Le parti de l’opposition tchadienne, l’Union démocratique pour le développement et le progrès vient de lancer une pétition dans ce sens.
Au Tchad, un parti d’opposition, l’Union démocratique pour le développement et le progrès (UDP), a lancé une pétition le 27 août pour exiger le retrait de la nouvelle Constitution promulguée en mai dernier. Le mouvement politique estime qu’elle a été imposée par le chef de l’Etat Idriss Deby et qu’elle constitue une atteinte au multipartisme et au libre exercice des droits et libertés. L’UDP se donne un mois pour obtenir deux millions de signatures pour en demander le retrait.
En cherchant à obtenir deux millions de signatures pour sa pétition, l’Union démocratique pour le développement et le progrès (UDP), un parti tchadien d’opposition, entend démontrer que la nouvelle Constitution adoptée par un forum de 300 participants et validée par le Parlement ne bénéficie pas de la légitimité populaire comme le prétend le pouvoir.
« Il faut avoir deux millions, explique le président du mouvement, Max Kemkoye. Contre les 300, on nous dira : est-ce que ce sont les 300 qui sont représentatifs des 12 millions de Tchadiens ? » Pour lui, la nouvelle Constitution, en plus d’instaurer un serment confessionnel contraire au principe républicain, brise l’équilibre des pouvoirs.
« On a cassé la justice, on a réduit l’Assemblée nationale, à travers cette Constitution, à ce que l’on appelle ‘la fonction de production législative’ pour faire des lois, poursuit Max Kemkoye. Puisque Idriss Déby, en tant que chef de l’Etat, est aussi chef du gouvernement, il est seul contre les parlementaires. En plus, il a une immunité juridictionnelle pour lui et pour son entourage. On ne peut pas permettre ça ».
Après avoir collecté les deux millions de signatures, les contestataires entendent saisir la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) afin d’obtenir que la nouvelle Constitution soit débarrassée des dispositions qui portent atteinte aux droits de l’Homme et ferment le jeu politique.