charte de la transition publiée le 21 avril prévoit la mise sur pied de deux autres organes : le Conseil National de Transition et le Gouvernement de transition. Le Premier ministre de transition est déjà connu. Il s’agit d’Albert Pahimi Padacké (54 ans), arrivé deuxième à l’élection présidentielle du 11 avril.

Sa mission, à en croire le président du CMT, est de former un nouveau gouvernement de réconciliation nationale composé d’une équipe soudée, compétente, représentative du Tchad pluriel et qui va œuvrer pour « la paix, l’unité et la solidarité ».

Dans les prochains jours, a promis le néo-locataire du Palais rose, un Conseil National de Transition, (organe législatif) représentatif de toutes les provinces et de toutes les forces vives de la nation, sera mis en place.

En tout cas, les nouveaux gouvernants ont fait savoir que le peuple tchadien attend avec espoir « une transition apaisée, sereine et participative ». Pour ce faire, « un dialogue national inclusif » devrait se tenir durant cette période.

En outre, l’ancien Directeur Général des Services de Sécurité des Institutions de l’État (DGSSIE) a indiqué que le CMT veillera « sans relâche à la préservation de la stabilité, de la cohésion nationale et de notre souveraineté ».

Après quoi, il a sollicité le soutien de la communauté internationale : « Le Tchad a besoin de (vous) pour réussir cette transition tant les défis sont immenses. (Il) a besoin d’un soutien massif de ses partenaires pour stabiliser une situation économique et financière durement impactée par le contexte sécuritaire, sanitaire, humanitaire et social ».

L’hommage du fils

Idriss Déby Itno, qui a dirigé pendant 30 ans le Tchad d’une main de fer, est parti à jamais. Cependant, est persuadé le continuateur de son œuvre, il « a légué un héritage sur lequel nous pouvons capitaliser pour cimenter l’unité du pays et accélérer son progrès économique ».

Partant de là, il a appelé les Tchadiens à une union sacrée : « Nous devons être des citoyens pacifiques et trouver tous ensemble des solutions à nos dissensions pour surmonter nos défis communs. Notre pays a, dans son histoire, connu tant de vicissitudes et d’épreuves.  Dans les moments les plus critiques de son existence, le Tchad a toujours su trouver la force et la volonté pour ne pas flancher  ».

De l’avis de Mahamat Idriss Déby, la mort du maréchal du Tchad, qui tentait de repousser une colonne de rebelles venus de la Libye voisine, est « réservée aux grands destins » car il a donné « son dernier souffle et sa vie pour préserver le Tchad de la menace des groupes terroristes, des partisans de la guerre et des complotistes de tout bord ».

Le président du CMT a aussi salué la mémoire des « frères d’armes d’Idriss Déby qui ont combattu à ses côtés. Certains sont morts au champ d’honneur, d’autres en garderont des cicatrices indélébiles ».

Si le décès brutal du successeur d’Hissène Habré a autant ému l’Afrique, c’est bien parce qu’il s’était dressé en rempart contre le jihadisme dans le bassin du Lac Tchad et au Sahel. Par conséquent, « le Tchad continuera de tenir son rang et à assumer ses responsabilités dans la lutte contre le terrorisme et respectera tous ses engagements internationaux », a affirmé Mahamat Idriss Déby.

Sahel : un record des besoins d’aide humanitaire (Onu)

Les agences d’aide des Nations unies et les organisations non gouvernementales sont préoccupées par l’aggravation rapide de la crise humanitaire au Sahel.L’Organisation des Nations unies (Onu) estime à 29 millions, les Sahéliens ayant besoin d’aide humanitaire et de protection, soit cinq millions de personnes de plus que l’année dernière. Ces dernières vivent notamment dans six pays, à savoir le Burkina Faso, le nord du Cameroun, le Tchad, le Mali, le Niger et le nord-est du Nigeria.

« Alors que la crise sahélienne se prolonge dans le temps, une génération entière d’enfants est en danger. Avec des incidents de sécurité qui continuent de monter en flèche, l’impact sur les enfants est dévastateur. Le nombre d’attaques violentes a été multiplié par huit dans le Sahel central et par trois dans le bassin du lac Tchad », a souligné Marie-Pierre Poirier, Directrice régionale de l’Unicef.

Citée par un communiqué de presse, elle a indiqué que la violence et l’insécurité perturbent gravement les services sociaux de base : près de 5 000 écoles sont fermées ou non opérationnelles, compromettant l’avenir de centaines de milliers d’enfants, et 1,6 million d’enfants risquent de souffrir de malnutrition aiguë sévère.

« Pour répondre aux besoins immédiats de la population tout en posant les bases d’un développement durable, nous devons changer de paradigme et agir de concert avec les gouvernements et les populations du Sahel », a ajouté Mme Poirier.

De son côté, Hassane Hamadou, Directeur national du Conseil norvégien pour les réfugiés au Mali, a affirmé que les besoins croissants au Sahel sont exacerbés par un espace humanitaire toujours plus réduit, ce qui entraîne l’ensemble de la réponse dans une spirale négative.

« L’insécurité croissante et le manque de distinction entre les réponses militaires et humanitaires représentent un réel danger pour les personnes et les opérations. Notre acceptation locale est de plus en plus remise en question et un grand nombre d’enfants vulnérables risque de ne jamais connaître la paix, une année scolaire complète et un jour sans faim », a déclaré Hassane Hamadou.

Ce qui fait dire à Chris Nikoi, Directeur régional du Programme alimentaire mondial (Pam) en Afrique de l’Ouest que dans cette sous-région, la faim a augmenté de près d’un tiers, atteignant son niveau le plus élevé depuis près de dix ans.

Selon lui, les zones les plus préoccupantes sont le Sahel central et le bassin du lac Tchad, où l’escalade des conflits alimente la faim.

L’OIF annonce une mission au Tchad

L’Organisation internationale de la francophonie prévoit d’envoyer une mission au Tchad.Sa Secrétaire générale, Louise Mushikiwabo, dit suivre avec une grande attention l’évolution de la situation au Tchad, suite au décès du président Idriss Deby Itno.

« Après en avoir informé les autorités nationales, elle enverra dans les prochains jours une mission d’information et de contacts au Tchad. Cette mission rencontrera les autorités de la transition, les acteurs politiques et sociaux tchadiens ainsi que les partenaires internationaux sur place, afin d’échanger sur la situation politique et sécuritaire du pays et sur les perspectives de gestion apaisée de la transition », rapporte un communiqué de presse.

La mission de la francophonie se concertera notamment avec celle mandatée par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.

Selon le communiqué, Mme Mushikiwabo exprime « son ferme attachement à l’intégrité territoriale » de ce pays d’Afrique centrale. Elle condamne les violences et invite tous les acteurs tchadiens à préserver la stabilité et la paix sociale, à assurer la sécurité des populations civiles. La patronne de l’OIF rappelle la nécessité de garantir, en toutes circonstances, le respect et la protection des droits et libertés.

Elle dit prendre acte de la mise en place d’un Conseil Militaire de Transition (CMT), de la suspension de la Constitution ainsi que de la dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement prononcées par le CMT.

La Secrétaire générale marque sa préoccupation devant la rupture de l’ordre constitutionnel et démocratique au sens de la Déclaration de Bamako du 3 novembre 2000.

Louise Mushikiwabo encourage les autorités de fait à engager rapidement un dialogue avec l’ensemble des acteurs sociopolitiques en vue de préserver la paix et la stabilité du pays et de mettre en place une transition inclusive, devant conduire à des élections libres et transparentes.

La France préoccupée par les violences exercées sur les manifestants

Emmanuel Macron a fait une déclaration relative aux répressions exercées sur les manifestants ce mardi 27 avril 2021. Le président français a fermement condamné les violences exercées sur les marcheurs

Le patron de l’Elysée rappelle, qu’il s’est rendu la semaine dernière à N’Djamena pour soutenir un processus de transition qui doit ouvrir la voie de la démocratie et de la stabilité du Tchad. « Je suis pour une transition pacifique démocratique, inclusive. Je ne suis pas pour un plan de succession», a-t-il confié en ajoutant que la France ne sera jamais aux côtés de celles et ceux qui forment ce projet

Le président français a condamné, la répression des manifestations et les violences qui ont eu lieu ce matin au Tchad et demandent la cessation de toutes les formes de violences. Il exhorte la junte au respect des résolutions : « Nous appelons au respect des engagements qui ont été pris par le Conseil militaire de transition. Celui d’une transition pacifique, inclusive sur le plan politique ».

« Le temps est venu de lancer un dialogue politique national, ouvert à tous les Tchadiens. C’est ce qui est attendu aujourd’hui du Conseil militaire de transition et c’est la condition même de notre soutien ». Le président français a souhaité que le dialogue soit ouvert à toutes les forces politiques tchadiennes, conduit par un gouvernement civil d’union nationale et devant mener le pays à des élections dans un délai de 18 mois.

Tchad : le CMT annonce la mise en place d’un Conseil National de Transition

Dans son adresse à la nation du mardi 27 avril 2021, le président du Conseil militaire de transition (CMT) a annoncé la mise en place prochaine d’un Conseil national de transition

« Dans les prochains jours et après les consultations en cours, un Conseil National de Transition, représentatif de toutes les provinces et de toutes les forces vives de la Nation sera également mis en place, de façon consensuelle et concertée, pour permettre l’accompagnement législatif de l’action gouvernementale et de donner au pays les bases d’une nouvelle Constitution », a laissé entendre Mahamat Deby Itno, président du CMT

Il fait savoir que l’objectif du processus est de permettre d’organiser des élections démocratiques, libres et transparentes dans les meilleurs délais.

Le CMT s’appuie sur sa Charte, instituée suite à la mort de l’ancien président, Idriss Deby Itno pour prendre les résolutions.

Tchad : Mahamat Idriss Deby Itno tend la main aux tchadiens en exil

Le président du Conseil militaire de transition a fait sa première déclaration officielle à la nation ce mardi 27 avril 2021. Mahamat Idriss Deby demande aux citoyens tchadiens en exil de rentrer au pays pour bâtir ensemble

« Le Conseil Militaire de Transition en appelle à une union sacrée autour de notre unique patrimoine qui est le Tchad. Tous nos compatriotes, en exil, pour une raison ou une autre et qui sont loin de leurs terres, doivent rentrer au pays pour le bâtir ensemble. Leurs frères, leurs fils, leurs parents les attendent comme nous les bras ouverts dans l’esprit de paix et de réconciliation », il ajoute que c’est par l’amour, la fraternité, l’entente, le pardon et la tolérance que nous pourrons refonder notre pays et demain, léguer à la postérité et à nos enfants une nation, vivante, développée et respectée.

Il souhaite une collaboration entre tous les fils du pays pour un Tchad de paix : « ce combat pour demain commence aujourd’hui. Et pour gagner ce pari, il faut absolument, impérativement et nécessairement une action collective et une contribution générale pour la paix, la paix des cœurs »,

« Nous devons être des citoyens pacifiques et trouver tous ensemble des solutions à nos dissensions pour surmonter nos défis communs », estime Mahamat deby Itno qui pense également que : « Aucun État ne peut prospérer dans un environnement marqué par le désordre, l’anarchie et le chaos. Aucun pays ne peut avancer sur le chemin du progrès si la haine est le pain quotidien de ses filles et de ses fils. »

C’est pourquoi, il appelle au sens de responsabilité de toutes les Tchadiennes et de tous les Tchadiens. Dans un sursaut patriotique, afin de faire taire : « les rancœurs et les incompréhensions, transcender les intérêts égoïstes et surmonter les divisions pour se concentrer sur l’essentiel, l’intérêt supérieur du Tchad. »

Le président du CMT invite les tchadiens à être : « des citoyens pacifiques et trouver tous ensemble des solutions à nos dissensions pour surmonter nos défis communs ». Pour lui tout le monde devrait s’impliquer dans cette phase cruciale de la nation.

 

Tchad : intégralité du message adressé à la nation de Mahamat Idriss Deby, président du CMT

Le président du Conseil militaire de transition (CMT) a fait sa première déclaration à la nation ce 27 avril 2021. Voici la quintessence du message

 

  • Tchadiennes, Tchadiens ;
  • Mes chers Compatriotes

C’est avec une émotion encore vivace que je m’adresse à vous, quelques jours après la terrible tragédie qui a secoué notre pays, avec la mort brutale du Maréchal du Tchad, IDRISS DEBY ITNO, Président de la République, Chef de l’Etat.

Le Maréchal du Tchad IDRISS DEBY ITNO est mort d’une mort réservée aux grands destins, en nous laissant dans le désarroi, la détresse et une douleur indescriptible.

Le Président de la République a donné son dernier souffle et sa vie pour préserver le Tchad de la menace des groupes terroristes, des partisans de la guerre et des complotistes de tout bord.

Je voudrais, au nom de toute la Nation, rendre un vibrant hommage aux frères d’armes du Maréchal du Tchad qui ont combattu à ses côtés, certains sont morts au champ d’honneur, d’autres en garderont des cicatrices indélébiles. Le Tchad vous est éternellement reconnaissant.

L’objectif macabre des forces du mal et des adeptes de l’obscurantisme, est d’empêcher l’émergence du Tchad et de le déstabiliser en semant le chaos, la haine, la désolation et la mort.

Face à ce péril qui menace encore le Tchad, qui est à nos frontières et qui pourrait compromettre gravement l’avenir de la Nation, les Forces de Défense et de Sécurité ont pris leurs responsabilités devant l’histoire et le peuple. Les hauts dignitaires de nos forces de défense et de sécurité n’ont pas eu d’autre choix que d’emprunter la voie qui s’imposait à tous dans ce contexte exceptionnel d’un chaos généralisé annoncé et d’implosion du pays.

Confronté au renoncement du Président de l’Assemblée Nationale d’assumer sa responsabilité constitutionnelle et face à ce péril imminent, un Conseil Militaire de Transition a été mis en place pour faire face au péril ultime. La charte de transition qui fonde nos actions est une base pour la mise en œuvre de notre dispositif institutionnel.

Le Conseil Militaire de Transition obéit au souci cardinal de faire face à l’urgence absolue de devoir défendre notre Patrie contre l’agression qu’elle subissait, de préserver les acquis de paix et de la stabilité et de garantir l’unité et la cohésion nationale.

Il s’agit là, mes chers compatriotes, de l’essence même des principes fondamentaux d’existence de la Nation car la guerre n’est pas finie et la menace d’attaques par d’autres groupes armés venus de l’étranger demeure.

Mes chers compatriotes,

Le Conseil Militaire de Transition n’a pas d’autre objectif que d’assurer la continuité de l’État, la survie de la nation et l’empêcher de sombrer dans le néant, la violence et l’anarchie.  Les membres du CMT sont des soldats qui n’ont d’autre ambition que celle de servir loyalement et avec honneur leur patrie. Toute autre attitude des membres du CMT sera une atteinte impardonnable à la mémoire du Maréchal et à l’engagement face au peuple.

Notre pays est au carrefour de son histoire. Ce moment crucial pour la Nation tchadienne engage le CMT    à faire preuve de responsabilité et de pondération.

Conformément à l’esprit et aux dispositions de la Charte de Transition, le Conseil Militaire de Transition jouera pleinement son rôle de garant de l’indépendance nationale. Il aura pour vocation de définir les grandes orientations pour les questions de paix, de stabilité et de sécurité nationale.

Un Premier Ministre, chef du Gouvernement de transition vient d’être nommé. Sa mission est de former un nouveau gouvernement de réconciliation nationale, composée d’une équipe soudée, compétente et représentative du Tchad pluriel. La réconciliation nationale, la paix, l’unité, la solidarité seront en tête des actions prioritaires du Gouvernement.

Ces valeurs si chères à notre défunt Président seront éprouvées et sanctuarisées dans le cadre d’un dialogue national inclusif qui sera organisé pendant cette période de transition.

Je serai le garant de ce dialogue qui n’éludera aucun sujet d’intérêt national selon un calendrier précis que le Gouvernement sera appelé à dévoiler.

Dans les prochains jours et après les consultations en cours, un Conseil National de Transition, représentatif de toutes les provinces et de toutes les forces vives de la Nation sera également mis en place, de façon consensuelle et concertée, pour permettre l’accompagnement législatif de l’action gouvernementale et de donner au pays les bases d’une nouvelle Constitution.

L’objectif du processus est de nous permettre d’organiser des élections démocratiques, libres et transparentes dans les meilleurs délais. La démocratie et la liberté introduites au Tchad en 1990 sont et resteront des valeurs irréversibles.

Mes chers compatriotes,

En votre nom, je tiens à exprimer notre infinie gratitude aux dirigeants des pays amis et partenaires pour ce soutien résolu dans cette quête qui est la nôtre d’une transition apaisée, sereine et participative, que le peuple tchadien attend avec espoir.

Le Tchad a besoin de la communauté nationale et internationale pour réussir cette transition tant les défis sont immenses. Le Tchad a besoin d’un soutien massif de ces partenaires pour stabiliser une situation économique et financière durement impactée par le contexte sécuritaire, sanitaire, humanitaire et social.

Je voudrais également rassurer nos partenaires que le Tchad continuera de tenir son rang et à assumer ses responsabilités dans la lutte contre le terrorisme et respectera tous ses engagements internationaux.

  • Tchadiennes, Tchadiens ;
  • Mes chers Compatriotes,

Le Maréchal du Tchad IDRISS DEBY ITNO nous a légué un héritage sur lequel nous pouvons capitaliser pour cimenter l’unité du pays et accélérer son progrès économique.

Chacune et chacun d’entre nous doit simplement comprendre que tout acte, toute attitude et tout comportement contraire à l’unité nationale, au vivre-ensemble et à la paix est un grave préjudice causé à la Nation.

Nous voulons rassurer et réconforter tous nos compatriotes qui ont enduré, dans la dignité, la responsabilité et la sérénité, l’épreuve et la douleur de la disparition du Maréchal du Tchad et qui lui ont rendus un dernier hommage digne et à la hauteur de son rang et de sa mémoire.

Les oiseaux de mauvais augure et les faux prophètes qui ont prédit le chaos ont pu voir et comprendre dans cette ferveur et ce recueillement de la nation entière la grandeur du Tchad et la maturité du peuple tchadien.

Nous devons continuer à faire preuve de responsabilité, de sagesse et de lucidité face à toutes les épreuves et à tous les obstacles. Comme le Maréchal du Tchad IDRISS DEBY ITNO ne cessait de le répéter, il n’y a pas un Tchad de secours ou un Tchad de substitution. Le Tchad est un, unique, indivisible, irremplaçable et inaltérable.

Pour notre part, nous pouvons vous assurer que le Conseil Militaire de Transition se battra corps et âme pour préserver et consolider tous les acquis de paix et de sécurité qui sont les fondements de cette Nation. C’est chaque jour que nous veillerons, sans relâche, à la préservation de la paix, de la stabilité, de la cohésion nationale et de notre souveraineté.

La seule et unique raison d’être du CMT, c’est le Tchad, le Tchad éternel.

Mes chers compatriotes,

Nous en appelons, une fois de plus au sens de responsabilité de toutes les Tchadiennes et de tous les Tchadiens. Dans un sursaut patriotique, nous devons faire taire les rancœurs et les incompréhensions, transcender les intérêts égoïstes et surmonter les divisions pour se concentrer sur l’essentiel, l’intérêt supérieur du Tchad.

Aucun État ne peut prospérer dans un environnement marqué par le désordre, l’anarchie et le chaos. Aucun pays ne peut avancer sur le chemin du progrès si la haine est le pain quotidien de ses filles et de ses fils.

C’est par l’amour, la fraternité, l’entente, le pardon et la tolérance que nous pourrons refonder notre pays et demain, léguer à la postérité et à nos enfants une nation, vivante, développée et respectée.

Ce combat pour demain commence aujourd’hui. Et pour gagner ce pari, il faut absolument, impérativement et nécessairement une action collective et une contribution générale pour la paix, la paix des cœurs.

Nous en appelons à la participation et à la bonne volonté de tous les citoyens dans cette phase cruciale et historique de la vie de notre jeune Nation. Les femmes et les jeunes auront toute la place qui leur revient de droit.

Le Conseil Militaire de Transition en appelle à une union sacrée autour de notre unique patrimoine qui est le Tchad. Tous nos compatriotes, en exil, pour une raison ou une autre et qui sont loin de leurs terres, doivent rentrer au pays pour le bâtir ensemble. Leurs frères, leurs fils, leurs parents les attendent comme nous les bras ouverts dans l’esprit de paix et de réconciliation.

Nous devons être des citoyens pacifiques et trouver tous ensemble des solutions à nos dissensions pour surmonter nos défis communs.

Tchadiennes, Tchadiens

Mes chers compatriotes

Notre pays a, dans son histoire, connu tant de vicissitudes et d’épreuves.  Dans les moments les plus critiques de son existence, le Tchad a toujours su trouver la force et la volonté pour ne pas flancher.

Aujourd’hui et demain, plus qu’hier, nous devons rester forts, calmes et sereins car notre futur est plein d’espoir. Nous n’avons aucune raison de douter de notre pays et de ses enfants.

Rien, absolument rien, si nous sommes unis et solidaires, ne pourra faire replonger le Tchad dans des moments de péril pour la Nation entière comme nous en avons vécu ces derniers jours.

Ayons simplement confiance en nous-mêmes et ayons foi en Dieu. Puisse Allah, le Tout-Puissant, combler de bénédictions notre pays et notre peuple.

Vive le Tchad éternel !

Je vous remercie.

Tchad : la junte réprime la marche contre le CMT

Au moins deux personnes ont été tuées mardi dans des manifestations sporadiques à N’Djamena et dans le sud du Tchad contre la junte militaire.Des manifestants sont descendus dans les rues de N’Djamena, la capitale tchadienne, pour demander la dissolution du Conseil militaire de transition (CMT) qui a été installé la semaine dernière.

Deux personnes ont été tuées dans la capitale et dans le sud du pays précisément à Moundou selon le Procureur de la République de la deuxième ville du Tchad. La police anti-émeute ayant utilisé la force pour disperser des foules de manifestants.

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Les autorités militaires de transition avaient interdit toute manifestation car « susceptibles d’occasionner des troubles à l’ordre public ».

Des panaches de fumée épaisse étaient visibles dans le ciel de N’Djamena où les manifestants s’étaient déchaînés pour brûler des pneus et des drapeaux français, appelant à la fin de ce qu’ils appelaient un régime autoritaire.

Les manifestants ont également exigé la tenue de pourparlers entre la société civile et les membres du conseil militaire sur la tenue d’élections démocratiques « pour un gouvernement tchadien plus représentatif ».

Cependant, le nouveau régime militaire dirigé par Mahamat Déby Kaka 37 ans, nommé Président du CMT au lendemain de la mort de son père Idriss Déby Itno, tué, selon l’armée, au combat contre des rebelles dans le nord du pays, a répondu avec force.

Plusieurs arrestations ont été signalées et des manifestants étaient poursuivis dans les quartiers de N’Djamena et arrêtés par des gendarmes « lourdement armés » mardi matin, selon certaines sources, qui ajoutent qu’Internet et les autres services ont été coupés.

Le nouveau régime militaire fait face à une insurrection rebelle du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), qui tente de prendre le pouvoir à Ndjamena.

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Malgré une médiation entreprise par les pays du G5 Sahel notamment le Burkina Faso et le Niger, la junte tchadienne au pouvoir, refuse de négocier avec les rebelles du Fact.

Tchad : trois morts et de nombreux blessés dans les manifestations en cours

Trois morts et des dizaines de blessés ont été enregistrés à Moundou et à N’Djamena au cours des manifestations de ce mardi 27 avril 2021, pour lutter contre le Conseil militaire de transition et l’ingérence de la France

Au moment où nous mettons en ligne cette information, les manifestations se poursuivent à Moursal dans le 6ème arrondissement de la ville de N’Djamena. D’après nos sources sur les lieux, un jeune d’une vingtaine d’années a été tué par balle à Moundou, chef-lieu de la province du Logone Occidental. Les mêmes sources font savoir que la victime a reçu une balle en essayant de fuir la police à ses trousses. La dépouille a été déposée à la morgue par les agents de la Croix rouge.

A N’Djamena également un autre jeune a été atteint par balle au cours des manifestations. C’est au pavillon des urgences qu’il a rendu l’âme. La 3ème victime est une femme selon le procureur de la république près du tribunal à N’Djamena, Youssouf Tom : « Les manifestants ont attaqué un bus dans le quartier de Dembé, certains passagers ont fui mais une dame est restée et a été tuée par les manifestants »

Parmi les blessés, on compte Ray’s Kim, artiste et porte-parole du mouvement Les Transformateurs. Il a été atteint par balle au pied gauche. Sur son lit, d’hôpital à N’Djamena, le rappeur raconte le film : « nous avons commencé la marche à partir du lycée Jimmy Carter. Arrivé au carrefour qui va vers le commissariat du 7ème arrondissement, on a été dispersés. On s’est réfugiés au bord du fleuve. On a résisté aux policiers jusqu’à ce qu’ils me visent pour me tirer dessus. Ça m’a atteint à la jambe gauche. Je suis touché par balle réelle ». De nombreux manifestants ont été blessés dans les différents rangs.

Les manifestants ont également brulé le drapeau français et une station d’essence appartenant au groupe français Total. Les marcheurs entendent continuer jusqu’à la dissolution du Conseil militaire de transition et le retrait de la mainmise de la France dans la gestion des affaires du Tchad.

De nombreuses arrestations s’en sont suivies sur l’ensemble du territoire national. Les marches pacifiques ont été organisées par la plateforme Wakit Tama, certains partis politiques de l’opposition, des artistes et des organisations de la société civile.

Le Niger accepte la collaboration du Tchad dans la lutte contre FACT

D’après le porte-parole du Conseil militaire de transition, Azem Bermandoa le leader du FACT, Mahamat Mahadi Ali et ses éléments auraient retranché vers le Niger après les combats contre les forces de défense et sécurité

Suite à cela, le Tchad a demandé la collaboration du Niger pour capturer Mahamat Mahadi Ali, leader du Front pour l’alternance et la concorde (FACT), la force politico-militaire directement impliquée dans la mort de l’ancien président, Idriss Deby Itno. Le Conseil militaire de transition a refusé tout dialogue et promet capturé le leader des insurgés.

D’après RFI, de source officielle du Niger, ont affirmé que le pays coopère pleinement avec le Tchad. Selon cette même source, les forces armées des deux pays sont en contact permanent. Quelques arrestations ont déjà eu lieu, sans précision sur leur nombre pour l’instant, au niveau de Dirkou.

Pour RFI, ces sources proches du dossier ont avancé la raison d’Etat pour justifier cette collaboration et rappellent que les deux pays sont membres du G5 Sahel.

Le 25 avril dernier, le porte-parole de l’armée tchadienne, Azem Bermandoa affirmait que certains éléments du FACT ont retranché au Niger. Il a refusé le dialogue pour un cessez-le-feu pour demander la collaboration du Niger.

Le Tchad s’est réveillé ce 27 avril sous un vent de manifestations

Des partis politiques, organisations de la société civiles manifestent ce 27 avril 2021 pour s’opposer à une transition militaire et l’ingérence de la France dans les affaires internes du pays.

Les manifestations annoncées par le mouvement Wakit Tama et rejoint par certains partis politiques et organisations de la société civile sont effectives depuis ce matin. A N’Djamena dans plusieurs provinces les populations sont sorties avec les sifflets, couvercles de marmites pour manifester contre une transition militaire au Tchad. C’est à travers des bruits de couvercles de marmites et d sifflets, que les premiers manifestants ont réveillé ceux qui étaient encore dans leurs chambres.

Certains leaders de l’opposition, à l’instar de Succès Masra et François Djékombé sont également sur le terrain. Ceux derniers dénoncent l’usage des balles réelles pour disperser les manifestants. Dans une vidéo, Succès Masra, le leader des transformateurs présente un échantillon de balles et des douilles de gaz lacrymogènes. « Les gars, je voudrais vous dire que ça c’est les balles réelles qui ont été tirées », laisse entendre Succès Masra en encourageant les jeunes manifestants sortis depuis 4 heures du matin au lieu de 7heures, comme initialement prévu.

Les manifestations chantent l’hymne nationale en suivant l’itinéraire initialement annoncée.

Tchad : le 1er ministre de transition Pahimi Padacké Albert appelle à l’union sacrée

Nommé premier ministre de la transition au Tchad, ce 26 avril 2021, Pahimi Padacké Albert, compte sur ses qualités d’ancien chef du gouvernement pour rassembler les tchadiens autour du nouvel homme fort

Le premier ministre de la transition estime que  la situation actuelle mérite que les tchadiens laissent leurs différences pour se concentrer sur l’essentiel : « je pense que la situation mérite que nous puissions taire nos différences, nos divergences et bonifier notre diversité pour faire en sorte que la paix et la stabilité soient garanties », invite Pahimi Padacké Albert. Il a été nommé premier ministre de la transition par Mahamat Deby Itno, président du Conseil militaire de transition pour mener une transition inclusive qui conduira à l’organisation de la prochaine présidentielle

Il invite les populations à se joindre à la junte pour relever les défis de gouvernance au vue de l’instabilité sécuritaires: « Je dis à ceux qui rejettent le CMT, le temps n’est pas au rejet, le temps est à une assise avec le CMT, avec les partis de l’opposition, avec la société civile, avec les femmes, les jeunes. ». Il appelle ainsi à une union sacrée : «  Le temps est de se regarder dans les yeux et nous dire : quel avenir pour notre pays ? C’est un moment charnière, il faut que nous soyons en mesure de relever ce défi et que nous nous élevions à la hauteur de l’histoire qui nous interpelle tous », déclare le président du parti,  Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le Réveil).

Pahimi confie qu’il a accepté cette fonction compte tenu des défis, économiques, sociales et sécuritaires du pays. « J’ai accepté cette responsabilité en me disant qu’il y a des moments dans la vie, notamment politique, qu’il faut s’élever à la hauteur des événements et être aux côtés de son peuple », a-t-il confié. Pour lui, il faut le concourt de la population pour relever ces défis.

Il est important de préciser que, le premier ministre de transition, Pahimi Padacké Albert est la dernière personnalité du Tchad à occuper la fonction de premier ministre sous, Idriss Deby Itno entre 2016-2018. Ce poste avait été supprimé avec les réformes constitutionnelles de 2018. Investit par son parti, le RNDT-Le-Réveil à la présidentielle du 11 avril 2021, il a occupé la deuxième position avec 10,32% de suffrages. Derrière l’ancien président Idriss Deby Itno, mort le 20 avril dernier des suites des blessures reçues au front.

Tchad : le PRET se joint à la marche pacifique du mardi 27 avril prochain

Le Parti pour le rassemblement et l’équité (PRET) invite ses militants et sympathisants à regagner les rangs de la marche du mardi 27 avril pour s’opposer à une transition militaire au Tchad

Dans un communiqué publié ce lundi 26 avril 2021, la formation politique, le Parti pour le rassemblement et l’équité (PRET) s’est montré favorable à la marche visant à s’opposer contre une transition militaire au Tchad.

Le secrétaire national à l’information et porte-parole du PRET, Armand Dobsoumouna Doumngoul, explique que cette volonté est motivée par le fait que, le parti ait constaté que : « la majorité des Tchadiens est pour le dialogue inclusif, seul moyen d’apporter une paix véritable au Tchad, que cette aspiration du peuple a été malheureusement mis à mal par la dictature de la junte au pouvoir qui opte clairement pour la guerre et ce, avec la bénédiction de la France ». Le PRET affirme avoir tiré les conséquences de cette situation.

C’est pourquoi le parti soutient : « toutes initiatives citoyennes tendant à contraindre les autorités à ramener l’ordre constitutionnel »

En vue de la manifestation de demain, le PRET appelle : « tous ses militants et sympathisants et le peuple tchadien dans son ensemble à la marche pacifique mardi du 27/04/ 2021 à N’Djamena et dénonce une fois encore, l’ingérence de la France dans les affaires internes du Tchad ».

Tchad : le président du CMT a accordé une audience au représentant du S.G des Nations-Unies pour l’Afrique Centrale

Le président du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Deby a reçu, l’Ambassadeur François Lounceny FALL, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique central (UNOCA) ce lundi 26 novembre

L’émissaire de l’ONU a fait savoir que, que l’organisation est disposée à accompagner le Tchad en vue de trouver : « des solutions inclusives et consensuelles aux défis actuels et de promouvoir la stabilité, la paix et le développement durable ». Les deux hommes ont également échangé sur la question de transition au Tchad.

L’Ambassadeur Francois Lounceny FALL, a été dépêché par le Secrétaire Général des Nations-Unies pour assister aux obsèques nationales du Maréchal du Tchad, le 23 avril dernier. Il a dès lors, mis à profit son séjour pour  s’entretenir avec la classe politique et la société civile tchadienne.

L’émissaire a, réitéré au président du Conseil Militaire de Transition, les condoléances du secrétaire General des Nations-Unies. Antonio Gutteres, très attaché au Maréchal du Tchad Idriss Deby Itno pour la grande efficacité avec laquelle, il luttait contre le terrorisme et autres crimes organisés. Il a laissé entendre qu’il souhaiterait voir les autorités de transition perpétuer cet héritage.

Rappelons que les drapeaux des Nations unies ont été mis en berne dans toutes les représentations le 24 avril 2021, pour rendre hommage à l’ancien président tchadien

Tchad : la junte nomme un Premier ministre de transition

Albert Pahimi Padacké 54 ans, arrivé deuxième à la dernière présidentielle au Tchad est nommé Premier ministre de transition.L’ancien ministre des Finanes et du Commerce, revient à un poste qu’il connaît bien. Le Conseil militaire de transition (CMT) a officialisé ce lundi 26 avril, dans un décret, sa nomination à la tête de la Primature. Déjà de 2016 à 2018, le Président du parti Rassemblement national pour la démocratie au Tchad-Le réveil (RNDT-Le réveil) fut le dernier Premier ministre du défunt président Idriss Déby avant que le poste ne soit supprimé.

Au scrutin présidentiel du 11 avril, Albert Pahimi Padacké était arrivé deuxième des résultats provisoires avec 10,32% des voix, derrière son ex-mentor Déby qui obtenait 79,32% des suffrages. Ce dernier avait réussi à rempiler pour un sixième mandat, quelques heures avant l’annonce de son décès à la télévision nationale. Il a succombé à ses blessures reçues au front alors qu’il tentait de repousser avec l’armée une rébellion menée par le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact).

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Une junte militaire, sous l’appellation Conseil militaire de transition (CMT), occupe depuis lors le pouvoir et promet d’organiser d’ici 18 mois des « élections libres et démocratiques ».

Le CMT est dirigé par Mahamat Idriss Déby, fils du défunt maréchal. gé de 37 ans, il est général quatre étoiles et commandait auparavant la Garde républicaine. Sous sa direction, Albert Pahimi Padacké devra former dans les prochains jours un nouveau gouvernement.

Tchad : un collectif des organisations de la société civile entend marcher le 1er mai

Le Forum des organisations de la société (Foscit) civile annonce des marches pacifiques le 1er mai et une journée ville morte le dimanche 02 avril pour revendiquer le retour à l’ordre constitutionnel

Cette plateforme, estime que le Conseil militaire de transition institué après la mort d’Idriss Deby Itno n’est pas : « de l’avis du peuple tchadien ». D’après l’artiste Ray’Skim, ce peuple demande une véritable démocratie depuis plusieurs années. C’était au cours d’un point de presse organisé ce lundi 26 avril 2021.

C’est alors que le forum de l’organisation de la société civile prévoit une journée ville morte le 30 avril et des marches pacifiques le 1er mai 2021 à N’Djamena.

Tout ceci en vue de revendiquer le respect des textes qui régissent le fonctionnement de la République, le rejet de toute violence visant la prise de pouvoir par la force. L’organisation a insisté sur : « l’ouverture immédiate d’un dialogue inclusif sous l’égide de l’ONU pour définir les modalités de transition civile en vue de la tenue des élections libres dans un bref délai ». Elle demande également, la communauté internationale à se mobiliser pour la tenue d’un dialogue inclusif.

Tchad : la junte intransigeante avec la rébellion du Fact

La junte tchadienne au pouvoir refuse de négocier avec les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact) malgré la médiation de certains pays du G5 Sahel.Alors que le Tchad vient d’enterrer son président Idriss Itno, décédé le 20 avril dernier des suites de blessures reçues au front, les rebelles du Fact se disent favorables à un cessez-le-feu si un dialogue inclusif est engagé. 

Mais ces appels sont restés vains. Puisque le Conseil militaire de transition (CMT), au pouvoir depuis l’annonce de la mort de l’ancien homme fort de  N’Djamena, a refusé cette proposition.

« Devant cette situation mettant en péril le Tchad et la stabilité de toute la sous-région, l’heure n’est ni à la médiation ni à la négociation avec des hors-la-loi  », a martelé le porte-parole du CMT Azem Bermandoa Agouna dans une déclaration à la télévision d’Etat, Télé Tchad.

Le Général Azem profitant de l’occasion a notamment appelé le Niger à une « coopération et une solidarité en vertu des différents accords liant les deux pays frères ». Cela en vue de faciliter la « capture » et « la mise à disposition à la justice de ces criminels de guerre responsables de la mort de plusieurs dizaines de soldats tchadiens dont le premier d’entre eux le maréchal du Tchad ».

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Les rebelles du Fact venus de la Libye ont lancé une offensive contre l’armée tchadienne dans le nord du pays il y a deux semaines. Ils se sont repliés ensuite dans le territoire nigérien, à plus de 600 km de la capitale N’djamena, près de Nguiguimi et Ngourti.

Le général Azem qui qualifiant cette rébellion du Fact « d’une colonne de mercenaires venus de Libye »  affirme qu’elle est désormais en « déroute » après de « violents combats ».

Le Tchad qui assure la présidence du G5 Sahel a appelé les pays membres à une « solidarité de coordination et de mutualisation des efforts en vue de mettre hors d’état de nuire ceux qui ont désormais assassiné le maréchal du Tchad et attenté à la sécurité du pays ainsi qu’à celle de l’ensemble du Sahel. »

Médiation du G5 Sahel

Samedi, le Fact s’était dit disposé à un cessez-le-feu suite à une médiation lancée la veille entre les militaires et les rebelles par les présidents du Niger et de la Mauritanie, membres de l’organisation du G5 Sahel (Tchad, Mali, Mauritanie, Niger, Burkina Faso).

Le président du Niger, Mohamed Bazoum, avait notamment appelé le chef rebelle Mahadi Ali, selon un conseiller du chef d’Etat. «Nous avons répondu positivement à la médiation du Niger et de la Mauritanie et avons affirmé notre disponibilité à observer une trêve, un cessez-le feu», avait affirmé à l’AFP samedi soir Mahadi Ali. Cependant, « s’ils veulent faire la guerre, on fera la guerre. Si on nous attaque, on va répliquer », avait lancé le chef rebelle à l’endroit de la junte militaire.

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Depuis l’annonce du décès du maréchal-Président Idriss Déby Itno, son fils Mahamat Idriss Déby, général quatre étoiles à 37 ans et jusqu’alors commandant de la Garde républicaine, dirige le Conseil militaire de transition entouré de quatorze des plus fidèles généraux de son père. Il doit assurer une transition de 18 mois avant l’organisation « d’élections libres et démocratiques ».

Les conséquences de la mort du Président Tchadien sur la stabilité de la région

Khalid Cherkaoui Semmouni , professeur à la Faculté de Droit à Rabat ( expert en droits de l’homme et terrorisme )

La mort du président tchadien Idriss Déby est un coup dur pour le G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) , créé en 2014 pour répondre aux défis sécuritaires et de développement dans la région , au sein duquel le défunt Idriss Déby a joué un rôle militaire prépondérant dans la lutte contre le terrorisme et pour la stabilisation de l’espace sahélo-saharien.

Au pouvoir durant trente ans, il était devenu au fil du temps un pion essentiel sur l’échiquier africain. La question se pose : Quelles sont les conséquences de la mort de Déby pour les voisins du Tchad et la stabilité de la région ?

 

Quel est le rôle du Tchad dans la région ?

À l’évidence, aprés la mort du Président Idriss Déby , la région risque de s’enfoncer un peu plus dans l’instabilité , et pourrait avoir de lourdes conséquences dans la lutte contre Boko Haram et contre le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) , vu le rôle joué par Idriss Déby faisant de l’armée tchadienne une force moteur contre la menace djihadiste, et contribuant de manière significative à la stabilité régionale , en particulier dans le cadre des efforts en matiére de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent au Sahel. Sans oublier que le Président Déby était un partenaire essentiel pour la France et les Nations Unies .

En effet , Le Tchad est cerné par des États instables tels que la Libye, le Soudan et la Centrafrique . Ces pays frontaliers du Tchad pourraient être affectés par une recrudescence des groupes armés, trafiquants et djihadistes, surtout que le Tchad est considéré comme un carrefour des tensions et un rempart contre l’afflux des terroristes venant du Sahel vers la région du lac Tchad. C’est pourquoi ces pays ont exprimé leurs préoccupations quant à la situation au Tchad. Ils ne semblent pas capables de contrôler ses longues frontières avec le Tchad.

D’autant plus , le Tchad qui jouissait d’une stabilité relative et occupe , géographiquement, une place stratégique dans une région troublée et mouvante, est un acteur incontournable de la lutte contre les groupes jihadistes dans le bassin du Lac Tchad, où il est intervenu dès 2014 pour lutter contre le groupe de Boko Haram. Il participe avec 1 440 soldats à la Minusma (Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali). Aussi, il vient de déployer 1 200 hommes dans le cadre de la force multinationale anti-djihadiste , pour renforcer l’opération « Barkhane » , dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger, Mauritanie et Tchad).

Les conséquences de la mort d’Idriss Déby sur la stabilité régionale

 La mort d’Idriss Déby peut générer une déstabilisation , au sein même du pays d’abord. Le Tchad passe actuellement par une période de transition très incertaine . Un Conseil militaire de transition (CMT ) est proclamé, dirigé par le général Mahamat Idriss Déby, fils d’Idriss Déby, a pris une série de mesures exceptionnelles , dont la suspension de la Constitution, la dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement, la mise en place d’un couvre-feu.

Or , les partis politiques de l’opposition et une partie de la société civile rejettent le CMT pour le non-respect de la constitution  qui stipule qu’il incombe au président de l’Assemblée nationale de diriger la transition , exigent l’instauration d’une transition dirigée par les civils, appellent au dialogue et mettent la France en garde de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures du Tchad.

Il est certain que , ces évenements vont rendre la situation encore plus complexe , et pourraient avoir un impact direct sur la stabilité interne au Tchad , surtout si le Conseil militaire de transition ne serait pas capable d’assurer la stabilité, l’intégrité du Tchad et mettre en œuvre un processus démocratique tout en respectant ses engagements militaires dans la région.

Face à cette situation politique interne et aux menaces terroristes dans la région du Sahel et du Lac Tchad , le réajustement du dispositif sécuritaire des alliés du Tchad au Sahel est devenu nécessaire , en tenant compte que  le Tchad vient de prendre la présidence du G5 Sahel, dont il est la pierre angulaire et le plus gros contributeur.

Il est désormais important de redonner les clés du dispositif sécuritaire au G5 Sahel avec l’appui des partenaires africains comme le Maroc , et européens comme la France, l’allié traditionnel du Tchad , pour engager une transition vers une grande coopération structurée. Le G5 Sahel a besoin d’une action commune, immédiate et concertée avec ses partenaires et doit développer une vision stratégique en prévision des risques et menaces sécuritaires à venir.

Tchad : l’armée refuse tout dialogue avec les forces rebelles et en appelle à la coopération du Niger

Le Conseil militaire de transition s’oppose à toute médiation ou négociation avec le Front pour l’alternance et la Concorde du Tchad. Il demande une coopération du Niger pour capturer le leader du FACT

Dans une déclaration faite le 25 avril 2021, le porte-parole du Conseil militaire de transition (CMT), le général Azem Bermandoa déclare : « devant cette situation mettant en péril le Tchad et la stabilité de toute la sous-région, l’heure n’est ni à la médiation, ni à la négociation avec des hors la loi ». D’un ton ferme, il a laissé entendre que le Tchad n’entamera aucun dialogue avec les insurgés.

Il assure que les rebelles ont été localisés : « Les forces de défense et de sécurité, lancées à leurs trousses appuyées par l’armée de l’air ont localisé l’ennemi éparpillé en petits groupes en train de se regrouper en territoire nigérien entre, N’gourti, Ngueguimbi et la frontière avec le Tchad »

Le CMT demande le soutient du Niger : « Le Tchad en appelle à la coopération et à la solidarité du Niger en vertu des différents accords liant les deux pays frères en vue de faciliter la capture et la mise à disposition de ces criminelles de guerre, responsables de la mort de de plusieurs dizaines de soldats tchadiens dont le premier d’entre eux, le Maréchal du Tchad, reposant désormais sur son territoire ». Pour  le porte-parole du Conseil militaire de transition, le Niger pourrait faciliter la tâcha afin de capturer le leader du FACT, Mahadi Mahamat Ali

« Devant cette situation mettant en péril le Tchad et la stabilité de toute la sous-région, l’heure n’est ni à la médiation, ni à la négociation avec des hors-la-loi. Par conséquent le Tchad lance un vibrant appel à tous les pays membres du G5 Sahel, pour plus de solidarité, de coordination et de mutualisation des efforts en vue de mettre hors d’état de nuire, ceux qui ont désormais assassiné le Maréchal du Tchad et attenté à la sécurité ainsi qu’à l’ensemble du Sahel », conclut le général Azem Bermandoa, porte-parole du Conseil militaire de transition

Tchad : les rebelles du FACT posent les conditions pour un cessez-le-feu

Tchad : les rebelles arrêtés dans les derniers affrontements ont été remis à la justice

Au cours des affrontements opposant l’armée tchadienne au FACT la semaine dernière, 246 rebelles ont été capturés. Ils ont été présentés ce samedi 24 avril 2021

Le directeur des opérations militaires note que  ces derniers sont considérés comme des prisonniers de guerre. Ils ont été remis par l’armée à la justice « Les majeurs seront mis à la disposition du procureur pour la procédure judiciaire. Ils sont bien traités et mangent à leur faim ».

Le procureur de la République, près du tribunal de grande instance de N’Djamena, Youssouf Tom explique conformément aux conventions, il y’aura une selection afin que : « les mineurs aient une procédure particulière et soient remis à l’Unicef car ils ont été enrôlés de force ». « Le droit international les protégeant sera appliqué. Par contre, les majeurs, une procédure judiciaire sera enclenchée contre eux afin que le droit soit dit », assure-t-il

Plusieurs acteurs politiques et organisations avaient estimé que les mineurs sont également des victimes des forces armées. Ils ont demandé la libération de ces derniers.

Tchad : les rebelles du FACT posent les conditions pour un cessez-le-feu

D’après le Figaro, les rebelles du Front pour l’alternance et la démocratie (FACT), Mahamat Mahdi Ali ont assuré qu’ils étaient : « disponibles à observer un cessez-le-feu »

« Le chef des rebelles tchadiens, qui mènent depuis deux semaines une offensive contre le régime et sont accusés par l’armée d’avoir tué le chef de l’État Idriss Déby Itno lors de combats, a assuré ce samedi à l’AFP qu’ils étaient «disponibles à observer un cessez-le-feu», peut-on lire.

« Nous avons affirmé notre disponibilité à observer une trêve, un cessez-le-feu (…) mais ce matin nous avons encore été bombardés», a déclaré Mahamat Mahadi Ali, le chef du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) joint par téléphone. L’armée tchadienne avait assuré en début de semaine avoir «détruit» la colonne de rebelles et tué 300 combattants. «Ce sont des rebelles, c’est pourquoi on les bombarde (…) On fait la guerre, c’est tout», a réagi après de l’AFP Azem Bermandoa Agouna, le porte-parole du Conseil militaire de transition (CMT), présidé par Mahamat Idriss Déby, fils du défunt président et nouvel homme fort du Tchad.

Le chef des rebelles a néanmoins mis en garde : «On ne peut pas respecter la trêve unilatéralement. Une trêve doit être faite de part et d’autre. On ne va pas croiser les bras et se laisser massacrer», a-t-il dit. «Nous sommes sur la même longueur d’onde que l’opposition et la société civile, qui réclament un dialogue inclusif», a également affirmé le leader du groupe rebelle. «On s’en tient à ce qu’a dit Emmanuel Macron, un dialogue inclusif pour discuter de l’avenir du peuple. Nous croyons à sa capacité de faire évoluer la situation», a-t-il assuré

Vendredi, lors des funérailles d’Idriss Déby, Emmanuel Macron avait affirmé que «la France ne laissera jamais personne, ni aujourd’hui, ni demain, remettre en cause la stabilité et l’intégrité du Tchad» mais il avait appelé le CMT à promouvoir la «stabilité, l’inclusion, le dialogue, la transition démocratique